« Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres, mais je ne vous appellerai pas maître. »
Le maître garda le silence et le regarda un instant, l'air désolé et étonné. Avant qu'il n'eût le temps de placer un mot, il enchaîne.
- Quoi ! vous avez perdu votre langue ?
- non ! je pense à l'idiot et crétin que tu es. Jeune, robuste, fort, tu mérites mieux et tu sais quoi faire pour ça.
- Non, j'ai déjà mieux : ma dignité. Et je ne la mettrai pas au service d'un charlatan et pilleur de votre race.
-(colère et haute voix)Eh bien, tu dîneras avec ta dignité jusqu'à ton dernier soupir si je n'obtiens pas ce que je veux.
-(en haussant le ton aussi) C'est moins grave. Ce que vous faites à mon peuple là dehors est un génocide accouplé à l'esclavage.
- Appelles ça comme tu veux. C'est un mot, ‘'Maître'' qu'il te faut dire et tes derniers jours subiront moins de souffrance. (en sortant) penses à ta mère, il n'y a personne pour la protéger.
Le capitaine sort ainsi de la cellule. Sa mine témoignait la déception issue de cette conversation. Mais au fond de lui, il avait espoir que la situation s'améliore puisqu'il avait le pouvoir et savait que la menacer, inverserait sans doute la tendance.
Ce jour, ça faisait trois semaines que le Kabakou, pays du continent Fripesien bouillonnait de tueries, cries et bruits provenants des machines d'extractions du diamant.
En effet, les Païpericains qui venait de Païperique, après plusieurs tournées dans le pays des mois auparavant, avaient détecté une mine de diamant. Elle est restée inexploitée juste le temps qu'ils négociaient les pourcentages avec l'État ; ce qui n'a pas marché et le pays subissait ainsi les conséquences de cette mésentente.
Les maisons et cases qui étaient sur le site avaient été détruites. Le nouveau paysage était machines, camions, stations, tracteurs, grues...ils mettaient tout à terre.
La population était meurtrie. Elle devait soit les suivre, soit mourir ; il y avait des fosses communes chaque soir. Les femmes et enfants cuisinaient leurs récoltes pour les travailleurs; tandis que les jeunes garçons et hommes soumis aux travaux forcés de tamisage, lavage... supportait la maltraitance.
Mundé qui est dans une cellule, fait partie des rares jeunes que les Païpericains n'ont pas assassiné dès leurs refus de les rejoindre à cause de leurs atouts physiques. Agile, costaud et infatigable, il résiste depuis trois semaines au capitaine. Mais, la conversation qui vient de se terminée l'avait affaiblit de 50%, car sa mère était menacée.
Le capitaine, impatient, comptait jouer sur cette menace et avait compris qu'il ne fallait faire pression sur le détenu. C'est ainsi qu'il revient deux heurs après et trouve Mundé en pleine rêvasserie.
- Alors Mundé?
- (en sursaut) Alors quoi ?
- Tu sais, je pense beaucoup à elle depuis que j'ai su que c'était ta maman. Belle, jolies courbes, travailleuse...(en riant) tu penses qu'elle peut faire l'affaire ?
-(avec colère) je te défends de mettre la main sur elle.
- Non ! ce n'est pas moi. Mais les gardiens. Et imagines où...dans la cellule d'en face.
Le capitaine venait de remuer d'un épée la plaie. Mundé imagine les gardiens, tour à tour, abuser de sa mère devant lui. Il pense au suicide que vivre cette scène de ses yeux ; il pense à sa mère qui sera plus vulnérable s'il n'est plus là.
Embrouillé ainsi dans ses pensées, il entend les pas du capitaine, s'éloignant de sa cellule avant de capituler.
-(d'une voix presque sourde) Ne partez pas Maître. Je pars avec vous.
Le capitaine demanda aux gardiens d'ouvrir. Il était tellement attentif que les bruits de ses pas, des machines, et les pleurs des enfants ne l'empêchèrent pas d'écouter cette murmure libératrice.
Mundé a capitulé et le voilà aux côtés du capitaine deux jours plutard à traduire les mots du capitaine pour les Kabakouais, à surveiller la réserve de diamants sur le site et diriger un secteur du tamisage, sous les huées de ses confrères le qualifiant de traître vu sa place proche du maître.
