La décharge d’ordures à Dakar, controversante.

Ça a duré une bonne minute. Une vraie minute. Une éternité. Un instant, j'aurai cru que tout s'étouffait autour de moi. On dirait en un instant que toute vie s'engloutissait sous les gaz à effet de serre que dégageait ce dépotoir d'ordures de toute une région. Mbeubeuss, qui aux temps était considéré comme un paysage panoramique, dépourvu de toute insalubrité, de toute pollution sonore de camions videurs, de bouts de bois de Dieu surnommés les éboueurs. C'est devenu un endroit pollué, polluant, une vraie boîte de Pandore. L'air, l'eau ne sont plus consommable du fait des métaux lourds (plomb, cuivre, chrome, manganèse etc...). Les enfants tombent malades, les parents inquiets sont submergés par la contrainte de subir, de vivre avec. Les hôpitaux sont envahis de patients qui souffrent de maladies pneumoniques, diarrhéiques et cardio-vasculaires. Pour certains, Mbeubeuss est devenu chez eux, leur source de revenus. En effet, les enfants et adultes qui sont basés à  Mbeubeuss pratiquent du tri, du recyclage pour ensuite revendre. J'étais abasourdi, stupéfait de voir le sourire de quelques uns qui ramassaient sans soucis majeurs de contracter des maladies. Hélas, je dirais qu'ils n'ont pas le choix, alors que pour eux, sans cette décharge; ils n'auront de quoi se nourrir au quotidien. Oups! que dire de cela?. Quoi penser?. Certaines personnes pensent même que la décharge d'ordures de Mbeubeuss est une manne pour eux. En quelque sorte, c'est un mal nécessaire. Voilà, une éternité que j'essaye de me mettre à leur place pour sentir leur vécu, pour sentir la même odeur nauséabonde que ces gens respirent au quotidien. De là, ce qui me fait mal, c'est de savoir qu'il y'a des enfants dans cette décharge, alors que leur place: c'est l'école; le droit à l'éducation. L'UNICEF ne me dira pas le contraire, vu que des actions sont entrain d'être mises en œuvre pour contrer ce fléau de haute facture;  qui désœuvre, désoriente  encore et encore la vision d'avenir des enfants. Il faut le souligner et en grand format, que l'Etat doit proposer des pistes de solutions en favorisant et en adoptant le concept de d'économie circulaire. Reprenons, les propos de Lavoisier « Rien ne perd, rien ne se crée, tout se transforme ». À la base même, « début du commencement »; c'est l'éducation à la maison . C'est de là, que l'on devait proposer des poubelles écologiques de tri de déchets plastiques et biodégradables. Eh bien; pourquoi ne pas inclure , les notions d'économie circulaire dans les écoles à travers ; l'éducation relative à l'environnement pour former des éco citoyens. Pendant une minute, j'étais offusqué par l'absence totale de biodiversité. Pas un vol d'oiseau tout autour de la décharge, aucun chant de mouette n'émanait de nulle part. On dirait que l'écosystème était calciné et non identifiable. Au crépuscule, on entendait et on voyait de lointain les groupes d'oiseaux qui n'osaient pas s'approcher de la fumée. Nonobstant, une fumée permanente à longueur des années qui fait désormais parti du décor. Pendant une éternité vraiment, je me suis dit que c'est la volonté de Dieu. Oh, j'oubliais que les actions anthropiques sont toujours affiliées à la fin, à une volonté divine. Or, le changement c'est nous!. À quand vais je revoir des arbres tout autour de la décharge de Mbeubeuss, des oiseaux chantés en passant au dessus de nos têtes sur les montagnes d'ordures. Ce moment, c'est nous qui devrons le créer en repensant  à nos actes, à fournir une bonne éducation à la base pour des ecocitoyens de demain. Pendant une minute, je me suis dis, que si je ferme les yeux et que les rouvrent, y'aura plus d'ordures. Pendant une éternité, j'aurais cru que tout est vert et que je me promènerai chaque soir pour contempler le coucher du soleil. Un rêve qui se réalisera peut être, un rêve qui se sera un jour réalité. 
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