_Maitre? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître. De tels propos étaient très déplacés et sur un signe du maître, le jeune élève fut saisi par les bras par deux disciples plus âgés ,puis rudoyé et fouetté jusqu'au sang. Gisant au sol, il finit par perdre connaissance après un long supplice. La vie de Damou ne fut pas toujours rose, un soir de mai de l'an dernier, son village a été le théâtre d'une attaque terroriste pendant laquelle ses géniteurs y ont périt. Seul rescapé de sa famille des suites du carnage produit par ces barbares. Damou par des chemins détournés dans la brousse réussit à rejoindre au bout de trois jours de marche le domicile de son oncle situé à environ soixante kilomètres de leur village. Après quelques semaines de difficultés à s'occuper de la famille, l'oncle conduisit Damou chez un maître coranique extrêmement exigent et cupide. Un homme de commerce particulièrement difficile. Venant de rompre avec sa scolarité, le jeune orphelin est resté jusque-là réfractaire quant aux injures et aux menaces proférées par son maitre SORRY. La moindre erreur dans la phonétique coranique lui valait ainsi tous les maux du monde. Il sera d'abord fouetté par le maître. Puis, viendra le tour des plus âgés d'en faire autant. Enfin, revenait SORRY lui-même sans état d'âme. Car ici comme partout ailleurs, dans toutes "les écoles" coraniques ,rien ne devait être plus sacré pour le disciple cherchant Dieu que l'orthophonie coranique et la vénération de son guide et maître.
-Tu as intérêt à m'appeler ici et maintenant Grand Maître avant de présenter tes excuses pour avoir profané des textes aussi sacrés. -Toute erreur commise dans la phonétique du Coran est un péché blasphématoire passible des plus grandes souffrances. Saches que c'est une grâce que te fait ton Seigneur en faisant descendre son verbe vers toi. Tu m'entends ? Martela SORRY. Damou impassible se mit à rire. Ignorant que cela ne fera qu'attiser la noire colère de SORRY son maître.
-Qu'est-ce qui t'amuses ? Je te fais des remarques et tu te donnes le loisir de les banaliser? Toutes ces intimidations ne semblaient pas faiblir la posture ironique de Damou qui venait de subir des coups sans nombre et de tout genre.
-J'ai cru entendre que je me dois de vous appeler Grand Maître. Grand, quoi? Une fois de plus, je suis un malheureux apprenant du Coran à vos côtés après que le cours de la vie m'ait privé des miens. Qu'à cela ne tienne, je connais bien mes droits et je ne vous accorderai pas cette latitude de me ôter ma dignité d'homme. Maître SORRY n'en revenait pas de telles paroles audacieuses de son élève. -Tu oses...? Silence ! Tu as le culot de...? SORRY, le maître abasourdi fit silence un instant puis reprit : -Di...gni...quoi ? De quelle salle dignité fais-tu allusion, mon pauvre ? As-tu encore une dignité, toi? D'un air ahuris, la bouche dégoulinante de sang, il fixa son maître.
-Sachez bien que ma décision reste ferme. Je n'honore pas un homme qui me terrorise jours et nuits. Et rassurez-vous de ce que vos précédentes prédications soient restées gratuites. Rétorqua l'orphelin en s'en allant.
Tout seul, dans le silence, on réfléchit mieux. Damou résolu alors de prendre congé de son maître puis allât s'isoler au bord d'un marigot. Les paumes associées au menton, il méditait sur l'incertitude et le trouble de cette vie.
