Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Par contre je suis sûre d’une chose, je fus la belle au bois dormant dans la crasse, et le diable est venu m’embrasser.
Quand on est fortuné, on est aussi insomniaque que lorsqu’on ne l’est pas. Dans ce cas ce n’est pas la carence qui vous engourdissait, mais l’abondance, à force de ne plus savoir quoi faire avec un amas d’argent bien caché chez soi. Hier soir j’ai passé une nuit blanche à rêver les yeux ouverts de la vie que je mène à présent. Je possédais la maison de mes rêves dans un quartier résidentiel, roulais une voiture de marque, dévalisais les shops, papillonnais dans les studios de beauté comme ces grandes dames que j’enviais jadis dans les films d’Hollywood. Je ne fantasmais plus sur des plats croustillants en m’endormant avec le ventre vide. C’est quoi la prochaine étape ? cette question fut le déclic de mon insomnie. Après avoir maintes fois changer de positions, j’ai décidé d’aller me balader dans la rue. Il était environs cinq heures du matin et il faisait encore sombre. Je fermai les yeux pour savourer l’air frais. Il n’était plus question que je retienne mon souffle en passant près de la pile d’immondices qui ornait l’entrée de la ruelle que j’habitais auparavant. Je me souviens encore de la propriétaire qui avait procédé à mon déguerpissement parque que je n’avais pas les moyens pour payer sa vieille maison délabrée. Je compte bien lui donner une petite visite un jour. Je prétexterai que je suis passée voir Mirtha, mon ancienne voisine. Ce n’est pas qu’on était de si bonnes amies. Je veux juste que cette vieille arrogante me voit descendre ma Mercedes-Benz, que je garerai devant sa maison, exactement sous son nez. Elle saura à qui elle avait à faire... Pendant ma douce promenade, quelque chose m’interrompt brusquement dans mon moment d’extase. J’ai été saisie par des inconnus qui m’ont plaqué brutalement au mur dans un coin de la rue. Il était quatre hommes mais je n’arrivais pas à identifier leurs visages, ils portaient tous d’étranges masques. L’un d’eux me crispa la bouche pendant que les autres me tenaient très serrer les membres. J’ai vu un autre m’approcher avec quelque chose en main, c’était un masque de gorille. Il me l’a enfilé en me disant avec un air moqueur, « ce sera ton nouveau visage à présent ! » Ils ont ensuite pris congé de moi. Je me suis vite ressaisie et j’ai tenté d’enlever le masque. Mais à ma grande surprise, je ne pouvais pas l’enlever. Ce n’était plus un masque, c’était mon visage. J’avais une tête de gorille ! J’ai bondit de mon lit en criant désespérément. Mon cœur battait à coup de tambour. En me voyant réveillée, j’ai laissé échapper un soupir de soulagement. Soulagée que ce fût juste un rêve. Malgré nos conditions de vie, on n’arrive pas à se débarrasser des cauchemars. J’ai regardé mon horloge, il était 6 heures 10 du matin. Je me suis levée du lit et gagnai la salle de bain. En me regardant dans le miroir, un courant me parcouru tout le corps. Mon cauchemar était en train de se poursuivre. Ce n’était pas moi que je voyais, mais un monstre avec une tête de gorille. J’ai souhaité de tout mon cœur que ce soit un rêve dans un rêve. Je me tapotais lamentablement le visage, qui m’avait pourtant l’air intact. Aussitôt, le monstre dans le miroir me rassura, « t’inquiètes pas, t’es toujours aussi belle. Ce qui me choqua pourtant, c’est le fait qu’en seulement 666 jours tu m’as déjà oublié ». Ce fut seulement en cet instant que je me suis rappelée du jour où j’avais décidé de changer de vie quoiqu’il me coute.
