C’était le 24 janvier, journée internationale du sport féminin, et les gens étaient venus des quatre coins de l’île pour assister à la conférence annuelle organisée par le ministère des Sports. L’auditorium était presque plein. L’ambiance dans l’assistance était chargée d’excitation comme on attendait l’arrivée de la conférencière. Cette dernière arriva ponctuellement, et le ministre des Sports s’empressa de la présenter.
- Bonjour à tout le monde, j’ai l’honneur de vous présenter une personnalité exceptionnelle. Vous la connaissez bien, c’est l’ex-ministre des Sports, la présidente de la Ligue du sport féminin, l’ex-championne de netball. Grâce à son sacrifice personnel et sa combativité en tant que capitaine, elle a toujours inspiré notre équipe de netball, poussant les filles sous sa charge à être de véritables battantes, à surmonter toutes sortes de difficultés pour devenir championnes du monde. Voici Madame Jane Lancepierre!
- Mesdames, Messieurs les Administrateurs, athlètes, sponsors, donateurs et tous les supporters du sport féminin, c’est avec un très grand plaisir que j’ai accepté de venir prononcer ce discours. Aujourd’hui marque sans doute un moment propice dans le développemnt du sport et il nous incombe de sensibiliser le public à cette grande aventure féminine. Il faut insister que nos jeunes combattantes continuent à revendiquer, corps et âme, les mêmes droits et les mêmes opportunités que les hommes. Pour cette année, j’ai choisi un thème qui me tient à cœur: “L’avenir: la femme et le sport...” Je parlerai, bien sûr, de ce qui se passe chez nous, aux Caraïbes. Si on a fait pas mal de progrès dans ce domaine, il reste encore beaucoup à faire. Mais avant de parler de nous, j’aimerais d’abord brosser un tableau des expériences des femmes sportives sur la scène internationale, en Europe, en Afrique, aux États-Unis.
Si on examine quelques-unes des femmes qui exercent une grande influence sur le sport, on sera fasciné de voir combien elles sont tenaces et implacables dans leurs disciplines choisies. Par exemple,Nadine Deschamps, présidente de la Ligue féminine de Handball, a été vice-championne du monde et championne. Elle se bat inlassablement pour que la femme rejette toute place inférieure dans le sport et lutte pour qu’on puisse concilier vie professionnelle et vie de femme. Très jeune, Arlette Fournier, devenue footballeuse et capitaine des Buteuses, a dû se battre pour jouer et c’est pour cela que, comme Nadine et bien d’autres joueuses, elle prône l’équité. Son courage et sa détermination l’ont aidée à remporter son cinquième Champions League avec les Chevronnées.
Dans le domaine de la boxe, Diane Martin, boxeuse, vice-présidente du Comité olympique, mène un combat âpre pour que toute joueuse soit acceptée et elle ne cesse de dénoncer les différences de traitement entre hommes et femmes. Nous la félicitons pour son engagement.
Et que dire d’Elisabeth Dupierre, athlète et présidente du Comité paralympique? C’est une femme d’une foi inébranlable qui utilise l’athlétisme et la course comme un moyen de se reconstruire. Malgré ses nombreux titres de championne et ses médailles d’or paralympiques, elle doit apprendre constamment à vaincre le regard négatif d’autrui.
Considérée comme une pionnière, Nathalie Fournier, championne de tennis, coach, est une tenniswoman très titrée qui a eu le courage de faire son coming out. Tout en assumant ouvertement son homosexualité, elle ne cache pas qu’elle est en faveur de la PMA pour les couples de même sexe. Et que penser de cette double médaillée d’or sur le continent africain qui a aussi osé faire son coming out et qui milite pour l’acceptation des athlètes gay et lesbiennes.
