Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Obscure, obscure... Les repères s’enfuient à perte de vue . L’habitude qui me lie à mes membres tout à coup n’est plus. Comment amener mes forces d’un bras à l’autre? J’avais en ce moment, l'immobilité d’un caveau. Hélas, mon corps est en divorce de moi. Comment voulez-vous que l’homme contrôle le devenir de la terre, alors qu’il est souvent incapable de contrôler son propre corps?
J'étends l’espace de mon corps pour me retrouver. Et puisque les absents ont toujours raison, alors je renie ma propre présence pour me retrouver. L’espace s'étend ( celui de mon corps?). Il est rond. J’y tombe. Je tombe en bas. Je tombe en haut. Je tombe dans des directions multiples. En moi- même, je m'étends. Des coups. Je subis des coups, extrêmement brefs. Impossible d'échapper, il faut savoir être une éponge! Ainsi je circulais en angoisse dans mon corps affolé, excitant des chocs, des arrêts, des plaintes. Hélas, il était trop tard et dès lors, ma guerre commença. Déjà paralysée par le sang aussitôt amassé dans ma tête, je ne savais plus quoi. D’ailleurs quand elle n’est plus sur les épaules, ça fonctionne mieux. Alors je tire, je tire, je tire. Tout dépend de l’ordonnance des forces. Cette fois, me disais-je, je passerai, je passe... Mon élan qui grandit va bientôt trouver forme. Le voilà qui s’attache à ma chair, qui m’entre dans l’os. Il le faut, puisque la violence est la poésie du XXIème siècle. Alors je frappe, je frappe, je frappe, je frappe. Et l'appétit du malaise en moi, grandit.
J'étais dans une mortelle angoisse, était-ce seulement en moi-même? Un spectacle entre trop vivant dans les pérégrinations et les évocations de mon esprit et je n’osais vérifier. Oh! Pièges de la nature, qui nous laissent aller pour nous retrouver bientôt. Jadis errant dans un désert de plastique blanc, aujourd’hui j’absorbe, sans obstacle le noir. Et je me disais : “Sortirai-je? Sortirai-je? Ou bien ne sortirai-je jamais? Jamais?.”
Je me doute bien que je ne suis pas la seule ici. C’est vrai que nous fuyons la solitude au lieu d’admettre que nous n’avons pas d’autre choix. Alors il doit y en avoir d’autres à s'être baignés dans cette mer Noire et cette fois je vais leur parler! Mais comment ouvrir la bouche sans perdre élégance et sens? J’en ai la force subite : “Al..o, euh...” Je ne trouve rien à leur dire! Absolument rien. Est-ce réel? Comment le serait-ce? Le réel c’est ce qui continue à exister sans même le voir. Alors existent-ils vraiment? Quelqu’un dit :“On n’aime les êtres que quand ils nous échappent.” Quelqu’un joue la comédie de l'indifférence. Quelqu’un n’attend plus. (Pour attendre il faut avoir en soi suffisamment de contenu.) L’un crie : “On déteste le vide, c’est notre horreur que le vide! Le vide est venu à nous!” Mais votre mauvais amour pour vous-même a fait pour vous de la solitude une prison rouillée... Moi, le vide m’attire et ma solitude est prête à brûler ce qui la brûlera! Autrefois, quand le sol était solide, je dansais. À présent, comment ce serait-il possible? J’appuie mon pied et tout commence à s'écrouler!
Toute chose est autre chose. Tout apport nouveau crée un nouveau néant. Ça a l’air simple. Pourtant, ça fait cent ans que j’essayais. Et de cave en cave , je descends toujours. Ce fut un moment, un éternel moment, ce fut un moment et tous les autres moments s’y enfoncèrent, l’un après l’autre, sans fin, sans fin, quand tout à coup, un rire sardonique résonna :
-“Monde las de tes mystères, dans la chambre d’un visage, ta nuit est-elle prévue?” Et les mots jadis restés au coin de mes yeux, s'élevèrent :
-“Ce que je veux, sera! Les étoiles, je les force à graviter autour de moi. Les montagnes, j’en mets où et quand il me plaît. D’ailleurs, ce sont des volcans, mes montagnes, et ils sont la maintenant.”
D’un coup extrême, je sentis en moi une méridienne force d’ascension qui forma L’espace-Esprit: Qui brûle bien, brule haut! Je VOYAIS!... Celle qui éclaire deux fois -par les yeux et par l'âme- m’a rassasiée. L'unique flamme qui résume toute la vie m’a réveillée. C’est celle qui scrute les profondeurs qui m’a élevée. Et plus je m'élève, plus j’apparais petite a l’oeil de la jalousie. Alors, amant de la lumière, laisses-toi comme un papillon te consumer. Brûle ta parure et brûle ton être bien haut! C’est celui qui vole qu’on déteste le plus.
