Ça duré une bonne minute, une vraie minute, une éternité. Les yeux fixés sur l'écran de son téléphone, Ngar attendait anxieusement le message de son village. Un message qui pourrait provenir de son père, sa mère ou celle en qui il l'a laissé avec une vie en devenir, sa femme. Elle était enceinte de leur premier enfant et pourtant il n'est pas là pour l'accouchement, qui selon la prévision du médecin serait aujourd'hui.
Aujourd'hui, en cette belle journée ensoleillée d'octobre avec des nuages à l'horizon, les cris des oiseaux et partout la bonne odeur d'herbe fraiche et des cultures en maturation. Mais la distance les séparait, une grande distance les séparait, il le fallait bien.
Ngar était parti pour les études à l'étranger, laissant sa bien-aimée dans son pays d'origine. La tension montait en lui à mesure que les secondes semblaient s'étirer. Chaque vibration de son téléphone déclenchait une montée d'adrénaline, mais ce n'était qu'une notification ordinaire. Son cœur battait la chamade. Il se sentait irresponsable, impuissant, incapable de partager ce moment unique de leur vie de couple avec sa femme. Pourtant, malgré la distance qui les séparait, Ngar était déterminé à être présent d'une manière ou d'une autre. Il a pris une profonde inspiration et a commencé à écrire. Il a créé un récit imaginaire dans lequel il se transportait mentalement auprès de sa femme, en faisant preuve d'une grande imagination idyllique, l'accompagnant tout au long de son accouchement. Il a décrit chaque détail avec amour et tendresse, se laissant emporter par l'excitation et l'anticipation. Il a imaginé le visage rayonnant de sa femme, sa main serrée dans la sienne, les encouragements des sages-femmes et le doux bruit du battement du cœur du bébé. Il a ressenti la peine de sa femme pour chaque contraction, chaque moment douloureux, mais aussi chaque instant de joie et d'émotion intense. Il a prié pour que sa femme se sente soutenue, aimée et protégée, même à travers cette distance qui les séparait physiquement. Alors que le temps s'écoulait lentement, il a continué à écrire plongé dans ce monde imaginaire ou son fils prenait vie, son premier cris, qui telle une formule d'enchantement entrainerait une sorte de mue chez lui, le métamorphoserait en un père. Il a visualisé ses traits délicats, son nez épaté comme celui de son grand-père, ses lèvres charnues comme celles de sa mère et il a imaginé le bonheur qui inonderait leurs vies lors de leur première rencontre.
Finalement après une éternité d'une minute, son téléphone vibra à nouveau. Cette fois, c'était un message vocal de sa femme. Les larmes de joie ont inondé ses yeux alors que les cris d'innocence de son fils le parvenait avant même que sa femme ne plaçait mots. C‘était un instant magique, tout semblait figé autour de lui. Puis l'instant d'après, tel suite à un saut temporel, sa bien-aimé qui lui dit : « notre fils est né, il est en bonne santé et si beau. Tout s'est bien passé mon amour ». Oubliant à cet instant qu'il s'agissait d'un message vocal, il répondait pendant ce moment de soliloque avec pleines d'émotions : « Pardonne-moi mon amour, même si je ne suis pas sûr de mériter ton pardon et celui de notre futur bébé. C'est un moment que je ne devrais pas manquer et même si c'est pour vous assurer un avenir meilleur que j'ai dû partir, je suis attristé en ce moment de joie, joie que je ne sais comment l'exprimer tout en pensant au fait que je sois très loin de vous actuellement ».
Après ce monologue, il se ressaisissait et parti s'asseoir au bout de son lit, puis s'allongea, regard fixé au plafond. Ce message semblait le débarrasser de cette lourde inquiétude de l'accouchement qui fait place dorénavant à celui de son rôle de père. Puis en espace d'une minute il fut envahi de nouveau par une sorte de mélancolie le plongeant dans des questionnements : « Comment être un bon père pour son fils? Comment lui apprendre à survivre dans ce monde plein d'inégalités sociales ? Comment vivre dans ce monde de racisme ? Bref comment vivre dans un monde si imparfait ? »
Alors dans une sorte de minute interminable il s'imaginait en compagnie de son fils, le tenait allonger sur ses genoux, il lui parlait à cœur ouvert: « Que tu es beau et innocent. Bientôt tu seras grand, j'espère que tu seras aussi intelligent comme ta grand-mère. En grandissant tu découvriras que ce monde n'est pas facile ou d'une certaine façon c'est parce que nous le savons tous déjà dès la naissance ce qui explique notre premier cris. Bref, j'aimerais que tu retiennes ceci, et même si tu ne te rappelles pas, j'espère que ton cerveau l'imprimera et te guidera avec, telle une intuition. Mais sache que, aussi longtemps que je vivrais à tes côtés je te guiderais moi-même ». Il s'arrêta un instant, souris et repris : « Mon fils je sais que le monde dans lequel nous vivons peut parfois être difficile et injuste. Il y a des personnes qui jugent les autres en fonction de la couleur de la peau, de leur origine ou de leur culture, c'est ce qu'on appelle le racisme. Mais je te garantis que tu ne seras pas seul dans cette lutte. La première chose à retenir est de ne jamais te laisser définir par les opinions des autres. Sois fier de qui tu es et de tes origines. Ensuite tu dois être conscient de ton environnement. L'ignorance est souvent à l'origine de la peur et du racisme. Sois ouvert d'esprit et près à apprendre. Et surtout traite les autres avec gentillesse et respect, peu importe leur couleur de peau ou leur origine. Sois un exemple de tolérance et d'inclusion. Le monde a besoin des personnes comme toi qui peuvent briser les barrières et construire des ponts entre les cultures. Cela ne signifie pas que tu dois ignorer les personnes racistes, non fils ignorer les problèmes ne les résout pas. Si tu rencontres des personnes racistes, essaie de comprendre d'où vient cette haine. Parfois, la peur et l'ignorance peuvent être surmontées par l'éducation et la compassion. Tu peux essayer de leur montrer un autre chemin, mais ne te mets jamais en danger, ta sécurité est primordiale ».
