Je l'épouse malgré tout

Toute histoire commence un jour, quelque part.
Comme chaque lundi le village de Fatola voit son marché se remplir peu à peu, le seul jour de la semaine où tous les marchands, marchandes et clientèle des villages voisins viennent pour des échanges commerciaux, une journée folle.
Au milieu de toutes ces fanfaronnades, dans toute cette foule agitée, se trouve Mamadou, un jeune aventurier venu pour faire ses congés dans son village maternel, de sa coiffure vagabonde, de son habillement bien stylé typique des jeunes soit disant branchés de la grande ville, de son regard fuyant, qui regarde partout et nulle part en même temps, on sentait à la première vue que celui-là n’était pas d’ici.
Accompagné de son cousin Birama et son ami Ali, ils parcouraient les coins et recoins du marché encombrées par des vendeuses ambulantes, des colporteurs, et des acheteurs...
Avec son aire curieux, partout où le trio passe, Mamadou prenait quelque minute pour demander le prix de la marchandise.
S’il vous plait ces jolies tomates coûtent combien mademoiselle ? demande Mamadou
-Seulement 100 franc le panier
-Humm tu dis bien 100 franc !
-Oui, mais si tu prends beaucoup je peux te donner a bon prix ;
Et là il se tourne vers ses compagnons et vous voyez ça, chez nous ce petit panier coûte pas moins de 600franc
Ali : il ne faut pas oublier aussi que ces marchandes viennent chercher ces tomates jusqu’ici avec le coût du transport élevé ajoute ça aux tomates qui pourrissent en route, évident que ça coûte plus chère chez vous ;
-Avec tout ça franchement c’est abusé ;
Les rayons du soleil devenaient peu à peu ardants, Ali et Birama commençaient à se sentir fatiguer; rentrons maintenant à la maison dit Ali
-Quoi ?
Mamadou je pense que Ali a raison, nous, on est trop fatigué allons nous reposer à la maison ;
-S’il vous plait, vous savez bien que c’est ma première fois ici et je n’ai même pas fait la moitie du marché ;
-Bon si c’est comme ça, vous vous pouvez rentrer, il faut que je fasse le tour du marché aujourd’hui il y’a un proverbe qui dit (il ne faut pas remettre à demain ce que tu peux faire aujourd’hui).
Sa curiosité lui donnait une énergie et un courage sans façon.
Le jeune aventurier se relançant continua de taquiner les vendeuses, les vendeurs eux ne l’intéressait pas beaucoup.
Il se fait remarquer par quelques-unes des villageoises avec son charisme et son savoir parler aux gens, ce n’est pas étonnant.
Avec un pas lent, il perçoit une vendeuse, une femme environ 60 ans, attiré par la marchandise, il s’approcha d’elle avec un ton étonnement ;
-Du jujube greffé !
-Oui mon fils du jujube – répond la dame tu en veux pour combien ?
-Non je n’ais pas d’argent sur moi je suis en congé ici et je suis venu voir le marché simplement. Mais j’aime trop les jujubes greffés peut-être le lundi prochain je passerai acheter un peu.
-Haa !! Je vois, tu es le petit fils de Maimouna ?qui est venu pour les congés
-Oui ;
- Mauvais mari tu te promène sans le prix de condiment de tes femmes, Maimouna est ma meilleure amie comme coutume ici les grandes mères sont les femmes des petits fils et les grands pères les maris des petites filles.
La vieille dame donne un sachet à Mamadou
-Prend ça, demain quant je partirais cueillir d’autre je passerais te donner plus ok
-Merci beaucoup a toi
-Avec un peu d’humour, de rien si tu n’arrives pas à nourrir ta femme c’est elle qui te nourrira.
-N’oublies pas aussi que c’est le prix de ta dote trop élevée qui m’a ruiné
-Ah !! Toi tu a toujours quelque chose à dire.
Un peu de rigolade et Mamadou reprend son chemin.
Malgré sa folle envie de l’aventure le jeune homme commença à se sentir fatigué, souriant il prend le chemin de la maison tout en savourant ces délicieux jujubes. A peine franchi la porte, voila la grande mère Maimouna grondée sur ces deux compagnons Ali et Birama pour avoir laissé seul un étranger qui connait à peine le chemin de la maison dans le marché surtout en ce jour de lundi.