Vendredi matin, tous les élèves de l'école de SORRY venèrent à lui pour recevoir les instructions de la journée. Damou était également de cette horde. Après le Salam, c'est-à-dire les salutations d'usage, Maître SORRY fit entendre :« Aujourd'hui est un jour sacré, le jour de la grande prière. C'est un jour bénéfique pour vous et moi. Bénéfique pour vous car vous serez honorés par la visite de la classe bourgeoise. Cette tranche de la société pour qui l'argent suffit pour acheter le paradis viendra surtout à vous pour s'acquitter de l'aumône. Après des jours de corvées, vous aurez le privilège de serrer des mains aux paumes moelleuses. Mais attention! Ce jour est plus bénéfique pour moi car tous ces aumônes doivent me revenir sans encombre au risque d'en faire les frais.»Les élèves ne se firent pas répéter la leçon. Après le monologue du maître leurs voix s'accordèrent pour dire «Adieu Maître ! ». Si cette quête matinale fut très fructueuse pour la plupart des disciples , cela ne fut aucunement le partage de Damou pour qui la réfraction des sens et de l'être intérieur ramollis la cadence. De logis en logis et de mosquée en mosquée, les jeunes disciples s'étaient dévoués à l'exécution de la volonté du maître avec un acharnement prônant le vice et l'admiration. Car les faveurs du maître se portaient toujours vers celui qui avait la sébile la plus pleine. C'est alors que les enfants ne ménagèrent aucun effort pour amasser de pièces à billets et à objets de valeur. Car ce jour là Damou pu contempler l'air ébahi les talents de ses condisciples en vol, allant jusqu'à soutirer de l'argent et des objets des poches des fidèles musulmans à la sortie de la prière. Se mêlant à la cohue, ils emportaient tout ce qui était susceptible de plaire au maître. À l'exception de Damou qui se contentait des maigres aumônes reçu de part et d'autre. La soirée s'annonçait à grande vitesse. Après s'être rassemblés et chacun ayant caché sa propre part, ils se ruaient vers la concession du maître. Après les communes salutations, chaque disciple en fil présentait son gain du jour et recevait des félicitations ou des blâmes par rapport à l'importance de ses gains soit d'argent, de bijoux ou de téléphones.Quand vint enfin le tour de Damou qui par principe ne s'était pas adonné à ces excès, et donc n'avait que quelques miettes de monnaies:_Voici ce que j'ai eu ! Dit-il._Je ne doutais pas que tu serais en extrême déficits par rapport à tes frères. Décidément seule la mort pourra te délivrer, mais t'inquiètes je t'en ferai approcher. Emmenez-moi le mécréant ! Lança le maître. Il prit l'enfant par la bras, puis pressant de toutes ses forces de sorte à joindre ses doigts au travers des muscles. L'enfant était en proie à de terribles douleurs, tout à coup il fut jeté au sol et piétiné violemment avant d'être fouetté jusqu'à ce que le maître sente son bras se fatiguer sous l'affluence des coups portés. Sous l'acharnement mit par le maître dans l'exécution de cette tâche qu'il considérait de purification et de redressement, Il ne sut pas que l'enfant était inerte et immobile au sol. Complètement ensanglanté et gisant dans son sang ,le jeune disciple Damou avait alors été emmené sous la recommandation du maître chez le guérisseur du village. Mais après de longues incantations, plantes et remèdes surnaturels, le disciple ne revint pas à lui. Averti par le guérisseur du trépas du disciple, le maître ordonna qu'il soit enterré loin dans la brousse et que chacun garda le silence de cette mort, car quelques uns ainsi que le guérisseur savaient très bien que Damou n'était pas le premier cas et ne sera pas le dernier...
-Tu as intérêt à m'appeler ici et maintenant Grand Maître avant de présenter tes excuses pour avoir profané des textes aussi sacrés. -Toute erreur commise dans la phonétique du Coran est un péché blasphématoire passible des plus grandes souffrances. Saches que c'est une grâce que te fait ton Seigneur en faisant descendre son verbe vers toi. Tu m'entends ? Martela SORRY. Damou impassible se mit à rire. Ignorant que cela ne fera qu'attiser la noire colère de SORRY son maître.
-Qu'est-ce qui t'amuses ? Je te fais des remarques et tu te donnes le loisir de les banaliser? Toutes ces intimidations ne semblaient pas faiblir la posture ironique de Damou qui venait de subir des coups sans nombre et de tout genre.
-J'ai cru entendre que je me dois de vous appeler Grand Maître. Grand, quoi? Une fois de plus, je suis un malheureux apprenant du Coran à vos côtés après que le cours de la vie m'ait privé des miens. Qu'à cela ne tienne, je connais bien mes droits et je ne vous accorderai pas cette latitude de me ôter ma dignité d'homme. Maître SORRY n'en revenait pas de telles paroles audacieuses de son élève. -Tu oses...? Silence ! Tu as le culot de...? SORRY, le maître abasourdi fit silence un instant puis reprit : -Di...gni...quoi ? De quelle salle dignité fais-tu allusion, mon pauvre ? As-tu encore une dignité, toi? D'un air ahuris, la bouche dégoulinante de sang, il fixa son maître.
