Toute histoire commence un jour, quelque part : il est 7h am,au centre du «parc enfer»,une jeune fille d'une vingtaine d'année,aux cheveux courts,crépus et bruns s'accrocha à un arbrisseau, les mains entre ses cuisses apparemment endolories,tremblantes,déchirant des papiers de façon négligée.Elle y inscrivait des mots qui font de notre quotidien un enfer ou un merveille: «plaisir»,«envi»,«amour»,«coup de foudre»,«danse»,«plénitude»,«sexe»,«amitié »...et une panoplie de mots qui semblent signifier pour la «petite».
Petite! Elle l'était.Son corps frêle et apparemment fragile,faisait pitié,et pourtant,ses grands yeux illuminaient et interpelleraient tous à venir voir ce qu'elle fabriquait, assise,pieds nus.
En la fixant des yeux,j'ai vu qu'on se ressemblait énormément, on dirait une autre «moi», hormis ma joie de vivre et ce sourire qui caresse toujours sur mon visage.Quand ses yeux croisèrent à son tour les miens,elle se mit à s'agiter,à hurler:«Non! Non! Pas ça, je regrette,renvoie moi sur terre et je ferai tout,tout ce que je devais faire».
Étant témoin de cette scène exaspérante et triste, j'étais restée figée pendant un moment,tant que j'ignorais la raison de cette soudaine agitation.
Après quelques minutes, elle se calma, et moi,je recommençais ma marche,je me suis approchée d'elle sans crainte,avec l'intention de confirmer ce que me dictait mon cerveau ; en étant à quelques centimètres d'elle;j'ai découvert qu'on était vraiment les mêmes physiquement et j'ai senti d'un coup que j'étais connectée à elle.Pourtant,j'avançais vers elle et elle reculait, elle semblait effrayée.J'ai essayé de la toucher mais mon cerveau n'a reçu aucun message, mes sens ne m'ont rien communiqué,comme si mes mains se trouvaient à l'air libre.J'ai essayé le même exercice à maintes reprises ; ce fut le même vide,et à chaque fois,elle me suppliait d'arrêter, elle me disait qu'elle aurait dû accorder son attention aux autres bien avant «ça»,qu'elle aurait dû avoir ce sentiment d'altruisme bien avant «ça». «Ne me touchez pas!» cria-t-elle.
C'est alors que j'ai compris qu'elle ressentissait mes gestes,que je devais continuer à la réconforter en touchant son épaule par exemple.
Après cette suite d'agitation,elle se mit à lancer des fragments de phrases incohérentes en sautant et en agitant ses bras: «je me suis mal comportée» «pourquoi vous n'arrêtez pas? », «je subis ce cauchemar quotidiennement », «Ayez un peu de compassion» «je veux rentrer aux bercails» «je veux en profiter comme vous le vouliez ».
Je la regardais avec un regard perdu,j'ai eu d'un coup,très soif;je devais m'abreuver tout de suite.C'est alors que je me rappelai qu'en entrant au parc,j'avais remarqué une table bien garnie non loin de la demoiselle, où il y avait du vin,de la bière,du whisky.... Je me suis fait le plaisir d'aller tremper mon estomac.
En m'y rendant,ils étaient nombreux autour de moi comme emprisonné à me regarder faire et j'eus remarqué que je fus la seule personne à m'en approcher.J'ai vidé un grand verre de bière puis de vin rouge et enfin,du blanc.Ensuite j'ai apporté un peu de bière à l'amie;sa langue pendait déjà et sa bouche ouverte semblait attendre impatiemment que ses lèvres soient mouillés. J'ai essayé de vider la bière dans sa bouche mais j'ai vu tout le contenu faire son chemin sur le sable fin.J'ai tout de suite compris: elle n'en avait pas accès et,elle avait terriblement soif.Suite à ce tableau,mds quatres ventricules se sont serrées,j'ai eu mal,mon sternum ne tenait plus,mes yeux étaient à bout,il fallait que je pleure,puis;les larmes coulèrent,je n'ai pas pu résister longtemps. En pleurant,je me suis trouvée toute trempée,car,ils pleuraient tous,il y eut du sang qui coulait,leurs corps n'avait plus d'eau à éjecter.
«c'est mon châtiment:je vois l'eau,la bière, la nourriture, le soleil,la pluie, des gens,le travail, les salles de cinéma,des gens qui s'amusent, je vois des gens s'aimer sans pouvoir y prendre part.J'ai vécu deux ans ici et je suis déjà à bout.Quotidiennement, ils m'envoient un «moi» que je n'ai pas été sur terre pour me rappeler que je n'ai pas su en profiter et que je passerai mon éternité dans cet enfer.Nous vivons chacun notre enfer ici.je n'arrive pas à voir les autres,mais,je les entends crier,pleurer,souffrir et,c'est tellement douloureux! »