La vérité, et Mundé l'a compris quelques jours plutard, est qu'il était le seul ayant fait les études de langues étrangères et pouvait traduire exactement les ordres du capitaine aux populations. Car, la langue était une barrière épaisse. D'où l'obsession du Maître à son égard, parcequ'il avait eu vent de son parcours.
Deux semaines sont passées et Mundé sait pourquoi il subissait des tabacs et menaces dans sa cellule. Il décide de mettre ses atouts au service de son pays sous couvert la confiance qu'il avait gagné auprès du capitaine et ses équipes.
Ça faisait deux mois et demi que le traducteur du maître, fils ‘'traître'' de Kabakou avait pris la décision de sortir son pays des mains des étrangers. Mais, il lui manquait les stratégies et surtout la ressource humaines pouvant encore croire en lui.
Sans un temps de liberté, avec le capitaine qui le gardait d'un œil prêt, il ne pouvait, sous permission, qu'avoir quelques minutes avec sa maman trois fois par semaine. Sauf quand il partait aux toilettes.
Lors d'une rencontre avec sa maman, il va entamer sa stratégie «KÙIJHÔ KABAKOU» qui veut dire «REPRENDRE KABAKOU».
- Maman, tu sais pourquoi j'ai accepté faire ça. Mais nous n'allons pas mourir comme ça.
-(d'un air perplexe) Je ne comprends pas bien, tu veux risquer ta vie encore ?
- Peut-être ! j'ai besoin des gens autour de moi. Les ménagères du capitaine d'abord. Tu les connais. Convainc une de croire en moi et demandes lui d'attendre demain matin derrière les toilettes.
- Hein ?(étonnée)
Il ne pu plus dire grand-chose, et sa mère désapprouvait le risque. Mais, elle envoya une ménagère sur le lieu comme demandé. C'est désormais par là, qu'il dirigera pendant trois mois la grande partie de l'opération «REPRENDRE BAKAKOU».
Deux mois sont passés, ils communiquaient en bakak. Dans les toilettes, ils ajoutaient de la musicalité pour tromper gardiens. Dans les exercices de traductions du maître, Mundé en profitait pour laisser des messages aux siens.
Après trois semaines, les bakakouais déplacent petitement avec l'aide de Mundé, le diamant dans les nuits vers les fosses communes. Ils les recreusent à moitié et enterrent les diamants.
Ce matin, le capitaine a appelé Mundé.
-Vous m'avez appelé maître.
-(en souriant)Mundé, tu vas bien ?
-Je ne me plains pas capitaine.
-Bien ! mes gardiens m'ont informé d'un possible complot contre moi entre toi et tes confrères.
-complot ? eux qui me suivent comme mon ombre ?
-c'est justement parcequ'ils te suivent que c'est très probable qu'ils aient raison à ce sujet.
-Qu'est-ce qu'ils t'ont dit exactement ?
-Tu sais, l'important n'est pas ce qu'ils m'ont dit. Mais ce que toi, tu me dis. Si c'est avéré, je vous étriperai jusqu'à exterminer votre race...tu peux partir.
En effet, la petite sympathie que le peuple témoignait à Mundé et leur ''musique'' des matins aux toilettes inquiétait les gardiens, qui n'ont pas tardé à le dire au maître.
Il sorti moins confiant et arrêta même l'opération, avant de relancer quant il su que l'armée bakakouaise préparait une attaque avec l'aide des pays voisins. Cette fois, ils déplacèrent en grande quantité le diamant chaque nuit.
En deux semaines, la réserve s'est presque vidée, avant que le maître ne triple la sécurité autour. Lui aussi a entendu la rumeur sur l'armée. Trop figé sur leur plan de riposte, Il ignorait que ce ne sont pas les sacs de diamants qu'ils avaient vu, mais des sacs de pierres lors des dernières visites.
Cette même nuit, l'armée surpri les fripesiens. Mais leur manque de préparation à réduit le temps de guerre à trois jours. Des jours où a plu du sang sur le sol bakakouais. Des deux camps, les morts par centaines gisaient. On entendit que des coups de feu, vent des flèches, lames d'épées...
Mais le bakakou s'en sorti grâce à ses ressources qui étaient sur place, contrairement à la fripesie qui devait l'exporter. Voyant leur défaite proche, les fripesiens qui ont pu s'enfuir avec quelques sacs de la réserve devaient croire à la sorcellerie.
