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Université nationale du Laos - Laos, République démocratique populaire
Le Temps éternel (ເວລານິລັນ)
« Je ne peux pas raconter d'où je viens. J'ai tout oublié »
C'était la seule pensée qui m'est venue après m'être réveillé dans une chambre spacieuse.
Tout est comme une image coupée. Je ne me souviens même pas comment je suis revenue dans cette pièce. Je sais juste que je suis assise sur le même lit maintenant. Ou du moins, il semble que ce soit le même lit. Il y a trois jours que je me suis réveillé, dans différents endroits, différents noms, et ce que je peux faire différemment. L'autre jour, j'étais Vivian, une écrivaine. Hier, j'étais Veronica, une actrice. Aujourd'hui, je suis Alina, une pianiste.
J'ai essayé de me forcer à ne pas dormir, j'ai peur que si je ferme à nouveau les yeux, tout changera à nouveau. Je me réveillerai dans une nouvelle pièce. Je serai appelé par un nouveau nom. Je serai obligé de faire quelque chose que je ne comprends plus. Je ne veux plus me réveiller dans une pièce inconnue. Mais à la fin, les paupières sont devenues de plus en plus lourdes. Ma conscience n'avait pas de prise sur mon corps. Le corps semblait décider qu'il dormirait. Et l'image a été coupée comme si je ne m'en étais même pas rendu compte.
L'ambiance nocturne de la rue dans une ville de France qui n'est pas très fréquentée. Il n'y a que
les lumières des lampadaires et des gens qui marchent dans le jardin. Je suis toujours le même. Une fille qui ne sait pas qui elle est et d'où elle vient. Aujourd'hui, j'ai joué le rôle d'un étudiant universitaire célèbre au lieu d'un écrivain, d'un pianiste, d'un réalisateur ou d'un acteur comme les autres jours.
Les nuages de pluie flottent bas sans fiabilité. Les gouttes de pluie tombent lentement comme pour renforcer mon esprit. Je continue à marcher avant de m'arrêter sur le sentier devant la maison de quelqu'un.
Qui suis-je ?
C'est la seule pensée qui me vient à l'esprit. En fait, qui suis-je exactement au cours des quatre ou cinq derniers jours ? Cela m'a fatigué. Et je ne comprends pas grand-chose à ce qui s'est passé. Qui est cet homme mystérieux ? J'ai un nom unique chaque jour. J'ai une carrière différente. Que m'est-il arrivé exactement ?
Je n'ai pas sorti de parapluie parce que je m'en fichais s'il pleuvait ou non. La pluie a commencé à être de plus en plus forte. Mais je n'ai rien ressenti. À cause de ce que je traverse maintenant, rien n'est pire que ça. Je suis comme une âme brisée. Dispersé en chemin, je ne sais pas qui je suis, je ne sais pas d'où je viens.
Je me suis assise recroquevillée et j'ai serré mes genoux comme ça avec un sentiment de vide. Si quelqu'un passait et me voyait maintenant, penserait que je suis une fille mentalement anormale. Ou que j'ai été abandonnée par mon petit ami et que j'ai pleuré sous la pluie sans me soucier si j'étais volée ou non.
J'ai crié d'épuisement et de désespoir. Je n'ai pas compris ce qui se passait en ce moment. Mais pendant que je pleurais, j'ai entendu des pas marcher jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent devant moi. J'ai sangloté doucement avant de lever les yeux pour regarder.
J'ai vu une fille qui avait environ huit ou neuf ans. Elle a tressé ses cheveux des deux côtés et portait une robe de princesse. Elle a souri avec une attitude adaptée à son âge. Ses joues étaient couvertes de poussière. Mais ses yeux étaient si clairs qu'ils semblaient me refléter. C'était comme si elle viendrait avec un homme qui devrait ressembler à son frère. J'ai sangloté doucement avant soudainement, la fille en face de moi a tendu la main sur ma tête avant de dire
« Tu es assez comme tu es. »
La voix de cet enfant semblait couper quelque chose dans ma poitrine. Certains souvenirs étaient flous. Mais c'est devenu plus clair à cause de cette paire de petits yeux. J'étais assise là. L'enfant a regardé à bout de souffle. Elle m'a souri en ricanant.
« Qui es-tu ? » ai-je demandé, même si je connaissais déjà la réponse dans mon cœur.
