Toute histoire commence un jour, quelque part. Mais avant d'initier les prémices du début d'une introduction préliminaire à des propos topiques proprement scandaleux dont la teneur, si je n'en savais de source sûre la nature parfaitement anecdotique, et sur laquelle, par ailleurs, je décline absolument, totalement, "en bloc et en détail" comme dirait l'autre, toute responsabilité quant aux rebondissements médiatiques qui lui feront suite, il est indispensable que je vous décrive son principal protagoniste, agitateur chronique, joyeux luron déluré, blagueur lubrique, la grande évasion personnifiée de la camisole anthropologique qui nous détient tous, j'ai nommé Michel Felix Rachid Mac Cormac.
Pour vous le présenter en quelques mots, Michel est le seul artiste français défoncé 24/24 au doliprane; sa dernière frasque: une photo en couverture de Paris Match intitulée sobrement "Moi et ma poule de luxe" où l'intéressé pose en trois-pièces Lagerfeld au côté d'un jeune gallinacée dont les ornements bling-bling d'un mauvais goût purement scandaleux ont provoqué un tollé au vernissage de sa dernière exposition "la ferme des animaux".
Il va sans dire que le sous-titre cryptique de l'installation plastique, à savoir "les pratiques discursives et phénoménologiques d'une activité agricole soutenue" , que d'aucuns ont décrite comme une escroquerie typiquement "Michelienne", a ébranlé la critique.
D'origine perso-écosséo-scandinave, mais français de cœur, Michel est le seul militant du Front National à afficher ouvertement son obédience musulmane salafiste; dans une récente interview qui a par la suite étrangement et complètement disparu de nos brillants radars, ce dernier aurait déclaré, je cite: " La place de la femme se situe dans une cuisine franco-française à s'occuper de ses enfants, et non dans une kitchenette américaine toute équipée et tout confort à manger un pad thaï en tailleur complètement seule, et qu'elle aura commandé sur Uber à un livreur immigré venu d'Algérie depuis trois générations pour lui manger son pain!"
Michel aurait par la suite déclaré véhémentement à qui voulait l'entendre qu'il s'agissait d'une odieuse campagne de diffamation et d'astroturfing diligentée depuis l'étranger par un groupuscule d'extraterrestres nazis affiliés aux illuminatis, et relayés dans tous les torchons de poubelles afficionados de ce genre de rodomontades toujours à même de distraire la populace jalouse de ses grands hommes. L'affaire restant, à ce jour, classée sans suite, chacun se fera sa propre opinion concernant la cocasse destinée du cheminement pour le moins énigmatique de Michel dans la sphère politique...
Michel est également poursuivi en justice par pas moins d'une soixantaine d'ONG écologistes,
et notamment devant la cour pénale internationale pour crime contre les coléoptères. En effet, à la suite d'une altercation avec un scarabée phoenix , aussi désignée par les entomologistes sous la dénomination de "scarabeo collibeo xylophoria", Michel aurait déclaré: "Toi, j'vais t'niquer ta race!". Il aurait par la suite parcouru les cinq continents et toutes les mers et les océans du globe pour anéantir jusqu'au dernier individu de l'espèce en question. Michel est un homme de parole, mais la froideur de sa rage fait parfois froid dans le dos... Par chance, le scarabée phoenix est depuis rené de ses cendres, comme le laissait entendre son nom, qu'on attribue à tort à l'aspect pyrogène de ses ailes proto-abdominales. Fin de l'histoire, DONT ACT.
Tout ça, c'est bien joli, mais où veuillé-je en venir? Ah oui...
Toute histoire commence un jour, quelque part, mais l'histoire de Michel n'a germé qu'un maigre soir dans ma tête; quoiqu'impossible, elle m'est des plus chères et des plus vraisemblables; fictionnelle, elle n'aura jamais lieu, et c'est bien dommage...