« Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? peut-être les deux »
« Ma fille, je voudrais que tu partes chez ta grand-mère wély lui dire que je regrette de l’avoir désobéir ; j’étais jeune, ignorante et incrédule. Je ne croyais pas au chemin que les ancêtres avaient choisi pour moi. J’ai remis en cause mon identité culturelle, renié la culture de mes ancêtres et aujourd’hui, je paie le prix de mes actes. Mon souci n’est pas de savoir si je vais vivre ou non, mon sort est déjà scellé. Je voudrais seulement que ma mort soit un fardeau léger pour toi. Qu’après mes funérailles, tu puisses reprendre ta vie et vivre heureusement. Ne retourne surtout pas à la maison car ta grand-mère paternelle ne t’acceptera jamais. C’est seulement ainsi que je trouverai la paix de là où je serai ». Ce fut les dernières paroles qui précédaient la mort de ma mère. Elle mourut sans réellement connaitre le bonheur dont elle a toujours rêvé. Mes grands-parents maternels étaient des conservateurs. Pour eux, une fille qui désobéit à l’acte sacré de l’union que ses parents lui propose manque de dignité et doit être bannie.Ma mère fut de celles-ci.
Apres l avoir présenté son cousin qui devait l épouser et dire que les manes des ancêtres étaient d accord, Ma mere avait blasphémé en disant « les morts n’ont pas à décider de mon avenir ». Ma mère fut bannie de la famille. Elle rejoignit son amant, un jeune bissa qui était de retour d’Italie. Ils s’étaient en effet croisés un an au parant lors d’une fête de fin d’année organisée par le directeur. Leur fréquentation était un blasphème pour les deux familles conservatrices. Bamissi (le têtu en langue bissa) était un jeune intellectuel de 19 ans. Son père vivait en Italie et lui avait eu la chance d’y séjourner plusieurs années. Jeune, beau et intelligent, on lui prévoyait un bel avenir. Il vivait avec sa mère. Bamissi désobéit lui aussi à sa mère et emmena ma mère vivre avec lui dans la villa de son père. Les deux adolescents était accusé d’une double désobéissance.
Une désobéissance envers les parents et le non-respect des règles établir par les ancêtres qui interdisait l’union entre un bissa et un peulh au nom de la parenté à plaisanterie. Les intempéries commencèrent six mois seulement apres le mariage. Ce fut par la suite une vie de calvaire. Je perdus mes parents a l âges de cinq accablé par le coup su sort. Ma mère et mon pere mourru mystérieusement a un jour d intervalle.
Mes grands parents maternels furent obligés de m heberger. J ai pu la pur transmettre la dernière volonté de ma mère.
En grande famille, tout le monde m’appelle bêrroh (étranger en langue peulh) mais au quartier, les familles bissa m’appelle boudouba (sans origine, sans famille en langue bissa). En un mot, personne ne voulait me reconnaitre comme membre de sa communauté. La dernière volonté de ma mère était que je sois heureuse sans elle. Comment puis-je l’être si mon sort était scellé depuis ma naissance ?
Comment trouver le bonheur si je n’ai aucune identité culturelle ?
Aujourd’hui, j’ai 16 ans. L’âge ou ma mère commis l’irréparable. Je voudrais changer les choses autour de moi et être heureuse , vivre comme les autres adolescents de mon âge mais j’ai l’impression qu’une force obscure m’empêche. Ma situation n’a toujours pas changé. Je suis prise entre une réalité triste et un espoir qui se dissipe peu à peu.
Abattu par le sort de la vie, Je m’efforce d’honorer la mémoire de ma mère, mais à chaque fois cette phrase me traverse l’esprit : « suis-je dans le noir ou ai-je le yeux fermés ? peut-être les deux »
« Ma fille, je voudrais que tu partes chez ta grand-mère wély lui dire que je regrette de l’avoir désobéir ; j’étais jeune, ignorante et incrédule. Je ne croyais pas au chemin que les ancêtres avaient choisi pour moi. J’ai remis en cause mon identité culturelle, renié la culture de mes ancêtres et aujourd’hui, je paie le prix de mes actes. Mon souci n’est pas de savoir si je vais vivre ou non, mon sort est déjà scellé. Je voudrais seulement que ma mort soit un fardeau léger pour toi. Qu’après mes funérailles, tu puisses reprendre ta vie et vivre heureusement. Ne retourne surtout pas à la maison car ta grand-mère paternelle ne t’acceptera jamais. C’est seulement ainsi que je trouverai la paix de là où je serai ». Ce fut les dernières paroles qui précédaient la mort de ma mère. Elle mourut sans réellement connaitre le bonheur dont elle a toujours rêvé. Mes grands-parents maternels étaient des conservateurs. Pour eux, une fille qui désobéit à l’acte sacré de l’union que ses parents lui propose manque de dignité et doit être bannie.Ma mère fut de celles-ci.
Apres l avoir présenté son cousin qui devait l épouser et dire que les manes des ancêtres étaient d accord, Ma mere avait blasphémé en disant « les morts n’ont pas à décider de mon avenir ». Ma mère fut bannie de la famille. Elle rejoignit son amant, un jeune bissa qui était de retour d’Italie. Ils s’étaient en effet croisés un an au parant lors d’une fête de fin d’année organisée par le directeur. Leur fréquentation était un blasphème pour les deux familles conservatrices. Bamissi (le têtu en langue bissa) était un jeune intellectuel de 19 ans. Son père vivait en Italie et lui avait eu la chance d’y séjourner plusieurs années. Jeune, beau et intelligent, on lui prévoyait un bel avenir. Il vivait avec sa mère. Bamissi désobéit lui aussi à sa mère et emmena ma mère vivre avec lui dans la villa de son père. Les deux adolescents était accusé d’une double désobéissance.
Une désobéissance envers les parents et le non-respect des règles établir par les ancêtres qui interdisait l’union entre un bissa et un peulh au nom de la parenté à plaisanterie. Les intempéries commencèrent six mois seulement apres le mariage. Ce fut par la suite une vie de calvaire. Je perdus mes parents a l âges de cinq accablé par le coup su sort. Ma mère et mon pere mourru mystérieusement a un jour d intervalle.
Mes grands parents maternels furent obligés de m heberger. J ai pu la pur transmettre la dernière volonté de ma mère.
En grande famille, tout le monde m’appelle bêrroh (étranger en langue peulh) mais au quartier, les familles bissa m’appelle boudouba (sans origine, sans famille en langue bissa). En un mot, personne ne voulait me reconnaitre comme membre de sa communauté. La dernière volonté de ma mère était que je sois heureuse sans elle. Comment puis-je l’être si mon sort était scellé depuis ma naissance ?
Comment trouver le bonheur si je n’ai aucune identité culturelle ?
Aujourd’hui, j’ai 16 ans. L’âge ou ma mère commis l’irréparable. Je voudrais changer les choses autour de moi et être heureuse , vivre comme les autres adolescents de mon âge mais j’ai l’impression qu’une force obscure m’empêche. Ma situation n’a toujours pas changé. Je suis prise entre une réalité triste et un espoir qui se dissipe peu à peu.
Abattu par le sort de la vie, Je m’efforce d’honorer la mémoire de ma mère, mais à chaque fois cette phrase me traverse l’esprit : « suis-je dans le noir ou ai-je le yeux fermés ? peut-être les deux »