Les mains cramponnées sur le volant, lancée à plus de 290 km/h, Betty le sait, elle doit gagner.
Aussi loin qu’elle se souvienne, elle avait toujours été passionnée par les voitures en tout genre. Tantôt mécanicienne assistante dans le garage de son père, tantôt pilote d’une caisse à savon lors de la course annuelle de son village, Betty avait toujours évolué dans ce milieu fermé et masculin de l’automobile. C’est à l’adolescence que lui est venu sa passion pour la Formule 1, après avoir passé des années derrière le volant d’un karting. Alors, lorsque ses parents lui ont offert une formation de pilote, elle s’est promis une chose : devenir la nouvelle Lella Lombardi, dernière femme à avoir pris le départ d’un Grand Prix de Formule 1, en 1976. Il y a quarante-cinq ans. Quarante-cinq longues années sans qu’une femme ne s’impose lors d’un Grand Prix.
Alors, lorsqu’elle est arrivée dans ce centre de formation, Betty avait des rêves plein la tête mais ne perdait pas de vue son objectif. Elle voulait entrer dans l’histoire, casser les codes et tordre le cou de tous les clichés pesant sur ce monde très, trop masculin. Mais y avait-il de la place pour une femme au volant d’une Formule 1 ? Elle en a douté. Les railleries, les remarques sexistes et les machos étaient devenues son quotidien. Mais elle le savait, elle devait se battre pour se faire une place. N’en déplaise à Paul et ses remarques sur sa combinaison rouge moulante, à Éric et ses blagues un peu trop insistante sur la place de la femme selon lui et à Stéphane, son formateur, qui ne voyait en elle qu’une adolescente pseudo-engagée pour laquelle la Formule 1 n’était qu’un simple caprice de gosse idéaliste.
Betty s’était imposée. Non pas par son fort caractère qui n’était plus à démontrer, mais par son talent. Elle savait piloter et elle le montrait. Elle a battu ses homologues masculins à plate couture.
Désormais, elle était là, sur le Circuit de Spielberg, bien assise au fond de son siège, imperturbable, attendant le départ. Elle devait gagner. Quarante-cinq ans après son modèle. Participer à ce Grand prix était une étape. Le gagner était l’objectif.
Elle était en mauvaise posture. Deuxième au départ, elle s’était rapidement fait distancer par Lewis, puis Daniel et bien d’autres, si bien qu’elle était désormais 8ème à 21 tours de l’arrivée. Si la remontée était possible, celle-ci s’annonçait compliquée. Ses pensées se mélangeaient, elle songeait à baisser les bras. Elle n’était plus aussi imperturbable.
Mais en passant à toute allure à côté du stand de son équipe, Betty sentit une odeur familière. L’avait-elle vraiment senti ou n’était-ce qu’un simple tour joué par son esprit pour lui rappeler qui elle était ? Non, Betty l’avait senti, elle en était sûre. Cette odeur d’essence, la même qui planait dans l’air du garage de son père.
Betty s’était ressaisit, avait analysé le circuit, corrigé ses trajectoires et avait atteint son record de vitesse. Elle était deuxième, derrière Lewis. Il ne restait que deux tours. Les deux tours qui pourraient changer sa vie. Elle le savait et faisait tout pour le doubler. Un tour. Le dernier. Elle était presque côte à côte à son adversaire. Quelques mètres la séparaient de la victoire. Elle a franchi la ligne. Vingt centièmes. Vingt centièmes seulement l’ont fait gagner. Mais elle l’avait fait, elle était entrée dans l’histoire.
Était-ce cette odeur qui l’avait fait gagner ? Avait-elle réellement existé ? Là, sur les gradins, son père l’observait. Les yeux brillants de fierté, il réalisait que sa fille était entrée dans la légende. Il ne savait pas encore que ce fût grâce à lui. Grâce à lui que sa fille allait bousculer les codes. Grâce à lui qu’elle avait fait un pied de nez à Paul, Éric, Stéphane et tous les autres.
