- Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître ! et je ne vous épouserai pas ! dis-je fermement en soutenant avec détermination le regard sombre du roi Oumadiome, assis sur son grand trône érigé au milieu des sièges de ses 6 reines.
Face à ma réponse, mon futur époux, la tête inclinée et reposant sur son poing, ne dit rien et se contenta de me contempler de toute sa grandeur tandis que les reines et le cercle de notables assis à même le sol m'analysaient avec sévérité. L'assemblée toute entière s'était exclamée de torpeur et à présent ses membres chuchotaient entre eux. En refusant de l'appeler comme toute le monde, aux yeux de tous j'avais clairement manqué de respect à ce roi odieux qui se faisait appelé maître par le peuple. Oui il avait une certaine préférence pour cette qualification. Chacun se demandait surement comment allait réagir le «maître» et quelle punition il allait m'infliger. Statique devant lui je paraissais bien calme et je continuais de soutenir son regard. Mais au fond de moi j'avais peur car cet être puissant et redoutable qui aimait qu'on s'adresse à lui comme si il était Dieu était reconnu pour sa cruauté contre ceux qui osent lui tenir tête et sa rigueur en ce qui concerne l'humilité d'autrui face à sa personne. Je le détestais à cause de sa condescendance envers autrui car à mes yeux la dignité valait bien plus que tout l'or du monde. Cette vision des choses m'avait été inculquée par Adas, mon père et grand guerrier des terres d'Olibus. Malgré le fait que je ne vécue avec lui que jusqu'à mes 4ans, ses paroles m'avaient quand même atteintes et s'étaient renforcées au fur et à mesure que je grandissais pour finalement s'ancrer dans ma mémoire comme s'ancre à tout jamais la cicatrice du tatouage dans la peau. Je sais que si mon père avait été encore vivant il serait fier de moi et m'aurait félicité de tenir tête à tous ces nobles de la chefferie d'Olibus, afin de ne pas accepter une décision prise sans mon consentement : devenir la 7e épouse, la dernière du harem d'Oumadiome.
- Je ne veux pas être celle qui vous donnera un guerrier du vent, laissez-moi quitter le palais, continuais-je.
- Ça suffit ! soumet toi au maitre et à la prophétie ! Me cracha Mindouhé le plus fort des Notables. Ne pense pas...
- Gagne donc ta liberté ! Enonça soudainement avec sa voix grave et imposante Oumadiome, coupant ainsi le vieux Mindouhé dans sa lancée. Tu seras placée au niveau le plus haut du palais et tu devras en rejoignant la sortie battre tous les guerriers et moi-même dressés sur ton chemin. Si tu réussis alors j'ignorerai la prophétie et tu seras libre de ne pas faire partir de mon harem et de quitter le palais pour aller où bon te semble. Mais si tu perds dorénavant tu m'appelleras comme le font toutes mes reines et serviteurs, c'est-à-dire maître et tu me seras soumise en tant que septième épouse.
J'acceptais le défi et je fus donc installée du côté Est du palais dans une nouvelle chambre. Quand vint le soir, je venais de terminer de préparer l'Idja, une substance noirâtre aux multiples propriétés et reposant à présent dans un bol rouge. Je fixais la substance quelques secondes et les paroles de grand-mère Adi, la seule personne qui m'avait aimé dans ce palais et qui m'avait appris à lire, à écrire et enseigné tout mon savoir actuel, me revinrent en mémoire mots pour mots et disaient donc : «Le savoir est dans les livres, lit autant que tu le pourras Indima, cela t'aidera un jour mon enfant» m'avait-elle conseillé à l'époque de mes 7ans. Alors, j'induisis mes nattes et mon visage d'Idja et à cet instant la cloche annonçant le début de l'épreuve contre Oumadiome sonna. Parcourant donc les couloirs du palais en évinçant à l'aide de ma vitesse de déplacements et de mes techniques de combat, tout guerrier me faisant obstacle j'arrivai bien vite face à Oumadiome qui gardait la sortie. Il était là, grand, imposant, la peau ébène plus que luisante, les yeux terriblement sombres et presté dans son uniforme royale ; un boubou brodé de fil d'or et entouré de collier de diamants. Je ne perdis pas de temps face au bel homme et je lançai rapidement les hostilités en optant pour ma force physique. Sauf qu'aucun de mes puissants coups de poings et de pieds n'atteignis le roi qui les para tous et lorsqu'il répliqua il m'empoigna par le col de ma robe traditionnelle et me souleva avec une grande facilité pour me jeter avec force au loin. Sa lancée était si puissante que je me vis rouler sur plusieurs mètres avant de rencontrer un mur. L'impact trop violent me brisa le bras gauche et m'infligea dans tout le corps de douloureuses courbatures. J'ai perdu, me rendis-je compte alors que des larmes se formèrent au coin de mes yeux. Les livres, ne les oublie pas ! Me cria mon esprit alors qu'Oumadiome venu constater les dégâts arriva à ma hauteur.
