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Nouvelles - Policier & Thriller
Je ne vais pas vous mentir, Mme Bernier et moi, nous n'étions pas amies. Elle prenait un malin plaisir à me rappeler mes devoirs dans la copropriété, à commenter mes allées et venues, celles de mes invités, à compter le nombre de jeunes hommes à l'allure grotesque – comme elle aimait me le répéter – qui passaient par chez moi, à préciser que mon tapage nocturne empêchait son Tobbynet chéri de dormir. De mon côté, je me plaisais à décrotter mes pieds sur son tapis, à claquer mes talons dans l'appartement et à donner des laxatifs à son yorkshire teigneux qui aboyait toute la journée.
Pour être sympa, je venais de dégager la neige devant la porte d'entrée de l'immeuble. Tandis que je m'apprêtais à regagner les escaliers, elle m'avait interpellée. J'avais hésité à me retourner mais, sentant ses yeux dans mon dos, je soupirai et fis volte face. Je regrettais déjà ma gentillesse lorsque j'entendis un grand « bong ». Je la vis alors au sol, la tête ensanglantée.
C'était sans doute sa première pelle et elle l'avait plutôt mal prise. On m'avait à maintes reprises signalé ma maladresse et nombreux étaient ceux qui se méfiaient quand j'avais un couteau à la main. Il est vrai que je parle beaucoup en faisant de grands gestes alors, si je suis emportée dans le récit de ma journée, il arrive qu'un couteau atterrisse par terre à quelques millimètres de mon orteil ou rebondisse contre un meuble face à moi. Mais personne ne m'avait mise en garde contre les mouvements de pelle.
Tobby, marchant allègrement sur le corps inerte de sa maîtresse, se mit à aboyer. Il me tira de ma stupeur et me fit agir. Pour ne pas attirer l'attention, je fracassai le seul témoin de la scène.
Sans bien réfléchir, je me retrouvai à traîner le corps de la quadragénaire célibataire jusqu'à son appartement. Son tapis crème se teinta de rouge, mais le plus important était de nettoyer le couloir. Le chien à la poubelle, le sang épongé, il ne me restait qu'à trouver quoi faire du corps de Mme Bernier. Je n'avais pas l'intention d'aller en prison pour ce ridicule accident.
J'avais songé à l'acide dans la baignoire. Les nettoyeurs recourent à cette méthode dans les films. Mais j'avais vu dans la série Bones que des morceaux pouvaient rester dans les canalisations... Je ne voulais vraiment pas traumatiser une petite fille qui retrouverait un œil flottant dans la cuvette des WC. Mme Bernier était déjà effrayante vivante, mais en morceaux ce devait être vraiment atroce.
Je me sentais prise au piège. Alors, comme chaque fois que ça va mal, j'allai au frigo. Mon allié de toujours se révéla fort efficace. La vision qu'il m'offrit me fit vomir sur-le-champ. Non pas que j'aime rejeter mon petit-déjeuner, comprenez bien, mais ce frigo me sauvait la vie. Mme Bernier était une vieille conne, mais surtout une psychopathe, ce qui expliquait beaucoup de choses. Ses tupperwares stockaient des yeux, des mains et divers morceaux parmi lesquels je reconnus le tatouage en forme d'étoile que mon ex arborait fièrement sur le pénis.
Maintenant, je savais qu'il avait une bonne excuse pour ne pas me rappeler.
« Oh mon étoile ! Je t'ai vengé avec la pelle que t'avais oubliée chez moi. À croire que c'est le destin. T'avais raison, je ne suis pas si maladroite finalement », dis-je au bocal.
J'appelai la police, prête à révéler ma vérité.
Pour être sympa, je venais de dégager la neige devant la porte d'entrée de l'immeuble. Tandis que je m'apprêtais à regagner les escaliers, elle m'avait interpellée. J'avais hésité à me retourner mais, sentant ses yeux dans mon dos, je soupirai et fis volte face. Je regrettais déjà ma gentillesse lorsque j'entendis un grand « bong ». Je la vis alors au sol, la tête ensanglantée.
C'était sans doute sa première pelle et elle l'avait plutôt mal prise. On m'avait à maintes reprises signalé ma maladresse et nombreux étaient ceux qui se méfiaient quand j'avais un couteau à la main. Il est vrai que je parle beaucoup en faisant de grands gestes alors, si je suis emportée dans le récit de ma journée, il arrive qu'un couteau atterrisse par terre à quelques millimètres de mon orteil ou rebondisse contre un meuble face à moi. Mais personne ne m'avait mise en garde contre les mouvements de pelle.
Tobby, marchant allègrement sur le corps inerte de sa maîtresse, se mit à aboyer. Il me tira de ma stupeur et me fit agir. Pour ne pas attirer l'attention, je fracassai le seul témoin de la scène.
Sans bien réfléchir, je me retrouvai à traîner le corps de la quadragénaire célibataire jusqu'à son appartement. Son tapis crème se teinta de rouge, mais le plus important était de nettoyer le couloir. Le chien à la poubelle, le sang épongé, il ne me restait qu'à trouver quoi faire du corps de Mme Bernier. Je n'avais pas l'intention d'aller en prison pour ce ridicule accident.
J'avais songé à l'acide dans la baignoire. Les nettoyeurs recourent à cette méthode dans les films. Mais j'avais vu dans la série Bones que des morceaux pouvaient rester dans les canalisations... Je ne voulais vraiment pas traumatiser une petite fille qui retrouverait un œil flottant dans la cuvette des WC. Mme Bernier était déjà effrayante vivante, mais en morceaux ce devait être vraiment atroce.
Je me sentais prise au piège. Alors, comme chaque fois que ça va mal, j'allai au frigo. Mon allié de toujours se révéla fort efficace. La vision qu'il m'offrit me fit vomir sur-le-champ. Non pas que j'aime rejeter mon petit-déjeuner, comprenez bien, mais ce frigo me sauvait la vie. Mme Bernier était une vieille conne, mais surtout une psychopathe, ce qui expliquait beaucoup de choses. Ses tupperwares stockaient des yeux, des mains et divers morceaux parmi lesquels je reconnus le tatouage en forme d'étoile que mon ex arborait fièrement sur le pénis.
Maintenant, je savais qu'il avait une bonne excuse pour ne pas me rappeler.
« Oh mon étoile ! Je t'ai vengé avec la pelle que t'avais oubliée chez moi. À croire que c'est le destin. T'avais raison, je ne suis pas si maladroite finalement », dis-je au bocal.
J'appelai la police, prête à révéler ma vérité.
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