Toute histoire commence un jour, quelque part. La mienne commence avec le début des atrocités qui secouent ma chère patrie dans ma ville natale plus précisément dans la localité de Cibitoke. C’est spirituel aurore, un matin dominical, qui rayonne le ciel de mon beau pays où toute personne croyant qui s’est réveillé de bonne humeur voudrait participer à la messe dominicale même si c’est prévu des manifestations dans tout le pays contre le régime qui voulait s’en procurer d’un nouveau mandat et dit illégal par les partisans de la société civile. Je pars prier comme à la coutume a cinq cents mètres de mon domicile a une paroisse dénommée ‘’St Joseph’’, cette messe durera deux heures comme d’habitude pour laisser les chrétiens de vaquer à leurs activités. Toutefois, pendant l’aumônerie, la peur se lit sur la majorité des chrétiens et de ma meilleure amie assisse à côté de moi en rapport avec les appels à manifestations comme si on pouvait demander, au Prêtre, de nous accorder une pause pour en debater. Nous sommes impatients de la fin de l’aumônerie pour en discuter plus librement. Enfin, le Prêtre clôture l’aumônerie et nous nous précipitons vers nos domiciles pour écouter les nouvelles comme nous sommes déjà au courant du début de ces manifestations. Nous sommes pressés et soudain après quelques mètres du chemin retour, une sorte d’un pneu crevé retentit comme si c’est de ce camion benne qui venait de passer. Aussitôt, on se mit à courir avec mon amie pour se quitter à un rond-point pour que chacun regagne son domicile. La peur nous envahit, tout le corps et c’est à ce moment que je réalise que finalement il devait y avoir trop de monde qui ont répondu l’appel et que les forces d’ordre et de sécurité commencent à les poursuivre en les empêchant à continuer car d’après la société civile qui avait planifié ces dernières prévoyaient une manifestation nationale avec une durée jusqu’à ce que le gouvernement accepte leurs revendications. Le chemin qui restait pour arriver à mon domicile est devenu trop court à partir de cet instant a voire la panique qui règne après le retentissement des bruits du type des balles de fusils. On est pressé d’arriver à la maison pour enfin écouter ce qui commence à craquer et heureusement après un bout de temps nous finirons par arriver. Je suis impatient d’écouter les nouvelles puisque les radios avaient promis d’émettre des flash-infos chaque heure et à ce moment de l’arrivée on était à 11H et puis je me suis branché à la meilleure des stations de radio existant à cette époque. Eh bien, je tombe exactement sur le flash-info spéciale de la journée -début manifestation qui raconte les moments forts de différents coins de la capitale. C’est du désordre, des bavures déjà et des arrestations forcées de la population en particulier de moins de moins de 30 ans, donc les jeunes, en train d’éprouver leur mécontentement, leur désaccord. Malgré cela, je reste branché de façon que je ne pourrais pas manger le déjeuner puisque la peur, l’horreur et les bavures que faisaient déjà la police et le service de renseignement. La journée a été très longue et voilà l’après-midi touche juste à sa moitié, je devais participer aux activités et la réunion de mon mouvement scout ‘’LA COLOMBE’’, au cours du chemin je rencontre mon ami ‘’Nepomuscène’’ du même mouvement et continuèrent ensemble la route en causant sur les évènements malheureux qui étaient en train de se passer. Et voilà, au cours de la route, nous tombons dans une galère inoubliable, une chaîne de véhicules policiers passait et s’arrêtaient d’un coup après nous avoir vu. Et comme nous l’avons déjà appris à la radio, face aux policiers, il fallait courir de peur qu’ils ne te font pas mal où te torturent. On se mit à ce moment de tous les côtés, à se cacher 100 mètres de l’endroit où devaient se tenir les activités du mouvement. Personne ne courait du même côté ou endroit que l’autre. Comme on a vu le convoi policier a 200 mètres de nous, on a pu se cacher pour les laisser enfin de ne pas être pris comme manifestant ou rebelle. Mais malheureusement, mon ami Nepomuscène n’a pas pu arriver à sa voulue cachette puisque les policiers venaient de débarquer et lui attrapent lui mettent déjà à genoux dans la rue, haut les mains avec des gifles de grande ampleur en le tabassant. Tout d’un coup, le principal officier supérieur sort du véhicule sans même lui demander d’où il vient et où il va, il lui nargue en lui disant qu’il ne pouvait pas s’échapper c’était déjà trop tard et que son sort venait d’arriver. La peur m’envahit de nouveau tout le corps depuis ma secrète cachette. A ce moment-là, règne le silence absolu sauf le bruit du moteur des véhicules policiers et le craque des bottines de ces policiers, l’officier sort un pistolet de sa poche et lui tend le canon sur la cervelle... A cet instant, mon ami crie dit plus fort : ‘’ Sinarimwo mubagumutse nariko ndaja mu bikorwa vy’umurwi wacu waba scout ngaha hafi. Ndabiginze mumbabarire ‘’ (J’étais parmi de ceux qui manifestent, j’étais en train d’aller dans les activités du mouvement scout. S’il te plait, pardonnez-moi !!!). Malheureusement, l’officier ne l’a pas entendu de cette oreille et a appuyé sur la gâchette... Mon meilleur ami d’enfance vient de rendre son âme d’une seule balle, injustement sous mes yeux dans ma cachette sans que je puisse rien faire lui secourir. Le méchant officier retourne dans le véhicule disant : ‘’ Icigwa gihejeje gutangwa !!!’’ ; (La leçon vient d’être donnée...’’). Après le départ du convoi policier, les cris d’incompréhension et de peur sortant des différentes cachettes ou nous étions, en approchant le corps de Nepomuscène... Les quelques mètres de la cachette au corps sont devenus des kilomètres, les pleurs étaient intenses. Arrive près du corps, je me suis agenouillé et leva les bras, implora Dieu de pardonner l’Officier de cet ignoble acte et d’accueillir l’Âme de mon cher ami Nepomuscène dans son Royaume. Il arrive que je revois la scène et bien je n’arrive pas à contrôler mes larmes. La souffrance et l’amertume que je porte dans mon cœur depuis ce jour, le 26 avril 2015 à 16H, ne s’effaceront jamais même si je continue à entendre les gens qui ose parler que réellement Nepomuscène allait ce jour-là aux manifestations... Seulement, Nepomuscène, où que tu sois, sache que tu vis plus parmi les morts plutôt dans le Royaume et tu continueras à vivre dans mon cœur...