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Histoires Jeunesse - 8-11 Ans (Cycle 3)
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Sur la plage de son île, chaque matin, Léocadie est là.
Dans une bouteille de verre, chaque matin, Léocadie récolte le temps qu'il fait.
Elle y range précieusement les rayons du soleil, les gouttes de pluie, les flocons de neige, un morceau de vent ou de nuage. Parfois même, elle parvient à attraper un bout d'arc-en-ciel ou un éclair. Ces jours-là, Léocadie est ravie.
Dans le creux de son arbre centenaire, chaque matin, Léocadie dépose sa nouvelle bouteille et agrandit sa collection.
Mais depuis quelques temps, au large de la plage, est amarré un vieux gréement.
Et depuis quelques temps, les bouteilles de la petite fille ne se remplissent plus que de nuages et de pluie.
Depuis que le bateau est arrivé, plus personne sur l'île n'a vu le soleil pointer le bout de son nez.
Alors aujourd'hui les animaux de l'île viennent voir Léocadie. Le soleil leur manque.
— Les arbres sont tristes, il n'y pousse plus un seul fruit depuis que le soleil est parti ! dit le singe.
— Et moi qui aime au soleil me réchauffer, me voilà tout enrhumé ! s'exclame le lézard.
— Sous ces nuages gris, mes couleurs ne sont plus aussi jolies ! déclare le perroquet.
Bien décidée à les aider, Léocadie court vers son arbre. Elle attrape la bouteille la plus lumineuse de sa collection et libère les rayons du soleil.
Aussitôt, les nuages se poussent et une douce chaleur envahit l'île.
Mais quelques minutes plus tard, les voilà de retour. Et malgré les efforts de Léocadie, chaque jour les nuages et la pluie s'installent au-dessus de son île.
Le visage aussi sombre que le ciel, Léocadie désespère de pouvoir un jour faire revenir le soleil. Dans son arbre centenaire, elle regarde sa collection de temps. Les jours passent, et les bouteilles lumineuses se font de plus en plus rares.
Soudain, on frappe à sa porte.
Devant elle se tient un tout petit homme, un tout petit homme tout triste. Il est habillé de noir, et ses lèvres forment un grand sourire, mais à l'envers.
Devant Léocadie se tient l'homme le plus triste de l'univers.
— Je me nomme Amako. Cela signifie « enfant de la pluie ». Ce prénom est une malédiction. Depuis que je suis né, les nuages et la pluie me poursuivent. Alors personne ne veut de moi. De partout on me chasse, car même si la pluie est indispensable à la vie, le soleil l'est aussi. De mon bateau, tous les matins, je t'observe sur la plage. De mon bateau, tous les matins, j'attends que tu libères les rayons du soleil. De mon bateau, tous les matins, mon cœur se réchauffe de cette douce lumière, avant que les nuages ne reviennent. Aide-moi s'il te plaît, rends-moi heureux, joyeux et lumineux.
— Mais comment faire ? se dit Léocadie.
Soudain, une idée germe dans sa tête. D'abord toute petite, cette idée grandit, grandit, grandit.
Léocadie se précipite vers sa collection.
Elle ouvre un coffre bien rangé dans sa bibliothèque. Dans ce coffre se trouve un second coffre, dans ce second coffre se trouve un troisième coffre. Et dans ce troisième coffre se trouve une bouteille. Elle est si belle ! Car dans cette bouteille se trouve un bout du plus bel arc-en-ciel que Léocadie ait vu. Un arc-en-ciel si beau, si coloré, si merveilleux que Léocadie l'avait gardé précieusement à l'abri.
— Vite, vite ! dit-elle à Amako en le prenant par la main. Viens avec moi !
Ensemble, ils se dirigent vers la plage.
— Je sais comment te soigner désormais ! dit Léocadie.
Et elle ouvre la bouteille.
Le ciel s'emplit alors de mille et une couleurs, toutes plus belles et intenses les unes que les autres. Jamais de mémoire d'éléphant on n'avait vu un ciel aussi beau. Et Amako admira ce spectacle de ces grands yeux ébahis.
Sur son visage, soudain, ses lèvres se soulevèrent.
Sur son visage, soudain, le sourire se remit à l'endroit.
Sur son visage, soudain, la joie fit son apparition.
Et dans toute la forêt, on entendit les cris de joie des animaux.
Le temps a passé désormais. Sur son bateau Amako est reparti maintenant. Parfois, un immense arc-en-ciel habille le ciel. Léocadie sait alors que, où qu'il soit, Amako pense à elle, et la remercie avec le plus beau des cadeaux.
