Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux ou peut-être que je suis seulement inconscient. Après tout peu importe, être né d’une famille ruinée, dans un pays du sud où l’effort quotidien se résume à la survie, ne devrait nullement pas m’occuper à prendre goût aux préoccupations du monde. Alors que certains font leur histoire, dans mon coin l’histoire se subit ; ma bourgade est une véritable arène de combat dont l’enjeu reste l’existence, la souffle de vie.
J’ai mis du temps pour comprendre cet état esprit. Il m’a fallu prendre conscience sur le ring, quand toutes ces personnes qui prenaient sans cesse ma défense n’étaient plus là. Le voyage éternel nous a séparé soudainement alors que je n’avais rien appris des rouages de la vie. Mon entourage, celui qui est censé assurer ma protection après que j’ai perdu toute ma famille nucléaire, devient sitôt mes antagonistes sur le ring. Mes cousins germains, mes oncles et tantes paternels et maternels..., ils veulent s’emparer de tout ce qui me revient de droit alors que chacun d’entre eux a reçu le sien de la part de nos aïeuls.
Pauvre petit naïf que je suis, alors que je n’ai même pas encore atteint l’âge de la majorité ou pire encore je suis toujours impubère, j’ignore toutes les chamailleries qui sont en train de se passer dans mon cercle familial élargi dont la principale mise est ce que mon père et ma mère m’ont légué avant de partir. Dommage que je n’avais ni frère ni sœur. Ma tante maternelle, celle qui avait l’apparence plus généreuse que les autres et avec qui je vivais, me tourne aussitôt le dos. Je suis très vite devenu le domestique de sa maison. Le matin, au lieu de me rendre à l’école comme les autres, je devais assurer le service à la maison, balayer la cour, laver les assiettes, laver les linges sales et j’en passe. Ses enfants, mes cousins et cousines, exercent toute sorte d’atrocité sur moi. Qu’ai-je fait d’aussi mal pour mériter tout ceci ? Est-ce le seul fait d’avoir subitement perdu mon ascendance directe ? Quant à moi, malgré tout cela, j’ai gardé de l’affection pour eux, je les aime toujours, ma tante et toute sa famille. Je leur livre toutes mes confidences.
Ma tante, ma tutrice, trouve un moyen constitutionnel, par le biais des informations que je lui confie, de faire sien mes biens hérités de mes parents. Elle m’éjecte de sa demeure alors que je n’ai nulle part où aller. Je suis vite devenu indésirable au sein du cercle familial. Elle a pris tous mes biens, la maison de mes parents, les terres de mes ancêtres et autant d’autres biens mobiliers. Je suis devenu un enfant de la rue. Que dois-je faire pour survivre ?
La décharge à ordures du patelin devient mon principal souk. J’y venais pour récupérer les restes des mets mis à la poubelle, le plus souvent pourris, pour me sustenter. Moi-même je me demande comment ai-je survécu aux différentes épidémies ayant frappé la localité, en l’occurrence la peste et le choléra. Je venais d’avoir quinze ans. Pendant ce temps, le vol est également devenu un moyen approprié pour vivre.
Ça a commencé par le vol à la tire, la filouterie puis par la friponnerie... pour finir avec des techniques démesurées de cambriolage et de vol armé. J’ai grandi en apprenant à la lettre les différentes facettes du vol. Si ce dernier était quelque chose dont on enseignait à l’université, mon niveau serait comparable sans aucun doute au doctorat. Je gagne de quoi me nourrir en dépouillant les autres, en dévalisant des maisons, en kidnappant puis en torturant physiquement et moralement des gens. Serait-il de ma faute ? Peut-être bien ou peut-être pas ! Ce qui est sûr c’est que j’œuvre pour ma démolition sans pour autant en prendre conscience.
