Ça a duré une bonne minute. Une vraie minute. Une éternité. Jamais, auparavant, Angella ne pouvait imaginer cette vie de frasques ! Du haut de ses 19 ans, elle envisageait continuer ses études en médecine après son Baccalauréat. Elle s'était déjà investie ardemment dans des cours de mise à niveau pendant les vacances pour s'épargner, dit-elle, des rafales d'incompréhension qui pouvaient submerger tout apprenant inconséquent. Angella commença donc sa rentrée en toute connaissance de cause. L'objectif lui fut on ne peut plus clair comme jamais; tout sauf l'échec, tel était son slogan! Personne, même Elifaz, son prétendant et alter ego, ne devait l'empêcher d'y arriver.  A fortiori, informé de l'enjeu, il s'est aussitôt convenu de prendre du recul dans son art de glamour afin que sa conquête ne déployât tout son arsenal cognitif à la solde de sa réussite scolaire. Jusqu'à la fin du premier trimestre, tout semblait lui réussir. Avec une moyenne de 14, 09/20, Angella se hissa au deuxième rang de sa classe, la terminale D. Elle se fit ainsi apprécier par ses enseignants et camarades pour sa performance. De l'école au domicile, elle, qui provient d'une famille polygame pauvre de ménagers, devint de plus en plus convoitée et illustrée en prototype d'une fille ambitieuse et laborieuse. 

Un soir, pendant les congés de fête, elle se rendit chez Perpétue, son amie et camarade d'études, pour l'assister dans l'organisation de son anniversaire. Celle-ci, son aînée d'un an, soufflait ses 20 bougies. À la festivité qui dura jusqu'à l'aube, Merlin, un cousin de l'heureuse du jour, adoubant l'élégance d'Angella, lui exprima toute son admiration pour la classe du service livré aux hôtes et l'accueil chaleureux. Il l'invita alors à sa table où se trouvaient Perpétue, sa cousine et deux autres personnes que Angella a reconnues comme proches à cette dernière. Après une première désapprobation, elle finit par acquiescer à la demande de Merlin suite à l'immixtion de Perpétue. La causerie s'entretenait autant qu'ils se gorgeaient de whisky et d'autres boissons prévues entre amis. Dans cet environnement, Angella avait l'air déconcerté et timide, elle qui n'avait que l'occasion des fêtes pour se gorger de deux petites bouteilles de sucrerie au maximum chez elle. Les autres n'hésitaient pas quand même à l'inciter à boire comme eux jusqu'au partage du gâteau d'anniversaire de Perpétue sous l'onction de ses parents. Pour animer cette séance, le Disc-Jockey mit une musique qui incitait de mouvements dans l'assemblée. Merlin en profita pour engager Angella sur scène où presque tout le monde savourait l'ambiance. Ayant eu l'envie d'uriner, elle demanda la porte des toilettes à laquelle Merlin la rattrapa dans ses couloirs voisins à son appartement. 
                 - Voudrais-tu aussi uriner ? Lui demanda-t-elle
                 - Non. Je me dois d'assurer la sécurité d'une élégante fée, d'une déesse    comme toi. 
                 - Hum...
Au fil de la discussion, Angella s'est fait emballer dans les flatteries de Merlin qui la saisit rapidement par la taille, la souleva délicatement de toutes ses forces et ils se retrouvèrent dans son lit. 
Son corps, qui se languit, s'abandonna aux supplices de caresses à l'assaut du prédateur puis elle se livra ; sonde-moi, dit-elle naïvement. Et tel un sujet qui obéit à son altesse, lui aussi, illumina son jardin et fit entrer sa bite dans son antre de vénus sans ménagement. Il l'enfonçait et la défonçait de manière à la brider. En un quart d'heure, il la dompta comme un sadomasochiste pour assouvir sa libido tout profondément. Il venait de lui arracher ce qu'elle préservait depuis longtemps, sa virginité.

Quand il eut fini sa besogne et se dirigeait vers la douche, Angella eut la clairvoyance de lui demander ce qu'ils faisaient dans son lit. Rien de grave, tu voulais te reposer, lui servit-il. Inquiète, elle se releva rapidement et quitta la pièce pour les toilettes avant de regagner les autres où elle informa son amie de sa partance. Il était déjà minuit. La fête tendait vers sa fin. Merlin rejoignit l'assemblée mais se butta au refus d'Angella de la remorquer chez elle. Personne d'autre n'avait suspecté sa réaction si étrange. Arrivée au bercail, sous ses draps, elle se posait mille et une questions sur ce qui s'est passé réellement ce soir-là. Mais, sa mémoire ne s'est rappelée que de la danse, des compliments et de sa surprise dans le lit... Depuis lors jusqu'à la reprise des classes, elle se tourmentait pendant chaque moment où elle était solitaire ne sachant pas à quel saint se vouer sur sa mésaventure. 
 
Quelques semaines plus tard, elle ne vit plus ses menstrues. Dans un premier temps, elle croyait à un léger retard pensant n'avoir tenu de rapport sexuel avec personne. Deux jours après, rien n'y a changé puis le doute et l'angoisse prirent en otage son esprit. Elle se confia à son amie qui eût l'idée d'interpeller son cousin sur son éventuelle responsabilité. Ce dernier nia en bloc les faits qu'on lui a rapprochés. Angella rentra chez elle quand sa maman, surprise de sa métamorphose, lui demanda :
         o   Ella (diminutif de son prénom Angella), tu te regardes bien ces derniers temps ? 
         o   Oui, maman.
         o   Tu as l'air bizarre et tes seins sont tendus. En plus, si ce n'est pas la fatigue intempestive tantôt c'est le manque                      d'appétit. Ne me dis pas que tu es...

Elle n'avait pas fini ses mots quand Angella fondit en larmes. Stupéfaite, sa maman s'est acheté à la pharmacie d'à côté un test de grossesse qui attesta qu'elle est enceinte. Elle recevait dès lors des invectives de sa mère quand son papa arriva et s'informa de la situation en présence de sa marâtre. Tous deux l'ont renvoyée de la maison lui intimant l'ordre de n'y revenir qu'avec l'auteur de la grossesse sans autant prendre la peine d'écouter sa version des faits. Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Pourquoi moi ?  Où aller ? Qu'est-ce que je deviens ? Se demandait-elle sur la route à la sortie. Elle fut livrée à elle-même et ne savait que faire.

Angella se réfugia finalement chez une ancienne camarade qui a raccroché ses études après avoir triplé la classe de seconde en vain pour se consacrer à la débauche. Celle-ci l'accueillit avant de lui conseiller un peu plus tard de se débarrasser de cette grossesse mais elle s'en est offusqué. Angella n'allait plus au cours et était déjà enceinte de trois mois et quelques semaines. Elle réussit tout de même à donner de l'amour à ce petit être innocent qui grandissait en elle. Elle ne vivait que pour lui désormais et était prête à l'impossible pour le fruit de ses entrailles. Elle s'est ainsi adonnée à la vente de "tchakpalo", une boisson traditionnelle faite à base de mil, pour survivre jusqu'au jour où elle accoucha une petite fille et perdit la vie des suites d'une anémie post-hémorragique aiguë.