-Sachez bien que ma décision reste ferme. Je n'honore pas un homme qui me terrorise jours et nuits. Et rassurez-vous de ce que vos précédentes prédications soient restées gratuites. Rétorqua l'orphelin en s'en allant.
Tout seul, dans le silence, on réfléchit mieux. Damou résolu alors de prendre congé de son maître puis allât s'isoler au bord d'un marigot. Les paumes associées au menton, il méditait sur l'incertitude et le trouble de cette vie.
Vendredi matin, tous les élèves de l'école de SORRY venèrent à lui pour recevoir les instructions de la journée. Damou était également de cette horde. Après le Salam, c'est-à-dire les salutations d'usage, Maître SORRY fit entendre :« Aujourd'hui est un jour sacré, le jour de la grande prière. C'est un jour bénéfique pour vous et moi. Bénéfique pour vous car vous serez honorés par la visite de la classe bourgeoise. Cette tranche de la société pour qui l'argent suffit pour acheter le paradis viendra surtout à vous pour s'acquitter de l'aumône. Après des jours de corvées, vous aurez le privilège de serrer des mains aux paumes moelleuses. Mais attention! Ce jour est plus bénéfique pour moi car tous ces aumônes doivent me revenir sans encombre au risque d'en faire les frais.»Les élèves ne se firent pas répéter la leçon. Après le monologue du maître leurs voix s'accordèrent pour dire «Adieu Maître ! ». Si cette quête matinale fut très fructueuse pour la plupart des disciples , cela ne fut aucunement le partage de Damou pour qui la réfraction des sens et de l'être intérieur ramollis la cadence. De logis en logis et de mosquée en mosquée, les jeunes disciples s'étaient dévoués à l'exécution de la volonté du maître avec un acharnement prônant le vice et l'admiration. Car les faveurs du maître se portaient toujours vers celui qui avait la sébile la plus pleine. C'est alors que les enfants ne ménagèrent aucun effort pour amasser de pièces à billets et à objets de valeur. Car ce jour là Damou pu contempler l'air ébahi les talents de ses condisciples en vol, allant jusqu'à soutirer de l'argent et des objets des poches des fidèles musulmans à la sortie de la prière. Se mêlant à la cohue, ils emportaient tout ce qui était susceptible de plaire au maître. À l'exception de Damou qui se contentait des maigres aumônes reçu de part et d'autre. La soirée s'annonçait à grande vitesse. Après s'être rassemblés et chacun ayant caché sa propre part, ils se ruaient vers la concession du maître. Après les communes salutations, chaque disciple en fil présentait son gain du jour et recevait des félicitations ou des blâmes par rapport à l'importance de ses gains soit d'argent, de bijoux ou de téléphones.Quand vint enfin le tour de Damou qui par principe ne s'était pas adonné à ces excès, et donc n'avait que quelques miettes de monnaies:_Voici ce que j'ai eu ! Dit-il._Je ne doutais pas que tu serais en extrême déficits par rapport à tes frères. Décidément seule la mort pourra te délivrer, mais t'inquiètes je t'en ferai approcher. Emmenez-moi le mécréant ! Lança le maître. Il prit l'enfant par la bras, puis pressant de toutes ses forces de sorte à joindre ses doigts au travers des muscles. L'enfant était en proie à de terribles douleurs, tout à coup il fut jeté au sol et piétiné violemment avant d'être fouetté jusqu'à ce que le maître sente son bras se fatiguer sous l'affluence des coups portés. Sous l'acharnement mit par le maître dans l'exécution de cette tâche qu'il considérait de purification et de redressement, Il ne sut pas que l'enfant était inerte et immobile au sol. Complètement ensanglanté et gisant dans son sang ,le jeune disciple Damou avait alors été emmené sous la recommandation du maître chez le guérisseur du village. Mais après de longues incantations, plantes et remèdes surnaturels, le disciple ne revint pas à lui. Averti par le guérisseur du trépas du disciple, le maître ordonna qu'il soit enterré loin dans la brousse et que chacun garda le silence de cette mort, car quelques uns ainsi que le guérisseur savaient très bien que Damou n'était pas le premier cas et ne sera pas le dernier...