Le plus juste des voeux

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Dans l'imaginaire de Thomas et Hugo, cette grande maison dans laquelle leurs parents et eux venaient d'emménager avait tout du décor idéal pour vivre une aventure. Il suffit d'être un gamin pour qu'une simple maison se transforme en château, une cave en oubliettes et un jardin en jungle impénétrable. L'endroit était parfait, mais les parents autoritaires. Après huit heures, plus personne n'avait le droit de sortir.

C'est en cherchant à fuir l'autorité parentale que les deux frères étaient tombés sur le Djinn. Un passage secret creusé dans les murs reliait la chambre des enfants à la sortie du jardin. Hugo l'avait découvert en tirant une sorte de levier qu'il avait longtemps pris pour un porte-manteau.

Hugo et Thomas n'étaient pas des saints, mais tout comme saint Thomas, ils ne croyaient qu'en ce qu'ils voyaient. Et ce qu'ils avaient vu, assis sur une pierre en granit au beau milieu du passage secret, c'était un Djinn.

Un Djinn rendu captif par cette éternelle imprécation : trois souhaits, formulés par un mortel, seraient la clause de sa délivrance.
« Vous ne passerez qu'à condition de formuler vos vœux ! Un à chaque passage ! » avait-il lancé aux deux frères. Le Djinn savait qu'au troisième, il serait libre d'affirmer sa nature malveillante et pourrait alors affranchir les siens avant d'envahir le monde à la tête de cette armée.

À leur premier passage, Thomas et Hugo demandèrent à déguster les meilleurs bonbons du monde. Le Djinn s'exécuta et les deux frères purent se délecter de friandises aux arômes divins.
À leur seconde traversée, Hugo, qui s'était tordu la cheville en empruntant la galerie, souhaita voir sa blessure guérir et son souhait fut immédiatement exaucé par un Djinn jubilant, tandis que Thomas hurlait au gaspillage.
Lorsqu'au troisième passage, le Djinn, trépignant d'exaltation, exhorta les deux enfants à formuler leur ultime souhait, Thomas et Hugo se lancèrent un regard entendu puis déclarèrent ensemble : « Nous souhaitons le bonheur de tous. Y compris le tien. »

À ces mots, le Djinn blêmit. Ses yeux s'embrumèrent pour la première fois de son interminable existence et tandis qu'il s'entendait dire : « Que votre vœu soit exaucé », de longues ailes blanches apparurent dans son dos. Une lumière céleste illumina alors l'obscurité du sous-terrain, comme transperçant la roche. Puis, l'enlaçant de ses volutes étincelantes, l'emmena avec elle loin des ténèbres, dans un endroit où sa toute nouvelle nature bienfaisante pourrait désormais s'épanouir.

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Image de Le plus juste des voeux
Illustration : Mathilde Ernst

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