Les paysages défilaient à toute vitesse sous mes yeux. Mais je ne les regardais pas vraiment. Je pensais plutôt à ce que j’allais faire. Ce n’était pas le moment d'abandonner. Mes idées devraient à présent suivre le même rythme que le tap tap. Avancer, courir vers mon but. Quand j’étais arrivée, j’avais remarqué les regards curieux des autres passagers. Ils se demandaient peut-être qu’allait faire cette femme dans un tel endroit. En voyant la plus grosse pierre de la savane, je savais maintenant où me diriger. Une fois qu’il était midi, j’allais me mettre du côté Est du grand rocher. Ensuite, j’ai récité la leçon que j’avais apprise par cœur par mon ami sorcier. C’était quelqu’un à qui je me plaignais de ma vie merdique. « Je suis venue à toi Shetàn, sans sandales ni besace. J’emprunte la voie des opprimés pour trouver refuge à ton sanctuaire. Pauvre j’entrerai, riche j’en sortirai ». À ces mots, j’ai été comme téléportée à un autre endroit. Il n’y avait plus la grosse pierre, je me tenais devant une entrée obscure. Si mon ami ne m’avait pas prévenu de toutes ces choses, je serais restée la langue pendante, tel un enfant confus devant un tour de magie. Il fallait maintenant que j’aille jusqu’au bout. J’avançais droit devant dans la pièce obscure jusqu'à atteindre un mur. Je n’étais pas seule, je sentais la présence de mon hôte derrière moi, mais je n’étais pas encore prête à le rencontrer. Il a fallu d’abord que je réponde à un questionnaire qui me sembla être une énigme. « Qui es-tu ? Un cadavre mouvant. Que cherches-tu ? Des papiers pour m’ensevelir. Donnerais-tu ta vie ? Je suis déjà morte ». Encore une fois, quelque chose de prodigieuse arriva. Le mur disparait. Et j’avais sous les yeux, une grosse pile de sacs d’argent qui toucha le plafond. Je savais ce qu’il me restait à faire. Alors j’ai pris deux sacs, un pour chaque main. Quand je me suis retournée, mon âme a failli laisser mon corps. Ce que je vis n’avait rien d’humain, mis à part la voix. Je ne pouvais pas le classer dans une catégorie d’espèce. Il avait un corps de cheval, une tête de gorille et une queue de serpent. Quand le sorcier m’avait dit qu’il n’avait pas l’air sympa, je n’avais jamais pensé à une telle tête. « On ne donne rien gratuitement, tu sais ? » Me dit-il. J’avais pensé à tout cela avant de m’impliquer. Plus personne n’était chère pour moi, j'avais plus de famille. Peut-être qu’il veut quelques années de ma vie. Eh bien, qu’il les prenne. Au moins avant de mourir, j’aurai droit à quelques instants de bonheur. Je refuse de crever dans la misère. Ces mêmes idiots qui me répèteront que l’argent ne fait pas le bonheur, traineront à mes pieds comme des chiens en m’implorant des faveurs. À eux je répondrai, bah ! la misère non plus. Alors j’ai répondu à mon hôte avec un sourire rassuré, « même Dieu ne donne pas gratuitement. » Une fois dehors, je n’avais pas le droit de regarder en arrière, c’était la règle. Mais je savais que je laissais derrière moi la pauvreté, ainsi qu’une grosse pierre pleine de mystères.
« On ne donne rien gratuitement, tu te souviens ? » me répéta le monstre dans le miroir. Il continua d’un air amusé, « L’heure est venue de payer. T’es un cadavre mouvant, m’as-tu dit. Alors que tes paroles soient justes. Vis à présent comme un cadavre... Ça fait longtemps que je suis resté croupis dans cette maudite roche en attendant qu’une âme vienne se sacrifier pour me libérer. J’ai hâte de voir l’effet que ça fait d’habiter un corps de femme. Alors avant que notre aventure commence, je me présente. Je suis Shetàn, le démon pervers ! Je baise avec tout. quand je dis tout, c’est vraiment tout ma petite. que ce soit du genre humain ou animal, parfois même avec des engins. C’est pas horrible, tu vas voir. Mon plat préféré c’est le rat. Les amis je n’en fais pas, je suis un solitaire endurci. Enchanté ! » Cria-t-il en se moquant avant de disparaitre dans le miroir.
Je voyais à présent mon visage, pâle de désespoir. J’ai été dupée par le sorcier. La misère me rendait tellement aveugle que je n’ai pas pu voir que le sorcier était lui-même fauché, malgré ces diverses connaissances sur l’acquisition de l’argent. Il savait ce qui allait m’arriver... C’était pire que ce que j’imaginais. Je regardais mes yeux gonflés de larmes dans le miroir. J’ai tout compris à présent, je suis possédée par Shetàn.
