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Histoires Jeunesse - 6-8 Ans (Cycle 2)
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- Histoire De Noël - Cycles 2 & 3

Noël J-7, atelier du père Noël
En temps normal, à cette période de l'année, l'atelier du père Noël tournait à plein régime. Des milliers de jouets, de livres ou encore de déguisements en sortaient chaque seconde, transportés dans les airs comme par magie par des lutins surexcités. Le ronronnement des machines se mêlait au bruissement des lettres d'enfants sages qui arrivaient en masse, les rennes faisaient claquer leurs sabots et le père Noël usait de sa grosse voix pour encourager toute son équipe.
Le grand orchestre de Noël était en marche.
Mais ce matin-là, seule une petite voix aiguë venait troubler le silence.
— Mais enfin Jean-Noël, ouvrez cette porte !
C'était Guirlande, la cheffe des lutins, qui s'agitait devant la porte de l'atelier.
— Nom d'un petit bonhomme de neige, Jean-Noël, je sais que vous êtes là, j'entends les clochettes de vos bottes ! Ouvrez cette porte, Noël est dans une semaine et nous avons encore beaucoup de pain d'épices sur la planche !
— LAISSEZ-MOI ! tonna une grosse voix.
Guirlande sursauta si haut qu'elle en perdit son bonnet.
— JE BOUDE ! hurla de nouveau le père Noël au travers de la porte.
Guirlande grimpa sur la plus haute marche et regarda par le trou de la serrure. Assis sur un tabouret, au fond de l'atelier, le père Noël croisait les bras et fronçait ses sourcils broussailleux.
Désemparés, les lutins se réunirent en urgence. C'était la première fois que le père Noël faisait un tel caprice. Bien décidé à le faire sortir de son atelier, Guirlande attrapa son téléphone.
Quelques minutes passèrent et la mère Noël arriva en courant, encore surprise par l'appel qu'elle venait de recevoir. Elle était en robe de chambre et tenait dans sa main une tartine à moitié mangée.
— Jean-Noël, as-tu pris ton petit déjeuner ce matin ? demanda Marie-Noëlle de sa douce voix. Tu es peut-être en manque de sucre, veux-tu un cookie et un verre de lait ?
— NOOOOOOOOOOON ! beugla le père Noël. J'en ai assez des cookies et des verres de lait ! Tous les ans des cookies et des verres de lait, sous tous les sapins du monde des cookies et des verres de lait ! Je n'aime pas le chocolat, et je ne digère pas le lait ! Mais ça, personne ne le sait puisque personne ne m'a jamais demandé ce que je voulais ! Moi aussi, je veux faire une liste au père Noël !
Marie-Noëlle regarda Guirlande d'un air stupéfait. En voilà une surprise ! Le père Noël voulait lui aussi des cadeaux !
La mère Noël courut alors dans leur maison, attrapa une feuille de papier et un crayon puis les glissa sous la porte de l'atelier.
Une heure plus tard, le père Noël se montra enfin dans l'entrebâillement de la grande porte en bois. D'un air penaud et sans rien dire, il tendit la lettre à sa femme.
— Des sablés au caramel et des chaussettes ? C'est tout ? lui demanda-t-elle.
— Oui, mes chaussettes sont trouées depuis des années et je me gèle les orteils sur mon traîneau, expliqua le père Noël d'une voix timide. Et puis, j'adore le caramel.
Marie-Noëlle lui sourit, et lui promit qu'il aurait lui aussi des cadeaux sous le sapin.
Finalement, la journée se déroula comme elle aurait dû se dérouler, dans la frénésie du réveillon approchant.
La semaine qui suivit, Jean-Noël fut tellement concentré sur son travail qu'il n'alluma ni la télévision ni la radio. Il ne vit donc pas Marie-Noëlle expliquer au journal de 20 heures que son mari avait écrit une lettre pour commander des cadeaux. Il ne l'entendit pas non plus la lire dans les émissions de radio les plus écoutées. Et surtout, il ne lut pas les nombreux articles à ce sujet qui parurent les jours suivants dans les plus grands journaux du monde.
