Maitre? Vous Plaisantez? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître. Un coup démentiel se joint à mon visage. C'était une arme. Au sein de l'ivresse de mes pas. Cette voix raisonne : « Si tu ne te rends pas à moi, je te tuerai. » m'a déclaré « Ti Bab ». Ce sanguinaire impitoyable est reconnu comme le puissant chef de gang qui règne en baron sur la zone de « nan Galette », une banlieue de la Plaine du Cul de Sac. Il est entouré d'une milice de gang. Cette bande possède un pouvoir irrésistible et tyrannique sur les habitants de cette périphérie. Ceux-ci souffrent des misères de toutes espèces : rançon, viol, séquestration et la mort.
Enflammé d'un sentiment de conquête, ils convoitent la zone de « Sou pon » sur laquelle règne « Michel » et sa bande et dans laquelle j'habite depuis pas moins de trois ans... Ainsi, la bande à Ti Bab investit la banlieue qui s'ouvre sur « Sou Pon ». Par ce stratagème, ils comptent bien mener leur entreprise.
J'ai laissé leur base avec cette maudite promesse... Le sang ruait sur mon visage, pulvérisé par les coups. Mon corps gémit ! Mon âme pleure !... La liberté est la devise de ma vie ; le cachet de mon identité. Et pour la garder, je sais que c'est au prix de la résistance. La résistance !. Elle n'est pas un choix, mais une obligeance.
Le samedi... tout le quartier était en ébullition. La bande à Ti Bab prépare leur assaut sur celle de Michel. Ils sont grossièrement armes. Le soleil s'éclipse devant ce spectacle. Le quartier devient tout noir. Entre- temps, le combat commence ! Ils n'ont pas attendu le lendemain pour débuter leur campagne. Vers dix heures du soir, le spectacle est frénétique. Les tirs animent le concert des cieux. L'un déclenche sa rafale, l'autre répond avec la même véhémence. Les échanges deviennent de plus en plus intempestifs. Toute la soirée fut la scène de cette confrontation titanesque...
Cela fait déjà une semaine depuis que le combat se livre dans la zone. Les troupes s'affrontent avec furie. Personne ne peut connaitre le gout de l'extérieur. On est exilé chez soi !
Qu'ont-ils à manger chez eux ? L'un de mes voisins ramait avec une boutique évaluée à mil gourdes juste pour lutter avec le quotidien. Ils ont à leur compte trois enfants. D'autres étaient des marchands ambulants. Avant je les empruntais un mille gourdes pour continuer à serrer les points et les dents contre cette misère noire. Quant à moi, mes ressources étaient, depuis cinq jours obsolètes. Pas de pain, pas d'eau, pas d'argent. Ouf ! C'est le chaos ! Mes membres sont décharnés. La faiblesse dompte mes pas. Je suis affaissé dans un coin par terre espérant le miracle de l'existence. J'apprends à connaitre le bienfait du sommeil, car quelque fois c'est lui qui m'allège le poids de cette accablante circonstance. Mais, une fois réveillé, les fantasmes reprennent leur couronne dans mes raisonnements.
La seule chose qui reste à ma portée, « ce sont mes livres ». Ah ! Mes livres ! Mes amis immortels ! Ceux sont eux qui occupent mon esprit et m'éloignent de la sombre réalité. La lecture est une évasion. Je les tiens sous mes mains. Je les sens. Je discute leur point de vue. Je les gronde. Je les ferme parfois. Mais je les aime !
Il n'y a pas d'électricité. Le noir est pluridimensionnel. Le noir de la circonstance. Le noir de la vie. Et le noir perceptible. Le noir psychique.
