L'équipe

«  Enfin tu te réveilles , ils ont du rajouter plus de somnifères dans ton verre ».
A peine éveillée,je ne comprenais pas ce que je faisais dans...une pièce sombre,illuminée uniquement par un voyant vert d’issue de secours. Autour de moi, toutes mes collègues sélectionnées pour la future mission spatiale. Je leurs demandai des explications :
« Et bien,il faut croire que notre sélection a fait des jaloux.. on s’est fait enfermées ici et aucune de nous ne sait où nous sommes, ni en comment en sortir. La porte est verrouillée électroniquement et il n’y a pas de serrure. »
Je fis appel à ma mémoire pour tenter de savoir ce qu’était la dernière chose dont je me souvenais : c’était l’annonce des sélectionnées pour la prochaine mission spatiale, durant le repas de ce midi je crois. Parmi plus de soixante astronautes, cinq femmes dont moi-même avons été choisies pour nos compétences et nos valeurs. J’étais française mais il y avait aussi une russe, Valentina, deux américaines ,Christina et Jessica,et une chinoise, Wang. On communiquait par le biais de l’anglais. Notre futur mission consistera à prélever des échantillons de terre sur une planète découverte récemment et d’en étudier la composition pour chercher des traces de vies.
« Tu nous écoutes?Ce n’est pas le moment de rêver ! D’après ma montre cela fait plus de cinq heures que l’on est là alors... »
Un grognement effrayant retentit dans la pièce. Puis un deuxième encore plus fort. Nous nous regardâmes les unes et autres, paniquées, à l’exception de Valentina :
« Désolé, cinq heures sans manger ça fait long... , annonça t’elle honteuse.
Nous éclatons de rire mais nos rires se transformèrent rapidement en un long silence. Seul les tic-tac d’une montre persistaient. Je demandai l’heure :
« 17h...
-La cérémonie d’annonce publique des sélectionnées super importante à impérativement pas louper sous peine de renvoi est à... ?
-..18h ! »
La panique envahit rapidement la pièce. Mais nous ne renoncerons pas d’aussitôt. La pièce était totalement vide d’objet. Nos poches de même. A moins que :
« Dans mon pays, commença Wang, on nous a toujours appris à être plus que prévoyants, alors dans l’éventualité qu’on me vide les poches, j’en ai cousues à l’intérieur de mon pantalon... et j’ai mon portable ! »
Enfin, nous allons pouvoir appeler à l’aide ou encore nous localiser. Elle sortit donc notre sauveur, l’alluma, ou du moins essaya :
« Attends, tu as eu l’idée loufoque de fabriquer des poches intérieures mais pas de charger comme tout le monde ton portable ? s’énerva Christina.
-Mais oui, ce n’est vraiment pas possible , renforça Jessica.
-Les filles, ce n’est pas le moment de se disputer, restons souder pour trouver une solution ! »
Ne voyant que trop mal, je me mis à toucher les murs qui nous entouraient, je ressentai les moindres reliefs et leurs particularités. Un endroit en regroupait davantage, je prévenus les filles et elles se mirent toutes à effleurer le mur:
« Je crois qu’il y a inscris un mot, je ressens un S ici...
-J’ai un L...
-Nous deux un E... »
Et enfin un P: SLEEP soit « dors » en français. Au vu de notre situation,nous ne pouvions qu’essayer. Nous nous assîmes chacune de notre côté et fermâmes les yeux. Après quelques secondes, du moins selon mon impression, je me réveillai, seule, dans un ascenseur. Celui-ci semblait être en constante descente et il y avait un compte à rebours de moins de 50 secondes. Les numéros d’étages étaient remplacés par l’ensemble de l’alphabet. Un des boutons clignotait à fréquences quasi régulières. Rien d’autre dans la cabine. Juste ce bouton qui clignotait, en rythme. Une étincelle éclaira mon esprit : du morse. Après un certain temps, je déchiffrai le mot suivant qui était transmis en boucle : LEADER. 15 secondes. En panique, je me dépêchai de taper sur les lettre correspondantes. 5 secondes, rien. 3 secondes, rien. 2 secondes, un bruit sourd retentis. 1 seconde, je ne sais pas, je ne sais plus.
Encore un réveil dans un nouvel endroit,plus lumineux. Cette fois-ci , les filles étaient avec moi :
« De nouveau tu es la dernière réveillée, dis Valentina.
-Même si nous ne sommes éveillées que depuis une minute, annonça Christina.
-Mais oui, c’est vrai, répliqua Jessica.
-Par contre tu avais l’air de faire un cauchemar épuisant, ça va ?»finit Wang.
Je les rassurai et inspectai dans le même temps mon environnement. Seul élément sur l’un des mur : en grand, un symbole était inscrit «  IVIM ». De plus, je venais de remarquer que nous étions toute changer en des tenues identiques, relativement classes et avec le symbole de notre station spatiale. Cela ne semblait pas avoir le moindre sens. Tout à coup, les murs commencèrent à bouger et lentement se rapprocher, comme pour nous compresser. Christina et Jessica tentait de les repousser mais ne faisait que les ralentir. En même temps, Valentina se démenait pour chercher des indices et rassurer Wang, totalement effrayée. Des larmes coulaient sur ses joues, laissant ses yeux tellement brillants que j’y voyais mon reflet, à l’envers du moins. C’est alors que je me retournai vers le mur et m’inclina pour lire l’inscription, à l’envers. « WIIV »ou plutôt « WIN » :
« Les filles, regarder le mur à l’envers, je crois que...
-C’est gagné, félicitations mesdames ! »
Les murs s’immobilisèrent, le plafond s’ouvrit et le sol s’éleva. Nous étions totalement sortis de la salle et arrivâmes sur une scène entourée de foule :
« Vous n’alliez tout de même pas louper la cérémonie d’annonce?commença le directeur de la station. C’est une épreuve que l’on fait passer à nos astronautes pour souder leur équipe et vérifier leurs aptitudes. Ceci nous permet aussi d’annoncer, sous un effet de surprise, le leader, le capitaine de la mission qui, vous l’avez deveniez maintenant, est vous-même, notre jeune française ! »
Je n’en revenais pas, c’était sans doute le plus beau jour de ma vie :
« Bravo! Il ne reste cependant qu’une petite chose, un détail de procédure : un nom pour votre équipe »
Nos regards se croisèrent et nous n’eus pas l’ombre d’un doute :
« Je vous écoute, capitaine.
-Pour nous représenter, ce sera Battantes ! »