Il s'agenouilla et me prit délicatement dans ses bras, trop affaiblie je ne pus contester et le laissa faire. Il me scruta silencieusement et moi haletante je faisais pareil et vu de si prêt je trouvais le visage du roi vraiment beau mais...je ne serai pas sa prisonnière ! Je levais donc le bras pour poser délicatement ma main sur la joue du roi qui prit mon geste comme un signe de résignation et m'adressa un sourire en coin, avant de retirer ma main de sa joue et de la porter à ses lèvres.
- J'attends, appelle moi maître Indima, murmura-t-il contre mes phalanges avant de se pencher pour m'embrasser.
Alors que nos lèvres se frôlaient presque je vis Oumadiome se crisper de douleur et il me lâcha pour tenir fermement sa poitrine.
- Mais quelle est cette horrible odeur ?! demanda-t-il surpris.
- Celle de ta défaite, dis-je en me redressant difficilement sur mes jambes, un instant j'avais eu peur mais à présent l'Idja faisait effet, constatais-je alors que je regardais maintenant de haut le roi qui paraissait désormais lamentable.
- Qu'est-ce qui...qui se passe ? demanda-t-il haletant et en sueur.
En induisant mon visage d'Idja, ce puissant affaiblissant semblable à une huile pour la peau, et en voulant m'embrasser tu as humé son odeur qui perturbe le cœur en rendant ses battements irréguliers. Mais ne t'inquiète pas tu ne mourras pas mais tu resteras un bon moment paralysé.
- Co...comment tu...l'as eu ?
- La pharmacopée de ce palais est riche en produits divers et en suivant bien les instructions des manuels traditionnels de médecine et les enseignements de grand-mère Adi, on peut concocter des remèdes parmi lesquels on peut compter ceux destinés à devenir de puissantes armes capables de mettre à genoux même le plus féroce des rois. Les livres ont été mon arme ultime contre toi Oumadiome ! Avais-je conclu en tenant mon bras cassé et en titubant vers la sortie.
Plus rien ne me faisait obstacle, après 20 ans dans cette prison que constituait le palais royal, j'allais enfin voir de mes propres yeux à quoi ressemble Olibus et parcourir le continent, Oui ! l'Afrique toute entière m'attendait. À cette pensée une joie infini envahit mon être et alors que le cri de rage d'Oumadiome retentissant, sonnait à mes oreilles comme une symphonie palpitante acclamant ma victoire j'ouvris d'une main les portes du palais sur un voile de lumière alors qu'il était censé faire nuit. Hallucinais-je ou étais-ce à ça que ressemblait la liberté ? Et au milieu du voile se démarqua une main qui tachait le décor blanc et qui s'avançait rapidement vers moi pour m'empoigner violement la face. Puis pleine d'incompréhension, je sentis comment on me plaquait avec force contre le sol. Alors, quand je commençai à perdre connaissance j'avais dans mon champs de vision la personne qui venait de gâcher tous mes espoirs de liberté. Ces longues nattes grisâtres et cette expression bienveillante sur le visage...je les reconnu et l'horreur déforma mes traits et la sensation de trahison étreignit mon cœur qui me faisait mal...