Dans cette pénombre inexorable. Je pense à ma mère. Elle qui m'a donné le gout de la liberté et tout ce qu'elle avait dans son âme : sa tendresse, son affection, ses charmes les plus tendres, son intelligence... Elle disait toujours que je suis son bâton vieillesse. Elle faisait les choses les plus ignobles pour mon éducation...Tout de suite, des larmes scintillent mes joues. Mon cœur transpire l'angoisse et la nostalgie. Comment va-t-elle en ce moment ? Elle doit apprendre l'état du quartier. Elle pense que je suis surement mort. Je suis enfermé. Sans issu !
Tout à coup, j'entends des bruits dans la maison de mon voisin. Dans mon pays, les maisons sont jumelles. On vit dans la promiscuité impensable. J'ai raffiné mon attention pour saisir le sens de ma curiosité. C'était un matin, et deux personnes sont mortes dans leur maison. Elles sont atteintes des projectiles. A partir de ce moment, je commence à comprendre que la mort est dans les portes.
Les tirs se déferlent dans le quartier. Je reste immobile sous ce vieux canapé que j'avais procuré pour cinq mil gourdes. J'aperçois la perforation des projectiles dans la maison. Une vielle idée me passe par la tête. Quel sera l'issu de mon sort ? Et les promesses que l'on m'avait faites ? Ce potentat inhumain qui s'érige en maitre que j'avais résisté, que va-t-il faire de moi ? Je sentis une frénésie m'envahie. Un drap de tristesse enveloppe mon être.
Toc ! Toc ! Toc ! Quelqu'un frappe. Mais ou trouverai-je de la force pour ouvrir cette singulière porte? Mes pieds tremblotent. Mon corps gémit sous le poids de la faim. « Depuis cinq jour ma bouche est punie.»... Ayant atteint le seuil de la porte, un fusil se pointe sur moi. C'est un M14.
– « Sors de cette maison », dit un gamin. J'allais rétorquer, mais un sentiment d'acquiescement me conquis. J'ouvre la porte. Usant ma faible énergie.
C'était une petite foule armée. Il me confie que le chef ordonne de m'enlever puisque je résiste à leur ordre. Pour aller où? Etais-ce une séquestration ? Ils m'ont fait monter une luxueuse voiture noire. Un téléphone sonne. C'est Ti Bob, le maitre, qui appel...
– « Tu paieras ta résistance au maitre, tu vas être transformé en écumoire », dit le gamin qui m'avait braqué. Je compris que l'ordre de me tuer a été prescrit.
Dans cette voiture qui conduit ma destiné. Mes rêves se défilent en vapeur devant mes yeux. Je m'en souviens de mon rêve de devenir écrivain. Je rêvais de Paris, de Dubaï, de New York et de l'Afrique. Je voulais être une sommité. Une autre pensée se joint à ce concert. Celle de ma mère ! Elle qui ne conçoit pas le bonheur sans moi. Que va-t-elle faire pour affronter cette inacceptabilité de la vie ? Je pleure la souffrance de ma mère. Je suis fort, je suis faible !...
La rue était toute nue. A la radio on affirme que des centaines de personnes seraient tuées dans ce conflit qui oppose les deux groupes de gang... Qui est vainqueur ? On n'apprend que des deux côtes des morts sont conséquentes... Ils arrêtent la voiture. Avec une rudesse impitoyable, Je descends la voiture sous les coups, amoché et torturé... Quel est mon crime ! Les fantasmagories animent mes pensées anarchiques. J'ai peur ! J'avance vers un arpent de terre, contiguës d'ordures...Je me souviens du « dernier jour d'un condamné » de Victor Hugo. Ayant atteint le lieu indiqué. Je pense à mes funérailles, et l'épitaphe qu'on écrirait sur ma tombe « Je suis un homme libre ». L'un ajuste son arme, et tire. Pow ! Pow !...
