Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître. La liberté n'a pas de limite, chaque personne est libre d'exprimer ses pensées, ses pleurs, ses inquiétudes et on ne devrait pas accepter d'avoir une personne qui nous prive de ce droit. Mais être dans un endroit où personne ne reconnaît votre valeur n'est pas si terrible, quand on a le courage d'être soi-même.
Etant orpheline de père, j'ai grandi dans une famille très pauvre à Madagascar. Simple, pas de luxe ni de confort, pourtant il y a de l'amusement. Profiter le plaisir de vivre est un choix difficile pour la plupart des gens. On n'espère souvent de jour au lendemain de devenir riche, mais soyons honnête envers nous-même l'argent ne tombe pas du ciel, nous devons travailler dur pour en gagner. Qui n'a pas rêvé d'être millionnaire à un si jeune âge ? il existe des points communs à ceux qui ont réussi à atteindre cet objectif à l'aube de la trentaine. Même s'il n'existe aucune recette et complètement fiable, quelques bonnes habitudes sont à prendre pour acquérir une certaine richesse.
Beaucoup de personnes n'atteignent pas ce qu'elles veulent, car elles ne savent pas réellement ce qu'elles veulent, pour d'autres, elles rêvent d'avoir tout facilement et par manque de courage, de discipline, d'objectifs elles vivent dans le regret plus tard. Ma mère m'a toujours dit que je suis si fragile, que je devrais toujours être avec elle. Ce n'est pas facile de vivre avec une maladie qui nous handicape depuis de longues années. Je fais partie de ces personnes qui portent du médicament partout où j'y vais. Obligée de suivre un régime particulier, comme si cela ne suffisait pas les personnes qui me rencontrent me jugent souvent physiquement.
Je sais que bon nombre de femmes ont déjà vécu cette expérience une fois dans leur vie. On félicite tous les jours, dans les films, dans la presse celles qui assument leurs rondeurs mais on a une forte tendance à oublier celles qui souffrent de leur minceur dans une société qui juge le physique avant tout. Je tiens à vous dire ce que c'est d'être maigre dans une société, c'est d'entendre des mots et des expressions violentes comme « squelettique », « tu ne manges pas sûrement beaucoup », « quelle maigreur », « tu crois que c'est utile pour toi d'aller à la salle de sport ? », « tu as encore maigri non ? », « Tu es malade ? » en face ou dans mon dos... ajoutés à des regards dévisageant de la tête aux pieds de la part des connaissances plus ou moins proches ou d'inconnues dans la rue mais la plupart de ces personnes ignorent comment leur mot nous choque à l'intérieur. Mais je sais qu'être maigre ne veut pas forcément dire qu'elles sont malades. Bien sûr, certaines personnes le sont et méritent d'être accompagnées et écoutées, pas enfoncées ; c'est une maladie grave et encore incomprise.
Certaines femmes ont un métabolisme rapide, ça donne un corps qui brule tout très vite. C'est comme ça et elles ne peuvent rien. J'ai toujours été la plus petite de la classe, la plus mince, la plus fragile, la dernière formée... Passage vécu difficilement pendant mon adolescence, je comprends bien ce que ressentent la plupart de ces femmes car cet épisode a fragilisé ma confiance en moi et j'ai énormément reculé sur le chemin de l'acceptation de soi.
En effet, les autres personnes autour de nous, dès que l'occasion se présente, se permet de critiquer sans connaître. On mélange tout, c'est comme une personne qui a été blessé ou trahit en amour et elle mélange tout le monde dans le même panier. Mais il est temps que ça change, tu dois assumer qui tu es vraiment. Au lieu de t'enfoncer en te critiquant ou en te regardant de travers avec cet air de dégoût, tu dois vivre et avoir confiance en toi. Tu le mérites et ne laisse personne te mettre des étiquettes qui ne correspondent pas à tes valeurs, que tu sois maigre, grosse, trop petite ou dernière de la classe et choisis toujours d'être les bons, même lorsque c'est difficile. Tu dois avoir tellement confiance en toi que les gens confondent ton assurance avec de l'arrogance, mais crois-moi tu es exceptionnelle. Chaque être humain est unique dans son genre et née pour accomplir de grande chose dans leur vie.