Le maître garda le silence et le regarda un instant, l'air désolé et étonné. Avant qu'il n'eût le temps de placer un mot, il enchaîne.
- Quoi ! vous avez perdu votre langue ?
- non ! je pense à l'idiot et crétin que tu es. Jeune, robuste, fort, tu mérites mieux et tu sais quoi faire pour ça.
- Non, j'ai déjà mieux : ma dignité. Et je ne la mettrai pas au service d'un charlatan et pilleur de votre race.
-(colère et haute voix)Eh bien, tu dîneras avec ta dignité jusqu'à ton dernier soupir si je n'obtiens pas ce que je veux.
-(en haussant le ton aussi) C'est moins grave. Ce que vous faites à mon peuple là dehors est un génocide accouplé à l'esclavage.
- Appelles ça comme tu veux. C'est un mot, ‘'Maître'' qu'il te faut dire et tes derniers jours subiront moins de souffrance. (en sortant) penses à ta mère, il n'y a personne pour la protéger.
Le capitaine sort ainsi de la cellule. Sa mine témoignait la déception issue de cette conversation. Mais au fond de lui, il avait espoir que la situation s'améliore puisqu'il avait le pouvoir et savait que la menacer, inverserait sans doute la tendance.
Ce jour, ça faisait trois semaines que le Kabakou, pays du continent Fripesien bouillonnait de tueries, cries et bruits provenants des machines d'extractions du diamant.
En effet, les Païpericains qui venait de Païperique, après plusieurs tournées dans le pays des mois auparavant, avaient détecté une mine de diamant. Elle est restée inexploitée juste le temps qu'ils négociaient les pourcentages avec l'État ; ce qui n'a pas marché et le pays subissait ainsi les conséquences de cette mésentente.
Les maisons et cases qui étaient sur le site avaient été détruites. Le nouveau paysage était machines, camions, stations, tracteurs, grues...ils mettaient tout à terre.
La population était meurtrie. Elle devait soit les suivre, soit mourir ; il y avait des fosses communes chaque soir. Les femmes et enfants cuisinaient leurs récoltes pour les travailleurs; tandis que les jeunes garçons et hommes soumis aux travaux forcés de tamisage, lavage... supportait la maltraitance.
Mundé qui est dans une cellule, fait partie des rares jeunes que les Païpericains n'ont pas assassiné dès leurs refus de les rejoindre à cause de leurs atouts physiques. Agile, costaud et infatigable, il résiste depuis trois semaines au capitaine. Mais, la conversation qui vient de se terminée l'avait affaiblit de 50%, car sa mère était menacée.
Le capitaine, impatient, comptait jouer sur cette menace et avait compris qu'il ne fallait faire pression sur le détenu. C'est ainsi qu'il revient deux heurs après et trouve Mundé en pleine rêvasserie.
- Alors Mundé?
- (en sursaut) Alors quoi ?
- Tu sais, je pense beaucoup à elle depuis que j'ai su que c'était ta maman. Belle, jolies courbes, travailleuse...(en riant) tu penses qu'elle peut faire l'affaire ?
-(avec colère) je te défends de mettre la main sur elle.
- Non ! ce n'est pas moi. Mais les gardiens. Et imagines où...dans la cellule d'en face.
Le capitaine venait de remuer d'un épée la plaie. Mundé imagine les gardiens, tour à tour, abuser de sa mère devant lui. Il pense au suicide que vivre cette scène de ses yeux ; il pense à sa mère qui sera plus vulnérable s'il n'est plus là.
Embrouillé ainsi dans ses pensées, il entend les pas du capitaine, s'éloignant de sa cellule avant de capituler.
-(d'une voix presque sourde) Ne partez pas Maître. Je pars avec vous.
Le capitaine demanda aux gardiens d'ouvrir. Il était tellement attentif que les bruits de ses pas, des machines, et les pleurs des enfants ne l'empêchèrent pas d'écouter cette murmure libératrice.
Mundé a capitulé et le voilà aux côtés du capitaine deux jours plutard à traduire les mots du capitaine pour les Kabakouais, à surveiller la réserve de diamants sur le site et diriger un secteur du tamisage, sous les huées de ses confrères le qualifiant de traître vu sa place proche du maître.