Hé grande mère me voila je suis rentré – elle se tourna, soulagée
-Mamadou toi aussi pourquoi tu t’es séparé de tes amis ?
-Grande mère ils ne voulaient pas continuer alors que j’avais vraiment envie de faire le reste du marché aujourd’hui ; et puis j’ai même vu l’une de tes amies, la vendeuse de jujube ;
-Elle m’a même donné un sachet mais je les ai tous mangé en route, je n’ai pas pu m’arrêter ;
-Dépêche toi de prendre un bain vite fait, après on mange.
Entre la fraicheur de la nuit, les coassements des grenouilles, l’aboiement de quelque chien et la fatigue Mamadou s’effondra sur sa natte et se plonge dans un sommeil profond.
Parmi les premières personnes à se réveiller, comme chaque matin il passe devant les chambres une par une saluer tout le monde ;
Ne voulant pas faire mauvaise impression il se força de boire la bouillie sans sucre du petit déjeuner.
Vers dix heures du matin la vieille du marché tient sa promesse ; elle envoie sa petite fille Dadi avec une calebasse pleine de jujube greffé
Bonjour Maimouna en s’adressant a la vieille au milieu de la cour ;
-Bonjour Dadi comment vas-tu ? Et ta grande mère elle se porte bien ? Ton père ? Ta mère ? ; Ton ongle Boukari ? il parait qu’il est venu comment va-t-il ? Tout ça sans que la petite Dadi ne place un seul mot.
-C’est Aicha qui m’envoie remettre ces jujubes à Mamadou ;
-Il est sous le hangar là-bas ;
Elle avança vers Mamadou quand soudain celui-ci leva la tête, fixa des yeux la jeune fille, impossible de regarder ailleurs, abasourdi, perplexe il resta hypnotisé par ce joli portrait ; le cerveau déconnecté des yeux il était comme momifié avec mille et une question dans sa tête ; c’est quoi cette créature ? Avec si joli visage avec son teint noir marron, ces gouttes de sueurs qui coulent sur son front.
Il fut un court instant dans les cieux, il revient a lui après quelque seconde d’inconscience.
-j’espère que c’est toi Mamadou ?
-Oui c’est bien moi répond Mamadou avec le cœur glacé par cette voix dévastatrice ;
-C’est grande mère Aicha qui m’a chargé de venir vous apporter ces jujubes qu’elle t’avait promis ;
-Merci, avec son aménité il prend la calebasse
Il revient enfin sur terre et se joignit a ces camarades ; impossible de tenir une conversation avec ses potes, sa tète devient une véritable boite à image. Avec un rythme cardiaque accéléré, de son aire optimiste il se décide de mettre ses gars dans le bain.
Mais dit moi Ali est ce que t’as vu la fille qui vienne de sortir ?
OUI, pourquoi ?
Je peux te demander une chose ?
Vas-y, si ce n’est pas trop difficile à répondre ;
Mais est qu’elle est promise à quelqu’un parce que j’ai constaté ici depuis ma venue que dès qu’une fille commence à prendre ces pieds, elle est déjà affirmée ; regarde bien le cas de la tante Habi dès ces 10 ans elle connaissait déjà son mari, ici ce sont les parents qui décident de tout et l’enfant n’a pas le droit de refuser, les rares personnes qui l’ont fait son soit traitées d’irrespectueuses, male élevées ou soit chassées de la famille.
Non elle ne l’est pas pour le moment, pourquoi tu demande ça ? ne me dit pas que t’es déjà fan d’elle ?
C’est vrai qu’elle m’attire un peu, mais tu exagère ;
Sinon je pouvais t’arranger le coup pour ce soir ;
Ahahahaha regarde moi ce bluffeur toi qui n’as pas de copine, c’est toi qui vas chercher pour les autres.
Une belle discussion entre pote mais brusquement interrompue par l’oncle Issa qui leur demanda d’aller faire boire les ânes dans le marigot. Trop excité, Mamadou saute en premier pour choisir son âne la monté de l’adrénaline lui fait un peu oublié Dadi.
