La Colonie de l'Ours Brun

Salut ! Je m'appelle Akira, j'ai 16 ans, et j'adore raconter des histoires. De tous les styles et formes ! Aujourd'hui, c'est mon histoire que je vais vous raconter...
 
C'était une belle journée d'été, et j'écrivais comme d'habitude dans ma chambre, quand mes parents m'appelèrent du salon. Je me levai en rechignant, et les rejoignis. Je m'assis sur un des fauteuils, quand je remarquai les visages de mes parents. Leurs sourcils étaient baissés, leur joues rouges , et leur front couvert de sueur . Je ne connaissais que trop bien cette expression. C'était celle de quand ils voulaient me dire quelque chose qui n'allait pas me plaire. Et cette chose devait être vraiment terrible car ils avaient posé devant moi des petits gâteaux, mes préférés...
- Que se passe-t-il ?
- Ma chérie... ,commença ma mère, toute tremblante, Nous t'avons trouvé une colonie de vacances pour la semaine prochaine...
- QUOI !!! Mais c'est génial , hurlai-je en me levant de mon fauteuil.
Je demandais depuis très longtemps à mes parents de m'inscrire à une colonie de vacances. Jusque là, ils avaient refusé ; aussi, je me mis à sauter de joie dans le salon. Je remarquai alors que l'anxiété de mes parents n'avait pas quitté leur visage.
- Qu'y a t-il ? C'est génial, pourquoi êtes-vous si stressés ?
- C'est que... Il n'y avait plus beaucoup de colos disponibles pour cette période, et j..j'ai dû t'inscrire à la colo de l'ours brun...
Ma mère tourna son ordinateur et me montra la photo du bâtiment : il se trouvait dans une clairière sombre entourée de vieux arbres qui cachaient la lumière du soleil, et une arche métallique surmontée d'un corbeau de fer marquait l'entrée du domaine . Ni lac, ni mer ou océan. Je fus un peu déçue, mais je me repris et dis :
- Une colo reste une colo, et une colo est forcément géniale !
Je lus avec joie le soulagement qui se peignait maintenant sur le visage de mes parents.
- Quand part-on ?
- Dans trois jours, va préparer tes affaires ! dit ma mère en souriant.
Je courus jusqu'à ma chambre pour entasser vêtements, livres, et autres gadgets dans un sac, tout en sifflotant. 
TROIS JOURS PLUS TARD
 

- Tu es prête, ma chérie , me demanda mon père.
- Ouiiiiiiiiii, chantonna une moi hystérique.
Je bondis presque dans la voiture tellement j'étais heureuse : je partais en colo !
Deux heures plus tard, nous arrivâmes sur un parking miteux coincé entre deux falaises. Cinq ou six enfants attendaient devant un panneau, accompagnés de leurs parents. Je les rejoignis, mes parents sur les talons.
Dix minutes plus tard, une camionnette blanche se gara devant nous. Peint sur le coté du camion, un ours brun nous regardait. Au-dessus était inscrit à l'encre délavée  « colonie de vacances de l'ours brun ».
Je bondissais presque de bonheur : c'était comme je l'avais imaginé !
Une femme aux cheveux blancs et aux lunettes gargantuesques sortit de la camionnette, et nous regarda, sa bouche s'étirant en un sourire crispé. Elle portait un long manteau de fourrure rose vif, et me fit un peu penser à Cruella. Un petit homme grassouillet à la moustache mal taillée et aux cernes bleu vif la suivit . Il portait un uniforme bleu-vert et une casquette de la même couleur.
La femme se mit au centre du cercle que nous avons formé, et se mit à parler :
- Bien le bonjour, jeunes gens ! Je m'appelle Mme Ventsepine, et je suis la directrice de la colonie de vacances de l'ours brun . Vous êtes les premières personnes à venir dans notre compagnie, aussi je vous dis merci ! Ah, et voici le gardien du domaine, M. Jigi . Si vous avez des problèmes pendant le camp, il faut lui en parler ! Bien, maintenant, voici le programme du séjour !
Pendant que Mme.Ventsepine expliquait aux parents les détails de la colo, je regardai M. Jigi. Il était au téléphone, et semblait paniqué. Il s'approcha de Mme Ventsepine, qui interrompit son laïus sur la nourriture puis se pencha pour écouter M. Jigi lui dire quelque chose à l'oreille. Personne ne sembla entendre à par moi, qui étais assez proche pour entendre M . Jigi chuchoter :
- Madame, Oïlo me dit que La Trace a bougé encore plus fort qu'hier, ce matin !
Madame Ventsepine pâlit violemment, avant de poursuivre d'une voix tremblante sa description de la cantine. Les autres enfants et les parents ne furent pas interpellés par la pâleur soudaine de Mme. Ventsepine, mais dans mon cerveau, ça turbinait. Je me demandais ce que pouvait bien être cette fameuse « Trace », et si elle était dangereuse . J'en fus encore plus excitée, et me mis à sautiller sur place . 
Quand vint le moment de dire au revoir aux parents, j'embrassai rapidement mes parents avant de sauter dans la camionnette.
Le site était exactement le même que sur la photo, encore plus sombre.
Je frissonnai en franchissant l'arche en fer. Mme. Ventsepine nous dit qu'il y avait deux chambres, une pour les filles et une pour les garçons, et qu'on serait donc trois par chambres. 
- Installez-vous, et quand vous aurez fini, venez manger au réfectoire !
Je montai dans la chambre, que je partageais avec Ondine et Aïsy, les deux autres filles de la colo. Je redescendis rapidement en direction du réfectoire que nous avait montré Mme Ventsepine un peu plus tôt.
- Il faut annuler la colo !
- Mais chuuuuuuut !!!
Je m'arrêtai brusquement : ces voix étaient celles de Mme Ventsepine, et d'une autre personne que je ne connaissais pas. Je m'approchai de la porte entrouverte d'où venaient les voix.
- Mais madame ! C'est beaucoup trop dangereux de garder les enfants ici  !! Que ferons nous si l'un d'eux se fait dévorer ! continua la voix que je ne connaissais pas.
- Je refuse d'annuler cette colonie !!! Ces enfants sont venus pour s'amuser, et ils ne seront pas déçus ! répondit la voix de Mme Ventsepine.
- Entendu madame, mais alors, il faut au moins prévenir les enfants du danger !
- Hors de question, Oïlo ! Je refuse de les faire paniquer juste parce que La Trace s'est mise à remuer un peu ! 
Encore cette Trace...Mais qu'est-ce-que ça pouvait bien être ?
 
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