Dans une bouteille de verre, chaque matin, Léocadie récolte le temps qu'il fait.
Elle y range précieusement les rayons du soleil, les gouttes de pluie, les flocons de neige, un morceau de vent ou de nuage. Parfois même, elle parvient à attraper un bout d'arc-en-ciel ou un éclair. Ces jours-là, Léocadie est ravie.
Dans le creux de son arbre centenaire, chaque matin, Léocadie dépose sa nouvelle bouteille et agrandit sa collection.
Mais depuis quelques temps, au large de la plage, est amarré un vieux gréement.
Et depuis quelques temps, les bouteilles de la petite fille ne se remplissent plus que de nuages et de pluie.
Depuis que le bateau est arrivé, plus personne sur l'île n'a vu le soleil pointer le bout de son nez.
Alors aujourd'hui les animaux de l'île viennent voir Léocadie. Le soleil leur manque.
— Les arbres sont tristes, il n'y pousse plus un seul fruit depuis que le soleil est parti ! dit le singe.
— Et moi qui aime au soleil me réchauffer, me voilà tout enrhumé ! s'exclame le lézard.
— Sous ces nuages gris, mes couleurs ne sont plus aussi jolies ! déclare le perroquet.
Bien décidée à les aider, Léocadie court vers son arbre. Elle attrape la bouteille la plus lumineuse de sa collection et libère les rayons du soleil.
Aussitôt, les nuages se poussent et une douce chaleur envahit l'île.
Mais quelques minutes plus tard, les voilà de retour. Et malgré les efforts de Léocadie, chaque jour les nuages et la pluie s'installent au-dessus de son île.
Le visage aussi sombre que le ciel, Léocadie désespère de pouvoir un jour faire revenir le soleil. Dans son arbre centenaire, elle regarde sa collection de temps. Les jours passent, et les bouteilles lumineuses se font de plus en plus rares.
Soudain, on frappe à sa porte.
Devant elle se tient un tout petit homme, un tout petit homme tout triste. Il est habillé de noir, et ses lèvres forment un grand sourire, mais à l'envers.
Devant Léocadie se tient l'homme le plus triste de l'univers.
— Je me nomme Amako. Cela signifie « enfant de la pluie ». Ce prénom est une malédiction. Depuis que je suis né, les nuages et la pluie me poursuivent. Alors personne ne veut de moi. De partout on me chasse, car même si la pluie est indispensable à la vie, le soleil l'est aussi. De mon bateau, tous les matins, je t'observe sur la plage. De mon bateau, tous les matins, j'attends que tu libères les rayons du soleil. De mon bateau, tous les matins, mon cœur se réchauffe de cette douce lumière, avant que les nuages ne reviennent. Aide-moi s'il te plaît, rends-moi heureux, joyeux et lumineux.
— Mais comment faire ? se dit Léocadie.
Soudain, une idée germe dans sa tête. D'abord toute petite, cette idée grandit, grandit, grandit.
Léocadie se précipite vers sa collection.
Elle ouvre un coffre bien rangé dans sa bibliothèque. Dans ce coffre se trouve un second coffre, dans ce second coffre se trouve un troisième coffre. Et dans ce troisième coffre se trouve une bouteille. Elle est si belle ! Car dans cette bouteille se trouve un bout du plus bel arc-en-ciel que Léocadie ait vu. Un arc-en-ciel si beau, si coloré, si merveilleux que Léocadie l'avait gardé précieusement à l'abri.
— Vite, vite ! dit-elle à Amako en le prenant par la main. Viens avec moi !
Ensemble, ils se dirigent vers la plage.
— Je sais comment te soigner désormais ! dit Léocadie.
Et elle ouvre la bouteille.
Le ciel s'emplit alors de mille et une couleurs, toutes plus belles et intenses les unes que les autres. Jamais de mémoire d'éléphant on n'avait vu un ciel aussi beau. Et Amako admira ce spectacle de ces grands yeux ébahis.
Sur son visage, soudain, ses lèvres se soulevèrent.
Sur son visage, soudain, le sourire se remit à l'endroit.
Sur son visage, soudain, la joie fit son apparition.
Et dans toute la forêt, on entendit les cris de joie des animaux.
Le temps a passé désormais. Sur son bateau Amako est reparti maintenant. Parfois, un immense arc-en-ciel habille le ciel. Léocadie sait alors que, où qu'il soit, Amako pense à elle, et la remercie avec le plus beau des cadeaux.
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Illustration : Mathilde Ernst