Il y a changement : L’espace tout de suite clair, succéda à l’espace noir. La vue m’est rendue et une partie du monde admirable s'étala à nouveau à mes yeux émerveillés. On ne s’endort pas devant le feu! Mais il y a changement , et après le changement... Grandeur à présent et spectacle. Puis du temps, rien que du temps. Du temps coulait, du temps sans aucun accompagnement. Le temps d’appeler un rat “monsieur”. On a tout le temps, tranquillement, toute la vie. Je déguste. Je n’ai plus besoin de compter. Mais l’angoisse me reprit quand subitement un souffle opéradique retenti : “Celle qui t’a sauvé l’esprit, appelle une déclaration de la parole. Dis ce que le feu hésite à dire!”
-”Tous les voyages sont décevants, sauf ceux que l’on fait en soi.” Répétai-je sans vraiment y penser. Et je lui posais une question résumant toutes les autres: “Qui êtes-vous?” Et elle, sans hésiter :”Je suis l'âme errante de la beauté.”
Inouïe simplicité, comment ne t’avais-je pas devinée? Pix, merveilleuse, profonde, étale. Béni sois-tu! Que ta voix douce se gonfle et ressuscite toujours et parmi les nobles bêtes sélectionnées, que tu en sois toujours écartée!
Hier , je rêvais de faire effondrer les limites de l’espace. Aujourd’hui je vous construis un édifice qu'aucun être ne peut détruire; je participe au feu caché qui habite les très belles formes. Or puisque toutes les formes de la matière sont vaines, alors que les murs s'écroulent sur moi et deviennent chair et os annonçant la fin de la guerre des membres. Je meurs et je deviens. Je suis un temple vivant et le feu habite en moi depuis la nuit des temps. Mais il ne faut pas laisser s'endormir la lumière. Il faut se hâter de la réveiller encore et toujours. C’est ainsi que l’esprit se construit et se reconstruit. Savons- nous pour lors, accueillir les échos qui résonnent au creux des mots?
Est-ce que tu te réveillais? Est-ce là toute ta force? Est-ce là tout ton désir? Toi qui baptises du nom de plaisirs tes rêves malpropres et qui donne au mal l’habit du relativisme sophistiqué, je ne te reconnais que trop pour ce que tu es réellement et te comprends en m’en désolant. Ôte ton masque, beau secret, il est grand temps de dire ce qu’on ne sait pas : Nous sommes toujours hantés par ce grand désir de voir. Alors, visage perdu, dis, quand allons-nous nous voir enfin?
J'étends l’espace de mon corps pour me retrouver. Et puisque les absents ont toujours raison, alors je renie ma propre présence pour me retrouver. L’espace s'étend ( celui de mon corps?). Il est rond. J’y tombe. Je tombe en bas. Je tombe en haut. Je tombe dans des directions multiples. En moi- même, je m'étends. Des coups. Je subis des coups, extrêmement brefs. Impossible d'échapper, il faut savoir être une éponge! Ainsi je circulais en angoisse dans mon corps affolé, excitant des chocs, des arrêts, des plaintes. Hélas, il était trop tard et dès lors, ma guerre commença. Déjà paralysée par le sang aussitôt amassé dans ma tête, je ne savais plus quoi. D’ailleurs quand elle n’est plus sur les épaules, ça fonctionne mieux. Alors je tire, je tire, je tire. Tout dépend de l’ordonnance des forces. Cette fois, me disais-je, je passerai, je passe... Mon élan qui grandit va bientôt trouver forme. Le voilà qui s’attache à ma chair, qui m’entre dans l’os. Il le faut, puisque la violence est la poésie du XXIème siècle. Alors je frappe, je frappe, je frappe, je frappe. Et l'appétit du malaise en moi, grandit.
J'étais dans une mortelle angoisse, était-ce seulement en moi-même? Un spectacle entre trop vivant dans les pérégrinations et les évocations de mon esprit et je n’osais vérifier. Oh! Pièges de la nature, qui nous laissent aller pour nous retrouver bientôt. Jadis errant dans un désert de plastique blanc, aujourd’hui j’absorbe, sans obstacle le noir. Et je me disais : “Sortirai-je? Sortirai-je? Ou bien ne sortirai-je jamais? Jamais?.”