La vérité, et Mundé l'a compris quelques jours plutard, est qu'il était le seul ayant fait les études de langues étrangères et pouvait traduire exactement les ordres du capitaine aux populations. Car, la langue était une barrière épaisse. D'où l'obsession du Maître à son égard, parcequ'il avait eu vent de son parcours.
Deux semaines sont passées et Mundé sait pourquoi il subissait des tabacs et menaces dans sa cellule. Il décide de mettre ses atouts au service de son pays sous couvert la confiance qu'il avait gagné auprès du capitaine et ses équipes.
Ça faisait deux mois et demi que le traducteur du maître, fils ‘'traître'' de Kabakou avait pris la décision de sortir son pays des mains des étrangers. Mais, il lui manquait les stratégies et surtout la ressource humaines pouvant encore croire en lui.
Sans un temps de liberté, avec le capitaine qui le gardait d'un œil prêt, il ne pouvait, sous permission, qu'avoir quelques minutes avec sa maman trois fois par semaine. Sauf quand il partait aux toilettes.
Lors d'une rencontre avec sa maman, il va entamer sa stratégie «KÙIJHÔ KABAKOU» qui veut dire «REPRENDRE KABAKOU».
- Maman, tu sais pourquoi j'ai accepté faire ça. Mais nous n'allons pas mourir comme ça.
-(d'un air perplexe) Je ne comprends pas bien, tu veux risquer ta vie encore ?
- Peut-être ! j'ai besoin des gens autour de moi. Les ménagères du capitaine d'abord. Tu les connais. Convainc une de croire en moi et demandes lui d'attendre demain matin derrière les toilettes.
- Hein ?(étonnée)
Il ne pu plus dire grand-chose, et sa mère désapprouvait le risque. Mais, elle envoya une ménagère sur le lieu comme demandé. C'est désormais par là, qu'il dirigera pendant trois mois la grande partie de l'opération «REPRENDRE BAKAKOU».
Deux mois sont passés, ils communiquaient en bakak. Dans les toilettes, ils ajoutaient de la musicalité pour tromper gardiens. Dans les exercices de traductions du maître, Mundé en profitait pour laisser des messages aux siens.
Après trois semaines, les bakakouais déplacent petitement avec l'aide de Mundé, le diamant dans les nuits vers les fosses communes. Ils les recreusent à moitié et enterrent les diamants.
Ce matin, le capitaine a appelé Mundé.
-Vous m'avez appelé maître.
-(en souriant)Mundé, tu vas bien ?
-Je ne me plains pas capitaine.
-Bien ! mes gardiens m'ont informé d'un possible complot contre moi entre toi et tes confrères.
-complot ? eux qui me suivent comme mon ombre ?
-c'est justement parcequ'ils te suivent que c'est très probable qu'ils aient raison à ce sujet.
-Qu'est-ce qu'ils t'ont dit exactement ?
-Tu sais, l'important n'est pas ce qu'ils m'ont dit. Mais ce que toi, tu me dis. Si c'est avéré, je vous étriperai jusqu'à exterminer votre race...tu peux partir.
En effet, la petite sympathie que le peuple témoignait à Mundé et leur ''musique'' des matins aux toilettes inquiétait les gardiens, qui n'ont pas tardé à le dire au maître.
Il sorti moins confiant et arrêta même l'opération, avant de relancer quant il su que l'armée bakakouaise préparait une attaque avec l'aide des pays voisins. Cette fois, ils déplacèrent en grande quantité le diamant chaque nuit.
En deux semaines, la réserve s'est presque vidée, avant que le maître ne triple la sécurité autour. Lui aussi a entendu la rumeur sur l'armée. Trop figé sur leur plan de riposte, Il ignorait que ce ne sont pas les sacs de diamants qu'ils avaient vu, mais des sacs de pierres lors des dernières visites.
Cette même nuit, l'armée surpri les fripesiens. Mais leur manque de préparation à réduit le temps de guerre à trois jours. Des jours où a plu du sang sur le sol bakakouais. Des deux camps, les morts par centaines gisaient. On entendit que des coups de feu, vent des flèches, lames d'épées...
Mais le bakakou s'en sorti grâce à ses ressources qui étaient sur place, contrairement à la fripesie qui devait l'exporter. Voyant leur défaite proche, les fripesiens qui ont pu s'enfuir avec quelques sacs de la réserve devaient croire à la sorcellerie.