« Je suis toi. »
Sa voix est si douce que c'est comme un écho qui sort de ma propre poitrine.
« Je t'attends depuis longtemps. Où es-tu allée ? »
Elle m'a dit.
Je me souviens de qui j'étais. Les souvenirs ont coulé. Je... une personne, pas Vivian.
Ce n'est pas Veronica, ce n'est pas Alina, ce n'est pas un personnage dans la tête qui change de nom et change la scène à l'infini, mais c'est moi qui essaie d'être tout le monde, en essayant d'être tout.
Je me souviens que j'étais cet enfant, une fille assise tranquillement en train de dessiner et d'attendre que quelqu'un lui frotte la tête, en disant que je suis douée, je suis assez douée.
Mais personne ne me l'a dit, personne ne l'a dit, seuls les gens ont dit qu'il faut bien étudier, agir pour être talentueux, afin que je puisse continuer à vivre. Je dois donc essayer de travailler, de réussir la note, de réussir le son du piano, de passer à travers le sourire qui a forcé jusqu'à ce que vous vous y habituiez, passer divers écrits, sinon les gens le trouveront, sinon je ne serai pas précieux.
Je dois être bon pour étudier, je dois réussir l'examen, je dois répondre à chaque question, je dois sourire correctement, je dois bien le montrer, je n'ai pas à faire d'erreurs que les adultes n'aiment pas. Je dois bien étudier pour que mes amis puissent vouloir être amis avec moi.
J'essaie de faire en sorte que les autres m'aiment. J'essaie tout parce que je ne veux pas me sentir mal à cause de quelqu'un d'autre. Je serai assez bon avec tout le monde. Jusqu'au jour, c'était trop lourd pour moi de me tenir seul. J'ai donc créé de nombreuses identités.
Chaque scène qui change, chaque nom qui change, c'est juste que j'essaie de m'enfuir de la voix dans ma tête qui dit qu'elle n'est pas assez bonne. Tu dois être meilleur. D'autres personnes t'aimeront. Ça doit être plus parfait. Tu dois donc être précieux.
J'ai sangloté plus qu'avant lorsque divers souvenirs ont afflué. J'ai perdu mon identité, ma jeunesse et moi-même, même une fraction de ma propre âme. Mais aujourd'hui, je me souviens de tout. Qui je suis vraiment et ce que je veux.
La fille en face de moi m'a tenu la main quand elle a vu que je pleurais plus fort qu'avant. Ma main était petite, mais elle était plus chaude que tout ce que j'avais jamais tenu pendant le cauchemar.
« Rentrons à la maison », a-t-elle dit doucement. Ses yeux étaient comme s'il y avait un petit univers que j'avais négligé.
« Rentrons à la maison. »
J'ai tenu cette main fermement comme si j'avais peur que si je la laissais partir, je disparaîtrais de nouveau. J'ai sangloté encore plus. Quand la fille a entendu cela, elle m'a souri mince et soudainement. La petite main de cet enfant s'est lentement estompée dans mes bras, ne laissant qu'un peu de chaleur. Comme si elle avait terminé sa mission.
Quand elle est partie, j'ai senti le poids de quelqu'un main sur ma tête. Ses doigts ont lentement défilé dans mes cheveux. Quand j'ai levé les yeux, c'était un homme mystérieux qui était dans des hallucinations - ou mes rêves tout le temps. Peut-être il est quelqu'un d'important dans ma vie.
Je suis suffisamment bonne..
Pas besoin que quelqu'un juge. Pas besoin d'attendre le score complet. Pas besoin d'attendre les applaudissements ou les compliments quand je suis presque essoufflé.
Je suis assez bon - juste parce que je respire toujours ici, toujours debout ici, ayant toujours un cœur brisé qui bat toujours ici.
Cet enfant ,moi-même se tient à l'intérieur de ma poitrine, souriant plus large que jamais. Elle n'a pas besoin de s'asseoir et d'attendre que quelqu'un dise si elle est assez bonne. Aujourd'hui, elle est vraiment assez bonne. Je suis assez bonne.
Je me suis retrouvée. Des fragments de l'âme qui ont été dispersés qui ont été dispersés à cause de la peur et des blessures. Aujourd'hui, c'est de nouveau ensemble. Rien ne peut plus m'éloigner de moi-même. Parce que cette fois, j'embrasserai chaque partie de mon corps.
« Tu es assez comme tu es. »
Je suis assez comme je suis.