Nouvelles
10 min
Université Julius Nyerere de Kankan
Il est difficile de vivre femme dans nos sociétés
Toute histoire commence un jour, quelque part en guinée, à Kanda une si jolie fille de moins de 18 ans a vu toute sa vie détruite parce qu’elle est juste une fille m’a dit Fanta Bérété.
Dans une case d’une hauteur de trois à cinq mètres ; et de deux à trois mètres de diamètre, habitait une petite famille de quatre membres. Un jardin qui s’étalait sur une superficie d’un demi-hectare sur lequel ils cultivaient donnait une bonne fresque à la concession. C’est de loin que ce jardin attirait les gens de venir y rendre visite. Ce qui faisait que la concession recevait pleins de visiteurs. Chacun donnait son impression de la manière qu’il dispose. Le commun fut seulement qu’ils convenaient tous que la concession avait une beauté sans pareil. Continua t-elle à me narrer une histoire.
Tout près de la même case, trois grosses pierres sur lesquelles se repose une marmite généreuse, faisaient un tête-à-tête. Sous lesquelles s’agace une braise mi- éteinte, mi- allumée. Au dessus de la marmite, se tenait avec retenue une aimable fille. Les yeux irrités par la fumée en incandescence, ravivant le feu par un éventail dont ses mains se faisaient la passe l’une à l’autre.
Safiatou, c’est son nom. Une fille aux épaules larges ; d’une beauté souriante et manifestement attrayante. Jusqu’à quatorze ans Safiatou n’allât pas à l’école à la différence de ses petites amies qui y sont allées depuis à l’âge de sept ans. A la maison, Safiatou était tout, sa maman impuissante et son père décédé les années dernières, était obligée de mener des activités commerciales : revendre les légumes et fruits qu’ils récoltaient dans leur jardin.
Un après midi, comme à l’accoutumée, elle vint silencieuse méditant sur sa mévente habituelle. Juste à la porte, un peu au seuil qu’elle constata la présence des pairs de chaussure qu’elle n’avait pas l’habitude de voir. Il y-a surement des étrangers se dit-elle.
Elle se déchargea de son plateau et de sa corbeille à la main, retira ses chaussures puis entra dans la case. Parmi toutes ces femmes qu’elle a vues, il n’y avait personne qu’elle connaissait avant. Seule sa tante qui vint tout de suite de les joindre aussitôt.
Elle salua tout de même l’assemblée qui forma une ronde autour de sa maman malade. Qui, difficilement se tenait sur ses pieds.
Safiatou se saisit du gobelet posé sur le jarre dans un creux tout près du pied du lit. Elle le remplit d’eau et s’est mise à gloutonner avec voracité. Le glou-glou de l’eau dans sa gorge interrompit les femmes si concentrées sur leur sujet. Elle ne considéra pas tout de même leur causerie qu’elle croyait ne pas la concernée. Elle sortit plus vite.
Elle demanda à l’un de ses frères de partir dire à Yacouba qu’elle est revenue. Yacouba vint aussitôt avec son frère en même temps la trouver sur une butte qu’ils ont élevée pour servir de « où s’asseoir ». Yacouba demeura avec elle plus d’une dizaine de minutes. Elle s’est mise à lui relater son calvaire du marché.
Cela ne dura pas que la maman de Safiatou lui fit appel de venir.
Elle entra, gênée et n’osant pas fixer les yeux ces femmes. Donc, elle voulut tout faire avec rapidité pour déguerpir le lieu. L’une des femmes suivait avec intérêt ses démarches, elle remuait la tête pour saluer chacun des gestes de Safiatou.
-Ma fille commençât elle, ton frère au village, pour être un peu claire je te parle d’Aly. Le fils de Fanta, la sœur de ta mère. Il a réussi dans le travail de la terre. Il est devenu vraiment riche. On a même appris qu’il a aussi réussi dans les mines et qu’il roule même à moto et bientôt il se paierait une voiture. C’est un jeune travailleur devenu riche maintenant. Il nous a joint une commission pour nous dire qu’il t’aime et qu’il souhaiterait t’épouser. Ma fille tu dois accepter ce mariage, qui se présente comme une opportunité à ta mère et toi. Safiatou sursauta. Et une autre entame.
