Cela fait plusieurs années que le Tour de France cycliste est sous le feu des critiques et pas seulement à cause des soupçons de dopage qui planent sur certains coureurs. On lui reproche de mobiliser un nombre important de véhicules à moteur sous couvert de mettre le vélo à l'honneur. Pour 200 cyclistes il faut compter 200 voitures dans la caravane publicitaire, 200 également pour les officiels, les directeurs sportifs et la presse, sans oublier les 200 camions qui assurent la logistique et les avions, heureusement moins nombreux, qui servent aux transferts.
A l'approche du 150ème anniversaire de l'épreuve, les organisateurs envisagent de revenir aux sources, à l'époque où il n'y avait que quelques voitures suiveuses mais il n'y a pas unanimité sur les moyens à mettre en oeuvre pour y arriver. Pour certains il suffirait de supprimer la caravane publicitaire, pour d'autres il faudrait reprendre la formule de la première édition, celle de 1903 avec ses 6 longues étapes. La présidente du comité d'organisation aurait des propositions plus radicales à faire mais sachant qu'elles n'ont aucune chance d'être acceptées par la majorité des membres de sa commission, largement sous influence de lobbies de toute sorte, elle suggère la création d'un comité de citoyens cyclistes qui aurait le dernier mot.
Elle charge donc un institut de sondages de recruter 200 personnes représentatives de la population cycliste française en veillant à respecter la parité entre femmes et hommes. Tout ce beau monde est convoqué en congrès à Paris, comme il se doit.
Les 200 citoyens cyclistes forment un public très divers. Il y a des coureurs, des cyclo-sportifs, des randonneurs, des cyclotouristes mais aussi et surtout des gens qui utilisent leur vélo pour se rendre à leur travail ou pour aller chercher leur baguette à la boulangerie du coin. Si tous connaissent le Tour de France, beaucoup ne s'y intéressent que modérément, et il faut leur en expliquer les enjeux en ces temps de prise de conscience de la crise environnementale.
Après avoir auditionné de nombreux experts et délibéré longuement, les citoyens rendent leur conclusions :
- Pour relancer le Tour, il nous faut revenir aux sources, à l'époque où il se courait individuellement. Ainsi verrons-nous apparaître de vrais champions qui ne devront la victoire qu'à eux mêmes et non à leur équipe. Concernant le parcours, la première édition de l'épreuve en 1903 s'apparentait à un demi Tour de France. Il vaudrait mieux s'inspirer du Tour de France randonneur créé en 1959 qui, lui, mérite l'appellation de "Grande Boucle" car il suit les côtes et les frontières sans passer par Paris. Non seulement nous pourrions reprendre son parcours mais également son règlement qui stipule que l'épreuve est ouverte à tous, hommes ou femmes de plus de 18 ans. Les concurrents doivent parcourir les 4.800 km de la boucle en moins d'un mois. Pour nous il s'agirait que les coureurs ou les coureuses fassent le Tour sans aucune assistance extérieure en un minimum de temps.
L'édition du 150ème anniversaire s'est globalement bien passée si ce n'est quelques ratés inévitables inhérents à toute nouvelle organisation. Le plus gros raté, aux yeux de certains, c'est que ce Tour nouvelle manière ait été remporté par une femme avec une demie heure d'avance sur l'homme arrivé deuxième.
Après avoir franchi la ligne d'arrivée, qui avait été celle du départ 14 jours plus tôt, Patricia Plaine, la vainqueure, fait une courte déclaration à l'intention de la presse et de la foule massée au pied du château de Guillaume le Conquérant à Caen :
- Je suis très émue d'avoir remporté la première édition de ce Tour qui renoue avec la tradition des pionniers du cyclisme mais aussi avec celle des randonneurs d'exception comme mon arrière grand oncle Patrick Plaine. Il a effectué 20 Tours de France Randonneur dont un en 13 jours ce qui constitue encore aujourd'hui le record de l'épreuve puisque je n'ai pu faire mieux que 14. Je lui dédie ma victoire.
La modestie de Patricia Plaine est tout à son honneur mais elle oublie de préciser que les 2 tours ne sont pas organisés selon les mêmes modalités. Alors que les coureurs sont tenus de respecter le kilométrage de chacune des 14 étapes du programme, les randonneurs peuvent effectuer autant de km qu'ils le veulent ou qu'ils le peuvent du moment qu'ils bouclent leur périple en moins d'un mois.
Il n'en demeure pas moins que Patricia a réussi à devancer ses concurrents, hommes ou femmes, amateurs ou professionnels alors qu'elle est elle-même amateure. Pour cela elle a appliqué la méthode de la tortue de la fable. Laisser les lièvres, essentiellement des hommes, s'épuiser les premiers jours puis remonter au classement général grâce à sa régularité, sa persévérance et son endurance qui lui ont permis d'enchainer aisément des étapes très longues, 270 km en moyenne, en se payant même le luxe d'augmenter sa cadence dans les Alpes et les Pyrénées.