Ngar est conscient qu'il n'est pas quelqu'un de très intelligent et sage, mais à partir de ses vécus et les leçons qu'il en a tiré et reçu, il voulait les transmettre à son enfant. Il continua en expliquant que l'inégalité sociale était le résultat de déséquilibre économiques et d'opportunités qui rendaient la vie plus difficile pour certaines personnes. Pour lui, il était important d'être conscient de ces inégalités et de faire de son mieux pour aider ceux qui en ont besoin, en partageant ce qu'on avait et en faisant preuve d‘empathie envers les autres. Il expliqua également à son fils que les gens ont parfois tendance à se regrouper avec ceux qui leur ressemblent, formant des clans basés sur des critères tels que la race, la religion ou la classe sociale et que cela pouvait être une source de division, mais qu'il était essentiel de se rappeler que chaque individu mérite d'être traité avec respect et équité et indépendamment de son appartenance à un clan. Ngar ne s'arrête pas là, il expliqua aussi que certaines personnes peuvent avoir peur ou être hostiles envers ceux qui sont différents d'eux, qu'il s'agisse de leur apparence, de leur origine ou de leur culture. Il souligna l'importance de l'éducation et de la compréhension mutuelle pour combattre tous ces maux. Mais comme plus important il fallait toujours avoir la foi, la foi en un avenir meilleur car une fleur a besoin de lumière, d'eau et nutriments pour s'épanouir. Mais si ces éléments étaient déséquilibrés, la fleur pouvait se faner ou même mourir. Il expliqua à son fils que la foi était similaire à cette fleur et que nous devons toujours poser des actes qui concourent à nourrir notre foi car elle peut être une source de lumière, d'amour et de connexion avec quelque chose de plus grand que soi.
Aujourd'hui, en cette belle journée ensoleillée d'octobre avec des nuages à l'horizon, les cris des oiseaux et partout la bonne odeur d'herbe fraiche et des cultures en maturation. Mais la distance les séparait, une grande distance les séparait, il le fallait bien.
Ngar était parti pour les études à l'étranger, laissant sa bien-aimée dans son pays d'origine. La tension montait en lui à mesure que les secondes semblaient s'étirer. Chaque vibration de son téléphone déclenchait une montée d'adrénaline, mais ce n'était qu'une notification ordinaire. Son cœur battait la chamade. Il se sentait irresponsable, impuissant, incapable de partager ce moment unique de leur vie de couple avec sa femme. Pourtant, malgré la distance qui les séparait, Ngar était déterminé à être présent d'une manière ou d'une autre. Il a pris une profonde inspiration et a commencé à écrire. Il a créé un récit imaginaire dans lequel il se transportait mentalement auprès de sa femme, en faisant preuve d'une grande imagination idyllique, l'accompagnant tout au long de son accouchement. Il a décrit chaque détail avec amour et tendresse, se laissant emporter par l'excitation et l'anticipation. Il a imaginé le visage rayonnant de sa femme, sa main serrée dans la sienne, les encouragements des sages-femmes et le doux bruit du battement du cœur du bébé. Il a ressenti la peine de sa femme pour chaque contraction, chaque moment douloureux, mais aussi chaque instant de joie et d'émotion intense. Il a prié pour que sa femme se sente soutenue, aimée et protégée, même à travers cette distance qui les séparait physiquement. Alors que le temps s'écoulait lentement, il a continué à écrire plongé dans ce monde imaginaire ou son fils prenait vie, son premier cris, qui telle une formule d'enchantement entrainerait une sorte de mue chez lui, le métamorphoserait en un père. Il a visualisé ses traits délicats, son nez épaté comme celui de son grand-père, ses lèvres charnues comme celles de sa mère et il a imaginé le bonheur qui inonderait leurs vies lors de leur première rencontre.
