Pas chassé, petit saut, pirouette...
Je me souviens des soirées passées avec mon père où on allait voir des matchs de foot ou de rugby. On assistait également à des matchs de hockey sur glace, mon père étant un grand supporter de l’équipe grenobloise, les Brûleurs de Loups. Parfois, il m’emmenait avec lui.
Je me rappelle que l’on se mettait au premier rang et que mon père et ses amis entamaient des chants d’encouragements tout au long du match.
Je me souviens de l’admiration que j’avais ressentie pour ces joueurs qui glissaient avec facilité et rapidité sur la glace. Je me souviens le bruit des manches qui s’entrechoquaient et des cris de joies des supporters lorsque l’équipe gagnait.
Arabesque simple, échappée battue, entrechat...
Je me souviens des nombreux après-midis à courir le long du Drac, mon père et moi, pour s’entraîner pour le marathon du mois suivant. Nous n’en avons jamais gagné un seul, mais nous les finissions toujours, épuisés, le corps dégoulinant de sueur, mais heureux d’avoir participé à cette intense aventure. J’avais cependant un brin d’orgueil à m’imaginer sur le podium. Comme cela ne se produisait jamais, j’avais alors décidé d’abandonner. Seul mon père avait réussi à me remotiver.
Pas chassé, cabriole, fondue...
Je me souviens des longues journées d’hiver passées à skier. On faisait tout le temps du hors-piste, mon père trouvait que les stations étaient trop « touristiques ». L’été, on faisait de la randonnée. On partait au petit matin, et on revenait deux ou trois jours plus tard. J’ai vu beaucoup de forêts, de paysages incroyables et parcourus de nombreuses montagnes. Le souvenir le plus marquant de mes randonnées remonte à des années de ça. Mon père ne m’avait pas dit la destination. Nous avons longtemps marché. Je crois même que c’était la plus longue randonnée qu’on ait jamais faite. Le jour où nous sommes arrivés, je n’en ai pas cru mes yeux. L’ambiance était féérique. Il n’y avait personne, l’herbe était parsemée de fleurs et les oiseaux gazouillaient. La nature semblait être en parfaite harmonie. Mais, l’élément le plus impressionnant était le petit point d’eau où trois longues traînées d’eau s’écoulaient du haut des falaises. Mon père racontait que c’était son endroit secret, là où il allait lorsqu’il ne se sentait pas bien. C’était sa mère qui lui avait fait découvrir cet endroit. Elle-même l’avait découvert grâce à son père.
« C’est maintenant à mon tour de te faire découvrir cet endroit sublime », m’avait dit mon père.
Je m’apprête à conclure en exécutant un grand jeté. Je prends mon élan et...
Je me souviens de ce terrible matin d’automne où je m’étais fâché avec mon père pour des broutilles. Comme à son habitude dès qu’il y avait une dispute, il partait dans son « endroit secret ». Mais là, contrairement aux autres fois, il n’est jamais revenu.
... Je réussis à faire mon grand écart au beau milieu du saut et à attérir sans difficulté. Les lumières s’éteignent. Mon cœur bat à vive allure. Finalement, la foule se lève comme un seul homme et applaudit. J’ai réussi.
La pression retombe et, plus exténué que jamais, je m’allonge. J’ai tout donné pour que ce spectacle soit parfait. J’ai donné mon corps et mon âme. J’ai mal à la tête. Je ferme les yeux un instant. Lorsque je les ouvre, la salle est vide. Seul mon père se trouve assis dans un fauteuil, me souriant avec fierté. Il me tendit la main. Une lumière enveloppe son corps, comme si un projecteur était braqué sur lui.
- Allons fêter ta victoire dans notre « endroit secret », mon fils.
- J’arrive, Papa.
Je me souviens des soirées passées avec mon père où on allait voir des matchs de foot ou de rugby. On assistait également à des matchs de hockey sur glace, mon père étant un grand supporter de l’équipe grenobloise, les Brûleurs de Loups. Parfois, il m’emmenait avec lui.
Je me rappelle que l’on se mettait au premier rang et que mon père et ses amis entamaient des chants d’encouragements tout au long du match.
Je me souviens de l’admiration que j’avais ressentie pour ces joueurs qui glissaient avec facilité et rapidité sur la glace. Je me souviens le bruit des manches qui s’entrechoquaient et des cris de joies des supporters lorsque l’équipe gagnait.
Arabesque simple, échappée battue, entrechat...
Je me souviens des nombreux après-midis à courir le long du Drac, mon père et moi, pour s’entraîner pour le marathon du mois suivant. Nous n’en avons jamais gagné un seul, mais nous les finissions toujours, épuisés, le corps dégoulinant de sueur, mais heureux d’avoir participé à cette intense aventure. J’avais cependant un brin d’orgueil à m’imaginer sur le podium. Comme cela ne se produisait jamais, j’avais alors décidé d’abandonner. Seul mon père avait réussi à me remotiver.
Pas chassé, cabriole, fondue...
Je me souviens des longues journées d’hiver passées à skier. On faisait tout le temps du hors-piste, mon père trouvait que les stations étaient trop « touristiques ». L’été, on faisait de la randonnée. On partait au petit matin, et on revenait deux ou trois jours plus tard. J’ai vu beaucoup de forêts, de paysages incroyables et parcourus de nombreuses montagnes. Le souvenir le plus marquant de mes randonnées remonte à des années de ça. Mon père ne m’avait pas dit la destination. Nous avons longtemps marché. Je crois même que c’était la plus longue randonnée qu’on ait jamais faite. Le jour où nous sommes arrivés, je n’en ai pas cru mes yeux. L’ambiance était féérique. Il n’y avait personne, l’herbe était parsemée de fleurs et les oiseaux gazouillaient. La nature semblait être en parfaite harmonie. Mais, l’élément le plus impressionnant était le petit point d’eau où trois longues traînées d’eau s’écoulaient du haut des falaises. Mon père racontait que c’était son endroit secret, là où il allait lorsqu’il ne se sentait pas bien. C’était sa mère qui lui avait fait découvrir cet endroit. Elle-même l’avait découvert grâce à son père.
« C’est maintenant à mon tour de te faire découvrir cet endroit sublime », m’avait dit mon père.
Je m’apprête à conclure en exécutant un grand jeté. Je prends mon élan et...
Je me souviens de ce terrible matin d’automne où je m’étais fâché avec mon père pour des broutilles. Comme à son habitude dès qu’il y avait une dispute, il partait dans son « endroit secret ». Mais là, contrairement aux autres fois, il n’est jamais revenu.
... Je réussis à faire mon grand écart au beau milieu du saut et à attérir sans difficulté. Les lumières s’éteignent. Mon cœur bat à vive allure. Finalement, la foule se lève comme un seul homme et applaudit. J’ai réussi.
La pression retombe et, plus exténué que jamais, je m’allonge. J’ai tout donné pour que ce spectacle soit parfait. J’ai donné mon corps et mon âme. J’ai mal à la tête. Je ferme les yeux un instant. Lorsque je les ouvre, la salle est vide. Seul mon père se trouve assis dans un fauteuil, me souriant avec fierté. Il me tendit la main. Une lumière enveloppe son corps, comme si un projecteur était braqué sur lui.
- Allons fêter ta victoire dans notre « endroit secret », mon fils.
- J’arrive, Papa.