Il faut dire qu'elle s'était bien préparée à ce Tour de France cycliste nouvelle formule en effectuant juste avant un Tour de France randonneur en solitaire. Comme si cela ne suffisait pas, le surlendemain de sa victoire, elle entreprend un nouveau tour dans le sens inverse, toujours sans assistance, juste pour le plaisir de rouler sans moteur le long des côtes et des frontières de l'Hexagone .
A l'approche du 150ème anniversaire de l'épreuve, les organisateurs envisagent de revenir aux sources, à l'époque où il n'y avait que quelques voitures suiveuses mais il n'y a pas unanimité sur les moyens à mettre en oeuvre pour y arriver. Pour certains il suffirait de supprimer la caravane publicitaire, pour d'autres il faudrait reprendre la formule de la première édition, celle de 1903 avec ses 6 longues étapes. La présidente du comité d'organisation aurait des propositions plus radicales à faire mais sachant qu'elles n'ont aucune chance d'être acceptées par la majorité des membres de sa commission, largement sous influence de lobbies de toute sorte, elle suggère la création d'un comité de citoyens cyclistes qui aurait le dernier mot.
Elle charge donc un institut de sondages de recruter 200 personnes représentatives de la population cycliste française en veillant à respecter la parité entre femmes et hommes. Tout ce beau monde est convoqué en congrès à Paris, comme il se doit.
Les 200 citoyens cyclistes forment un public très divers. Il y a des coureurs, des cyclo-sportifs, des randonneurs, des cyclotouristes mais aussi et surtout des gens qui utilisent leur vélo pour se rendre à leur travail ou pour aller chercher leur baguette à la boulangerie du coin. Si tous connaissent le Tour de France, beaucoup ne s'y intéressent que modérément, et il faut leur en expliquer les enjeux en ces temps de prise de conscience de la crise environnementale.
Après avoir auditionné de nombreux experts et délibéré longuement, les citoyens rendent leur conclusions :
- Pour relancer le Tour, il nous faut revenir aux sources, à l'époque où il se courait individuellement. Ainsi verrons-nous apparaître de vrais champions qui ne devront la victoire qu'à eux mêmes et non à leur équipe. Concernant le parcours, la première édition de l'épreuve en 1903 s'apparentait à un demi Tour de France. Il vaudrait mieux s'inspirer du Tour de France randonneur créé en 1959 qui, lui, mérite l'appellation de "Grande Boucle" car il suit les côtes et les frontières sans passer par Paris. Non seulement nous pourrions reprendre son parcours mais également son règlement qui stipule que l'épreuve est ouverte à tous, hommes ou femmes de plus de 18 ans. Les concurrents doivent parcourir les 4.800 km de la boucle en moins d'un mois. Pour nous il s'agirait que les coureurs ou les coureuses fassent le Tour sans aucune assistance extérieure en un minimum de temps.
L'édition du 150ème anniversaire s'est globalement bien passée si ce n'est quelques ratés inévitables inhérents à toute nouvelle organisation. Le plus gros raté, aux yeux de certains, c'est que ce Tour nouvelle manière ait été remporté par une femme avec une demie heure d'avance sur l'homme arrivé deuxième.
Après avoir franchi la ligne d'arrivée, qui avait été celle du départ 14 jours plus tôt, Patricia Plaine, la vainqueure, fait une courte déclaration à l'intention de la presse et de la foule massée au pied du château de Guillaume le Conquérant à Caen :
- Je suis très émue d'avoir remporté la première édition de ce Tour qui renoue avec la tradition des pionniers du cyclisme mais aussi avec celle des randonneurs d'exception comme mon arrière grand oncle Patrick Plaine. Il a effectué 20 Tours de France Randonneur dont un en 13 jours ce qui constitue encore aujourd'hui le record de l'épreuve puisque je n'ai pu faire mieux que 14. Je lui dédie ma victoire.
La modestie de Patricia Plaine est tout à son honneur mais elle oublie de préciser que les 2 tours ne sont pas organisés selon les mêmes modalités. Alors que les coureurs sont tenus de respecter le kilométrage de chacune des 14 étapes du programme, les randonneurs peuvent effectuer autant de km qu'ils le veulent ou qu'ils le peuvent du moment qu'ils bouclent leur périple en moins d'un mois.
Il n'en demeure pas moins que Patricia a réussi à devancer ses concurrents, hommes ou femmes, amateurs ou professionnels alors qu'elle est elle-même amateure. Pour cela elle a appliqué la méthode de la tortue de la fable. Laisser les lièvres, essentiellement des hommes, s'épuiser les premiers jours puis remonter au classement général grâce à sa régularité, sa persévérance et son endurance qui lui ont permis d'enchainer aisément des étapes très longues, 270 km en moyenne, en se payant même le luxe d'augmenter sa cadence dans les Alpes et les Pyrénées.
Il faut dire qu'elle s'était bien préparée à ce Tour de France cycliste nouvelle formule en effectuant juste avant un Tour de France randonneur en solitaire. Comme si cela ne suffisait pas, le surlendemain de sa victoire, elle entreprend un nouveau tour dans le sens inverse, toujours sans assistance, juste pour le plaisir de rouler sans moteur le long des côtes et des frontières de l'Hexagone .