La carte de visite

Moi, c'est Alice, j'ai 21 ans. Je viens de me réveiller. Je suis fatiguée car hier soir j'ai fini de lire un livre que j'avais emprunté à la bibliothèque, c'est malin... Ce matin, il faut absolument que j'aille le rendre. On s'est donné rendez vous avec mes copines. C'était un roman policier. J'ai vraiment adoré ce bouquin. Sur le chemin, je me fais presque renverser par deux types habillés en noir fumant une cigarette et marchant à toute allure. Je me demande bien pourquoi ils allaient aussi vite ?! Une carte de visite est même tombée de leur poche. Je la ramasse et je la garde, je la jetterai au recyclage plus tard. Ils auraient quand même pu faire attention ! Me voilà arrivée à la bibliothèque, je rends mon livre. J'arrive dans le rayon des romans d'aventure. Je vais en emprunter encore un ou deux. Et là, je trouve M. Catapulte, mon voisin, allongé sur le sol avec un couteau planté dans la poitrine. Carrément... Je me pince pour savoir si je ne suis pas en train de rêver. J'appelle vite d'autres lecteurs sur les fauteuils de la bibliothèque. Les gens sont curieux et s'agglutinent tous autour de M. Catapulte, tristes d'apprendre sa mort. Il me faisait souvent rire quand j'allais chez lui.  Nous décidons donc de mener l'enquête, Anaïs, Margaux et Noémie et moi. Nous commençons par inspecter les alentours... Nous ne trouvons rien de spécial mise à part une cigarette écrabouillée sous une étagère de livres... Nous sommes déçues de ces découvertes, nous voulions au moins trouver quelques petits indices car nous voulions vraiment aider les enquêteurs. Nous leur donnons les ciseaux plantés dans la poitrine de M. Catapulte et leur demandons de nous tenir au courant. Effectivement, trois jours plus tard, le laboratoire nous alerte qu'ils on bien trouvés une empreinte digitale. Nous contactons alors toutes les personnes présentes dans la bibliothèque le jour du meurtre pour vérifier que ce n'étaient pas eux qui avaient tué M. Catapulte. J'avais acheté un kit pour relever les empreintes digitales à une société spécialisée et j'avais aussi appris dans mon roman policier comment les relever. Je ne pensais pas mettre en pratique aussi vite ce que j'avais appris ! Trois heures après, nous envoyons le tout au laboratoire mais malheureusement aucune de ces empreintes ne correspondent à celles du meurtrier. Je me rappelle du jour du meurtre, des deux types qui ont bien failli me renverser sur le trottoir et qui avaient une cigarette à la bouche, comme celle sous l'étagère ! J'avais gardé leur carte de visite ! Je donne vite à la police leur numéro de téléphone. Je ne voulais pas les contacter moi-même car ces deux personnes ne me semblaient pas très sympathiques... Mais j'aimerais tellement en savoir davantage ! Le lendemain, la police me recontacte et me dit que je les ai mis sur une bonne trace ;-). Ces gens-là sont très agressifs, ils n'ont jamais été arrêtés car leur adresse est restée introuvable en France. A la vue de la photo, je leur confirme qu'il s'agit bien du type qui m'a bousculée dans la rue. Après trois semaines de recherche, la police trouve enfin leur localisation. Ils ne veulent évidemment pas me donner l'adresse, mais avec les indices qu'ils m'ont donné je m'en doute... J'avais aussi remarqué un autre numéro de téléphone sur la carte de visite. J'ai pris le temps le lendemain de l'appeler de chez moi. Une fille me répond. Elle s'appelle Roxane, et elle me dit qu'elle travaille à la boucherie avec les deux personnes suspectées d'avoir tué M. Catapulte. Mon voisin venait souvent leur acheter de la viande et n'aimait pas du tout ces deux types. Ils se disputaient tout le temps, mais elle ne savait pas pourquoi. Le temps d'organiser nos affaires, nous nous rendons le lendemain à cette adresse avec Anaïs, Margaux et Noémie. Après deux heures de route, nous voilà arrivées. Nous prenons notre courage à deux mains, bien résolues à résoudre l'enquête, et nous sonnons... Personne ne répond.  Pour limiter la casse et ne pas entraîner dans un sale plan mes copines, je décide d'y aller toute seule. Je leur dis de rentrer à l'hôtel et de venir me chercher à 19 h si je ne suis pas revenue. Pas mécontente qu'elles soient parties, mais complètement terrorisée, je m'apprête à sonner à nouveau quand je me fais surprendre par deux personnes derrière moi. Mon coeur s'arrête... Ce sont les deux types qui ont bien failli me renverser dans la rue... Ils me prennent par le col de la veste et me disent que je ne m'en sortirai pas comme ça. Ils me tirent tous mes papiers et mon téléphone, et m‘enferment dans la salle de bain. Je crois que je ne sortirai pas vivante d'ici... Pourquoi j'ai toujours le don de me mettre en danger ? Je pense d'un coup à regarder ma montre, il est 19h passé et mes copines ne sont pas venues me chercher. J'entends les deux types qui s'approchent de la salle de bain, je suis morte de trouille... Au même moment, mes copines défoncent la porte d'entrée et débarquent dans l'appartement, une massue à la main. Quel soulagement... Elles se ruent sur les deux types qui ne comprennent pas ce qu'il se passe et leurs plantent une piqûre anesthésiante qu'elles se sont procurées à la pharmacie. Elles me raconteront ensuite que c'est pour ça qu'elles étaient en retard... On appelle la gendarmerie la plus proche et nous leur racontons toute l'histoire. Ils se mettent en contact avec les enquêteurs. Nous leur montrons les empreintes digitales relevées dans la voiture grâce au kit que j'avais acheté. Elles correspondent bien à celles trouvées sur les ciseaux. Les policiers se retirent dans une autre salle pour échanger, avant de venir nous revoir en nous annonçant qu'ils mettent sous les verrous les deux types, après plusieurs années à les rechercher en vain. Ils nous remercient même s'ils ne manquent pas de nous rappeler les risques que nous avons pris... Sans la trace de cette carte de visite, nous n'aurions jamais pu trouver le coupable ! Mais au fait, pourquoi se disputaient-ils ?
 
57