Finalement après une éternité d'une minute, son téléphone vibra à nouveau. Cette fois, c'était un message vocal de sa femme. Les larmes de joie ont inondé ses yeux alors que les cris d'innocence de son fils le parvenait avant même que sa femme ne plaçait mots. C‘était un instant magique, tout semblait figé autour de lui. Puis l'instant d'après, tel suite à un saut temporel, sa bien-aimé qui lui dit : « notre fils est né, il est en bonne santé et si beau. Tout s'est bien passé mon amour ». Oubliant à cet instant qu'il s'agissait d'un message vocal, il répondait pendant ce moment de soliloque avec pleines d'émotions : « Pardonne-moi mon amour, même si je ne suis pas sûr de mériter ton pardon et celui de notre futur bébé. C'est un moment que je ne devrais pas manquer et même si c'est pour vous assurer un avenir meilleur que j'ai dû partir, je suis attristé en ce moment de joie, joie que je ne sais comment l'exprimer tout en pensant au fait que je sois très loin de vous actuellement ».
Après ce monologue, il se ressaisissait et parti s'asseoir au bout de son lit, puis s'allongea, regard fixé au plafond. Ce message semblait le débarrasser de cette lourde inquiétude de l'accouchement qui fait place dorénavant à celui de son rôle de père. Puis en espace d'une minute il fut envahi de nouveau par une sorte de mélancolie le plongeant dans des questionnements : « Comment être un bon père pour son fils? Comment lui apprendre à survivre dans ce monde plein d'inégalités sociales ? Comment vivre dans ce monde de racisme ? Bref comment vivre dans un monde si imparfait ? »
Alors dans une sorte de minute interminable il s'imaginait en compagnie de son fils, le tenait allonger sur ses genoux, il lui parlait à cœur ouvert: « Que tu es beau et innocent. Bientôt tu seras grand, j'espère que tu seras aussi intelligent comme ta grand-mère. En grandissant tu découvriras que ce monde n'est pas facile ou d'une certaine façon c'est parce que nous le savons tous déjà dès la naissance ce qui explique notre premier cris. Bref, j'aimerais que tu retiennes ceci, et même si tu ne te rappelles pas, j'espère que ton cerveau l'imprimera et te guidera avec, telle une intuition. Mais sache que, aussi longtemps que je vivrais à tes côtés je te guiderais moi-même ». Il s'arrêta un instant, souris et repris : « Mon fils je sais que le monde dans lequel nous vivons peut parfois être difficile et injuste. Il y a des personnes qui jugent les autres en fonction de la couleur de la peau, de leur origine ou de leur culture, c'est ce qu'on appelle le racisme. Mais je te garantis que tu ne seras pas seul dans cette lutte. La première chose à retenir est de ne jamais te laisser définir par les opinions des autres. Sois fier de qui tu es et de tes origines. Ensuite tu dois être conscient de ton environnement. L'ignorance est souvent à l'origine de la peur et du racisme. Sois ouvert d'esprit et près à apprendre. Et surtout traite les autres avec gentillesse et respect, peu importe leur couleur de peau ou leur origine. Sois un exemple de tolérance et d'inclusion. Le monde a besoin des personnes comme toi qui peuvent briser les barrières et construire des ponts entre les cultures. Cela ne signifie pas que tu dois ignorer les personnes racistes, non fils ignorer les problèmes ne les résout pas. Si tu rencontres des personnes racistes, essaie de comprendre d'où vient cette haine. Parfois, la peur et l'ignorance peuvent être surmontées par l'éducation et la compassion. Tu peux essayer de leur montrer un autre chemin, mais ne te mets jamais en danger, ta sécurité est primordiale ».
Ngar est conscient qu'il n'est pas quelqu'un de très intelligent et sage, mais à partir de ses vécus et les leçons qu'il en a tiré et reçu, il voulait les transmettre à son enfant. Il continua en expliquant que l'inégalité sociale était le résultat de déséquilibre économiques et d'opportunités qui rendaient la vie plus difficile pour certaines personnes. Pour lui, il était important d'être conscient de ces inégalités et de faire de son mieux pour aider ceux qui en ont besoin, en partageant ce qu'on avait et en faisant preuve d‘empathie envers les autres. Il expliqua également à son fils que les gens ont parfois tendance à se regrouper avec ceux qui leur ressemblent, formant des clans basés sur des critères tels que la race, la religion ou la classe sociale et que cela pouvait être une source de division, mais qu'il était essentiel de se rappeler que chaque individu mérite d'être traité avec respect et équité et indépendamment de son appartenance à un clan. Ngar ne s'arrête pas là, il expliqua aussi que certaines personnes peuvent avoir peur ou être hostiles envers ceux qui sont différents d'eux, qu'il s'agisse de leur apparence, de leur origine ou de leur culture. Il souligna l'importance de l'éducation et de la compréhension mutuelle pour combattre tous ces maux. Mais comme plus important il fallait toujours avoir la foi, la foi en un avenir meilleur car une fleur a besoin de lumière, d'eau et nutriments pour s'épanouir. Mais si ces éléments étaient déséquilibrés, la fleur pouvait se faner ou même mourir. Il expliqua à son fils que la foi était similaire à cette fleur et que nous devons toujours poser des actes qui concourent à nourrir notre foi car elle peut être une source de lumière, d'amour et de connexion avec quelque chose de plus grand que soi.
Alors qu'il ne pouvait finir avec ces délires, quelqu'un toqua à sa porte et le voilà de retour à la réalité.