Non ! Dites-moi que je rêve...grand-mère Adi !!
Face à ma réponse, mon futur époux, la tête inclinée et reposant sur son poing, ne dit rien et se contenta de me contempler de toute sa grandeur tandis que les reines et le cercle de notables assis à même le sol m'analysaient avec sévérité. L'assemblée toute entière s'était exclamée de torpeur et à présent ses membres chuchotaient entre eux. En refusant de l'appeler comme toute le monde, aux yeux de tous j'avais clairement manqué de respect à ce roi odieux qui se faisait appelé maître par le peuple. Oui il avait une certaine préférence pour cette qualification. Chacun se demandait surement comment allait réagir le «maître» et quelle punition il allait m'infliger. Statique devant lui je paraissais bien calme et je continuais de soutenir son regard. Mais au fond de moi j'avais peur car cet être puissant et redoutable qui aimait qu'on s'adresse à lui comme si il était Dieu était reconnu pour sa cruauté contre ceux qui osent lui tenir tête et sa rigueur en ce qui concerne l'humilité d'autrui face à sa personne. Je le détestais à cause de sa condescendance envers autrui car à mes yeux la dignité valait bien plus que tout l'or du monde. Cette vision des choses m'avait été inculquée par Adas, mon père et grand guerrier des terres d'Olibus. Malgré le fait que je ne vécue avec lui que jusqu'à mes 4ans, ses paroles m'avaient quand même atteintes et s'étaient renforcées au fur et à mesure que je grandissais pour finalement s'ancrer dans ma mémoire comme s'ancre à tout jamais la cicatrice du tatouage dans la peau. Je sais que si mon père avait été encore vivant il serait fier de moi et m'aurait félicité de tenir tête à tous ces nobles de la chefferie d'Olibus, afin de ne pas accepter une décision prise sans mon consentement : devenir la 7e épouse, la dernière du harem d'Oumadiome.
- Je ne veux pas être celle qui vous donnera un guerrier du vent, laissez-moi quitter le palais, continuais-je.
- Ça suffit ! soumet toi au maitre et à la prophétie ! Me cracha Mindouhé le plus fort des Notables. Ne pense pas...
- Gagne donc ta liberté ! Enonça soudainement avec sa voix grave et imposante Oumadiome, coupant ainsi le vieux Mindouhé dans sa lancée. Tu seras placée au niveau le plus haut du palais et tu devras en rejoignant la sortie battre tous les guerriers et moi-même dressés sur ton chemin. Si tu réussis alors j'ignorerai la prophétie et tu seras libre de ne pas faire partir de mon harem et de quitter le palais pour aller où bon te semble. Mais si tu perds dorénavant tu m'appelleras comme le font toutes mes reines et serviteurs, c'est-à-dire maître et tu me seras soumise en tant que septième épouse.
J'acceptais le défi et je fus donc installée du côté Est du palais dans une nouvelle chambre. Quand vint le soir, je venais de terminer de préparer l'Idja, une substance noirâtre aux multiples propriétés et reposant à présent dans un bol rouge. Je fixais la substance quelques secondes et les paroles de grand-mère Adi, la seule personne qui m'avait aimé dans ce palais et qui m'avait appris à lire, à écrire et enseigné tout mon savoir actuel, me revinrent en mémoire mots pour mots et disaient donc : «Le savoir est dans les livres, lit autant que tu le pourras Indima, cela t'aidera un jour mon enfant» m'avait-elle conseillé à l'époque de mes 7ans. Alors, j'induisis mes nattes et mon visage d'Idja et à cet instant la cloche annonçant le début de l'épreuve contre Oumadiome sonna. Parcourant donc les couloirs du palais en évinçant à l'aide de ma vitesse de déplacements et de mes techniques de combat, tout guerrier me faisant obstacle j'arrivai bien vite face à Oumadiome qui gardait la sortie. Il était là, grand, imposant, la peau ébène plus que luisante, les yeux terriblement sombres et presté dans son uniforme royale ; un boubou brodé de fil d'or et entouré de collier de diamants. Je ne perdis pas de temps face au bel homme et je lançai rapidement les hostilités en optant pour ma force physique. Sauf qu'aucun de mes puissants coups de poings et de pieds n'atteignis le roi qui les para tous et lorsqu'il répliqua il m'empoigna par le col de ma robe traditionnelle et me souleva avec une grande facilité pour me jeter avec force au loin. Sa lancée était si puissante que je me vis rouler sur plusieurs mètres avant de rencontrer un mur. L'impact trop violent me brisa le bras gauche et m'infligea dans tout le corps de douloureuses courbatures. J'ai perdu, me rendis-je compte alors que des larmes se formèrent au coin de mes yeux. Les livres, ne les oublie pas ! Me cria mon esprit alors qu'Oumadiome venu constater les dégâts arriva à ma hauteur.