Quand on est fortuné, on est aussi insomniaque que lorsqu’on ne l’est pas. Dans ce cas ce n’est pas la carence qui vous engourdissait, mais l’abondance, à force de ne plus savoir quoi faire avec un amas d’argent bien caché chez soi. Hier soir j’ai passé une nuit blanche à rêver les yeux ouverts de la vie que je mène à présent. Je possédais la maison de mes rêves dans un quartier résidentiel, roulais une voiture de marque, dévalisais les shops, papillonnais dans les studios de beauté comme ces grandes dames que j’enviais jadis dans les films d’Hollywood. Je ne fantasmais plus sur des plats croustillants en m’endormant avec le ventre vide. C’est quoi la prochaine étape ? cette question fut le déclic de mon insomnie. Après avoir maintes fois changer de positions, j’ai décidé d’aller me balader dans la rue. Il était environs cinq heures du matin et il faisait encore sombre. Je fermai les yeux pour savourer l’air frais. Il n’était plus question que je retienne mon souffle en passant près de la pile d’immondices qui ornait l’entrée de la ruelle que j’habitais auparavant. Je me souviens encore de la propriétaire qui avait procédé à mon déguerpissement parque que je n’avais pas les moyens pour payer sa vieille maison délabrée. Je compte bien lui donner une petite visite un jour. Je prétexterai que je suis passée voir Mirtha, mon ancienne voisine. Ce n’est pas qu’on était de si bonnes amies. Je veux juste que cette vieille arrogante me voit descendre ma Mercedes-Benz, que je garerai devant sa maison, exactement sous son nez. Elle saura à qui elle avait à faire... Pendant ma douce promenade, quelque chose m’interrompt brusquement dans mon moment d’extase. J’ai été saisie par des inconnus qui m’ont plaqué brutalement au mur dans un coin de la rue. Il était quatre hommes mais je n’arrivais pas à identifier leurs visages, ils portaient tous d’étranges masques. L’un d’eux me crispa la bouche pendant que les autres me tenaient très serrer les membres. J’ai vu un autre m’approcher avec quelque chose en main, c’était un masque de gorille. Il me l’a enfilé en me disant avec un air moqueur, « ce sera ton nouveau visage à présent ! » Ils ont ensuite pris congé de moi. Je me suis vite ressaisie et j’ai tenté d’enlever le masque. Mais à ma grande surprise, je ne pouvais pas l’enlever. Ce n’était plus un masque, c’était mon visage. J’avais une tête de gorille ! J’ai bondit de mon lit en criant désespérément. Mon cœur battait à coup de tambour. En me voyant réveillée, j’ai laissé échapper un soupir de soulagement. Soulagée que ce fût juste un rêve. Malgré nos conditions de vie, on n’arrive pas à se débarrasser des cauchemars. J’ai regardé mon horloge, il était 6 heures 10 du matin. Je me suis levée du lit et gagnai la salle de bain. En me regardant dans le miroir, un courant me parcouru tout le corps. Mon cauchemar était en train de se poursuivre. Ce n’était pas moi que je voyais, mais un monstre avec une tête de gorille. J’ai souhaité de tout mon cœur que ce soit un rêve dans un rêve. Je me tapotais lamentablement le visage, qui m’avait pourtant l’air intact. Aussitôt, le monstre dans le miroir me rassura, « t’inquiètes pas, t’es toujours aussi belle. Ce qui me choqua pourtant, c’est le fait qu’en seulement 666 jours tu m’as déjà oublié ». Ce fut seulement en cet instant que je me suis rappelée du jour où j’avais décidé de changer de vie quoiqu’il me coute.