Ainsi, le 24 décembre à minuit, Jean-Noël démarra sa tournée comme tous les ans, avec cette fois-ci la hâte de rentrer chez lui pour découvrir pour la première fois de sa vie des cadeaux sous son sapin.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit dans la première maison un petit paquet étiqueté « Pour le père Noël » à la place des cookies habituels ! Surpris, il ne l'ouvrit pas tout de suite et le cala sous son siège, dans son traîneau.
Plus la nuit avançait, et plus le nombre de cadeaux portant son nom augmentait, tant et si bien qu'il se résigna à tous les mettre dans sa hotte pour le retour.
Pour la première fois de sa longue vie, Jean-Noël rentra chez lui la hotte aussi lourde qu'à son départ.
— Marie-Noëlle ! Regarde ça ! J'ai reçu des cadeaux ! Et pas un seul cookie !
— Ouvre-les donc, s'impatienta-t-elle.
Dans le premier paquet, Jean-Noël trouva une jolie paire de chaussettes en laine brodées à son nom.
— Exactement ce que je voulais ! s'exclama-t-il.
Et plus la soirée avançait, plus Jean-Noël était heureux. À chaque paire de chaussettes découverte, son sourire s'agrandissait sous sa grosse barbe blanche et ses yeux pétillaient de plus belle sous ses sourcils épais.
— Merci, Marie-Noëlle, finit-il par murmurer une fois son dernier cadeau ouvert. C'est le plus beau Noël de toute ma vie !
— Il te reste un tout dernier paquet, le mien, dit-elle en lui tendant une jolie boîte dorée.
Et le père Noël s'écria :
— Nom d'un petit bonhomme en pain d'épices, des sablés au caramel !
En temps normal, à cette période de l'année, l'atelier du père Noël tournait à plein régime. Des milliers de jouets, de livres ou encore de déguisements en sortaient chaque seconde, transportés dans les airs comme par magie par des lutins surexcités. Le ronronnement des machines se mêlait au bruissement des lettres d'enfants sages qui arrivaient en masse, les rennes faisaient claquer leurs sabots et le père Noël usait de sa grosse voix pour encourager toute son équipe.
Le grand orchestre de Noël était en marche.
Mais ce matin-là, seule une petite voix aiguë venait troubler le silence.
— Mais enfin Jean-Noël, ouvrez cette porte !
C'était Guirlande, la cheffe des lutins, qui s'agitait devant la porte de l'atelier.
— Nom d'un petit bonhomme de neige, Jean-Noël, je sais que vous êtes là, j'entends les clochettes de vos bottes ! Ouvrez cette porte, Noël est dans une semaine et nous avons encore beaucoup de pain d'épices sur la planche !
— LAISSEZ-MOI ! tonna une grosse voix.
Guirlande sursauta si haut qu'elle en perdit son bonnet.
— JE BOUDE ! hurla de nouveau le père Noël au travers de la porte.
Guirlande grimpa sur la plus haute marche et regarda par le trou de la serrure. Assis sur un tabouret, au fond de l'atelier, le père Noël croisait les bras et fronçait ses sourcils broussailleux.
Désemparés, les lutins se réunirent en urgence. C'était la première fois que le père Noël faisait un tel caprice. Bien décidé à le faire sortir de son atelier, Guirlande attrapa son téléphone.
Quelques minutes passèrent et la mère Noël arriva en courant, encore surprise par l'appel qu'elle venait de recevoir. Elle était en robe de chambre et tenait dans sa main une tartine à moitié mangée.
— Jean-Noël, as-tu pris ton petit déjeuner ce matin ? demanda Marie-Noëlle de sa douce voix. Tu es peut-être en manque de sucre, veux-tu un cookie et un verre de lait ?