–Tu n’es pas encore excisée et la tradition ne permet pas qu’une fille se marie dans la souillure. Ta maman a trop été négligente à ce propos. Il ne te reste plus assez de temps ici pour que nous t’amenions au village pour parfaire cette exigence coutumière.
-Non ! Non ! Il n’est pas question que je parte. Je n’irai nulle part et de surcroit ma maman est malade. Qui d’entre vous nourrira mes frères ? Elle dit ces mots en pleurant.
-Oh ma fille tu es encore trop jeune pour comprendre cela. Pour nous prouver qu’il tient sincèrement à te marier, il a envoyé quatre sacs de riz et une somme d’argent. Et tiens-toi encore qu’il fera plus que ça. Tu n’as pas à t’inquiéter à ce niveau. Il suffit seulement que tu obéisses c’est tout.
-Ne croyez pas que vous allez me vendre. Je ne suis pas dupe. Vous aurez à combattre une fille intrépide. Sérieuse !
-Petite insolente, dit sa mère depuis là silencieuse. Un enfant ne doit pas parler aux personnes âgées de la sorte.
-Maman, toi aussi tu t’arranges à leur côté ? C’est bien je suis en train de comprendre que c’est une machination ourdie contre moi. Et que vous êtes convenues à me rouler dans la pâte.
- Safi tu dois obéir c’est tout !
Safiatou rougit ; colérique, elle déchaina des pas saumâtre. Elle vint trouver Yacouba à la véranda de leur maison. Elle avait la mine défaite.
- Pourquoi pleures-tu ? dit Yacouba. C’est à peine qu’elle dit en pleure. Ces femmes qui sont chez nous ont fait la proposition à ma mère de me marier à un cousin au village et qu’il me reste plus assez de temps pour y aller.
-Ne savent-elles pas que tu es encore une mineure ? Il n’est pas question qu’elles fassent cela. Je vais te protéger. A présent tu peux arrêter de pleurer. Attends que je t’apporte de l’eau afin que tu nettoies ton visage.
Elle fourbit son visage, se moucha et cura ses dents.
Pour la débraser un peu de son mal, assise sur une chaise, sa tête enrôlée dans un mouchoir, Yacouba lui posa des questions sur son commerce.
un beau matin à sa grande surprise, , Safiatou fut recueillie par ses tantes et amenée au village. Elle n’eut pas l’occasion de dire un « au revoir » à Yacouba, son meilleur ami pour qui, il serait difficile d’admettre son départ.
Au village où ses tantes l’ont amenée, tout paraissait nouveau pour Safiatou. Sa tante commença à la présenter à toutes personnes qu’elles rencontraient.
-C’est la future femme de Aly, elle vient de la ville.
-Oh qu’elle est belle ! Qu’elle soit une femme soumise.
-Amina ! répondit sa tante. Safiatou restait résignée et obstinée.
Un matin, sa tante l’a réveilla trop tôt. Elle se leva fatiguée et s’étirant de tous les côtés. Et elle baillait pour se débraser de toute la fatigue de la nuit.
-Tu vas être une vraie femme maintenant ma fille. Elle lui a remis des galettes, des étoffes et pleins d’autres cadeaux. Et ensuite elle l’amena chez une veille femme. Une dame trop avancée en âge, qui n’avait rien de particulier avec une personne gentille et accueillante. Elle était laide.
La particularité de cette femme et de son loge présageait un désastre. Safiatou l’avait bien compris.
Elle donna l’ordre à la tante de Safiatou et une autre femme qui était venue les accompagner de la tenir fermement en écartant les jambes. Elle pensait mourir et cria à vouloir fendre ses poumons. Jamais elle n’eut tant de douleur. Elle vit du sang entre ses jambes, sur son pagne. Elle fut mutilée.
Elles revinrent à la maison où une fête est célébrée. Safiatou marchait à peine et se tordait de douleur. On dansa, chanta. Safiatou assise au milieu de la sphère des femmes qui ne se souciait absolument pas de sa douleur, se tenait par ses deux bras qu’elle avait déjetés en arrière de son dos.
Elle demeura dans ce village plusieurs mois sans assurer à quand son retour auprès de sa mère.
Son futur mari, Aly vint d’un long voyage. On lui a joint une commission l’informant que sa fiancée est désormais en famille qu’il peut venir pour une prise de contact. Voilà ce qui l’amena.
