Ça a duré une bonne minute. Une vraie minute. Une éternité. Comme tout le soir,ma mère et moi rentrions tard à la maison,à son épaule un sac à main accroché et sur sa tête un gros bassin jaune dans lequel se trouvaient les restes de pains qu'elle n'avait pas pu vendre au coin de la rue.
Un soir,elle vendu comme d'habitude,alors que nous rentrâmes,parlant chemin faisant,son gros bassin jaune sur sa tête et son sac à main accroché à son épaule ,me demandant si j'avais faim,je répondis : «oui maman» elle dit : «aujourd'hui,Dieu a fait grâce,j'ai vendu plus de pains que d'habitude,que veux-tu qu'on cuisine ce soir » c'était aux environs de 22h,la route était sombre et silencieuse,un vent sec qui frappait,me faisant frissonner, je répondis : « maman,cuisine ce que tu veux,moi, j'ai besoin que tu payes mes frais scolaires sans lesquels je ne peux plus aller à l'école comme mon ami Gédéon le fils du voisin »
Elle resta silencieuse puis ensuite poussa un gros soupir et répondit: « je vais payer,David ».
Aussitôt elle répondit,je sentis sa marche ralentir,je redressa ma tête pour comprendre le pourquoi,j'aperçus une silhouette énorme venant droit devant dans cette obscurité,ça semblait être un homme,il était grand de taille on se croirait à l'époque des géants,il s'approcha vers nous et arrêta notre marche,donne moi ton sac,dit-il à ma mère.
Cette dernière silencieuse,et l'enfant de 12ans que j'étais tremblotant pendant qu'elle me tint à la main
«j'ai dit donne moi ce sac» d'une voix haute dit-il de nouveau, «s'il vous plaît ne nous faites pas de mal»,d'une voix tremblotante replica ma mère.
Alors,il sorti une machette,l'arme blanche qu'utilise les délinquants de nos quartiers de Kinshasa,communément appelé "kuluna"
«Je vais vous découper en morceaux,ton fils et toi » dit-il,j'étais tout figé et tremblotant espérant désespérément dans mon cœur qu'un de super héros de la télévision nous vienne en aide,
ma mère décrocha le sac de son épaule et le tendu vers lui.
Pendant qu'elle le tendait vers lui,nous vîmes un autre groupe de personnes s'approchant, c'était les policiers qui faisaient la patrouille,se rendant compte de ce qui se passe,ils coururent vite à notre secours,l'assaillant fut appréhendés et arrêté.
Quel soulagement,tous deux effrayés et traumatisés,ma mère n'a pas pu retenir ses larmes,ç'a duré une bonne minute,une vraie minute,toute une éternité pour moi
Les policiers nous raccompagnèrent à notre domicile et s'assurèrent de notre sécurité. Arrivés à la maison,ma mère cuisinière l'un de mes plats préférés et le lendemain ma scolarité fut régularisée,je repris le chemin de l'école avec mon ami Gédéon le fils du voisin...