Cette œuvre est
à retrouver dans nos collections
Poèmes
Il passe chaque matin
Le vieux
À petits pas
À petits pas de vieux
Hésitants, trébuchants
Il va dans le soleil ou la pluie qui se ride
Il évite les flaques
Il déjoue, il opine
Il opine du chef mais il n'acquiesce pas
C'est juste sa caboche qui dodeline un peu
À l'endroit à l'envers
Et contre toute attente
Sur ses épaules qui penchent la vie vers ses arrières
Il passe chaque matin
Le vieux
À petits pas
À petits pas de vieux
Hésitants, trébuchants
Il va tout de travers
Ce n'est pas de sa faute
C'est le temps qui outrage son corps qui dégingande
Sur un pied puis sur l'autre
Il joue les funambules
Mais il est maladroit
Il risque de tomber
Et de s'enchevêtrer
À force de trembler
Il passe chaque matin
Le vieux
À petits pas
À petits pas de vieux
Hésitants, trébuchants
Ce matin je ne l'ai pas vu, le vieux qui passait là
Je me suis inquiétée
Mais à qui demander
D'ailleurs je ne connais rien de son identité
Je dis juste Le Vieux
Comment donc le nommer
Autrement que comme ça
J'ai tremblé, j'ai souri
Je me surprends ici à lui ressembler
Peut-être a-t-il chaussé sa coquille escargot
Peut-être est-il passé tel un incognito
Je reste plantée en terre derrière mes carreaux
Espérant que rien de fâcheux ne lui soit arrivé
Quand quelques jours plus tard
Il est passé par là
Le vieux
À petits pas
Cela m'a soulagée et enlevé un poids
Je n'ai pas hésité
J'ai risqué lui faire signe
Sans le faire trébucher
© Short Édition - Toute reproduction interdite sans autorisation
Pourquoi on a aimé ?
Du rythme, de l’émotion, de la tendresse, que demander de plus ? C’est simple et c’est beau, et c’est bien tourné ! Un vrai plaisir de
Pourquoi on a aimé ?
Du rythme, de l’émotion, de la tendresse, que demander de plus ? C’est simple et c’est beau, et c’est bien tourné ! Un vrai plaisir de