-Safi voici ton futur mari! Aly n’était pas beau et boitait vers la gauche. Cette première rencontre ne prédit pas un amour sincère. Safiatou quitta sa tante et Aly en pleure. Elle partit se blottir sous une couverture dans le lit.
Quelques semaines après, on apprit que sa mère est décédée. Une nouvelle qu’on ne put lui dire sitôt. Quand même elle l’apprit.
Désormais, Safiatou doit dès l’instant demeurait définitivement chez sa tante. Son mariage fut remis pour l’année prochaine. Une décision qu’Aly trouve amère. Il voulait Safiatou dans son lit, la dépouiller de sa douceur et de sa virginité.
Dans cette cour, Safiatou n’eut pas le bonheur depuis le décès de sa maman. Chaque jour ses cris réveillaient les gens du village. On l’accusait de faire de l’urine pendant la nuit quand elle dormait.
Très tôt le matin sa tante lui versait dessus de l’eau froide.
C’est en un jour, l’une de ses tantes intriguée le fait qu’une grande fille comme Safiatou urine dans le lit dit de bien se rassurer de cela. Elle remarqua les jours suivants que Mame l’une des sœurs de Safiatou avec laquelle elle passait la nuit, se réveillait très tôt le matin pour échanger ses habits et se rhabillait aussitôt. Donc, c’est elle qui urinait. Safiatou fut délivrée.
Le lendemain, son oncle lui dit d’arranger sa chambre à une heure très avancée de la nuit. Safiatou accepta et entra si vite pour commencer son boulot. Une personne l’a suivi au pas sournois et apparait brusquement quelques minutes après. Masqué, tout le visage dans le noir dans une cagoule. Elle ne put dévisager la personne malgré pleins d’efforts fournis. Surprise, elle entendit la voix de la personne dont celle-ci cherchait à modifier sa voix pour être méconnaissable.
-Hé déshabille toi et monte dans ce lit tout de suite et si tu refuses je te tue avec cette machette. En montrant l’objet à la main. Safiatou eut des frissons. Elle prit peur. La personne se jeta sur elle, l’enleva ses habits. Il jouit d’elle. Safiatou était vierge et fut violée.
Après l’acte, très épuisée, la personne ne lui permit guère de se reposer. Il lui recommanda de ne rien dire à personne et l’évacua hors de la maison. Lorsqu’elle essaya cette nuit même de joindre ses sœurs, sa tante sortit pour la tabasser et dit qu’elle était partie se prostituer avec les gars du quartier.
-Et bien t’as commencé à te prostituer. C’est par confiance que j’ai demandé ta main à ta maman pour mon fils. Elle la frappa, tout son corps fit de petites plaies de tout part. Ainsi arriva son oncle, l’un des frères de sa mère. Choqué, celui-ci, tira Safiatou des griffes de son prédateur.
-T’as maltraité la petite, tu n’aurais pas dû. Qu’est-ce qu’elle a pu faire pour mériter tout cela. Songes au moins que c’est la fille de ta sœur, ce qui fait d’elle la tienne aussi. Il remarqua qu’en plus des petites plaies sur son corps, elle saignait par sa partie génitale. Il fit la remarque à sa sœur qui l’abattait.
On l’amena en urgence chez l’exciseuse qui trouva la situation trop grave et dit de ne pas avoir la compétence de la traiter convenablement.
Alors on l’amena en urgence au centre de proximité du village.
Safiatou fut admise en urgence, on s’occupa d’elle sitôt. Toute la famille en plus de l’exciseuse étaient présentes. Tous paniqués, ils prièrent en chœur que Safiatou reprenne sa santé.
Soudain, un médecin leur fit appel qu’ils entrent dans son bureau.
-Qui d’entre vous sont les parents de cette jeune fille.
-Je suis sa mère ! fit sa tante :
-Oui c’est notre fille ! firent aussi ses oncles.
-Moi c’est ma fiancée ! dit Aly.
Le médecin intrigué, resta stupéfait. Il fut surpris que ces gens se réclament d’être les parents de Safiatou .
-Est-ce qu’elle est morte ? Docteur dis-nous toute la vérité.
-Bien ! Seulement je suis ahuri que vous vous présentés ici comme les parents de cette fille.
-Elle est bien notre fille. Vous pouvez demander aux hommes de ce village. Ils vous diront que nous sommes bien ses parents.