Je me doute bien que je ne suis pas la seule ici. C’est vrai que nous fuyons la solitude au lieu d’admettre que nous n’avons pas d’autre choix. Alors il doit y en avoir d’autres à s'être baignés dans cette mer Noire et cette fois je vais leur parler! Mais comment ouvrir la bouche sans perdre élégance et sens? J’en ai la force subite : “Al..o, euh...” Je ne trouve rien à leur dire! Absolument rien. Est-ce réel? Comment le serait-ce? Le réel c’est ce qui continue à exister sans même le voir. Alors existent-ils vraiment? Quelqu’un dit :“On n’aime les êtres que quand ils nous échappent.” Quelqu’un joue la comédie de l'indifférence. Quelqu’un n’attend plus. (Pour attendre il faut avoir en soi suffisamment de contenu.) L’un crie : “On déteste le vide, c’est notre horreur que le vide! Le vide est venu à nous!” Mais votre mauvais amour pour vous-même a fait pour vous de la solitude une prison rouillée... Moi, le vide m’attire et ma solitude est prête à brûler ce qui la brûlera! Autrefois, quand le sol était solide, je dansais. À présent, comment ce serait-il possible? J’appuie mon pied et tout commence à s'écrouler!
Toute chose est autre chose. Tout apport nouveau crée un nouveau néant. Ça a l’air simple. Pourtant, ça fait cent ans que j’essayais. Et de cave en cave , je descends toujours. Ce fut un moment, un éternel moment, ce fut un moment et tous les autres moments s’y enfoncèrent, l’un après l’autre, sans fin, sans fin, quand tout à coup, un rire sardonique résonna :
-“Monde las de tes mystères, dans la chambre d’un visage, ta nuit est-elle prévue?” Et les mots jadis restés au coin de mes yeux, s'élevèrent :
-“Ce que je veux, sera! Les étoiles, je les force à graviter autour de moi. Les montagnes, j’en mets où et quand il me plaît. D’ailleurs, ce sont des volcans, mes montagnes, et ils sont la maintenant.”
D’un coup extrême, je sentis en moi une méridienne force d’ascension qui forma L’espace-Esprit: Qui brûle bien, brule haut! Je VOYAIS!... Celle qui éclaire deux fois -par les yeux et par l'âme- m’a rassasiée. L'unique flamme qui résume toute la vie m’a réveillée. C’est celle qui scrute les profondeurs qui m’a élevée. Et plus je m'élève, plus j’apparais petite a l’oeil de la jalousie. Alors, amant de la lumière, laisses-toi comme un papillon te consumer. Brûle ta parure et brûle ton être bien haut! C’est celui qui vole qu’on déteste le plus.
Il y a changement : L’espace tout de suite clair, succéda à l’espace noir. La vue m’est rendue et une partie du monde admirable s'étala à nouveau à mes yeux émerveillés. On ne s’endort pas devant le feu! Mais il y a changement , et après le changement... Grandeur à présent et spectacle. Puis du temps, rien que du temps. Du temps coulait, du temps sans aucun accompagnement. Le temps d’appeler un rat “monsieur”. On a tout le temps, tranquillement, toute la vie. Je déguste. Je n’ai plus besoin de compter. Mais l’angoisse me reprit quand subitement un souffle opéradique retenti : “Celle qui t’a sauvé l’esprit, appelle une déclaration de la parole. Dis ce que le feu hésite à dire!”
-”Tous les voyages sont décevants, sauf ceux que l’on fait en soi.” Répétai-je sans vraiment y penser. Et je lui posais une question résumant toutes les autres: “Qui êtes-vous?” Et elle, sans hésiter :”Je suis l'âme errante de la beauté.”
Inouïe simplicité, comment ne t’avais-je pas devinée? Pix, merveilleuse, profonde, étale. Béni sois-tu! Que ta voix douce se gonfle et ressuscite toujours et parmi les nobles bêtes sélectionnées, que tu en sois toujours écartée!
Hier , je rêvais de faire effondrer les limites de l’espace. Aujourd’hui je vous construis un édifice qu'aucun être ne peut détruire; je participe au feu caché qui habite les très belles formes. Or puisque toutes les formes de la matière sont vaines, alors que les murs s'écroulent sur moi et deviennent chair et os annonçant la fin de la guerre des membres. Je meurs et je deviens. Je suis un temple vivant et le feu habite en moi depuis la nuit des temps. Mais il ne faut pas laisser s'endormir la lumière. Il faut se hâter de la réveiller encore et toujours. C’est ainsi que l’esprit se construit et se reconstruit. Savons- nous pour lors, accueillir les échos qui résonnent au creux des mots?
Est-ce que tu te réveillais? Est-ce là toute ta force? Est-ce là tout ton désir? Toi qui baptises du nom de plaisirs tes rêves malpropres et qui donne au mal l’habit du relativisme sophistiqué, je ne te reconnais que trop pour ce que tu es réellement et te comprends en m’en désolant. Ôte ton masque, beau secret, il est grand temps de dire ce qu’on ne sait pas : Nous sommes toujours hantés par ce grand désir de voir. Alors, visage perdu, dis, quand allons-nous nous voir enfin?