Toute histoire commence un jour, quelque part... C'était un lundi matin froid et sombre du mois de Janvier plein d'émotion et de chagrins ; ma mère m'a prise dans ses bras dans une longue étreinte larmoyante, mon petit frère tournait autour de moi avec ma petite sœur ,essayant de savoir ce qui se passe et ma cousine Fatima, que je considère comme ma demi-sœur et pour laquelle j'ai une affection particulière a du mal à réaliser que je vais partir pour bientôt , Quant à mon père, qui essayait de faire sortir mes valises , il cachait son visage pour que je n'aperçois pas ses larmes et tout en simulant l'homme fort , s'approcha de moi et murmura à mon oreille : n'oublie pas que je t'aime et que j'avais toujours confiance en toi et en tes compétences. Tu es mon soleil , mon espoir et je suis fier de toi .
D'un pas lourd ,je marchais péniblement ,direction l'aéroport, sans oublier de me tourner de temps à autre pour jeter un dernier coup d'œil sur notre maison ,ma famille ,mes souvenirs et toute une vie que j'ai laissée derrière moi , je me suis senti que mon âme m'était enlevée .
Une fois en avion , assis sur mon siège , à côté de la fenêtre , j'ai dit d'une voix tremblante '' adieu mon cœur'' , maintes pensées se précipitaient dans ma tête : pourquoi voyager ? pour quelle raison ? comment pourrais-je vivre loin de ma famille , de mes amis et de ma patrie ? Quelle difficile décision ! , il me fallait bien réfléchir avant de prendre cette décision .
Noyé dans mes profondes réflexions, je n'ai pas prêté attention à l'hôtesse qui frappait sur la table plusieurs fois avec ses doigts minces pour m'offrir une tasse de thé qui était bien chaude tel mon cœur. Je l'ai prise entre mes mains pour réchauffer mes doigts glacés et j'ai bu une gorgée qui m'a aussitôt rappelée celle préparée par ma mère chaque matin à la menthe comme je l'adorais , maintenant je connais très bien que ce n'est pas le menthe qui fait le thé plus délicieux , mais non ce sont les mains de ma mère qui préparent le thé avec beaucoup d'amour !, et comment pourrais-je ne pas l'adorer ? le thé de ma mère était unique , thé imprégné d'amour , de tendresse et d'affection
Après un long voyage qui a duré à peu près sept heures ,mon avion a atterri à l'aéroport : je suis enfin en Allemagne ! , le pays prévu pour la réalisation de mes rêves!
Petit à petit , j'ai appris la langue, j'ai fait des amis et avec beaucoup d'efforts , j'ai pu affranchir les obstacles et s'approcher d'un pas ferme des objectifs que je me suis fixés.
La première année fut la plus difficile , une année d'adaptations et d'intégration par excellence dans une société et pays étrangers , en deuxième année, j'ai choisi le journalisme comme spécialité et je suis devenu plus responsable et tout à fait indépendant , j'ai même appris à préparer ma tasse de thé moi-même sans que je demande à ma mère de me la préparer .
Les jours passent et le chemin commence à se tracer quand soudain un coup de fil vient de ma mère qui m'a complètement chamboulé : mon père est décédé à cause d'une caillot de cerveau , il est décidé avant de voir les fruits de mon succès tant attendu et sans que je puisse lui dire au revoir , cette nouvelle m'a fait épuisé et choqué , les mots ne pouvaient pas décrire ma situation tragique .
Un choc que j'ai surmonté avec beaucoup de difficultés, j'ai quitté l'Allemagne vers mon pays ,ma famille et l'amertume de la perte d'un père que j'ai tant chérissais pour deux semaines , pendant cette durée, je n'avais pas envie de parler ou même de voir personne , et après , j'ai rassemblé mes bribes et je suis retournée à mes études à fin d'exaucer mon rêve et celui de mon défunt père .
Après cinq ans passés en Allemagne , il est temps de regagner le pays . C'est le moment tant attendu , sentir l'odeur de mon pays , se jeter dans les bras de ma mère Et taquine ma petite sœur Yasmine et surtout revoir ma très chère cousine Fatima.
Durant ces années , beaucoup de choses ont changé sauf la tendresse et l'affection dans les yeux de ma mère ; ma sœur s'est mariée avec le fils du voisin Samer , mon frère a obtenu son baccalauréat et a choisi l'architecture comme branche à la faculté et moi , j'ai travaillé comme journaliste avec un bon salaire et j'ai épousé Fatima , ma cousine que j'aimais infiniment , Et comme j'étais l'aînée de la famille , il fallait que j'occupe la place de mon défunt père quoique son absence m'a énormément marque .
C'était un après -midi d'un jour ensoleillé du mois d'Avril , il faisait beau ,toute la famille était réunie sous l'ombre d'un olivier , on racontait des histoires drôles, se rappelait des souvenirs époustouflants Et des blagues quand Samer a téléphoné à ma mère pour lui dire que Yasmine doit subir une opération chirurgicale et que son état était critiqué à cause d'une tumeur maligne au niveau de l'utérus, ce qui lui a causé une fausse couche , venez vite .
On s'est précipité tous aussitôt et à la seuil de la porte de l'hôpital ,on a vu quelque chose qui déchire le cœur , Samer pleurant tel un enfant sa femme bien aimée qui vient de mourir ! se jetant dans les bras de ma mère, il criait en crescendo : Yasmine m'a laissé seul , Yasmine m'a laissé seul...
Le destin a pris mon père et maintenant ma petite sœur , une douleur déchirante, elle était si jeune et pleine de vie , devrais-je être le témoin vivant du décès de tous les membres de ma famille ? Dieu , tout puissant , que devrais -je faire?
Les jours passent sans Yasmine et vint un jour où ma femme m'informe qu'elle était enceinte , j'étais dans les nuages , enfin , un peu de bonheur et pour ne pas l'oublier , on s'est mis d'accord ma femme et moi d'appeler le bébé YASMINE si c'était une petite fille.
Et tout le monde a approuvé l'idée de cette façon le prénom Yasmine restera parmi nous et ne nous quittera jamais.