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Histoires Jeunesse - 6-8 Ans (Cycle 2)
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À Porcvillage, il ne restait que trois petits cochons. Tous les autres avaient été mangés par Ogrus, le grand méchant loup qui hantait la forêt. Ces trois petits cochons s'appelaient Nifnif, Noufnouf et Nafnaf.
Ces trois petits cochons vivaient à l'abri d'Ogrus dans leur solide maison en pierre. Mais ils savaient bien que tôt ou tard, ils tomberaient sur le loup en allant ramasser le bois, chercher de l'eau ou faire les courses.
Que faire ?
Les idées de Nifnif et Noufnouf pour effrayer Ogrus étaient très sottes : pousser des gros « houuuu », porter un masque d'ours, se déguiser en fantôme... Nafnaf leur faisait remarquer que ça n'avait pas sauvé les autres habitants du village et que ça ne les protégerait pas bien longtemps. Il fallait trouver autre chose.
Il réfléchit, réfléchit, réfléchit et... « Euréka ! J'ai trouvé ! »
C'est ainsi que le lendemain...
— Du hachis de bœuf ! Quelle horreur ! s'écria Nifnif en ouvrant le garde-manger de la maison.
— Tu es fou, mon frère, renchérit Noufnouf en se pinçant le nez. Ça pue et c'est pas bon pour nous. Tu ne vas quand même pas nous faire manger ça ? Tu veux donc nous tuer ?!
Nafnaf sourit et ne répondit pas.
Quand ses frères furent couchés, Nafnaf se rendit dans la cuisine, où, le plus silencieusement possible, il fit ce qu'il avait prévu. Puis il sortit dans la forêt avec un grand sac.
Il fit la même chose le lendemain, puis le surlendemain et les jours suivants.
— C'est étrange, fit remarquer Nifnif au bout d'un certain temps. On ne voit plus Ogrus rôder dans la forêt. Aurait-il déménagé ? Peut-on enfin se promener dans les bois, puisque le loup n'y est pas ?
— C'est encore trop tôt, mon frère. Patience ! Ce moment viendra, répondit Nafnaf.
Et il retint Nifnif qui filait vers la porte.
— Comme c'est bizarre ! fit à son tour Noufnouf quelques jours plus tard. Ogrus aurait-il peur de nous au point d'avoir quitté la région ? On ne le voit plus rôder autour de chez nous. Allons donc nous promener dans les bois, puisque le loup n'y est pas !
— C'est encore trop tôt, mon frère ! Patience ! Ce moment ne devrait plus tarder, répondit de nouveau Nafnaf.
Et il repoussa fermement la porte que son cadet avait entrouverte.
Nifnif et Noufnouf n'étaient pas contents du tout : Nafnaf leur interdisait de sortir de la maison ! C'est lui qui allait cueillir les baies dans la forêt, chercher de l'eau à la source, ramasser le bois pour leur cheminée ; c'est lui surtout qui allait faire les courses. Il continuait de rapporter du hachis ou du pâté. De moins en moins, certes, mais encore trop au goût de ses deux frères qui se mirent à l'épier. Ils voulaient savoir ce que devenait cette nourriture qui, heureusement, n'arrivait jamais sur leur table.
Un beau soir, Nifnif et Noufnouf surprirent Nafnaf dans la cuisine : leur aîné commença par faire cuire carottes, courgettes, céleris et autres pommes de terre, puis il y mêla son hachis avant de façonner des boulettes...
Mangeait-il en secret ce repas abominable ?
Allait-il les obliger à en faire autant ?
Les deux petits cochons allaient crier au scandale quand ils virent Nafnaf entasser les boulettes dans un sac. Ceci fait, il ouvrit la porte et alla vers la forêt. Nifnif et Noufnouf frissonnèrent : leur grand frère allait droit... vers l'antre d'Ogrus ! Était-il devenu l'ami du loup ? Ils détalèrent comme des lapins, retournèrent dans la maisonnette et se cachèrent sous leurs couvertures en tremblant. Le traître Nafnaf et le loup allaient-ils essayer de les convertir à ce dégoûtant régime ou, pire, de les transformer eux aussi, un jour, en boulettes ?