En ce qui concerne les États-Unis, nous rencontrons une autre battante impitoyable et volontaire quand il s’agit de son émancipation sexuelle: Margaret Prince, sacrée la meilleure joueuse et meilleure buteuse de la Coupe du monde féminine de football par la FIFA . Cette capitaine des championnes du monde se montre inflexible dans son désir de se battre sur la scène internationale pour défendre son droit de rester fidèle à elle-même. Engagée féroce, elle se révolte contre l’establisment en se prononçant sans honte en faveur du Mouvement LGBT.
On ne saurait parler du sport sans évoquer Sandra Walters, une formidable tenniswoman, une grande championne, en effet, une des plus grandes joueuses de tous les temps avec de nombreux titres du Grand Chelem en single et en double. Et de plus, une maman qui sait concilier la maternité et la vie professionnelle. Je crois savoir ce qui traverse votre esprit en ce moment. Vous croyez que tout est facile pour elle? Détrompez-vous ! Pour elle, tout ne se passe pas toujours comme sur des roulettes, loin s’en faut. Elle doit s’entraîner dur pour être la meilleure, et il lui faut essuyer constamment des critiques malsaines contre son physique, son poids, ses goûts vestimentaires. Elle a enduré des années de “body shaming”, mais en tant que battante farouche, elle a appris à s’accepter telle quelle, à rejeter les remarques désobligeantes, à se servir de son physique comme d’une arme pour la hisser au-dessus de tout.
Chers amis, le moment tant attendu arrive. Nous allons parler des Antilles. Notre île voisine est bien connue comme le royaume de l’athlétisme. On dirait que c’est le berceau de l’athlétisme féminin. Il existe là des facilités d’entraînement physique par excellence. Tout est mis en place pour assurer le succès scintillant dont les joueuses sont capables. Dès l’école primaire, on met l’accent presque exclusivement sur ce sport jusqu’au point où il devient une passion, voire une obsession ! On inculque déjà aux petites filles de bons principes de discipline, de persévérance, de pugnacité.Très tôt, chaque petite fille s’imagine championne. Il n’est donc pas étonnant que ces joueuses arrivent à dominer si facilement cette discipline. On se souvient de Donna Thomas, la championne du monde du 100 mètres, Elsa Walcott, double médaillée d’or à Rio , Valery Watson, triple championne olympique. Mais la crème de la crème n’est autre que cette célèbre sprinteuse, Marilyn Douglas. Après être devenue maman, elle remporte la médaille d’or au 100m féminin aux Championnats mondiaux d’athlétisme.
Et maintenant, dans notre petite île, nous avons raison d’être fiers de nos athlètes. Notre lanceuse du poids a remporté deux médailles d’or aux Championnats de la région, notre boxeuse a été Championne du monde WBA et WBC. Plusieurs joueuses ont eu des médailles d’or aux Jeux du Commonwealth. Et nos nageuses, nos footballeuses ont souvent eu des victoires modestes. Vous croyez cela surprenant ? Nos athlètes ont beaucoup de volonté et elles veulent certainement exploiter leur potentiel et rivaliser avec les meilleures de ce monde, mais il leur manque lamentablement une bonne gestion technique, du financement, de l’équipement, des lieux d’entraînement adéquats. Ce sont des obstacles qu’elles doivent surmonter pour pouvoir profiter pleinement de leurs prouesses naturelles. Il faut se rendre compte que les grands pays ne souffrent pas de ces problèmes. Encore une fois je lance un appel au ministre des Finances et au ministre des Sports afin qu’ils viennent en aide à nos ferventes athlètes.
Je voudrais, pour conclure, constater que le sport féminin a de beaux jours devant lui. Ce phénomène planétaire, avec ses battantes extraordinaires et victorieuses, nous apportent beaucoup de joie et de plaisir. Elles méritent notre respect et notre admiration comme elles se soumettent à la souffrance et à la douleur en tentant de faire reculer les limites de l’endurance humaine. On ne peut pas négliger le grand rôle sociétal qu’elles jouent. Elles invitent toutes les petites filles, championnes en herbe, à se découvrir, à ne pas baisser les bras, à se dépasser, à suivre leurs rêves sans fléchir.