Je suis devenu un criminel de haut niveau, inhumain et cruel. Je n’éprouve aucune commisération envers les autres. Je m’en prends à tous ceux qui se mettent au travers de mon chemin. J’ai donc décidé de prendre ma revanche envers ma famille. Ma tante qui, longtemps était ma tutrice devient ma première cible. J’ai d’abord, avec l’aide de mes amis du gang, kidnappé sa fille préférée, ma cousine. Insensible ! La torture devait s’annoncer au rendez-vous mais malgré toute mon insensibilité, toute ma cruauté et ma colère, je ne suis pas parvenu à en faire usage. J’ai donc demandé à ce qu’elle ne soit pas lésée. Alors que la bande avait imposé une rançon pour la libération de la jeune fille, sa famille a vite saisi la brigade antigang et une enquête se menait en catimini à notre insu. La course contre la montre s’imposa aussi bien de notre côté, du côté de la famille de la jeune fille et surtout du côté des antigangs. Par malheur pour nous, le temps imparti joua en notre disgrâce.
La fille fut relâchée sans contrepartie sous la contrainte policière. Notre perfection en matière de crime organisé a été mise en péril grâce à ma faiblesse émotionnelle envers ma famille. Ce faible va nous coûter toute une carrière. On ne me reconnaît plus alors que j’étais le dur du groupe, le charismatique en la matière. Mes amis et moi, sommes pourchassés ici et là dans tout le pays à cause de ma faiblesse.
Sans moyen de nous camoufler davantage, nous avons fini dans les mains de la police. Ma sentence fut la plus dure. Dans ma prison de haute sécurité, alors que je purge ma peine qui n’est d’autre que la perpète à cause des multiples opérations criminelles que j’ai pilotées, je reçois une lettre émanant de ma tante qui, en vrai, elle n’était pas ma tante mais ma propre mère.
Dans la lettre, elle me demande pardon de m’avoir abandonné une première fois quand j’étais petit puis une deuxième fois quand j’étais ados. Elle reconnaît m’avoir mis dans une position inconfortable et avoir foutu toute ma vie en l’air. Elle culpabilise ! Mais bien dommage car le passé reste le passé et grâce à ça je suis devenu un repris de justice. Qui pourra pardonner une chose pareille ?
J’ai mis du temps pour comprendre cet état esprit. Il m’a fallu prendre conscience sur le ring, quand toutes ces personnes qui prenaient sans cesse ma défense n’étaient plus là. Le voyage éternel nous a séparé soudainement alors que je n’avais rien appris des rouages de la vie. Mon entourage, celui qui est censé assurer ma protection après que j’ai perdu toute ma famille nucléaire, devient sitôt mes antagonistes sur le ring. Mes cousins germains, mes oncles et tantes paternels et maternels..., ils veulent s’emparer de tout ce qui me revient de droit alors que chacun d’entre eux a reçu le sien de la part de nos aïeuls.
Pauvre petit naïf que je suis, alors que je n’ai même pas encore atteint l’âge de la majorité ou pire encore je suis toujours impubère, j’ignore toutes les chamailleries qui sont en train de se passer dans mon cercle familial élargi dont la principale mise est ce que mon père et ma mère m’ont légué avant de partir. Dommage que je n’avais ni frère ni sœur. Ma tante maternelle, celle qui avait l’apparence plus généreuse que les autres et avec qui je vivais, me tourne aussitôt le dos. Je suis très vite devenu le domestique de sa maison. Le matin, au lieu de me rendre à l’école comme les autres, je devais assurer le service à la maison, balayer la cour, laver les assiettes, laver les linges sales et j’en passe. Ses enfants, mes cousins et cousines, exercent toute sorte d’atrocité sur moi. Qu’ai-je fait d’aussi mal pour mériter tout ceci ? Est-ce le seul fait d’avoir subitement perdu mon ascendance directe ? Quant à moi, malgré tout cela, j’ai gardé de l’affection pour eux, je les aime toujours, ma tante et toute sa famille. Je leur livre toutes mes confidences.
