Deux mois! Deux mois seulement que je suis à l'école Jules Ferry, et je craque.
Je suis maîtresse de CM1/CM2 et ma classe est super! Des élèves gentils, polis, et sans la moindre histoire, du moins c'est ce que je croyais.
Depuis plus d'une semaine, des dégradations ont eu lieu au sein de cette petite école de campagne: des menaces, des vols, et d'autres actes bien plus odieux: il y a d'abord Margot, qui s'est fait voler un cahier qu'elle avait oublié la veille. Rien de bien alarmant jusque là. Puis il y a eu Ben, qui s'est fait taguer son casier. Puis Agnès et Natalia se sont retrouvées coincées dans l'ascenseur, qui avait été trafiqué.
Mais ces actes ne sont que de minces détails, à côté de l'incendie qui a eu lieu à la cantine hier.
Quelqu'un y a volontairement mis le feu! Les pompiers ont pris les choses en main assez rapidement pour que le feu ne se propage pas, mais il ne reste rien de notre restaurant scolaire.
Depuis plusieurs nuits, je ne dors plus à cause de cette histoire. Je passe des heures assise à mon bureau, pour faire le point sur toute personne susceptible d'être coupable, car la police minimise l'affaire.
Ce matin, le directeur, monsieur Babillon, arriva en même temps que moi. Toujours habillé de façon aussi stricte. Son costard blanc, et sa chère cravate noire extrêmement bien repassée, ses cheveux blonds nappés d'une légère couche de gel, et ses chaussures noires en véritable cuir. Cet homme ne laissait jamais paraitre aucune émotion, mais ça ne l'empêchait pas d'être un directeur très à l'écoute.
- Bonjour Caroline, me dit-il en arrivant à ma hauteur. Je viens de faire un tour vers la cantine qui a pris feu. J'ai trouvé un morceau de tissu rose et jaune à carreaux sur le sol. Est-ce à vous?
- Non, je n'ai pas de vêtements de cette couleur. Mais peut-être que cela a un lien avec l'incendie?
- Je ne sais pas. Mais si vous voulez mon avis, arrêtez de vous tourmenter et concentrez-vous sur votre travail.
Quel ton autoritaire ! Cela me donnait plus envie encore de découvrir qui était ce mystérieux criminel. Je décidais de retourner sur les lieux des anciens délits.
- Non, je n'ai pas de vêtements de cette couleur. Mais peut-être que cela a un lien avec l'incendie?
- Je ne sais pas. Mais si vous voulez mon avis, arrêtez de vous tourmenter et concentrez-vous sur votre travail.
Quel ton autoritaire ! Cela me donnait plus envie encore de découvrir qui était ce mystérieux criminel. Je décidais de retourner sur les lieux des anciens délits.
Vers l'ascenseur, je vis le même morceau de tissu rose et jaune. Je courus ensuite jusqu'au pupitre de Margot. Entre les pieds de sa chaise, de nouveau un morceau de tissu à carreaux! Sûre de moi, je me dirigeais enfin vers le casier défiguré, mais là, je ne trouvai rien. Je crus alors m'être trompée.
«Vivement que cette journée se termine», pensai-je.
18 heures! En quittant la dernière l'établissement, je repassai instinctivement devant le casier de Ben, quand tout à coup, je vis quelqu'un qui nettoyait les débris du restaurant scolaire. C'était Lucie, la dame de ménage. Je m'approchais.
- Ah! Caroline, vous m'avez fait peur!
- Excusez-moi. Vous travaillez tard ce soir, lui fis-je remarquer.
- Monsieur le directeur m'a demandé de nettoyer les restes de l'incendie.
- Seulement maintenant? Cela fait bientôt deux semaines que le feu a eu lieu.
- Il ne faut pas chercher à le comprendre. Cela ne fait qu'un an qu'il est là, mais il a toujours la tête dans ses paperasses. Je pense qu'il a dû oublier de m'en donner la corvée tellement il est étourdi.
- Peut-être. En tout cas, n'hésitez pas à me demander de l'aide si besoin.
- Merci beaucoup, mais ce ne sera pas nécessaire!
Monsieur Babillon m'avait dit enseigner ici depuis quatre ans. Étrange...
- Excusez-moi. Vous travaillez tard ce soir, lui fis-je remarquer.
- Monsieur le directeur m'a demandé de nettoyer les restes de l'incendie.
- Seulement maintenant? Cela fait bientôt deux semaines que le feu a eu lieu.
- Il ne faut pas chercher à le comprendre. Cela ne fait qu'un an qu'il est là, mais il a toujours la tête dans ses paperasses. Je pense qu'il a dû oublier de m'en donner la corvée tellement il est étourdi.
- Peut-être. En tout cas, n'hésitez pas à me demander de l'aide si besoin.
- Merci beaucoup, mais ce ne sera pas nécessaire!
Monsieur Babillon m'avait dit enseigner ici depuis quatre ans. Étrange...
La journée suivante, à la pause midi, je décidai d'aller explorer le bureau du directeur. Je voulais savoir si la femme de ménage s'était trompée, ou si monsieur Babillon mentait. S'il me mentait, je voulais savoir pourquoi!
Avant de rentrer dans son bureau encore ouvert, je vérifiai qu'il était toujours dans la salle à manger. Tout était en ordre, alors je m'infiltrai discrètement, et fouilla dans ses papiers. Et là, je découvris la preuve, la preuve qu'il était coupable!
Il est minuit et j'espère que cet énergumène va de nouveau frapper cette nuit. Quelques heures auparavant, dans le bureau de ce pseudo-directeur, j'avais découvert son CV. En vérité, monsieur Babillon s'appelait monsieur Libbano. Il n'officiait effectivement que depuis un an dans cette école. Il y avait aussi une lettre qui prouvait qu'il était un espion de l'école voisine qui menaçait de fermer. Il avait eu pour mission de dégrader au maximum notre école, pour que leur école à eux, l'école Marie Curie, reste ouverte! Il n'était pas très intelligent de ne pas avoir détruit les preuves. Je m'étais muni d'un appareil photo, et attendais. Et voilà qu'au bout d'une heure d'attente, je le vis apparaître, les cheveux ébouriffés, dans une robe de chambre... rose et jaune à carreaux! Il était en train de casser les vitres de nos classes depuis l'intérieur! Grâce à cette méthode, on ne l'entendait pas à plus de six mètres, et le seul qui habitait près de l'école, c'était lui. J'aurais dû y penser plus tôt! Comment ne pas voir un incendie, sauf si nous en sommes à l'origine? Une fois qu'il fut parti, je pris en photo les traces qu'il avait laissées, à savoir des lambeaux de tissu coloré et je partis me coucher.
Suite à mon appel, la police fut sur place à l'ouverture du portail. Devant les forces de l'ordre, le directeur avoua qu'on l'avait fait chanter, car il avait des dettes envers le directeur de l'école Marie Curie. Il m'avait parlé du morceau de tissu pour que cela éveille mon attention, car il avait des remords.
À présent, tout est rentré dans l'ordre. Monsieur Libbano est en prison pour six mois. Lucie a passé le concours d'enseignante et elle est devenue directrice. Le costume blanc sied à merveille à sa peau sombre. Et moi, dans tout ça? J'ai démissionné de l'Éducation nationale et suis devenue stagiaire à la police de notre village!
Voilà comment se termine l'histoire de mon expérience en temps que maîtresse. Une aventure qui nous a ouvert à tous de nouvelles possibilités et de nouveaux horizons. Sur ce, je vous dis BONNES VACANCES!