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Poèmes Ils n'étaient plus
Que des corps arrachés
La peau soufflée
Des corps déchus
Lessivés jusqu'aux os
Jusqu'à la moelle
Des corps à blanc
Transparents
Comme des blocs de verre
Des corps rincés
Avec le vide en dedans
La rage de s'en sortir
Les avait aguerris, forcés
À affronter, à enjamber
Des langues de terre sèche
Des forêts de ventres ouverts
Des montagnes de brèches
Des océans de glace
Des étendues d'herbe rêche
Des torrents de nuits noires
Leurs jambes déplantées
Les avaient obligés à marcher, marcher
Jusqu'à devenir des géants
Des sortes de puissants
Avançant sans crainte
Entre des rafales de flammes
Le corps articulé comme des robots
Comme des êtres sans plainte
Dépouillés de leur âme
Leur terre, laissée derrière
Ils avançaient, bras devant
Attirés par cet asile
Où les courants de l'air et de l'eau
Annonçaient un reflet de paix
Ils avançaient vers ce pont de pierre
Où la transparence de leur colonne d'os
Pourrait s'adosser aux pilasses
Le temps qu'il faut d'attente
Pour que leur chair repousse
Pour que leur peau se pigmente
Pour que leurs os se refassent
Ils avançaient vers cet asile
Où bientôt ils poseraient leur carcasse
Où les faisceaux de l'été
Pourraient se projeter
Pour renifler, lécher
Leur face de colosse
Jusqu'à ce qu'un trait d'humanité
Se redépose sur cette masse d'os
Jusqu'à ce que la moelle
Se recompose et leur redonne
L'apparence, la force
D'une identité
Que des corps arrachés
La peau soufflée
Des corps déchus
Lessivés jusqu'aux os
Jusqu'à la moelle
Des corps à blanc
Transparents
Comme des blocs de verre
Des corps rincés
Avec le vide en dedans
La rage de s'en sortir
Les avait aguerris, forcés
À affronter, à enjamber
Des langues de terre sèche
Des forêts de ventres ouverts
Des montagnes de brèches
Des océans de glace
Des étendues d'herbe rêche
Des torrents de nuits noires
Leurs jambes déplantées
Les avaient obligés à marcher, marcher
Jusqu'à devenir des géants
Des sortes de puissants
Avançant sans crainte
Entre des rafales de flammes
Le corps articulé comme des robots
Comme des êtres sans plainte
Dépouillés de leur âme
Leur terre, laissée derrière
Ils avançaient, bras devant
Attirés par cet asile
Où les courants de l'air et de l'eau
Annonçaient un reflet de paix
Ils avançaient vers ce pont de pierre
Où la transparence de leur colonne d'os
Pourrait s'adosser aux pilasses
Le temps qu'il faut d'attente
Pour que leur chair repousse
Pour que leur peau se pigmente
Pour que leurs os se refassent
Ils avançaient vers cet asile
Où bientôt ils poseraient leur carcasse
Où les faisceaux de l'été
Pourraient se projeter
Pour renifler, lécher
Leur face de colosse
Jusqu'à ce qu'un trait d'humanité
Se redépose sur cette masse d'os
Jusqu'à ce que la moelle
Se recompose et leur redonne
L'apparence, la force
D'une identité
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Pourquoi on a aimé ?
Un poème qui va chercher le lecteur pour le bousculer avec des images glaçantes et sans concessions. Le ton et l'atmosphère forcent le lecteur à
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Pourquoi on a aimé ?
Un poème qui va chercher le lecteur pour le bousculer avec des images glaçantes et sans concessions. Le ton et l'atmosphère forcent le lecteur à