Ça a duré une bonne minute. Une vraie minute. Une éternité. Pensait-il vraiment en sortir de cette situation. À vrai dire une possibilité inexistante. Le chemin à parcourir en était encore trop long. Toutefois, il tentait de percevoir une lueur d'espoir dans cette étape de sa vie. Au-delà de ses efforts, il perdit ses forces. Au-delà de sa vision, il perdit toute motivation. Il ne savait que faire.
Tous lui avaient tourné le dos. Juste de peu, même son dos allait fondre. Il s'avait qu'il venait de loin et que ce n'était pas le moment d'abandonner. Car, Il avait une vision, un rêve, un objectif de vie à atteindre. Vivant ainsi seul, loin de sa Terre-Natale, il était primordial d'agir comme un adulte afin de bâtir sa vie.
Premier fils de la famille N'Cho, il incarne le summum du charisme surtout avec son regard capable d'empaler dont il fait bon usage. Etudiant en Master un en finance d'entreprise à l'université de Toulouse, son parcours bien que parsemer d'entrave ne pu l'empêcher de réussir avec brillance à tous ses examens. Il y parvient par son intelligence transcendant ce qui lui value l'admiration de ses enseignants.
Cela faisait maintenant quatre ans qu'il vivait loin de sa famille. En effet, après avoir réussit à son baccalauréat il obtint une bourse d'études ; ce qui l'emmena à quitter sa terre natale en direction de la métropole. Il s'en souvient encore comme si s'était hier. Cette séparation avec sa famille ne fut pas une aise. Toutefois, il parvint à s'adapter. Il garda en mémoire les recommandations de ses parents surtout leur décision l'interdisant d'épouser une étrangère de surcroit une de couleur. Cette décision émana du fait que le jour et la nuit ne pourraient cohabiter. Même à son âge, l'ainé de la famille N'Cho avait la télécommande de sa vie détenue par ses parents. Bien qu'ayant connu un cursus sans tâtonnement, celui-ci se sentait sous un joug familial.
Alternant ainsi les cours et le travail, il vivait sobrement son célibat jusqu'au jour où survienne un évènement. Il eut un accident sur le trajet du son travail à l'université. Tout devint subitement noir autour de lui. Il perdit connaissance. Quelques heures plus tard, il parvenait à peine à ouvrir ses yeux sentant la lourdeur de ses paupières. Il parvint à percevoir une charmante demoiselle assise à ses côtés lui demandant de ne pas trop bouger.
-Où suis-je ? Je dois me rendre au cours.
-Vous êtes à l'hôpital, ne bouger pas trop. Vous avez perdu assez de sang alors resté calme les médecins s'occupent de vous, répondit la demoiselle.
-Que s'est -il passé ?
-Vous traversiez la route sans prêté attention, c'est dans cette veine que je vous ai heurtée avec mon véhicule. Cependant, en raison de la forte perte de sang vous serez sous contrôle pendant quelques jours. Cette demoiselle portait le nom de Shaida et était d'origine algérienne. Harold sortis de l'Hospital après un court séjour tout en étant en contact avec Shaida qui se sentait responsable de cet accident. Cette relation prise une autre tournure au point d'aménager ensemble. Harold cacha cela à ses parents en raison de leur condition. Étant convaincu de son choix, bien qu'interdit par sa famille, Harold décida de rencontrer sa belle-famille afin d'officialiser son statut de futur beau fils. Heureuse de cette nouvelle, Shaida profita pour lui annoncer l'avenu de leur premier fils.
Quelques mois plus tard une bonne nouvelle parvint à Harold : une promotion. Il occuperait désormais le poste de directeur financier de la plus grande structure immobilière de Toulouse. De ce fait, il décida de rencontrer sa belle-famille.
La famille Khadra était installée en France depuis belle lurette. Car le père travaillait dans une entreprise pétrolière ayant son siège administratif à Toulouse. C'est de là qu'après des études secondaires à Alger chez sa grand-mère que Shaïda Khadra rejoignit ses parents en France.
Le samedi qui suivi fut le jour de rencontre avec la famille Khadra. Harold apporta des cadeaux, sous le contrôle de sa dulciné puisque sa belle-famille était purement musulmane. Surpris de voir un homme noir, vêtu comme un pasteur, le père demande à sa fille :
- Qui est ce monsieur ?
- Bonsoir papa, c'est mon homme celui dont je t'avais parlé au téléphone. Il s'appelle Harold.
L'on senti le mercure monté dans la maison de la famille Khadra. Le père n'adressa aucune salutation à Harold. La maison était dans un silence de cimetière. Lors du repas il eut un échange plausible entre les protagonistes :
-Dites-nous : que faites-vous dans la vie ? Je suppose des métiers de basse classe. C'est ce que font la majorité des noirs en France. Vous pensez que ce travail vous permettra de vous occuper de ma fille ; celle sur qui j'ai dépensé en temps, en amour et en argent. Comment est-ce que cela a pu se produire, pourquoi à moi ? La mosquée de Toulouse refusera mes dossiers pour être guide religieux à la connaissance de ce fait. Shaïda, que t'ai-je fait de mal, qu'est-ce t'es passée par la tête ?
-Non monsieur, je n'exerce pas dans une baisse classe. Je m'excuse pour tout, sachez que j'aime votre fille plus que tout au monde. Je prendrai soins de votre fille à tous les niveaux de sa vie. Selon la Bible nous seront une seule chair.
- « Y'Allah, ma fille ma tué. En plus un chrétien » répliquât le père.
-Oui, papa, je le suis. Mais ne vous inquiétez de rien la religion ne pourrait être un obstacle à notre amour. Pour mon travail, je suis directeur financier de la plus grande structure immobilière de Toulouse.
Comme on pourrai le dire : l'argent répond à tous les problèmes. Le beau-père oublia d'un coup de vent toutes ses plaintes juste après avoir entendu le poste qu'occupait son gendre.
- « Y'Allah, tu as ma bénédiction ma fille. Mon fils ne t'inquiète pas, Shaïda est déjà ta femme » répliquât le père sans même laisser Harold terminer ses propos.
La soirée fut très belle Harold fut aimé par sa belle-famille. De retour dans leur résistance. Ils entendirent quelqu'un sonner à la porte. Harold demanda à sa femme d'ouvrir le temps qu'il se débarbouillerait rapidement pour la rejoindre.
-Chérie des personnes te demande, Shaïda s'adressant à son homme.
-Qui est-ce à pareil heure ? Nous n'avons plus droit au repos même en France, alors là.
Entrant ainsi dans le salon Harold trouva son père et sa mère accompagné d'une dame, sans doute la femme qui lui était destiné par sa mère.
-Chéri, tu connais ses personnes ? Mon ventre..., bébé, notre fils, je l'ai senti bouger.
Harold porta un regard de fugitif en direction de ses parents. Il ne savait que faire, ni dire. Il avait perdu l'usage de sa bouche, son corps ne pouvait plus bouger. Il était devenu statique semblable à une statue qui ne demande que la liberté. Une liberté dans le choix de sa religion, de son parcours professionnel, de son partenaire afin de jouir pleinement de sa vie. Ce temps fut très long pour lui, Harold eut en pensée un flash concernant toutes les fois où ses parents l'avaient déconseillé de prendre pour épouse une femme étrangère encore moins une femme de couleur. Parviendra-t-il à sortir de ses pensées pour ainsi affronter cette situation embarrassante ?
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