Un coup d'œil à l'imposante horloge murale. Ses aiguilles rougeoyantes scintillent dans la pièce obscure.
23h30
Le compte à rebours a démarré. La course contre la montre s'amorce.
Les yeux rivés sur la pendule noire, je contemple les secondes s'égrener. Elles glissent sur moi avec détermination et fatalisme, dans un silence exsangue. Le tic-tac tourbillonne dans mes tympans, m'angoisse, m'étrangle.
23h35
Les minutes s'effacent. Le temps passe, comme un inconnu, une présence invisible mais constante. Implacable. Indomptable.
Tandis que la petite aiguille poursuit sa course frénétique, la tension monte. Les nombres défilent, mes jambes vacillent. Plus j'y prête attention, plus mon pouls semble se synchroniser avec le tic-tac. Son rythme martèle ma conscience.
L'heure du supplice approche. Des souvenirs remontent à la surface de mon âme. Elle ressasse inlassablement l'ensemble des assassinats que j'ai commis. Un vague sentiment de honte m'inonde, submerge mon esprit.
23h39
Cette aiguille m'obsède. Elle semble vouloir me perforer comme une flèche, afin de me punir de mes crimes.
Je n'ai jamais connu ma maman, morte lors de ma naissance. Pendant la majeure partie de mon enfance, ma belle-mère m'a fait endurer une farandole d'épreuves, oscillant entre violences physiques et psychologiques. Je vous épargne les détails. À l'aube de ma majorité, j'ai décidé de fuir cette ambiance étouffante pour mener ma propre vie, une vie froissée par une haine profonde et une colère irrépressible. Le chaos de mes premières relations sentimentales a exacerbé cette rage. Cette mission m'est alors apparue comme une solution pour tenter d'apaiser mes pulsions.
Je ne sais même plus depuis quand je suis devenue cet ersatz de serial killer. Je feuillette avec torpeur le registre dans lequel j'ai soigneusement listé les meurtres que j'ai perpétrés, selon un rituel immuable. Une succession de gestes précis que je maîtrise à la perfection. Pour éviter les effusions pourpres, j'utilise des seringues, préparées puis inoculées simultanément. Il faut bien inscrire un peu de rigueur et de modernité dans ce protocole.
J'introduis une perfusion intraveineuse de solution saline dans le bras de ma future victime, par laquelle j'administre une injection létale contenant un cocktail redoutable. Il consiste en un barbiturique à action rapide en combinaison avec un paralysant chimique et une substance causant un arrêt cardiaque.
(La suite se trouve dans mon recueil de nouvelles)
23h30
Le compte à rebours a démarré. La course contre la montre s'amorce.
Les yeux rivés sur la pendule noire, je contemple les secondes s'égrener. Elles glissent sur moi avec détermination et fatalisme, dans un silence exsangue. Le tic-tac tourbillonne dans mes tympans, m'angoisse, m'étrangle.
23h35
Les minutes s'effacent. Le temps passe, comme un inconnu, une présence invisible mais constante. Implacable. Indomptable.
Tandis que la petite aiguille poursuit sa course frénétique, la tension monte. Les nombres défilent, mes jambes vacillent. Plus j'y prête attention, plus mon pouls semble se synchroniser avec le tic-tac. Son rythme martèle ma conscience.
L'heure du supplice approche. Des souvenirs remontent à la surface de mon âme. Elle ressasse inlassablement l'ensemble des assassinats que j'ai commis. Un vague sentiment de honte m'inonde, submerge mon esprit.
23h39
Cette aiguille m'obsède. Elle semble vouloir me perforer comme une flèche, afin de me punir de mes crimes.
Je n'ai jamais connu ma maman, morte lors de ma naissance. Pendant la majeure partie de mon enfance, ma belle-mère m'a fait endurer une farandole d'épreuves, oscillant entre violences physiques et psychologiques. Je vous épargne les détails. À l'aube de ma majorité, j'ai décidé de fuir cette ambiance étouffante pour mener ma propre vie, une vie froissée par une haine profonde et une colère irrépressible. Le chaos de mes premières relations sentimentales a exacerbé cette rage. Cette mission m'est alors apparue comme une solution pour tenter d'apaiser mes pulsions.
Je ne sais même plus depuis quand je suis devenue cet ersatz de serial killer. Je feuillette avec torpeur le registre dans lequel j'ai soigneusement listé les meurtres que j'ai perpétrés, selon un rituel immuable. Une succession de gestes précis que je maîtrise à la perfection. Pour éviter les effusions pourpres, j'utilise des seringues, préparées puis inoculées simultanément. Il faut bien inscrire un peu de rigueur et de modernité dans ce protocole.
J'introduis une perfusion intraveineuse de solution saline dans le bras de ma future victime, par laquelle j'administre une injection létale contenant un cocktail redoutable. Il consiste en un barbiturique à action rapide en combinaison avec un paralysant chimique et une substance causant un arrêt cardiaque.
(La suite se trouve dans mon recueil de nouvelles)