« Maître ? Vous plaisantez ? Vous pouvez me cogner, comme l'ont fait tous les autres mais je ne vous appellerai pas maître...»
Je me souviens encore de celui-ci, probablement son dernier, qu'il m'avait pourtant promis de publier, mais trop attendu, inachevé comme tous les autres.
Dans sa chambre reposer son univers inachevé, des planètes sans lumière, des terres sans semence, encombré de ceci et cela sans ordre.
En cette nuit froide, de lune en fuite, quand il n'avait plus que peu de souffle, deux minutes avant de dire adieu, les souvenirs défilés ses pensées; une vie vécue, un monde expérimenté. Si jeune, était-il, perdant sa vie trop tôt sous ce ciel immensément vide à son égard. Il n'aurait rien légué, ni à la société ni à la terre ni à l'espèce humaine.
Sur son sablier, le temps s'écouler, mais lui n'ayant jamais pu se regarder dans le miroir, voyait passer comme en bande défilante en ses pensées toute sa petite vie, rempli d'inachevé qu'elle caractérisait elle-même. Aucun point final qu'une multitude des virgules, laissant sur chaque page du manque. Et rien que son visage lourd en disait trop, il voudrait bien une de plus, une où, les débuts auront leurs fins mais ainsi était-il; pas d'abracadabra, les hommes en ont une sous ce ciel et lui était bel et bien un d'eux.
Il ne dira plus rien durant ces instants, ni soupire d'ailleurs. Il était comme plus en lui, avant même qu'il n'hérite d'Adam la mort. Déjà emporter par ses pensées illusionnistes. Chanceuse, peut-être, d'être là au moment opportun, où les mots n'avaient plus de sens et seul le silence restait encore profond, je m'étais faite muette. Puis que les larmes manquaient, comme il me le disait souvent, les regrets sont pour ceux qui seront vivants demain, je l'avais tenue fort la main, partageant sa dernière chaleur pendant qu'il se préparait à devenir une source de froideur; s'éteindre comme une bougie qu'on a soufflé.
Un clin d'œil m'avait suffit quand il faisait signe d'adieux, perdu sa langue, moi qui me voyait lui sauter dans le bras pour un simple au-revoir. Le petit bonhomme avait fermé ses yeux, éteint, son coeur ne donnait plus aucun battement et çà pour un temps loin de lendemain.
Deux jours après son enterrement, j'étais revenu dans sa chambre, là, le lieu de nos rencontres. Je respirais encore son odeur, il paraissait encore présent, oui sûrement, derrière mes larmes éprouvés, son image apparaissait. Et sur des feuilles de papier, il vivait encore, son petit univers inachevé, ses poèmes à lui seul, ses histoires sans point final, ses petits concepts sur la vie, tout et rien respiré sous son nom, ses mots et sa manière.
Le temps de tout arranger dans un tiroir, je passai mes yeux sur tout cela; renchérir les petites lettres qu'il m'envoyait par message, écrit sur un bout de papier. Sur ses lignes, un vieux homme dans la peau d'un jeune homme.Il était alors suffisamment vieux dans sa tête, rien de plus fou. La preuve est bien là, il avait peut-être une vie inachevée mais non, jamais vidé de sens.
Je me souviens encore de celui-ci, probablement son dernier, qu'il m'avait pourtant promis de publier, mais trop attendu, inachevé comme tous les autres.
Dans sa chambre reposer son univers inachevé, des planètes sans lumière, des terres sans semence, encombré de ceci et cela sans ordre.
En cette nuit froide, de lune en fuite, quand il n'avait plus que peu de souffle, deux minutes avant de dire adieu, les souvenirs défilés ses pensées; une vie vécue, un monde expérimenté. Si jeune, était-il, perdant sa vie trop tôt sous ce ciel immensément vide à son égard. Il n'aurait rien légué, ni à la société ni à la terre ni à l'espèce humaine.
Sur son sablier, le temps s'écouler, mais lui n'ayant jamais pu se regarder dans le miroir, voyait passer comme en bande défilante en ses pensées toute sa petite vie, rempli d'inachevé qu'elle caractérisait elle-même. Aucun point final qu'une multitude des virgules, laissant sur chaque page du manque. Et rien que son visage lourd en disait trop, il voudrait bien une de plus, une où, les débuts auront leurs fins mais ainsi était-il; pas d'abracadabra, les hommes en ont une sous ce ciel et lui était bel et bien un d'eux.
Il ne dira plus rien durant ces instants, ni soupire d'ailleurs. Il était comme plus en lui, avant même qu'il n'hérite d'Adam la mort. Déjà emporter par ses pensées illusionnistes. Chanceuse, peut-être, d'être là au moment opportun, où les mots n'avaient plus de sens et seul le silence restait encore profond, je m'étais faite muette. Puis que les larmes manquaient, comme il me le disait souvent, les regrets sont pour ceux qui seront vivants demain, je l'avais tenue fort la main, partageant sa dernière chaleur pendant qu'il se préparait à devenir une source de froideur; s'éteindre comme une bougie qu'on a soufflé.
Un clin d'œil m'avait suffit quand il faisait signe d'adieux, perdu sa langue, moi qui me voyait lui sauter dans le bras pour un simple au-revoir. Le petit bonhomme avait fermé ses yeux, éteint, son coeur ne donnait plus aucun battement et çà pour un temps loin de lendemain.
Deux jours après son enterrement, j'étais revenu dans sa chambre, là, le lieu de nos rencontres. Je respirais encore son odeur, il paraissait encore présent, oui sûrement, derrière mes larmes éprouvés, son image apparaissait. Et sur des feuilles de papier, il vivait encore, son petit univers inachevé, ses poèmes à lui seul, ses histoires sans point final, ses petits concepts sur la vie, tout et rien respiré sous son nom, ses mots et sa manière.
Le temps de tout arranger dans un tiroir, je passai mes yeux sur tout cela; renchérir les petites lettres qu'il m'envoyait par message, écrit sur un bout de papier. Sur ses lignes, un vieux homme dans la peau d'un jeune homme.Il était alors suffisamment vieux dans sa tête, rien de plus fou. La preuve est bien là, il avait peut-être une vie inachevée mais non, jamais vidé de sens.