Venir au village voir les parents de sa maman était secondo pour lui, monté sur l’âne dos nu ou attaché a la charrette, les chasses aux petits gibiers étaient ses primo.
La nuit vint, Birama et son cousin posés a la porte pour prendre du bon the, a chaque fois qu’il trouve l’occasion, il parle d’elle ;
Birama un peu incommodé
Mec ne t’emballe pas si vite, après tout n’oublie pas qu’elle vienne d’une famille de forgeron
Et puis quoi, ou est le problème ?
Tu ne sais rien d’abord
Quelque minute s’écoulèrent juste après qu’ils ont pris le premier the, ils voient Ali venir avec sa bouche de bon parleur on pouvait l’identifié de loin mais il n’était pas seul ; moins de quelque mètre on pouvait enfin voir la personne qui l’accompagne.
Birama : oh merde c’est Dadi, le charlot, incapable de se trouvé une fille a quand même réussit à amener Dadi jusqu’ici.
Mamadou voulant fuir, ne sachant quoi dire à Dadi, se fait retenir par son cousin. Ali et son binôme s’approchèrent, Mamadou décide de prendre son courage en main ‘’pas moyen de s’échapper on devient courageux’’.

Ils se lancèrent tous dans une folle et interminable discussion, au bout d’un certain temps les yeux commencent à s’alourdir, il fait tard dit Dadi, il faut que je rentre sinon grande mère va s’inquiéter.
C’est vrai il est vraiment temps de rejoindre le lit, le petit grin se dissipa. Mamadou comme Dadi rentrèrent chez eux se couchèrent l’un avec son cousin et l’autre avec sa mami, mais ne réussirent pas à fermer l’œil. Ils pensèrent l’un à l’autre. Mamadou de son intérieur se demande : est ce que c’est l’amour ? Et si je décide de la fiancer ? Mais et si mes parents refusent sous prétexte qu’elle est fille de forgeron ? Quesque je dois faire, mon congé est bientôt fini ? Une chose est sûr je l’aime bien, incroyablement bien.
Dadi de son côté ne pense à rien de sorte, tous ces pensés son sur la personne de Mamadou, sur la famille qu’elle pourra fondée avec lui.

Seulement quelque jours heureux ensemble, le jeune amoureux vois ces jours de congé épuisés il doit rentrer avant le lundi.

La veille de son départ, il devrait saluer tous les proches parents de la famille le soir avec son cousin et complice, ils passent de maison en maison, annoncé qu’il doit prendre congé d’eux très bientôt.
-Je crois qu’on a fait toutes les maisons maintenant ?
-Oui presque ça reste celle du vieux kouyaté seulement
C’est qui ce vieux kouyaté ?
Il était le griot de notre grand père, ces enfants sont les griots de nos pères, et ces petits enfants seront les notres une fois grand. Ils rentrent dans la famille, après les salutations, avancent vers la case du vieux griot
-Bonsoir kouyaté
-Bonsoir répond le vieux !! C’est qui ?
-C’est Birama
L’hospitalité ineffable du vieux, laissa les jeunes sans voix.
Apres quelque minutes d’éloge sur la famille des visiteurs
Birama tu es avec qui ?
C’est le fils de tante Kadi il est là pour les congés.
Le dimanche, le mot que Mamadou et sa Dadi ne voulaient pas entendre ; hélas ce qui devait arriver, arrivas. Le dimanche très tôt Mamadou attristé, le cœur lourd saute dans un taxi brousse, Dadi au bord du goudron laisse coulé quelque larme qui venaient s’écraser sur sa poitrine goute à goute.
Ne parla à personne durant tout le trajet, de toute les façons il ne connaissait personne, battu sur sa chaise ou devras-je dire son corps car son esprit est resté dans ce village là où il a laissé son cœur aussi.
Environ une heure et demie de route, abattu et mélancolique, il rentre chez lui. Accueillit chaleureusement par sa maman, celle-ci ne tarda pas à remarquer que quelque chose ne tourne pas rond chez son fils.
N’fatoma (qui veux dire l’homonyme de mon père) qu’est ce qui ne va pas ? Tu ne te réjouis pas de nous revoir ?
