Les Pieds de Zélie

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"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter". Bernard Werber

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Histoires Jeunesse :
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Bonjour ! Je m'appelle Zélie, j'ai sept ans et je suis une fille. Dans la vie, je suis plutôt gentille et j'essaie d'être bien sage. Mais en ce moment, c'est difficile ! Et ça, c'est la faute de mes pieds : ils me font de mauvaises blagues toute la journée. Je vais te raconter.

Tout a commencé le jour de la rentrée des classes. Quand Maman m'a dit d'enfiler mes chaussures, mes pieds ont refusé. J'ai bien essayé de mettre mes baskets, mais mes petits doigts de pied se sont mis à pleurer : ils avaient trop chaud, ils étaient trop serrés, et mes chaussettes piquaient... bref, au bout de dix minutes, et parce qu'on allait être en retard pour l'école, j'ai mis mes vieilles sandales d'été. Mes sandales, je les adore ! En plus, je les avais décorées avec des feutres et des gommettes au mois de juillet. Donc, mes pieds étaient heureux, mais j'ai bien vu que Maman était vraiment contrariée.

Ensuite, en classe, j'ai rencontré monsieur Pouig, mon nouveau maître. J'avais promis à mes parents d'être sage comme une image, alors je me suis assise à ma table, j'écoutais et je regardais le maître sans bouger. Seulement voilà, sous mon bureau, mes pieds ont commencé à gigoter. Au début, tout doucement, ils ont fait un petit spectacle de claquettes. Mais quand ils se sont mis à imiter Gilbert, le poney de madame Tuc, en faisant plein de bruit, le maître s'est approché de moi en fronçant les sourcils. Je savais qu'il allait me rouspéter, mais, par chance, la cloche a sonné et j'ai filé en récréation avant qu'il ne puisse me dire un mot.

Après, pendant la récré, tout a empiré. Mes pieds sont devenus incontrôlables. D'abord, ils se sont mis à courir partout. Je faisais des zigzags entre les enfants. Sans le faire exprès, j'ai fait des croche-pieds et un ou deux carambolages. J'entendais les autres élèves râler, mais je n'arrivais pas à stopper mes pieds.
C'est à ce moment-là que le grand malheur est arrivé. Je t'explique : mon copain Léandre était accroupi, on aurait dit un ballon tout rond. Sans que je puisse m'en empêcher, mon pied droit a pris de l'élan et a tiré dans son popotin, pendant que ma bouche criait un horrible « ET BUUUUT ! » qui m'a trop surprise. Déséquilibré, le pauvre Léandre est tombé en avant, et la bride de ma vieille sandale s'est cassée sous le choc de l'impact.
Les cris de Léandre et mon pied nu sur le goudron de la cour m'ont fait l'effet d'une douche froide : oh non ! Qu'est-ce que j'avais encore fait ?!
Cette fois, c'était le coup de trop. Après le maquillage de Zip, le chien de Mémé, le découpage des rideaux de la maison de vacances et les dessins de dinosaures au marqueur sur les murs de ma chambre, j'avais promis à mes parents de ne plus faire de bêtises avec mes mains. Je pensais pouvoir tout contrôler, mais maintenant, c'était mes pieds qui me faisaient faire n'importe quoi ! Et cette fois, c'était grave : en prenant Léandre pour un ballon de foot, je lui avais fait très mal. Et moi, je n'aime pas faire mal aux autres. En plus, Léandre, c'est mon copain...

C'est comme ça que Léandre est parti faire un tour à l'infirmerie, et moi chez madame Durfère, la directrice. Autant te dire que j'ai passé un mauvais quart d'heure ! Mais ce n'était rien à côté de la peine que j'avais dans mon cœur. Je m'en voulais tellement d'avoir frappé Léandre.

Quand je suis retournée en classe, Léandre était déjà revenu de l'infirmerie, ce qui m'a un peu rassurée sur son état. Je me suis assise sur ma chaise et je suis restée super sage. Quand la cloche a sonné l'heure de la cantine, le maître a eu une petite conversation avec Léandre et moi. Je me sentais si mal que je me suis mise à pleurer en demandant à Léandre de me pardonner. Après m'avoir fait promettre de ne plus jamais recommencer, Léandre m'a invitée à manger à sa table. J'étais si contente et soulagée que je lui ai donné mon dessert ! Et c'est comme ça que Léandre et moi sommes redevenus amis.

La journée est passée. Papa, qui vient toujours me chercher le soir après l'école, a discuté avec la directrice. Il était bien fâché et m'a remonté les bretelles sur le chemin du retour, même s'il voyait à ma tête que j'étais vraiment désolée.

Arrivé à la maison, lorsque Papa s'est aperçu que la bride de ma sandale tenait avec un morceau de scotch, il m'a emmenée au magasin de chaussures. À peine entrés dans la boutique, mes pieds ont tout de suite vu les bottes « coccinelle » rouges à pois noirs sur le présentoir. Pas de doute, elles étaient parfaites pour explorer la mare aux grenouilles située juste derrière le grillage de la cour de l'école... En plus, c'était sûr, Léandre allait adorer cette aventure, mais ça, c'est une autre histoire...

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Image de Les Pieds de Zélie
Illustration : Mathilde Ernst

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