Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Non. J’ai les yeux grands ouverts. Ce n’est qu’une étape sombre et douloureuse qui se répétera le temps qu'il faut. Quand bien même mes yeux seraient entrouverts ou fermés, j'aspirerais à cette vie rayonnante sans rancune ni confrontation. Qui plus est, pourquoi les ouvrir ? Je ne sais même pas si j'en ressens l'envie. Quoi qu'il en soit, une chose est sûre : il est parti. Non, ce n'est pas la première fois. Il reviendra. Dès lors qu'il reviendra, je me posterai devant lui, souriante. Je sourirai parce qu'il le faut. Je sourirai car je ne veux plus le perdre une nouvelle fois. Je cacherai mes larmes dues à son départ. Il est parti. Suis-je contrainte par l'amour ? L'amour me paralyse, m'empêche d'avancer. Je ne peux l’imaginer enlacer une autre comme il m’enlace, implorer le pardon d’une autre pour qu’elle lui tende à nouveau la main. Je n’y peux rien, c'est l’amour. Il n'y peut rien, c'est sa nature d'abdiquer promptement. Je ne pourrai jamais m'en détacher. Pourtant, j'essaie. D'anciennes amies ont déjà subi cette rupture de l’idylle. Nombreuses sont celles qui l'ont subie. Je me sens seule et pourtant je ne le suis pas. Mais je n’en parlerai à personne. Je ne veux pas être de celles que l'on plaint. Je récupérerai cet homme doux et attentionné. Il est parti. C'est ma faute. Tout est de ma faute. J'ai précipité son départ. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. J'ai sur mon corps les stigmates de ses absences. Lui, au contraire, me comprend. Il est le seul à me comprendre. Je suis persuadée de pouvoir le retrouver pour de bon.
Mais puis-je supporter davantage ? Chacun de ses départs creuse en moi un vide de plus en plus profond que ses retours éphémères ne peuvent combler. Je ne me reconnais plus. Est-ce normal ? Sûrement. Qui n’a jamais souffert pour vivre harmonieusement ? Certes, mon état peut alarmer. Mais je ne veux inquiéter personne. Mes proches ne seraient d’aucune aide. Quand bien même ils m’aideraient, il me serait impossible de mettre un terme à cette relation à laquelle je suis enchaînée. L’unique solution est son retour sans l’ombre d’une absence. Bien que ses départs soient douloureux, la menace de ces derniers plane constamment sur sa présence.
J’ai peur. Quand il est là, je suis sans cesse angoissée par l’imminence d’un départ imprévisible. Je suis terrifiée. Quand il est là, chaque gémissement, chaque claquement de porte, chaque vrombissement de moteur résonnent en moi comme la crainte d’un nouveau départ. Mais c’est finalement l’instant le plus anodin qui se révèle être le plus propice. Aux premiers signes de son départ, je ferme les yeux. Ce simple mouvement des paupières me permet d’endurer, c’est mon seul bouclier. Mais ce bouclier ne suffit plus devant la fatalité que je ne cesse d’affronter.
Je suis à la surface d’un trou noir. Je ne peux plus échapper à son champ d’action. Cet homme a absorbé ma force, ma lumière, mon âme. Rien ne me protège, pas même un vague souvenir
chaleureux. J’ai dépassé l’horizon de nos évènements radieux. J’encaisse. Ta voix douce et rassurante n’est plus qu’un mauvais augure dont tu es l’unique responsable.
J’ouvre les yeux. Je riposte. Non. C’est trop tard. J’encaisse à nouveau. Je ne peux plus bouger. J’encaisse. Je ne peux plus respirer. J’encaisse. Je le regarde. Il s’avance devant moi, la mâchoire serrée, les yeux plissés et le pas chancelant. Le regard et la peau rouges carmin. Une main levée. Mon regard s’éteint.
Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Non. J’ai les yeux grands ouverts.
Mais puis-je supporter davantage ? Chacun de ses départs creuse en moi un vide de plus en plus profond que ses retours éphémères ne peuvent combler. Je ne me reconnais plus. Est-ce normal ? Sûrement. Qui n’a jamais souffert pour vivre harmonieusement ? Certes, mon état peut alarmer. Mais je ne veux inquiéter personne. Mes proches ne seraient d’aucune aide. Quand bien même ils m’aideraient, il me serait impossible de mettre un terme à cette relation à laquelle je suis enchaînée. L’unique solution est son retour sans l’ombre d’une absence. Bien que ses départs soient douloureux, la menace de ces derniers plane constamment sur sa présence.
J’ai peur. Quand il est là, je suis sans cesse angoissée par l’imminence d’un départ imprévisible. Je suis terrifiée. Quand il est là, chaque gémissement, chaque claquement de porte, chaque vrombissement de moteur résonnent en moi comme la crainte d’un nouveau départ. Mais c’est finalement l’instant le plus anodin qui se révèle être le plus propice. Aux premiers signes de son départ, je ferme les yeux. Ce simple mouvement des paupières me permet d’endurer, c’est mon seul bouclier. Mais ce bouclier ne suffit plus devant la fatalité que je ne cesse d’affronter.
Je suis à la surface d’un trou noir. Je ne peux plus échapper à son champ d’action. Cet homme a absorbé ma force, ma lumière, mon âme. Rien ne me protège, pas même un vague souvenir
chaleureux. J’ai dépassé l’horizon de nos évènements radieux. J’encaisse. Ta voix douce et rassurante n’est plus qu’un mauvais augure dont tu es l’unique responsable.
J’ouvre les yeux. Je riposte. Non. C’est trop tard. J’encaisse à nouveau. Je ne peux plus bouger. J’encaisse. Je ne peux plus respirer. J’encaisse. Je le regarde. Il s’avance devant moi, la mâchoire serrée, les yeux plissés et le pas chancelant. Le regard et la peau rouges carmin. Une main levée. Mon regard s’éteint.
Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Non. J’ai les yeux grands ouverts.