Jonathan

Toute histoire commence un jour, quelque part. Il était une fois, c’était l’histoire de Sabine; Une fille très peu ordinaire qui aimait la fête et la belle vie.

Elle sortait régulièrement avec ses amies et allait souvent au club. Puis, un jour, elle fit la rencontre de Jonathan, un jeune homme mystérieux, très peu accessible et un peu distant. Il était là, il l’admirait au loin, sans rien dire.

Et cela intrigua la jeune fille qui ne savait si elle devait l’aborder ou l’ignorer; en effet, le jeune homme insistait du regard. Après mainte réflexion, elle décida de l’ignorer, elle se dit que le jeune homme avait bien plus à faire que de la regarder. De plus, elle ne se trouvait pas trop belle quoiqu’elle s’avoue avoir fait un peu plus d’efforts ce soir que d’habitude. Peut-être se dit-elle que cela avait finalement payer.

Elle poussa outre cette idée, car se dit-elle, le jeune homme avait bien autre chose à faire que de s’intéresser à elle. Elle regarda son apparence une dernière fois dans un miroir avant de sortir des toilettes pour aller rejoindre les filles.

En effet, elles étaient quatre à avoir voulu faire la fête ce soir. C’était la fin des examens et elles se voulurent une petite auto-rémunération pour les fameuses nuits blanches universitaires, quoique ces sorties furent régulières, mais à la baisse, elles ne pouvaient s’empêcher de sortir ce soir-là.

Et oui, il était question de Jonathan dans cette histoire, il était fin-beau, un peu hors de sa catégorie, mais bon, se dit-elle, si je pouvais me le permettre pourquoi pas. Elle fixa dans sa direction, puis plus discrètement, sans vouloir trop tordre le cou, elle fit une volte-face pour mieux voir. Dommage, se dit-elle, il n’était plus là. Il n’était plus à sa position respective; peut-être était-il allé boire un verre.

''Il est peut-être du genre à boire du whiskey'', se dit-elle, à bien voir sa tête, il me semble bien être de ce genre-là. Bon, sabine, il faut se dire que les apparences sont souvent trompeuses, de plus, il n’y a aucun mal à boire un peu de bière. Un bon prestige fait toujours l’affaire.

La musique battait son plein. Il faut dire que l’histoire se déroule en Haïti, à Pétion-ville, au Florville. Un petit coin où aime jouer amateurs et professionnels de la musique. Pour leur part, Sabine et copines admiraient les petits concerts et la musique live.

En Haïti, il faut aussi se dire que ce genre d’ambiance est comparable au sortie Club des Amérique; A une exception près, la musique est live; les musiciens ne sont pas virtuels quoique la distance qui les sépare de la foule pourrait bien leur dorer l’image mentionnée ci-dessus.

Bref, il faut revenir à Jonathan. Il n’était plus là dommage. En tout cas, il n’était plus à sa position respective. Dès lors, faisant semblant de passer un trait, Sabine fit face à ses copines qui semblaient bien se réjouir du moment présent. Il était bien entendu question de Paska, Un nouveau jeune recruté par l’industrie de la musique haïtienne. Pas mal, bien entendu pour une jeune femme de 16 ans, Paska représentait le nouveau Justin Bieber : frais, tout nouveau tout beau, mignon et chanteur.

Bon, il faut se l’avouer les artistes une fois sur scène ont un petit quelque chose en plus.

Sabine avait à peine 20 ans, en revanche ces amis un peu plus jeunes, l’entrainait souvent dans ce monde de la culture POP et du nouveau tout beau. Pour sa part, elle préférait les anciens groupes, elle avait l’âme un peu vieux jeu, et une tête souvent à bouquiner; néanmoins, cela ne l’empêchait guère de profiter des instants présents.

Et oui, il était question de Jonathan. Jonathan avait lui aussi avait 20 ans, grand, musclé et sportif, il était plutôt du genre discret.

Sabine sortit prendre de l’air. Jonathan était au bas de la porte et il l’attendait comme s’il se connaissait. Puis, ils bavardèrent un moment. La conversation fut courte; quoiqu’intéressante, la conversation fut courte. Qu’il en déplaise, les amis de Jonathan le pressuraient. Il partit les rejoindre en courant et lui fit la promesse de la revoir.

Sabine bouche bée se demanda si cette rencontre avait bien sa raison d’être. Elle sourit, puis se dit : sûrement, elle avait raison, Jonathan avait mieux à faire que de l’aborder. Pourtant, elle n’y croyait pas, le hasard n’existe pas, en revanche, elle était sceptique; car souvent, la nuit cachait bien des choses. Elle prit une bouffée d’air fraiche et alla rejoindre ces copines.

Il était bientôt minuit, la fête battait encore son plein, le paysage était splendide; le ciel bleu avait une ombre de gris et d’orange qui lui donnait un air surnaturel, sous poudré de blanc nuageux et d’étoiles, le ciel était magnifique. Cependant, sous cette magnifique parure, les arbres bien dressés cachaient très bien le mal être d’un cadre bidonvillisé.

Il était une heure du matin et Jonathan l’aborda de nouveau; toujours aussi occupé, il partit, cette fois, en lui laissant un mot tout-court.