Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Jamais je ne m'étais senti comme ce jour-là . C'est à peine si je pouvais retrouver mes sandales. Mon pied s'écrasa sur le sol humide, j'enfilai un short que ma main fit vite d'arracher de ma penderie. J'habitais Baré, un petit village d'à peine cinq cents âmes vivantes. La routine, tout le monde la connaissait. Le matin, les villageois se rendaient dans leurs plantations respectives. Le chant du coq portait sur des kilomètres , résonnant d'un tel écho qui me faisait ainsi savoir que le jour s'était levé et que le village s'était déjà vidé. Je mettais donc mes pieds par terre, ma culotte bien enfilée. Comme à chacun de mes réveils, vivre dans une telle atmosphère me chagrine. Parfois j'en veux à Dieu de m'avoir permis de me lever. Je n'ai personne à qui parler, personne avec qui m'amuser. Ma chambre est en effet un espace restreint : deux mètres carrés. Je vis entre ces murs que je partage avec les tétrapodes et les myriapodes, ce sont mes ultimes compagnons. Il m'arrive parfois de m'entretenir avec eux. Ah ! Je suis fou n'est-ce pas ?
C'est d'ailleurs comme cela que les villageois m'appellent : le fou.
Je me nourris des restes des autres et jamais je ne tombe malade.
Parfois quand je perds mon chemin, j'appelle à l'aide, mais personne ne répond. Ils me traversent tous ayant coupé un instant leur respiration, marchant sur la pointe des pieds pour que je ne les entende pas, pourtant je ne pue pas. Mon assiette reste sans un iota jusqu'à ce que le soir tombe. M'ignorer est leur seule volonté. "Aidez-moi ! " je ne cesse de crier. Mais toujours personne pour me secourir.
Ça fait un mois déjà que je ne parviens plus à distinguer les jours des nuits. On dirait que les voisins ont vendu leurs plantations. Toujours j'entends leurs voix. Je me lève désormais seul de mon lit. Le coq ne chante plus. Il se serait déjà présenté sur la table de son maître. Il se peut que la nuit soit infinie. J'entends des gens pleurer. La mort dans notre contrée y a élu domicile. Les voix des villageois ont changé. On dirait qu'ils portent des cache-nez ou qu'ils ont la bouche nouée. Je ne sens plus personne respirer, mais je les entends marcher. Je pense que je deviens fou. Ah ! Je suis le fou. La peur me tient. Autour de moi c'est le chaos. Je tremble, personne ne dit rien, personne ne parle plus, personne ne marche plus. J'ai peur, la mort se ballade, tout est noir, je ne sors plus, je suis chez moi, je reste confiné, incapable de distinguer quand le jour s'est levé de quand la nuit est tombée.
À fin...j'ai les yeux fermés. Je pense que ma cécité me joue des tours. À fin...je pense que je suis dans le noir.
J'entends mes voisins appeler : "Seigneur à l'aide ! ". Je crois que c'est lui qui fait la loi. Il se peut qu'il ne les écoute pas. Peut-être rester un peu dedans les changerait.
À fin...je ne sais plus quoi penser.
Jamais je ne m'étais senti comme ce jour-là . C'est à peine si je pouvais retrouver mes sandales. Mon pied s'écrasa sur le sol humide, j'enfilai un short que ma main fit vite d'arracher de ma penderie. J'habitais Baré, un petit village d'à peine cinq cents âmes vivantes. La routine, tout le monde la connaissait. Le matin, les villageois se rendaient dans leurs plantations respectives. Le chant du coq portait sur des kilomètres , résonnant d'un tel écho qui me faisait ainsi savoir que le jour s'était levé et que le village s'était déjà vidé. Je mettais donc mes pieds par terre, ma culotte bien enfilée. Comme à chacun de mes réveils, vivre dans une telle atmosphère me chagrine. Parfois j'en veux à Dieu de m'avoir permis de me lever. Je n'ai personne à qui parler, personne avec qui m'amuser. Ma chambre est en effet un espace restreint : deux mètres carrés. Je vis entre ces murs que je partage avec les tétrapodes et les myriapodes, ce sont mes ultimes compagnons. Il m'arrive parfois de m'entretenir avec eux. Ah ! Je suis fou n'est-ce pas ?
C'est d'ailleurs comme cela que les villageois m'appellent : le fou.
Je me nourris des restes des autres et jamais je ne tombe malade.
Parfois quand je perds mon chemin, j'appelle à l'aide, mais personne ne répond. Ils me traversent tous ayant coupé un instant leur respiration, marchant sur la pointe des pieds pour que je ne les entende pas, pourtant je ne pue pas. Mon assiette reste sans un iota jusqu'à ce que le soir tombe. M'ignorer est leur seule volonté. "Aidez-moi ! " je ne cesse de crier. Mais toujours personne pour me secourir.
Ça fait un mois déjà que je ne parviens plus à distinguer les jours des nuits. On dirait que les voisins ont vendu leurs plantations. Toujours j'entends leurs voix. Je me lève désormais seul de mon lit. Le coq ne chante plus. Il se serait déjà présenté sur la table de son maître. Il se peut que la nuit soit infinie. J'entends des gens pleurer. La mort dans notre contrée y a élu domicile. Les voix des villageois ont changé. On dirait qu'ils portent des cache-nez ou qu'ils ont la bouche nouée. Je ne sens plus personne respirer, mais je les entends marcher. Je pense que je deviens fou. Ah ! Je suis le fou. La peur me tient. Autour de moi c'est le chaos. Je tremble, personne ne dit rien, personne ne parle plus, personne ne marche plus. J'ai peur, la mort se ballade, tout est noir, je ne sors plus, je suis chez moi, je reste confiné, incapable de distinguer quand le jour s'est levé de quand la nuit est tombée.
À fin...j'ai les yeux fermés. Je pense que ma cécité me joue des tours. À fin...je pense que je suis dans le noir.
J'entends mes voisins appeler : "Seigneur à l'aide ! ". Je crois que c'est lui qui fait la loi. Il se peut qu'il ne les écoute pas. Peut-être rester un peu dedans les changerait.
À fin...je ne sais plus quoi penser.