L'insaisissable tournure de ma vie

- Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'on fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître. Je ne me nomme pas moi-même maître, comment voulez-vous que je vous appelle maître ? En quoi êtes-vous bon pour vous attribuer ce titre de maître face à moi ? Trêve de plaisanterie ! dis-je d'un ton sec.
Je tourne mes talons et me dirige vers le bureau, je m'assieds juste au bord en tâchant de bien mettre en valeur mon visage touché par le peu de rayon qu'entrevoit la lampe de chevet.
J'esquisse un petit rire macabre pour évoquer un frisson en lui. J'avale une gorgée de mon vin, je sens un léger pincement au premier contact avec ma langue mais je commence à apprécier cet infime instant de bonheur quand le froid traverse ma gorge.
- Voyez-vous, on me considère comme l'ange de la ville. Personne n'est assez civilisé pour comprendre que je peux faire mieux que ce qu'on attend de moi. (Je me déplace face à lui avant de continuer pour qu'il puisse percevoir la lueur de mes yeux menaçants.) Mais je suis plus mystérieuse que ce qu'on peut entendre dire sur moi.
- Je n'en doute pas. Dit-il en essayant de prendre le dessus. M'appeler maître ne vous tuera point. J'ai mes exigences et ça en fait partie.
- N'ai-je pas été assez claire ? (Je fais le tour de la table pour me retrouver derrière sa chaise, il avale bruyamment sa salive). Mon grand-père ne vous a rien exigé quand il vous a attrapé la main dans le sac, vous vengez de lui sur moi ne vous mènera à rien. Je ne suis pas lui !
Je reprends ma place sur le petit salon dans son bureau.
- Vous avez encore du vin ? Je sens que la nuit sera longue, où en étions-nous ?
Il appuie sur un petit bouton placer au fond à gauche de son bureau. On ne nous fait pas attendre, deux coups légers se font entendre et son majordome se précipite d'entré. Il m'adresse une simple révérence avant de se diriger vers le bureau de son maître. Mon cousin lui chuchote quelques mots que je n'arrive pas à déchiffrer. Il s'éclipse aussi vite qu'il n'est entré.
- Alors chère cousine, Sébastian reviendra avec le meilleur vin que j'ai, j'espère que vous n'allez pas le gâché. J'attends une bonne entente de votre part.
On claque de nouveau à la porte et Sébastian revient avec un seau rempli de glace où se longe une bouteille de vin, sûrement un CHASSE SPLEEN de 1989 ; accompagné de quelques carrées de fromage. Il prend le temps d'en verser dans chacun de nos verres avant de replacer la bouteille.
- Bien, nous pouvons entrer dans le vif du sujet, me lance mon cher cousin.
Je prends une gorgée avant de prendre la parole.
- Et bien je ne suis pas déçu, ce vin est appétissant. Comment peut-on être en accord de la meilleure manière qu'il soit ? Jattends vos exigences et je vous avancerais les miens par la suite.
Je manque de somnoler durant la discussion, le vin fait bien son effet, je ne suis pas saoule, du moins pas encore. Je me redresse quand il dépose brusquement une vieille carte sur la table basse, sûrement fait exprès pour me tirer de mon sommeil imminent.
Elle me rappelle bien le château de mon grand-père, celle qui ma été enlevé pour que je me retrouve à mendier chez mes proches ainsi. Je regrette sa mort impassible qui ne ma laissé aucune marge de temps.
- Je suis en tête de cette affaire, je vous demanderai bien de me respecter si mappeler maître vous est trop demander. Il lâche un rire sans joie sans détaché ses yeux du plan.
Notre discussion prend fin à laube. Je me dirige vers ma chambre quand je tombe sur ma tante. Jeffectue la plus humble des révérences et me presse à petit pas vers le couloir me menant à ma destination.
- Tu comptes allée où comme ça ?! Doù tu sors ?! Me lance-t-elle dune voix tranchante.
- Je Je cherchais de leau dans la cuisine.
- Ne tavise surtout pas de me mentir, où étais-tu ? Tu pues lalcool.
- Je me suis permise deux verres de vin, excusez-moi. Je vous jure que je nai pas bu plus de cela.
- Daccord. Tu es une grande fille maintenant, fait donc comme bon te semble. Rentres dans ta chambre.
Je mavance dun pas quand ma tante me retient par mon épaule droit, jessaie de men défaire de la façon la plus délicate sans me retourner, mais je sens ses ongles percer la manche de ma robe sans pour autant la déchirer. La douleur est minime mais je sens quelle persiste. En une fraction de seconde elle détache sa main et je sens une lourde sensation dans ma nuque. Une vive douleur se fait ressentir par-dessus ma tête et je sens le vertige me balancer de gauche à droite, de haut en bas. Il ma fallu quelques instants pour me rendre compte que ma tante ma lancé un coup de poing dans la nuque. Je retiens mes larmes et me dirige pressement dans ma chambre. Je me blottis dans ma couverture pour y enfouir mes larmes. Je ne sais plus à quel moment je me suis endormie.
Je suis réveillée par les légers rayons de soleil qui traversent ma fenêtre. Ma chambre ne ressemble à rien face à la beauté de ses rayons. Ils me rappellent que je vis, et quon na pas tenter de me tuer dans mon sommeil.
Je me rappelle les jours où je vivais encore avec grand-père, jétais choyer et tout le monde était à mon service. Je maudis les jours où je nai pas voulu apprendre à faire la cuisine.
Je sors de mon lit et me prépare pour descendre préparer mon petit déjeuner, jai tellement faim. Je jette un œil dans le couloir, de peur de revoir ma tante de ci bon matin, je ne veux pas quelle gâche ma journée. La voie est libre, je me précipite dans la cuisine. Je me prépare un petit chocolat chaud, pour une fois je ne me brûle pas. Je prends deux pains demi que jimbibe aussitôt de confiture à la framboise. Je me jette directement sur mon petit déjeuner sans faire attention au bonne manière.
- Bon appétit sous-fifre.
Je manque de renverser ma tasse.
- Je ne mattendais pas à vous voir de bonheur après avoir veiller pendant la nuit. (Il ne madresse aucun regard, son repas est déjà prêt sur la table). Jignorais que vous mangez dans la cuisine.
- En quoi ça vous concerne, potiche ? Il me lance un de ses regards à glacer le sang.
Je narrive même pas à donner ma réponse quand Sébastian surgit dans la salle.
- Mon maître sortez vite dici, allez-vous-en, vous êtes en danger. (Sébastian tremble et ni moi ni mon cousin ne comprenions ce qui se passe.) Allez-y, sortez, cest urgent!
- Et mes parents ?! S'interroge-t-il l'air très inquiet. J'ignorais qu'il pouvait avoir des sentiments, toutefois ce sont ses parents.
- Je vais les faire sortir. Il s'éclipse aussitôt par la porte où il est entré.
Sans un mot, il me tire par le poignet et nous nous dirigeons vers la porte arrière de la cuisine. Je narrive pas à le suivre, je me retourne et voit mon chez-moi, du moins un endroit qui ma accueilli après le décès de mon grand-père, sécrouler et disparaître de ma vue dans une lueur de poussière.