
Il paraît que Noël, c'est le jour des enfants. Ouais, n'importe quoi. Noël, c'est le jour où les parents s'autorisent à s'empiffrer royalement sous prétexte que les enfants sont autorisés à jouer toute la journée ! Il semblerait qu'ils agissent par jalousie, compensant le jeu par la nourriture.
Mais, en tant qu'adultes détenteurs d'autorité, au cours de ce fameux et interminable repas de Noël, ils contraignent les enfants à rester à table. Il est donc très probable qu'ils agissent par jalousie d'une certaine liberté des enfants à profiter de la vie en jouant. Bien entendu, l'évidence de la situation est telle qu'ils ne le reconnaîtront jamais : l'adulte est un concentré de plein pouvoirs et de puissance absolue. Ils sont comme des « Roi-Soleil » qui s'ignorent, avons-nous l'habitude de dire entre nous.
Parfois, une tante plus cool que les autres, lance :
— Laissez donc les enfants aller jouer ! S'ils ont faim, ils reviendront grignoter du pain ou les chips qu'il reste sur la table basse. Et puis, on les appellera pour le dessert !
Ce à quoi répond toujours la plus vieille des tantes, d'un air choqué :
— Tiens donc, avec des attitudes parentales aussi laxistes, on s'étonne encore que le respect dans ce bas monde fiche le camp !
C'est pourquoi, se refusant à ouvrir un débat sur un sujet aussi sensible que représente l'éducation – et surtout pour ne pas gâcher un repas de fête –, les parents, sans se concerter, passent mollement la main :
— Ecoutez votre tati, on ne sort pas de table tant que le repas n'est pas fini.
— Mais...
— Il n'y a pas de « mais » qui tienne !
Sauf que pour nous, les cousins qui ne nous rencontrons qu'une seule fois dans l'année, justement le jour de Noël, attendre la fin du repas, c'est mortel. Alors, pour nous occuper, nous tenons des conciliabules au cours desquels, tout en chuchotant, nous élaborons des plans de vengeance. Contre ces adultes trop adultes qui ont perdu leur âme d'enfant. Même un jour de Noël.
Dociles, nous restons jusqu'au bout du repas, ricanant sous cape, devant tant d'ingéniosité naturelle mise au service de nos plans. Même qu'entre deux fous rire, nous nous félicitons !
Le moment du café est censé nous délivrer de la table. C'est ainsi que nous abandonnons les adultes à leurs habituelles discussions de fin de repas, dénuées d'intérêts, sur les différentes saveurs des cigares La Havane, les prochaines destinations des vacances ou les différentes vertus des huiles essentielles en cuisine. Nous les abandonnons, certes, mais très discrètement. Tels des Sioux, nous nous glissons de nos chaises sous la table sans bruit. Et là, bien à l'abri derrière la nappe blanche, nous sortons de nos poches les quelques pétards précieux récupérés dans les papillotes boudées à la pâte de fruits. Et sans mot dire, d'un regard complice, nous les faisons exploser à l'unisson !
C'est quelque chose de les entendre crier, ces adultes coincés !
Mais déjà, nous filons aussi vite que nous le pouvons à travers les chaises renversées ! Bien que nous savons être à l'abri de toute punition ce jour-là...
Noël, n'est-il pas le jour des enfants, après tout ?
Mais, en tant qu'adultes détenteurs d'autorité, au cours de ce fameux et interminable repas de Noël, ils contraignent les enfants à rester à table. Il est donc très probable qu'ils agissent par jalousie d'une certaine liberté des enfants à profiter de la vie en jouant. Bien entendu, l'évidence de la situation est telle qu'ils ne le reconnaîtront jamais : l'adulte est un concentré de plein pouvoirs et de puissance absolue. Ils sont comme des « Roi-Soleil » qui s'ignorent, avons-nous l'habitude de dire entre nous.
Parfois, une tante plus cool que les autres, lance :
— Laissez donc les enfants aller jouer ! S'ils ont faim, ils reviendront grignoter du pain ou les chips qu'il reste sur la table basse. Et puis, on les appellera pour le dessert !
Ce à quoi répond toujours la plus vieille des tantes, d'un air choqué :
— Tiens donc, avec des attitudes parentales aussi laxistes, on s'étonne encore que le respect dans ce bas monde fiche le camp !
C'est pourquoi, se refusant à ouvrir un débat sur un sujet aussi sensible que représente l'éducation – et surtout pour ne pas gâcher un repas de fête –, les parents, sans se concerter, passent mollement la main :
— Ecoutez votre tati, on ne sort pas de table tant que le repas n'est pas fini.
— Mais...
— Il n'y a pas de « mais » qui tienne !
Sauf que pour nous, les cousins qui ne nous rencontrons qu'une seule fois dans l'année, justement le jour de Noël, attendre la fin du repas, c'est mortel. Alors, pour nous occuper, nous tenons des conciliabules au cours desquels, tout en chuchotant, nous élaborons des plans de vengeance. Contre ces adultes trop adultes qui ont perdu leur âme d'enfant. Même un jour de Noël.
Dociles, nous restons jusqu'au bout du repas, ricanant sous cape, devant tant d'ingéniosité naturelle mise au service de nos plans. Même qu'entre deux fous rire, nous nous félicitons !
Le moment du café est censé nous délivrer de la table. C'est ainsi que nous abandonnons les adultes à leurs habituelles discussions de fin de repas, dénuées d'intérêts, sur les différentes saveurs des cigares La Havane, les prochaines destinations des vacances ou les différentes vertus des huiles essentielles en cuisine. Nous les abandonnons, certes, mais très discrètement. Tels des Sioux, nous nous glissons de nos chaises sous la table sans bruit. Et là, bien à l'abri derrière la nappe blanche, nous sortons de nos poches les quelques pétards précieux récupérés dans les papillotes boudées à la pâte de fruits. Et sans mot dire, d'un regard complice, nous les faisons exploser à l'unisson !
C'est quelque chose de les entendre crier, ces adultes coincés !
Mais déjà, nous filons aussi vite que nous le pouvons à travers les chaises renversées ! Bien que nous savons être à l'abri de toute punition ce jour-là...
Noël, n'est-il pas le jour des enfants, après tout ?
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