C'est ainsi que le lendemain...
— Dis-nous, grand frère...
Mais ils n'osèrent pas prononcer un mot de plus et n'eurent pas le cran de fuir la maison de pierre qui les protégeait.
Nafnaf agit de la même façon pendant plusieurs semaines encore. Un matin, il ouvrit bien grand portes et fenêtres sous les yeux effarés de ses cadets :
— Tout le monde sur le pont ! Nous avons un invité ! Nifnif ira ramasser du bois et des baies, Noufnouf ira chercher de l'eau, et il épluchera ensuite les légumes que je vais acheter en ville. Allez : au travail !
Les mêmes paroles horrifiées sortirent en même temps de la bouche de Nifnif et de Noufnouf :
— Mais... le loup !
— Ce n'est plus un problème ! lança Nafnaf avant de sortir avec son grand panier.
Les deux frères hésitèrent avant d'obéir. Comment auraient-ils pu savoir que Nafnaf avait rendu le loup végétarien ?! Peu à peu, il avait donné à Ogrus des boulettes qui, au fil des jours avaient contenu de moins en moins de viande et de plus en plus de légumes. Le loup cruel, autrefois amateur de chair fraîche, ne pouvait plus en voir ou en sentir sans vomir de dégoût.
D'ailleurs, l'invité de Nafnaf était Ogrus ! Le loup se présenta avec une tarte aux mûres qu'il avait faite lui-même : un véritable régal !
Depuis ce jour, Porcvillage s'est repeuplé, car beaucoup de petits cochons sont venus s'installer dans ce lieu paisible et sûr.
Et si vous passez par là-bas, vous entendrez peut-être chanter la fameuse chanson : « Promenons-nous, dans les bois »...
Ces trois petits cochons vivaient à l'abri d'Ogrus dans leur solide maison en pierre. Mais ils savaient bien que tôt ou tard, ils tomberaient sur le loup en allant ramasser le bois, chercher de l'eau ou faire les courses.
Que faire ?
Les idées de Nifnif et Noufnouf pour effrayer Ogrus étaient très sottes : pousser des gros « houuuu », porter un masque d'ours, se déguiser en fantôme... Nafnaf leur faisait remarquer que ça n'avait pas sauvé les autres habitants du village et que ça ne les protégerait pas bien longtemps. Il fallait trouver autre chose.
Il réfléchit, réfléchit, réfléchit et... « Euréka ! J'ai trouvé ! »
C'est ainsi que le lendemain...
— Du hachis de bœuf ! Quelle horreur ! s'écria Nifnif en ouvrant le garde-manger de la maison.
— Tu es fou, mon frère, renchérit Noufnouf en se pinçant le nez. Ça pue et c'est pas bon pour nous. Tu ne vas quand même pas nous faire manger ça ? Tu veux donc nous tuer ?!
Nafnaf sourit et ne répondit pas.
Quand ses frères furent couchés, Nafnaf se rendit dans la cuisine, où, le plus silencieusement possible, il fit ce qu'il avait prévu. Puis il sortit dans la forêt avec un grand sac.
Il fit la même chose le lendemain, puis le surlendemain et les jours suivants.
— C'est étrange, fit remarquer Nifnif au bout d'un certain temps. On ne voit plus Ogrus rôder dans la forêt. Aurait-il déménagé ? Peut-on enfin se promener dans les bois, puisque le loup n'y est pas ?
— C'est encore trop tôt, mon frère. Patience ! Ce moment viendra, répondit Nafnaf.
Et il retint Nifnif qui filait vers la porte.
— Comme c'est bizarre ! fit à son tour Noufnouf quelques jours plus tard. Ogrus aurait-il peur de nous au point d'avoir quitté la région ? On ne le voit plus rôder autour de chez nous. Allons donc nous promener dans les bois, puisque le loup n'y est pas !
