Cette œuvre est
à retrouver dans nos collections
Poèmes Dans les nuits salines
Où mon corps tout entier
Se décompose en bruine
Pour glisser sur les pavés
De la rue des souvenirs
Où je t'avais reléguée
Pour ne pas me détruire
Dans des cages de rosiers fanés
Je suis cet animal sauvage
Et tu es la brebis carnivore
Qui a foutu en l'air tous les adages
Qui faisaient de moi le plus fort
J'ai gardé de toi le souvenir
D'une longue caresse entre mes reins
L'écho d'un ombrageux plaisir
Que tu attrapais à pleines mains
Des promenades sous la Lune
À errer comme des loups affamés
Des enfants de la Commune
Qui se seraient trompés de charnier
Je sais de toi les obsessions
Qui me contaminent parfois
Transformant mon corps de lycaon
En garou ivre de froid
Si jamais je t'oublie
Si jamais j'essaie seulement
Dans ces soirs où la pluie
Est d'abord mon déguisement
C'est que la ville tu sais
S'est accrochée à mes bras
Et que les griffures qu'elle fait
Ont partout le goût de toi
Sur les murs du métro
Sur les crachats du trottoir
Sur les affiches, sur les bistrots
Ton odeur comme vistemboir.
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