Une lumière télescope mes yeux, j'essaie de l'éviter. Comme un nouveau-né qui rencontre la lumière pour la première fois. Mes yeux l'échappent. Des cris jaillissent auprès de moi. Ou suis-je ? Comment ? Je savais seulement que j'étais en vie. Le mystère m'entoure ! Je vois une infirmière crier « Victoire ». D'autres disent que Dieu est bon. D'autres disent que c'est un rescapé. J'ai vu le visage de ma tendre mère et des larmes abondent ses yeux... Enfin, aucun propos ne m'a permis de repérer le comment de ma survivance.
Enflammé d'un sentiment de conquête, ils convoitent la zone de « Sou pon » sur laquelle règne « Michel » et sa bande et dans laquelle j'habite depuis pas moins de trois ans... Ainsi, la bande à Ti Bab investit la banlieue qui s'ouvre sur « Sou Pon ». Par ce stratagème, ils comptent bien mener leur entreprise.
J'ai laissé leur base avec cette maudite promesse... Le sang ruait sur mon visage, pulvérisé par les coups. Mon corps gémit ! Mon âme pleure !... La liberté est la devise de ma vie ; le cachet de mon identité. Et pour la garder, je sais que c'est au prix de la résistance. La résistance !. Elle n'est pas un choix, mais une obligeance.
Le samedi... tout le quartier était en ébullition. La bande à Ti Bab prépare leur assaut sur celle de Michel. Ils sont grossièrement armes. Le soleil s'éclipse devant ce spectacle. Le quartier devient tout noir. Entre- temps, le combat commence ! Ils n'ont pas attendu le lendemain pour débuter leur campagne. Vers dix heures du soir, le spectacle est frénétique. Les tirs animent le concert des cieux. L'un déclenche sa rafale, l'autre répond avec la même véhémence. Les échanges deviennent de plus en plus intempestifs. Toute la soirée fut la scène de cette confrontation titanesque...
Cela fait déjà une semaine depuis que le combat se livre dans la zone. Les troupes s'affrontent avec furie. Personne ne peut connaitre le gout de l'extérieur. On est exilé chez soi !
Qu'ont-ils à manger chez eux ? L'un de mes voisins ramait avec une boutique évaluée à mil gourdes juste pour lutter avec le quotidien. Ils ont à leur compte trois enfants. D'autres étaient des marchands ambulants. Avant je les empruntais un mille gourdes pour continuer à serrer les points et les dents contre cette misère noire. Quant à moi, mes ressources étaient, depuis cinq jours obsolètes. Pas de pain, pas d'eau, pas d'argent. Ouf ! C'est le chaos ! Mes membres sont décharnés. La faiblesse dompte mes pas. Je suis affaissé dans un coin par terre espérant le miracle de l'existence. J'apprends à connaitre le bienfait du sommeil, car quelque fois c'est lui qui m'allège le poids de cette accablante circonstance. Mais, une fois réveillé, les fantasmes reprennent leur couronne dans mes raisonnements.
La seule chose qui reste à ma portée, « ce sont mes livres ». Ah ! Mes livres ! Mes amis immortels ! Ceux sont eux qui occupent mon esprit et m'éloignent de la sombre réalité. La lecture est une évasion. Je les tiens sous mes mains. Je les sens. Je discute leur point de vue. Je les gronde. Je les ferme parfois. Mais je les aime !
Il n'y a pas d'électricité. Le noir est pluridimensionnel. Le noir de la circonstance. Le noir de la vie. Et le noir perceptible. Le noir psychique.
Dans cette pénombre inexorable. Je pense à ma mère. Elle qui m'a donné le gout de la liberté et tout ce qu'elle avait dans son âme : sa tendresse, son affection, ses charmes les plus tendres, son intelligence... Elle disait toujours que je suis son bâton vieillesse. Elle faisait les choses les plus ignobles pour mon éducation...Tout de suite, des larmes scintillent mes joues. Mon cœur transpire l'angoisse et la nostalgie. Comment va-t-elle en ce moment ? Elle doit apprendre l'état du quartier. Elle pense que je suis surement mort. Je suis enfermé. Sans issu !