Ma tante, ma tutrice, trouve un moyen constitutionnel, par le biais des informations que je lui confie, de faire sien mes biens hérités de mes parents. Elle m’éjecte de sa demeure alors que je n’ai nulle part où aller. Je suis vite devenu indésirable au sein du cercle familial. Elle a pris tous mes biens, la maison de mes parents, les terres de mes ancêtres et autant d’autres biens mobiliers. Je suis devenu un enfant de la rue. Que dois-je faire pour survivre ?
La décharge à ordures du patelin devient mon principal souk. J’y venais pour récupérer les restes des mets mis à la poubelle, le plus souvent pourris, pour me sustenter. Moi-même je me demande comment ai-je survécu aux différentes épidémies ayant frappé la localité, en l’occurrence la peste et le choléra. Je venais d’avoir quinze ans. Pendant ce temps, le vol est également devenu un moyen approprié pour vivre.
Ça a commencé par le vol à la tire, la filouterie puis par la friponnerie... pour finir avec des techniques démesurées de cambriolage et de vol armé. J’ai grandi en apprenant à la lettre les différentes facettes du vol. Si ce dernier était quelque chose dont on enseignait à l’université, mon niveau serait comparable sans aucun doute au doctorat. Je gagne de quoi me nourrir en dépouillant les autres, en dévalisant des maisons, en kidnappant puis en torturant physiquement et moralement des gens. Serait-il de ma faute ? Peut-être bien ou peut-être pas ! Ce qui est sûr c’est que j’œuvre pour ma démolition sans pour autant en prendre conscience.
Je suis devenu un criminel de haut niveau, inhumain et cruel. Je n’éprouve aucune commisération envers les autres. Je m’en prends à tous ceux qui se mettent au travers de mon chemin. J’ai donc décidé de prendre ma revanche envers ma famille. Ma tante qui, longtemps était ma tutrice devient ma première cible. J’ai d’abord, avec l’aide de mes amis du gang, kidnappé sa fille préférée, ma cousine. Insensible ! La torture devait s’annoncer au rendez-vous mais malgré toute mon insensibilité, toute ma cruauté et ma colère, je ne suis pas parvenu à en faire usage. J’ai donc demandé à ce qu’elle ne soit pas lésée. Alors que la bande avait imposé une rançon pour la libération de la jeune fille, sa famille a vite saisi la brigade antigang et une enquête se menait en catimini à notre insu. La course contre la montre s’imposa aussi bien de notre côté, du côté de la famille de la jeune fille et surtout du côté des antigangs. Par malheur pour nous, le temps imparti joua en notre disgrâce.
La fille fut relâchée sans contrepartie sous la contrainte policière. Notre perfection en matière de crime organisé a été mise en péril grâce à ma faiblesse émotionnelle envers ma famille. Ce faible va nous coûter toute une carrière. On ne me reconnaît plus alors que j’étais le dur du groupe, le charismatique en la matière. Mes amis et moi, sommes pourchassés ici et là dans tout le pays à cause de ma faiblesse.
Sans moyen de nous camoufler davantage, nous avons fini dans les mains de la police. Ma sentence fut la plus dure. Dans ma prison de haute sécurité, alors que je purge ma peine qui n’est d’autre que la perpète à cause des multiples opérations criminelles que j’ai pilotées, je reçois une lettre émanant de ma tante qui, en vrai, elle n’était pas ma tante mais ma propre mère.
Dans la lettre, elle me demande pardon de m’avoir abandonné une première fois quand j’étais petit puis une deuxième fois quand j’étais ados. Elle reconnaît m’avoir mis dans une position inconfortable et avoir foutu toute ma vie en l’air. Elle culpabilise ! Mais bien dommage car le passé reste le passé et grâce à ça je suis devenu un repris de justice. Qui pourra pardonner une chose pareille ?