Je vous remercie infiniment de votre présence et votre patience! Vive le sport au féminin !
- Bonjour à tout le monde, j’ai l’honneur de vous présenter une personnalité exceptionnelle. Vous la connaissez bien, c’est l’ex-ministre des Sports, la présidente de la Ligue du sport féminin, l’ex-championne de netball. Grâce à son sacrifice personnel et sa combativité en tant que capitaine, elle a toujours inspiré notre équipe de netball, poussant les filles sous sa charge à être de véritables battantes, à surmonter toutes sortes de difficultés pour devenir championnes du monde. Voici Madame Jane Lancepierre!
- Mesdames, Messieurs les Administrateurs, athlètes, sponsors, donateurs et tous les supporters du sport féminin, c’est avec un très grand plaisir que j’ai accepté de venir prononcer ce discours. Aujourd’hui marque sans doute un moment propice dans le développemnt du sport et il nous incombe de sensibiliser le public à cette grande aventure féminine. Il faut insister que nos jeunes combattantes continuent à revendiquer, corps et âme, les mêmes droits et les mêmes opportunités que les hommes. Pour cette année, j’ai choisi un thème qui me tient à cœur: “L’avenir: la femme et le sport...” Je parlerai, bien sûr, de ce qui se passe chez nous, aux Caraïbes. Si on a fait pas mal de progrès dans ce domaine, il reste encore beaucoup à faire. Mais avant de parler de nous, j’aimerais d’abord brosser un tableau des expériences des femmes sportives sur la scène internationale, en Europe, en Afrique, aux États-Unis.
Si on examine quelques-unes des femmes qui exercent une grande influence sur le sport, on sera fasciné de voir combien elles sont tenaces et implacables dans leurs disciplines choisies. Par exemple,Nadine Deschamps, présidente de la Ligue féminine de Handball, a été vice-championne du monde et championne. Elle se bat inlassablement pour que la femme rejette toute place inférieure dans le sport et lutte pour qu’on puisse concilier vie professionnelle et vie de femme. Très jeune, Arlette Fournier, devenue footballeuse et capitaine des Buteuses, a dû se battre pour jouer et c’est pour cela que, comme Nadine et bien d’autres joueuses, elle prône l’équité. Son courage et sa détermination l’ont aidée à remporter son cinquième Champions League avec les Chevronnées.
Dans le domaine de la boxe, Diane Martin, boxeuse, vice-présidente du Comité olympique, mène un combat âpre pour que toute joueuse soit acceptée et elle ne cesse de dénoncer les différences de traitement entre hommes et femmes. Nous la félicitons pour son engagement.
Et que dire d’Elisabeth Dupierre, athlète et présidente du Comité paralympique? C’est une femme d’une foi inébranlable qui utilise l’athlétisme et la course comme un moyen de se reconstruire. Malgré ses nombreux titres de championne et ses médailles d’or paralympiques, elle doit apprendre constamment à vaincre le regard négatif d’autrui.
Considérée comme une pionnière, Nathalie Fournier, championne de tennis, coach, est une tenniswoman très titrée qui a eu le courage de faire son coming out. Tout en assumant ouvertement son homosexualité, elle ne cache pas qu’elle est en faveur de la PMA pour les couples de même sexe. Et que penser de cette double médaillée d’or sur le continent africain qui a aussi osé faire son coming out et qui milite pour l’acceptation des athlètes gay et lesbiennes.
En ce qui concerne les États-Unis, nous rencontrons une autre battante impitoyable et volontaire quand il s’agit de son émancipation sexuelle: Margaret Prince, sacrée la meilleure joueuse et meilleure buteuse de la Coupe du monde féminine de football par la FIFA . Cette capitaine des championnes du monde se montre inflexible dans son désir de se battre sur la scène internationale pour défendre son droit de rester fidèle à elle-même. Engagée féroce, elle se révolte contre l’establisment en se prononçant sans honte en faveur du Mouvement LGBT.
