Ce jour restera gravé dans leur mémoire... le jour où la petite ville de Millerdale avait été réveillée par un évènement horrible. La victime, une jeune femme nommée Emily, avait été retrouvée morte dans sa propre maison. Son corps avait été mutilé au-delà de toute reconnaissance et il y avait des signes de lutte ainsi que de grandes éclaboussures de sang sur le mur du salon. La police était arrivée sur les lieux, avait quadrillé le secteur et avait commencé à fouiller la zone à la recherche d'indices.
Alors qu'ils enquêtaient, les policiers avaient trouvé de nombreuses empreintes d'une main gantée, ainsi qu'un ensemble d'empreintes de pas qui s'éloignaient de la maison. Ils avaient suivi la piste et étaient finalement tombés sur une cabane étrange au milieu de la forêt. L'entrée était bloquée par de nombreux cadenas. Il s'agissait en fait de la cabane du « Boucher ». Le Boucher était un solitaire, un reclus qui tuait les personnes qui l'avaient offensé. On disait qu'il menait des expériences sur des animaux et qu'il était fasciné par la mort. Il avait la réputation de laisser ses victimes en morceaux et de narguer la police avec des indices cryptiques.
La police avait fouillé sa maison et avait trouvé une pièce cachée au sous-sol, remplie de toutes sortes d'instruments de torture et de photos de ses précédentes victimes.
Le dernier crime avait eu lieu dans une petite maison en périphérie de la ville. Le tueur n'avait pas été identifié par la police. La victime était une jeune bibliothécaire nommée Sarah, son corps gisant sur le sol de son salon, baignait dans une mare de sang. Les policiers avaient fouillé la maison entière à la recherche de preuves, et c'est là qu'ils avaient trouvé les empreintes. Elles étaient partout : sur les cadres des portes, sur les fenêtres, sur les murs. Et elles étaient toutes identiques : celle d'une main gantée. Était-ce une marque volontairement laissée par le tueur pour distinguer ses propres crimes de ceux d'autres serial killer ?
Les enquêteurs avaient pensé qu'il s'agissait simplement d'un tueur mégalomane qui cherchait à laisser sa marque.
La police avait découvert un journal, un journal écrit par le boucher, détaillant ses pensées et ses motivations tordues. Il parlait d'un désir d'infliger de la douleur et de la terreur à ceux qui l'entouraient, un désir qu'il avait aiguisé au cours de nombreuses années d'isolement et d'expérimentations scientifiques.
Les policiers avaient commencé à relier les empreintes à d'autres scènes de crime, et avaient découvert que le tueur avait une méthode bien particulière d'assassiner ses victimes. Il semait des pièges, puis venait les regarder agoniser de douleurs avant de les achever en les coupant en morceaux.
Les policiers avaient essayé d'identifier le tueur en étudiant les empreintes laissées sur les scènes de crime précédentes, tandis qu'une course contre la montre s'était engagée pour arrêter ce tueur en série avant qu'il n'y ait d'autres morts.
Lors de la nuit suivante, le tueur avait de nouveau frappé. Cette fois-ci, il avait laissé des empreintes sous forme de messages dans la chambre de la victime. Les policiers n'en étaient pas revenus. Ces messages étaient directement adressés aux enquêteurs eux-mêmes, défiant leur autorité. Il leurs disait : « Continuer à me chercher et la mort vous trouvera avant... »
Les victimes, comment les choisissait-il ? Les enquêteurs de la police s'étaient penchés sur ce point. Parmi les victimes du boucher, il y avait 31 personnes, dont la totalité avait une trentaine d'années et qui avait tous un profil psychologique particulier les ayant fait interner dans un asile psychiatrique. Cependant, ils avaient tous été libérés suite à un accord avec le juge de l'asile. Ils avaient tous le même psychiatre, et malgré l'accord avec le juge, le psychiatre n'avait pas été favorable à leur libération.
Serait-ce ce psychiatre le serial killer ? La police en était tombée à ce résultat. Elle avait commencé à reconstituer son histoire troublante. Elle en avait donc conclu qu'il était lui-même atteint d'une maladie mentale dégénérative provoquant des pulsions meurtrières envers les personnes lui ayant causé du tort, tout comme l'avait fait chaque patient de l'asile ayant été libéré sans son accord.
Les policiers avaient donc immédiatement pris la décision de se rendre chez ce médecin psychiatrique, nommé Grégoire Ancel. Arrivés à son domicile munis d'un mandat de perquisition, ils avaient forcé l'entrée, qui était close avec plusieurs verrous, les mêmes qui gardaient la cabane enfouie dans la forêt. Une fois entrés dans la maison, ils avaient entendu des bruits d'homme en dessous de la maison. Pourtant ils n'avaient pas découvert d'étage inférieur. Jusqu'à ce qu'un policier découvre, en dessous d'un tapis, une trappe ayant un accès direct avec un espace sombre et glauque enseveli sous la maison. Ils étaient descendus un par un dans cette cave.
En dessous de la maison, les policiers avaient trouvé Grégoire Ancel, surpris de leurs présences ici-bas. Ils l'avaient interpellé pendant qu'il se débattait de toutes ses forces malgré qu'il soit en infériorité numérique. Ils avaient réussi tous ensemble tant bien que mal à stopper le boucher et à l'emprisonner dans la prison la mieux gardée du pays.
Le boucher avait ensuite été jugé et condamné pour ses crimes et envoyé en prison définitivement pour le reste de sa vie.
Mais les habitants de Millerdale avaient vécu une véritable scène d'horreur, et ils n'avaient jamais oublié les souvenirs obsédants et la terreur que le boucher avait laissés derrière lui.
Quant à Emily, Sarah, et toutes les autres victimes du boucher, leur mémoire avait vécu comme un rappel tragique du mal qui peut se cacher dans l'ombre, attendant de frapper à tout moment. Leur histoire était devenue un récit édifiant, rappelant aux habitants de Millerdale de toujours être vigilants et attentifs aux signes de danger. Ce jour restera gravé dans leur mémoire...