Les paysages défilaient à toute vitesse sous mes yeux. Mais je ne les regardais pas vraiment. Je pensais plutôt à ce que j’allais faire. Ce n’était pas le moment d'abandonner. Mes idées devraient à présent suivre le même rythme que le tap tap. Avancer, courir vers mon but. Quand j’étais arrivée, j’avais remarqué les regards curieux des autres passagers. Ils se demandaient peut-être qu’allait faire cette femme dans un tel endroit. En voyant la plus grosse pierre de la savane, je savais maintenant où me diriger. Une fois qu’il était midi, j’allais me mettre du côté Est du grand rocher. Ensuite, j’ai récité la leçon que j’avais apprise par cœur par mon ami sorcier. C’était quelqu’un à qui je me plaignais de ma vie merdique. « Je suis venue à toi Shetàn, sans sandales ni besace. J’emprunte la voie des opprimés pour trouver refuge à ton sanctuaire. Pauvre j’entrerai, riche j’en sortirai ». À ces mots, j’ai été comme téléportée à un autre endroit. Il n’y avait plus la grosse pierre, je me tenais devant une entrée obscure. Si mon ami ne m’avait pas prévenu de toutes ces choses, je serais restée la langue pendante, tel un enfant confus devant un tour de magie. Il fallait maintenant que j’aille jusqu’au bout. J’avançais droit devant dans la pièce obscure jusqu'à atteindre un mur. Je n’étais pas seule, je sentais la présence de mon hôte derrière moi, mais je n’étais pas encore prête à le rencontrer. Il a fallu d’abord que je réponde à un questionnaire qui me sembla être une énigme. « Qui es-tu ? Un cadavre mouvant. Que cherches-tu ? Des papiers pour m’ensevelir. Donnerais-tu ta vie ? Je suis déjà morte ». Encore une fois, quelque chose de prodigieuse arriva. Le mur disparait. Et j’avais sous les yeux, une grosse pile de sacs d’argent qui toucha le plafond. Je savais ce qu’il me restait à faire. Alors j’ai pris deux sacs, un pour chaque main. Quand je me suis retournée, mon âme a failli laisser mon corps. Ce que je vis n’avait rien d’humain, mis à part la voix. Je ne pouvais pas le classer dans une catégorie d’espèce. Il avait un corps de cheval, une tête de gorille et une queue de serpent. Quand le sorcier m’avait dit qu’il n’avait pas l’air sympa, je n’avais jamais pensé à une telle tête. « On ne donne rien gratuitement, tu sais ? » Me dit-il. J’avais pensé à tout cela avant de m’impliquer. Plus personne n’était chère pour moi, j'avais plus de famille. Peut-être qu’il veut quelques années de ma vie. Eh bien, qu’il les prenne. Au moins avant de mourir, j’aurai droit à quelques instants de bonheur. Je refuse de crever dans la misère. Ces mêmes idiots qui me répèteront que l’argent ne fait pas le bonheur, traineront à mes pieds comme des chiens en m’implorant des faveurs. À eux je répondrai, bah ! la misère non plus. Alors j’ai répondu à mon hôte avec un sourire rassuré, « même Dieu ne donne pas gratuitement. » Une fois dehors, je n’avais pas le droit de regarder en arrière, c’était la règle. Mais je savais que je laissais derrière moi la pauvreté, ainsi qu’une grosse pierre pleine de mystères.
« On ne donne rien gratuitement, tu te souviens ? » me répéta le monstre dans le miroir. Il continua d’un air amusé, « L’heure est venue de payer. T’es un cadavre mouvant, m’as-tu dit. Alors que tes paroles soient justes. Vis à présent comme un cadavre... Ça fait longtemps que je suis resté croupis dans cette maudite roche en attendant qu’une âme vienne se sacrifier pour me libérer. J’ai hâte de voir l’effet que ça fait d’habiter un corps de femme. Alors avant que notre aventure commence, je me présente. Je suis Shetàn, le démon pervers ! Je baise avec tout. quand je dis tout, c’est vraiment tout ma petite. que ce soit du genre humain ou animal, parfois même avec des engins. C’est pas horrible, tu vas voir. Mon plat préféré c’est le rat. Les amis je n’en fais pas, je suis un solitaire endurci. Enchanté ! » Cria-t-il en se moquant avant de disparaitre dans le miroir.
Je voyais à présent mon visage, pâle de désespoir. J’ai été dupée par le sorcier. La misère me rendait tellement aveugle que je n’ai pas pu voir que le sorcier était lui-même fauché, malgré ces diverses connaissances sur l’acquisition de l’argent. Il savait ce qui allait m’arriver... C’était pire que ce que j’imaginais. Je regardais mes yeux gonflés de larmes dans le miroir. J’ai tout compris à présent, je suis possédée par Shetàn.