Il s'agenouilla et me prit délicatement dans ses bras, trop affaiblie je ne pus contester et le laissa faire. Il me scruta silencieusement et moi haletante je faisais pareil et vu de si prêt je trouvais le visage du roi vraiment beau mais...je ne serai pas sa prisonnière ! Je levais donc le bras pour poser délicatement ma main sur la joue du roi qui prit mon geste comme un signe de résignation et m'adressa un sourire en coin, avant de retirer ma main de sa joue et de la porter à ses lèvres.
- J'attends, appelle moi maître Indima, murmura-t-il contre mes phalanges avant de se pencher pour m'embrasser.
Alors que nos lèvres se frôlaient presque je vis Oumadiome se crisper de douleur et il me lâcha pour tenir fermement sa poitrine.
- Mais quelle est cette horrible odeur ?! demanda-t-il surpris.
- Celle de ta défaite, dis-je en me redressant difficilement sur mes jambes, un instant j'avais eu peur mais à présent l'Idja faisait effet, constatais-je alors que je regardais maintenant de haut le roi qui paraissait désormais lamentable.
- Qu'est-ce qui...qui se passe ? demanda-t-il haletant et en sueur.
En induisant mon visage d'Idja, ce puissant affaiblissant semblable à une huile pour la peau, et en voulant m'embrasser tu as humé son odeur qui perturbe le cœur en rendant ses battements irréguliers. Mais ne t'inquiète pas tu ne mourras pas mais tu resteras un bon moment paralysé.
- Co...comment tu...l'as eu ?
- La pharmacopée de ce palais est riche en produits divers et en suivant bien les instructions des manuels traditionnels de médecine et les enseignements de grand-mère Adi, on peut concocter des remèdes parmi lesquels on peut compter ceux destinés à devenir de puissantes armes capables de mettre à genoux même le plus féroce des rois. Les livres ont été mon arme ultime contre toi Oumadiome ! Avais-je conclu en tenant mon bras cassé et en titubant vers la sortie.
Plus rien ne me faisait obstacle, après 20 ans dans cette prison que constituait le palais royal, j'allais enfin voir de mes propres yeux à quoi ressemble Olibus et parcourir le continent, Oui ! l'Afrique toute entière m'attendait. À cette pensée une joie infini envahit mon être et alors que le cri de rage d'Oumadiome retentissant, sonnait à mes oreilles comme une symphonie palpitante acclamant ma victoire j'ouvris d'une main les portes du palais sur un voile de lumière alors qu'il était censé faire nuit. Hallucinais-je ou étais-ce à ça que ressemblait la liberté ? Et au milieu du voile se démarqua une main qui tachait le décor blanc et qui s'avançait rapidement vers moi pour m'empoigner violement la face. Puis pleine d'incompréhension, je sentis comment on me plaquait avec force contre le sol. Alors, quand je commençai à perdre connaissance j'avais dans mon champs de vision la personne qui venait de gâcher tous mes espoirs de liberté. Ces longues nattes grisâtres et cette expression bienveillante sur le visage...je les reconnu et l'horreur déforma mes traits et la sensation de trahison étreignit mon cœur qui me faisait mal...
Non ! Dites-moi que je rêve...grand-mère Adi !!