— C'est encore trop tôt, mon frère ! Patience ! Ce moment ne devrait plus tarder, répondit de nouveau Nafnaf.
Et il repoussa fermement la porte que son cadet avait entrouverte.
Nifnif et Noufnouf n'étaient pas contents du tout : Nafnaf leur interdisait de sortir de la maison ! C'est lui qui allait cueillir les baies dans la forêt, chercher de l'eau à la source, ramasser le bois pour leur cheminée ; c'est lui surtout qui allait faire les courses. Il continuait de rapporter du hachis ou du pâté. De moins en moins, certes, mais encore trop au goût de ses deux frères qui se mirent à l'épier. Ils voulaient savoir ce que devenait cette nourriture qui, heureusement, n'arrivait jamais sur leur table.
Un beau soir, Nifnif et Noufnouf surprirent Nafnaf dans la cuisine : leur aîné commença par faire cuire carottes, courgettes, céleris et autres pommes de terre, puis il y mêla son hachis avant de façonner des boulettes...
Mangeait-il en secret ce repas abominable ?
Allait-il les obliger à en faire autant ?
Les deux petits cochons allaient crier au scandale quand ils virent Nafnaf entasser les boulettes dans un sac. Ceci fait, il ouvrit la porte et alla vers la forêt. Nifnif et Noufnouf frissonnèrent : leur grand frère allait droit... vers l'antre d'Ogrus ! Était-il devenu l'ami du loup ? Ils détalèrent comme des lapins, retournèrent dans la maisonnette et se cachèrent sous leurs couvertures en tremblant. Le traître Nafnaf et le loup allaient-ils essayer de les convertir à ce dégoûtant régime ou, pire, de les transformer eux aussi, un jour, en boulettes ?
C'est ainsi que le lendemain...
— Dis-nous, grand frère...
Mais ils n'osèrent pas prononcer un mot de plus et n'eurent pas le cran de fuir la maison de pierre qui les protégeait.
Nafnaf agit de la même façon pendant plusieurs semaines encore. Un matin, il ouvrit bien grand portes et fenêtres sous les yeux effarés de ses cadets :
— Tout le monde sur le pont ! Nous avons un invité ! Nifnif ira ramasser du bois et des baies, Noufnouf ira chercher de l'eau, et il épluchera ensuite les légumes que je vais acheter en ville. Allez : au travail !
Les mêmes paroles horrifiées sortirent en même temps de la bouche de Nifnif et de Noufnouf :
— Mais... le loup !
— Ce n'est plus un problème ! lança Nafnaf avant de sortir avec son grand panier.
Les deux frères hésitèrent avant d'obéir. Comment auraient-ils pu savoir que Nafnaf avait rendu le loup végétarien ?! Peu à peu, il avait donné à Ogrus des boulettes qui, au fil des jours avaient contenu de moins en moins de viande et de plus en plus de légumes. Le loup cruel, autrefois amateur de chair fraîche, ne pouvait plus en voir ou en sentir sans vomir de dégoût.
D'ailleurs, l'invité de Nafnaf était Ogrus ! Le loup se présenta avec une tarte aux mûres qu'il avait faite lui-même : un véritable régal !
Depuis ce jour, Porcvillage s'est repeuplé, car beaucoup de petits cochons sont venus s'installer dans ce lieu paisible et sûr.
Et si vous passez par là-bas, vous entendrez peut-être chanter la fameuse chanson : « Promenons-nous, dans les bois »...
* * *
Chœur : Refrain
Promenons-nous dans les bois
Notre ami loup y sera.
Nous pourrons jouer
À cochon perché
Et à porc caché,
On va rigoler !
Loup, y es-tu ?
Entends-tu ?
Que fais-tu ?
Le loup :
Je mets ma chemise.
Chœur : refrain
Le loup :
Je mets ma culotte !
Chœur : refrain
Le loup :
Je mets ma veste !
Je mets mes chaussettes !
Je mets mes bottes !
Je mets mon chapeau !
Je mets mes lunettes !
Je prends des bonbons et j'arriiiiive.
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Illustration : Pablo Vasquez