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Poèmes
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- Le Temps
Femmes de mon sang
Qui ont traversé mers et océans
De bancs en blanc livides
En ces bois frêles et fragiles
Ballottées comme infortunes
Là, au bois flotté gémissent
Les écheveaux de nos racines
Femmes de mon sang
La croix en vos seins saillants
Et mille autres à la terre martyr
Le noir s'abîme de vos iris
Coule en cale sèche
La mer d'hier gronde tentaculaire
Et charrie tonnerre
Vos cadavres supplices
Femmes de mon sang
Mères éparpillées
Aux ventres arrachés
Et sœurs et filles
Aux orgies de tous les vices
Aux vagues de tous les vents
Vous réchappez
D'un souffle
D'une lame
Le cœur charpie
Femmes de mon sang
Muettes sans plus d'élan
Pareilles aux mats sans voiles
Qui ont atteint le rivage
On ne sait comment
Vous ployez le genou au sable
Comme s'échouent les bouteilles
Et pleines de trop
Et vides de néant
Femmes de mon sang
Des os
Des battements
Remontées des eaux
De tous les courants
Circulent dans mes veines
Et portent traces comme pertes
Femmes de mon sang
Mon regard coulé de vous
Toujours se tend à l'horizon
Où nos mémoires mortes
S'écument aux rives des vivants
Il m'arrive d'y jeter quelques fleurs
Des offrandes
Que ripaillent mouettes et goélands
Aux flots amis je souris
C'est ici que je suis née
De là que je vous survis
Qui ont traversé mers et océans
De bancs en blanc livides
En ces bois frêles et fragiles
Ballottées comme infortunes
Là, au bois flotté gémissent
Les écheveaux de nos racines
Femmes de mon sang
La croix en vos seins saillants
Et mille autres à la terre martyr
Le noir s'abîme de vos iris
Coule en cale sèche
La mer d'hier gronde tentaculaire
Et charrie tonnerre
Vos cadavres supplices
Femmes de mon sang
Mères éparpillées
Aux ventres arrachés
Et sœurs et filles
Aux orgies de tous les vices
Aux vagues de tous les vents
Vous réchappez
D'un souffle
D'une lame
Le cœur charpie
Femmes de mon sang
Muettes sans plus d'élan
Pareilles aux mats sans voiles
Qui ont atteint le rivage
On ne sait comment
Vous ployez le genou au sable
Comme s'échouent les bouteilles
Et pleines de trop
Et vides de néant
Femmes de mon sang
Des os
Des battements
Remontées des eaux
De tous les courants
Circulent dans mes veines
Et portent traces comme pertes
Femmes de mon sang
Mon regard coulé de vous
Toujours se tend à l'horizon
Où nos mémoires mortes
S'écument aux rives des vivants
Il m'arrive d'y jeter quelques fleurs
Des offrandes
Que ripaillent mouettes et goélands
Aux flots amis je souris
C'est ici que je suis née
De là que je vous survis
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Pourquoi on a aimé ?
C'est avec beaucoup d'émotion – et un brin de pudeur –, que la poétesse exprime le sentiment fort d'appartenance, de transmission. Un peu comme
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Pourquoi on a aimé ?
C'est avec beaucoup d'émotion – et un brin de pudeur –, que la poétesse exprime le sentiment fort d'appartenance, de transmission. Un peu comme