On ne saurait parler du sport sans évoquer Sandra Walters, une formidable tenniswoman, une grande championne, en effet, une des plus grandes joueuses de tous les temps avec de nombreux titres du Grand Chelem en single et en double. Et de plus, une maman qui sait concilier la maternité et la vie professionnelle. Je crois savoir ce qui traverse votre esprit en ce moment. Vous croyez que tout est facile pour elle? Détrompez-vous ! Pour elle, tout ne se passe pas toujours comme sur des roulettes, loin s’en faut. Elle doit s’entraîner dur pour être la meilleure, et il lui faut essuyer constamment des critiques malsaines contre son physique, son poids, ses goûts vestimentaires. Elle a enduré des années de “body shaming”, mais en tant que battante farouche, elle a appris à s’accepter telle quelle, à rejeter les remarques désobligeantes, à se servir de son physique comme d’une arme pour la hisser au-dessus de tout.
Chers amis, le moment tant attendu arrive. Nous allons parler des Antilles. Notre île voisine est bien connue comme le royaume de l’athlétisme. On dirait que c’est le berceau de l’athlétisme féminin. Il existe là des facilités d’entraînement physique par excellence. Tout est mis en place pour assurer le succès scintillant dont les joueuses sont capables. Dès l’école primaire, on met l’accent presque exclusivement sur ce sport jusqu’au point où il devient une passion, voire une obsession ! On inculque déjà aux petites filles de bons principes de discipline, de persévérance, de pugnacité.Très tôt, chaque petite fille s’imagine championne. Il n’est donc pas étonnant que ces joueuses arrivent à dominer si facilement cette discipline. On se souvient de Donna Thomas, la championne du monde du 100 mètres, Elsa Walcott, double médaillée d’or à Rio , Valery Watson, triple championne olympique. Mais la crème de la crème n’est autre que cette célèbre sprinteuse, Marilyn Douglas. Après être devenue maman, elle remporte la médaille d’or au 100m féminin aux Championnats mondiaux d’athlétisme.
Et maintenant, dans notre petite île, nous avons raison d’être fiers de nos athlètes. Notre lanceuse du poids a remporté deux médailles d’or aux Championnats de la région, notre boxeuse a été Championne du monde WBA et WBC. Plusieurs joueuses ont eu des médailles d’or aux Jeux du Commonwealth. Et nos nageuses, nos footballeuses ont souvent eu des victoires modestes. Vous croyez cela surprenant ? Nos athlètes ont beaucoup de volonté et elles veulent certainement exploiter leur potentiel et rivaliser avec les meilleures de ce monde, mais il leur manque lamentablement une bonne gestion technique, du financement, de l’équipement, des lieux d’entraînement adéquats. Ce sont des obstacles qu’elles doivent surmonter pour pouvoir profiter pleinement de leurs prouesses naturelles. Il faut se rendre compte que les grands pays ne souffrent pas de ces problèmes. Encore une fois je lance un appel au ministre des Finances et au ministre des Sports afin qu’ils viennent en aide à nos ferventes athlètes.
Je voudrais, pour conclure, constater que le sport féminin a de beaux jours devant lui. Ce phénomène planétaire, avec ses battantes extraordinaires et victorieuses, nous apportent beaucoup de joie et de plaisir. Elles méritent notre respect et notre admiration comme elles se soumettent à la souffrance et à la douleur en tentant de faire reculer les limites de l’endurance humaine. On ne peut pas négliger le grand rôle sociétal qu’elles jouent. Elles invitent toutes les petites filles, championnes en herbe, à se découvrir, à ne pas baisser les bras, à se dépasser, à suivre leurs rêves sans fléchir.
Je vous remercie infiniment de votre présence et votre patience! Vive le sport au féminin !