— NOOOOOOOOOOON ! beugla le père Noël. J'en ai assez des cookies et des verres de lait ! Tous les ans des cookies et des verres de lait, sous tous les sapins du monde des cookies et des verres de lait ! Je n'aime pas le chocolat, et je ne digère pas le lait ! Mais ça, personne ne le sait puisque personne ne m'a jamais demandé ce que je voulais ! Moi aussi, je veux faire une liste au père Noël !
Marie-Noëlle regarda Guirlande d'un air stupéfait. En voilà une surprise ! Le père Noël voulait lui aussi des cadeaux !
La mère Noël courut alors dans leur maison, attrapa une feuille de papier et un crayon puis les glissa sous la porte de l'atelier.
Une heure plus tard, le père Noël se montra enfin dans l'entrebâillement de la grande porte en bois. D'un air penaud et sans rien dire, il tendit la lettre à sa femme.
— Des sablés au caramel et des chaussettes ? C'est tout ? lui demanda-t-elle.
— Oui, mes chaussettes sont trouées depuis des années et je me gèle les orteils sur mon traîneau, expliqua le père Noël d'une voix timide. Et puis, j'adore le caramel.
Marie-Noëlle lui sourit, et lui promit qu'il aurait lui aussi des cadeaux sous le sapin.
Finalement, la journée se déroula comme elle aurait dû se dérouler, dans la frénésie du réveillon approchant.
La semaine qui suivit, Jean-Noël fut tellement concentré sur son travail qu'il n'alluma ni la télévision ni la radio. Il ne vit donc pas Marie-Noëlle expliquer au journal de 20 heures que son mari avait écrit une lettre pour commander des cadeaux. Il ne l'entendit pas non plus la lire dans les émissions de radio les plus écoutées. Et surtout, il ne lut pas les nombreux articles à ce sujet qui parurent les jours suivants dans les plus grands journaux du monde.
Ainsi, le 24 décembre à minuit, Jean-Noël démarra sa tournée comme tous les ans, avec cette fois-ci la hâte de rentrer chez lui pour découvrir pour la première fois de sa vie des cadeaux sous son sapin.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit dans la première maison un petit paquet étiqueté « Pour le père Noël » à la place des cookies habituels ! Surpris, il ne l'ouvrit pas tout de suite et le cala sous son siège, dans son traîneau.
Plus la nuit avançait, et plus le nombre de cadeaux portant son nom augmentait, tant et si bien qu'il se résigna à tous les mettre dans sa hotte pour le retour.
Pour la première fois de sa longue vie, Jean-Noël rentra chez lui la hotte aussi lourde qu'à son départ.
— Marie-Noëlle ! Regarde ça ! J'ai reçu des cadeaux ! Et pas un seul cookie !
— Ouvre-les donc, s'impatienta-t-elle.
Dans le premier paquet, Jean-Noël trouva une jolie paire de chaussettes en laine brodées à son nom.
— Exactement ce que je voulais ! s'exclama-t-il.
Et plus la soirée avançait, plus Jean-Noël était heureux. À chaque paire de chaussettes découverte, son sourire s'agrandissait sous sa grosse barbe blanche et ses yeux pétillaient de plus belle sous ses sourcils épais.
— Merci, Marie-Noëlle, finit-il par murmurer une fois son dernier cadeau ouvert. C'est le plus beau Noël de toute ma vie !
— Il te reste un tout dernier paquet, le mien, dit-elle en lui tendant une jolie boîte dorée.
Et le père Noël s'écria :
— Nom d'un petit bonhomme en pain d'épices, des sablés au caramel !
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Illustration : Pablo Vasquez

Pourquoi on a aimé ?
Et si le père Noël, lui aussi, voulait des cadeaux ? On n’y a pas pensé à celle-là, mais c’est plutôt logique non ? Pourquoi est-ce qu’il
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Pourquoi on a aimé ?
Et si le père Noël, lui aussi, voulait des cadeaux ? On n’y a pas pensé à celle-là, mais c’est plutôt logique non ? Pourquoi est-ce qu’il