Betty s’était battue. Pour elle, pour la Formule 1, pour les femmes.
Aussi loin qu’elle se souvienne, elle avait toujours été passionnée par les voitures en tout genre. Tantôt mécanicienne assistante dans le garage de son père, tantôt pilote d’une caisse à savon lors de la course annuelle de son village, Betty avait toujours évolué dans ce milieu fermé et masculin de l’automobile. C’est à l’adolescence que lui est venu sa passion pour la Formule 1, après avoir passé des années derrière le volant d’un karting. Alors, lorsque ses parents lui ont offert une formation de pilote, elle s’est promis une chose : devenir la nouvelle Lella Lombardi, dernière femme à avoir pris le départ d’un Grand Prix de Formule 1, en 1976. Il y a quarante-cinq ans. Quarante-cinq longues années sans qu’une femme ne s’impose lors d’un Grand Prix.
Alors, lorsqu’elle est arrivée dans ce centre de formation, Betty avait des rêves plein la tête mais ne perdait pas de vue son objectif. Elle voulait entrer dans l’histoire, casser les codes et tordre le cou de tous les clichés pesant sur ce monde très, trop masculin. Mais y avait-il de la place pour une femme au volant d’une Formule 1 ? Elle en a douté. Les railleries, les remarques sexistes et les machos étaient devenues son quotidien. Mais elle le savait, elle devait se battre pour se faire une place. N’en déplaise à Paul et ses remarques sur sa combinaison rouge moulante, à Éric et ses blagues un peu trop insistante sur la place de la femme selon lui et à Stéphane, son formateur, qui ne voyait en elle qu’une adolescente pseudo-engagée pour laquelle la Formule 1 n’était qu’un simple caprice de gosse idéaliste.
Betty s’était imposée. Non pas par son fort caractère qui n’était plus à démontrer, mais par son talent. Elle savait piloter et elle le montrait. Elle a battu ses homologues masculins à plate couture.
Désormais, elle était là, sur le Circuit de Spielberg, bien assise au fond de son siège, imperturbable, attendant le départ. Elle devait gagner. Quarante-cinq ans après son modèle. Participer à ce Grand prix était une étape. Le gagner était l’objectif.
Elle était en mauvaise posture. Deuxième au départ, elle s’était rapidement fait distancer par Lewis, puis Daniel et bien d’autres, si bien qu’elle était désormais 8ème à 21 tours de l’arrivée. Si la remontée était possible, celle-ci s’annonçait compliquée. Ses pensées se mélangeaient, elle songeait à baisser les bras. Elle n’était plus aussi imperturbable.
Mais en passant à toute allure à côté du stand de son équipe, Betty sentit une odeur familière. L’avait-elle vraiment senti ou n’était-ce qu’un simple tour joué par son esprit pour lui rappeler qui elle était ? Non, Betty l’avait senti, elle en était sûre. Cette odeur d’essence, la même qui planait dans l’air du garage de son père.
Betty s’était ressaisit, avait analysé le circuit, corrigé ses trajectoires et avait atteint son record de vitesse. Elle était deuxième, derrière Lewis. Il ne restait que deux tours. Les deux tours qui pourraient changer sa vie. Elle le savait et faisait tout pour le doubler. Un tour. Le dernier. Elle était presque côte à côte à son adversaire. Quelques mètres la séparaient de la victoire. Elle a franchi la ligne. Vingt centièmes. Vingt centièmes seulement l’ont fait gagner. Mais elle l’avait fait, elle était entrée dans l’histoire.
Était-ce cette odeur qui l’avait fait gagner ? Avait-elle réellement existé ? Là, sur les gradins, son père l’observait. Les yeux brillants de fierté, il réalisait que sa fille était entrée dans la légende. Il ne savait pas encore que ce fût grâce à lui. Grâce à lui que sa fille allait bousculer les codes. Grâce à lui qu’elle avait fait un pied de nez à Paul, Éric, Stéphane et tous les autres.
Betty s’était battue. Pour elle, pour la Formule 1, pour les femmes.