Chez nous, avoir beaucoup d'enfants est une richesse, aider les parents pour être béni dans tout ce qu'on fait, les femmes ne doivent pas avoir de longues études, rester dans le foyer et prendre soin des enfants, quand tu embrasses une personne dans la route c'est du manque de respect, les riches sont considérés comme méchants et arrogants, quand tu portes des vêtements sales tu es pauvre, avoir une voiture c'est être riche, si tu as beaucoup d'argent c'est que tu as fait une pacte diabolique,... Beaucoup de croyances que je ne pourrais pas les citer.
La liberté est le seul moyen pour moi, d'être heureuse. Elle est gratuite, pauvre ou riche, tout le monde peut l'avoir. Je commence et je termine toujours ma journée avec une prière. Un jour, quand je me suis enfermé dans la maison pour prier, j'ai vu une lumière blanche devant moi, effrayée, je voulais sortir de la salle, mais la porte refuse de s'ouvrir. Mon cœur s'est mit à battre très vite, j'ai senti la sueur qui caressait mes joues. J'avais très peur et je me suis mis assise en cachant mon visage. Soudain, j'ai entendu une voix :
-Femme, regarde-moi, de quoi as-tu peur ? sa voix si tendre et calme.
-Vous êtes qui ? Laisse-moi tranquille. Répondis-je d'une voix tremblante.
-Je suis venu en paix, n'aie pas peur. Dit-il avec un ton rassurant. Puis il ajouta, on m'a envoyé pour te transmettre un message, demain quand tu vas sortir de chez toi, au bord de la route, près d'une maison de couleur rouge, à deux étages tu verras deux arbres dont l'une avec des fruits en or et l'autre, sans feuille et encore très jeune. Tu pourras choisir entre cueillir les fruits ou prendre la jeune plante avec toi. Chaque fruit t'apportera assez d'argent pour régler tes problèmes financiers.
J'ai relevé ma tête et j'ai vu le reflet d'une lumière blanche, mais je ne pouvais pas voir son visage. D'un coup, la lumière a disparu.
Le lendemain, je me suis habillée de bonne heure pour aller en cours sans oublier ma bouteille d'eau et mon médicament, j'ai vu au passage la maison rouge et les deux arbres comme le monsieur m'avait dit. Je me suis rapprochée, la jeune plante était en train de se faner, j'ai ouvert ma bouteille et j'ai versé un peu d'eau sur la plante. Puis je l'ai pris avec moi dans mon sac. En arrivant à la maison, je me suis précipitée pour prendre du sol dans le jardin et j'ai cultivé la jeune plante dans un pot.
Un mois après, la plante ne poussait même pas, malgré que je l'arrose quotidiennement. D'un beau jour, elle se flétrit à nouveau. J'ai pensé à le jeter dans la poubelle, mais je suis sortie pour courir vers la maison où j'ai trouvé la plante dans l'espoir de retrouver l'arbre avec des fruits en or. Je marchais pieds nus, franchir plusieurs kilomètres une fois sur place, je n'ai ni trouvé la maison, ni l'arbre. Je suis rentrée chez moi d'un air triste, mais je n'ai jamais regretté d'avoir pris la jeune plante. Une fois à la maison, j'ai retiré la plante morte du pot et je l'ai transplanté dans mon jardin. J'avais la chance de changer la vie de ma famille. Au bout de deux jours, je n'ai jamais arrêté d'arroser la plante et le troisième jour à l'aube j'ai découvert un arbre sans fruits.
-Cette plante est magique, ai-je murmuré.
Plusieurs personnes regrettent souvent leur propre choix et passent leur temps à vivre dans ce regret, mais, j'étais heureuse d'avoir donné vie à cette jeune plante. Ma vie n'a pas complètement changé, j'ai dû apporter du changement chaque jour sans attendre à un miracle. J'ai commencé à travailler dur et j'ai lancée une petite entreprise. Je m'investis sur moi-même, ce qui donne que : je suis toujours consciente et responsable de ce qui m'arrive.