Est-ce le village qui ne t’as pas plu ? dit moi qui t’as fait quoi ?
-Rien Nah, je suis juste fatigué, avec l’état actuel des routes ce n’est pas du tout facile.
-D’accord repose toi un peu ta grande sœur va mettre de l’eau pour toi dans la toilette.
Inquisitrice et pressée, maman Kadi attend impatiemment le jeune, non pas seulement parce qu’elle avait sa nostalgie mais principalement aussi pour faire sa mise à jour des nouvelles du village.
L’heure du diner arrive, Mamadou ne quitte toujours pas sa chambre, maman Kadi curieuse et soucieuse envoie Adia appelé son jeune frère pour le mangé, mais il refusa de sortir ;
-S’il te plait dit à Nah que j’ai juste envie de dormir.
Ne sachant pas comment aborder le sujet avec son père, passe la nuit à réfléchir et à penser à sa bien-aimée.
Le réveil du matin sonne, il est l’heure de reprendre la routine, les nécessaires du matin finis, Mamadou prend le chemin du boulot trop ravis de revoir ses collègues de travail leur raconté toutes les folles aventures aux quelles il était au premier rang.
Derrière tout ces joies, ces rires se cache un jeune homme triste et penseur ; triste par ce qu’elle lui manque terriblement et il pense a chaque heure comment le dire a son paternel.
Au retour du travail, maman Kadi les yeux rougis par la fumée de la cuisine l’apostropha.
-Qu’est ce qu’on t’a fait là-bas ? Je te sens un peu froissé depuis ton retour ;
-Rien Nah, mais est-ce que je peux vous parlé d’une chose ?
Vas-y c’est quoi ?
-Nah vous vous rappelez, l’an passé de ma conversation avec tonton Bira où il me parlait de me cherché une fiancée ?
Oui je me rappelle !!
-Nah, j’ai vu, ou plutôt précisément j’ai rencontré une fille au village, je l’aime bien et j’aimerai la fiancée.
- c’est qui ? Je la connais ?
-Probablement, c’est la petite fille de la vieille Aicha, grande mère disait que vous étiez amie avec sa tante Aminata ;
-Oui, la dernière fois que j’ai quitté là-bas elle était encore toute petite, mais tu ne sais pas qu’elle vienne d’une famille forgeronne en conséquent il n’y a pas de mariage entre nos deux familles. Asphyxie par ces quelques mots, Mamadou prend peur.
- Dans tous les cas va en parler avec tes pères, c’est eux qui peuvent te donner une femme.
Le soir venu, il approcha Bira, tonton j’ai à vous parler. Voila j’ai vu une fille avec votre permission et vos bénédiction je souhaite demander sa main. C’est bien, seulement avant-hier avec ton père on parlait de ça, c’est la fille de qui ? Elle se nomme comment ?
C’est la fille de Mody kanté, elle c’est Dadi Assa kanté
Mais tu es fou, ou bien tu t’es bourré, pour me dire ces âneries ? Ne sais tu pas qu’il n’y a jamais de mariage entre nos deux familles, nous sommes des nobles et eux se sont des hommes de caste. Dégage de là avant que je m’énerve d’avantage.
Morose et crisper Mamadou s’en alla sans dire un mot ni à son tonton ni à sa maman qui était assise au bas de la porte.
Bira informe les autres de la situation avec tous les détails de leur conversation, ensemble ils décident d’organiser une réunion en famille.
Mamadou je suis ton père, mais dans la famille c’est ton ongle Bira qui est chargé de vous chercher une femme et à tes sœurs un homme, il m’a tous dit sur votre conversation, ce que tu as en tête est impossible en tout cas tend que je vis.
J’ai compris père, vous êtes mes parents je vous dois respect, vous ne voulez pas faire ce que personne dans la famille avant vous n’a fait. Nous somme bien musulman ? Est-ce qu’il ya une partie du coran qui demande a ce que les nobles n’épousent pas les hommes de castes ? Les temps ne sont plus les mêmes, père.
Que je sois banni, que je sois traité d’irrespectueux, que vous ne vous sentiez pas offensé,mais moi j’épouserai cette fille avec ou sans vos bénédictions.