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Nouvelles - Littérature Générale
Elle contemple le vieil homme qui sommeille dans le fauteuil.
Son abandon a quelque chose d'attendrissant.
Autour de lui flotte comme un parfum d'innocence.
Son souffle allège le silence, et sa présence interpelle la pendule, qui ne sait comment rattraper les heures perdues.
Elle le regarde tandis que des bouts de vie viennent bousculer sa mémoire, et l'enveloppent d'une douce mélancolie où s'apaisent les regrets.
Elle songe que cela fait plus de soixante ans qu'ils vivent côte à côte !
Elle soupire, sourit, tandis que son regard se perd.
Leurs vingt ans avaient comblé leur chair de splendides victoires. L'amour les faisait voyager dans un monde qui n'existait que pour eux.
Elle ferme les yeux pour se laisser envahir par des myriades de clartés et de couleurs, qui ne faneront jamais.
Les images défilent. Il lui semble percevoir le timbre d'une voix, l'écho d'un rire, le bruit d'un pas. Son menton tremble un peu, et une larme glisse, complice de ceux qui se sont tus.
C'est si court une vie ! pense-t-elle. Combien de temps elle et lui pourront-ils refaire ces gestes, redire ces mots qui rythment désormais l'ordonnance de chaque jour !
Elle respire au bord de lui, qui ne s'applique que pour elle.
Ils n'espèrent plus rien, si ce n'est voir leurs mains se croiser sur l'instant immobile.
S'ils osent parfois s'enlacer, c'est juste pour éviter que leur peau ait trop froid.
Leur peau, c'est une alliée précieuse qui témoigne de ce que fut leur histoire.
Elle sait apprivoiser le poids d'un souvenir, conforter une attente, et gommer ce reflet qui persiste à l'angle du miroir.
Elle leur offre l'immense privilège de pouvoir se toucher, même du bout des doigts, même par hasard, même une dernière fois.
C'est suffisant pour croire encore, exister.
Elle s'approche du vieil homme et lui frôle la joue.
Il retient sa main, l'emprisonne d'une caresse, puis lentement y dépose un baiser, aussi léger que ce papillon qui s'attarde sur la fenêtre.
Son abandon a quelque chose d'attendrissant.
Autour de lui flotte comme un parfum d'innocence.
Son souffle allège le silence, et sa présence interpelle la pendule, qui ne sait comment rattraper les heures perdues.
Elle le regarde tandis que des bouts de vie viennent bousculer sa mémoire, et l'enveloppent d'une douce mélancolie où s'apaisent les regrets.
Elle songe que cela fait plus de soixante ans qu'ils vivent côte à côte !
Elle soupire, sourit, tandis que son regard se perd.
Leurs vingt ans avaient comblé leur chair de splendides victoires. L'amour les faisait voyager dans un monde qui n'existait que pour eux.
Elle ferme les yeux pour se laisser envahir par des myriades de clartés et de couleurs, qui ne faneront jamais.
Les images défilent. Il lui semble percevoir le timbre d'une voix, l'écho d'un rire, le bruit d'un pas. Son menton tremble un peu, et une larme glisse, complice de ceux qui se sont tus.
C'est si court une vie ! pense-t-elle. Combien de temps elle et lui pourront-ils refaire ces gestes, redire ces mots qui rythment désormais l'ordonnance de chaque jour !
Elle respire au bord de lui, qui ne s'applique que pour elle.
Ils n'espèrent plus rien, si ce n'est voir leurs mains se croiser sur l'instant immobile.
S'ils osent parfois s'enlacer, c'est juste pour éviter que leur peau ait trop froid.
Leur peau, c'est une alliée précieuse qui témoigne de ce que fut leur histoire.
Elle sait apprivoiser le poids d'un souvenir, conforter une attente, et gommer ce reflet qui persiste à l'angle du miroir.
Elle leur offre l'immense privilège de pouvoir se toucher, même du bout des doigts, même par hasard, même une dernière fois.
C'est suffisant pour croire encore, exister.
Elle s'approche du vieil homme et lui frôle la joue.
Il retient sa main, l'emprisonne d'une caresse, puis lentement y dépose un baiser, aussi léger que ce papillon qui s'attarde sur la fenêtre.
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