Tout à coup, j'entends des bruits dans la maison de mon voisin. Dans mon pays, les maisons sont jumelles. On vit dans la promiscuité impensable. J'ai raffiné mon attention pour saisir le sens de ma curiosité. C'était un matin, et deux personnes sont mortes dans leur maison. Elles sont atteintes des projectiles. A partir de ce moment, je commence à comprendre que la mort est dans les portes.
Les tirs se déferlent dans le quartier. Je reste immobile sous ce vieux canapé que j'avais procuré pour cinq mil gourdes. J'aperçois la perforation des projectiles dans la maison. Une vielle idée me passe par la tête. Quel sera l'issu de mon sort ? Et les promesses que l'on m'avait faites ? Ce potentat inhumain qui s'érige en maitre que j'avais résisté, que va-t-il faire de moi ? Je sentis une frénésie m'envahie. Un drap de tristesse enveloppe mon être.
Toc ! Toc ! Toc ! Quelqu'un frappe. Mais ou trouverai-je de la force pour ouvrir cette singulière porte? Mes pieds tremblotent. Mon corps gémit sous le poids de la faim. « Depuis cinq jour ma bouche est punie.»... Ayant atteint le seuil de la porte, un fusil se pointe sur moi. C'est un M14.
– « Sors de cette maison », dit un gamin. J'allais rétorquer, mais un sentiment d'acquiescement me conquis. J'ouvre la porte. Usant ma faible énergie.
C'était une petite foule armée. Il me confie que le chef ordonne de m'enlever puisque je résiste à leur ordre. Pour aller où? Etais-ce une séquestration ? Ils m'ont fait monter une luxueuse voiture noire. Un téléphone sonne. C'est Ti Bob, le maitre, qui appel...
– « Tu paieras ta résistance au maitre, tu vas être transformé en écumoire », dit le gamin qui m'avait braqué. Je compris que l'ordre de me tuer a été prescrit.
Dans cette voiture qui conduit ma destiné. Mes rêves se défilent en vapeur devant mes yeux. Je m'en souviens de mon rêve de devenir écrivain. Je rêvais de Paris, de Dubaï, de New York et de l'Afrique. Je voulais être une sommité. Une autre pensée se joint à ce concert. Celle de ma mère ! Elle qui ne conçoit pas le bonheur sans moi. Que va-t-elle faire pour affronter cette inacceptabilité de la vie ? Je pleure la souffrance de ma mère. Je suis fort, je suis faible !...
La rue était toute nue. A la radio on affirme que des centaines de personnes seraient tuées dans ce conflit qui oppose les deux groupes de gang... Qui est vainqueur ? On n'apprend que des deux côtes des morts sont conséquentes... Ils arrêtent la voiture. Avec une rudesse impitoyable, Je descends la voiture sous les coups, amoché et torturé... Quel est mon crime ! Les fantasmagories animent mes pensées anarchiques. J'ai peur ! J'avance vers un arpent de terre, contiguës d'ordures...Je me souviens du « dernier jour d'un condamné » de Victor Hugo. Ayant atteint le lieu indiqué. Je pense à mes funérailles, et l'épitaphe qu'on écrirait sur ma tombe « Je suis un homme libre ». L'un ajuste son arme, et tire. Pow ! Pow !...
Une lumière télescope mes yeux, j'essaie de l'éviter. Comme un nouveau-né qui rencontre la lumière pour la première fois. Mes yeux l'échappent. Des cris jaillissent auprès de moi. Ou suis-je ? Comment ? Je savais seulement que j'étais en vie. Le mystère m'entoure ! Je vois une infirmière crier « Victoire ». D'autres disent que Dieu est bon. D'autres disent que c'est un rescapé. J'ai vu le visage de ma tendre mère et des larmes abondent ses yeux... Enfin, aucun propos ne m'a permis de repérer le comment de ma survivance.