-Oh ! fit le médecin. La jeune a été violée.
-Oh mon Dieu ! cria la tante. Elle bondit sur la chaise tout près de la porte du bureau.
Cela n’a pas duré qu’on vit des hommes en uniformes s’infiltrer dans la cour. Ils demandèrent où est ce que se trouvait la fille qui vint d’être admise en urgence tout récemment. On leur dit qu’elle se trouvait dans la salle d’urgence.
Quand ils arrivèrent, ils trouvèrent la tante de Safiatou se lamenter.
Aly parut beaucoup tendu, le visage froid et pâlit.
-Vous êtes la tante de la jeune fille malade ?
- Oui ! dit-elle.
-Vous êtes en état d’arrestation pour maltraitance d’enfant ; coups et blessures graves. En attendant que nous ayons des preuves pour culpabiliser la personne qui l’a violée.
Yacouba apparut à la surprise générale et pointant au doigt l’exciseuse qui fut aussi arrêtée sur le champ.
Aly voyant sa maman menottée, ne put pas supporter les pleurs et les douleurs que sa maman endure. Alors il lâche
-S’il vous plait Messieurs. Ils tournèrent dos. C’est moi qui l’ai violée. S’il vous plait emmenez moi et lâchez ma maman. Elle n’y est pour rien.
-Vous aussi ; vous êtes arrêté pour viol sur mineure.
Et à l’exciseuse de dire aussi :
-C’est ce Monsieur qui m’a impliquée dans tout ça. Il m’avait dit que la fille est sa fiancée. De trop l’exciser. Qu’il a besoin de son corps pour faire un talisman. Je suis resté réticente un moment mais il me plaida.
Je ne faisais que mon travail. Croyez-moi et si vous m’enfermez qui s’occuperait de mes trois petits enfants ?
-Madame, l’excision est une pratique interdite dans ce pays. Vous ne devez plus vous permettre de le faire. Vous l’avez à plusieurs reprises entendu parler.
-Eh Aly tu m’as déshonorée. Tu t’es rabaissé ainsi que toute ta famille. Elle était faite pour toi pour ce monde et pour l’au-delà. Quel esprit satanique t’a animé pour détruire une femme destinée à toi de la sorte. Lâcha la maman de Aly.
Aly fut déçu. Sa tête baissée, son menton parvient jusqu’à sa poitrine.
Le docteur remit le carnet de contrôle aux agents. Contenant toutes les pistes qui prouvent que Safiatou avait été violée.
Safiatou fut enceinte et neuf mois après, elle grossissait, prenait énormément du poids.
Elle fut tenaillée par les douleurs de l’enfantement. On l’amena encore à l’hôpital. Elle-même n’accepta pas de continuer à crever dans les mains des matrones du village.
Elle était complètement épuisée. Alors elle-même cria qu’on l’amène à l’hôpital vite. Son corps n’était pas prêt à recevoir un enfant. C’était une mineure. Les médecins dirent de l’admettre à la césarienne. A peine même qu’ils ne commencent le boulot que Safiatou succomba.
Elle mourut. Elle succomba sous la douleur de l’enfantement.
Dans une case d’une hauteur de trois à cinq mètres ; et de deux à trois mètres de diamètre, habitait une petite famille de quatre membres. Un jardin qui s’étalait sur une superficie d’un demi-hectare sur lequel ils cultivaient donnait une bonne fresque à la concession. C’est de loin que ce jardin attirait les gens de venir y rendre visite. Ce qui faisait que la concession recevait pleins de visiteurs. Chacun donnait son impression de la manière qu’il dispose. Le commun fut seulement qu’ils convenaient tous que la concession avait une beauté sans pareil. Continua t-elle à me narrer une histoire.
Tout près de la même case, trois grosses pierres sur lesquelles se repose une marmite généreuse, faisaient un tête-à-tête. Sous lesquelles s’agace une braise mi- éteinte, mi- allumée. Au dessus de la marmite, se tenait avec retenue une aimable fille. Les yeux irrités par la fumée en incandescence, ravivant le feu par un éventail dont ses mains se faisaient la passe l’une à l’autre.
Safiatou, c’est son nom. Une fille aux épaules larges ; d’une beauté souriante et manifestement attrayante. Jusqu’à quatorze ans Safiatou n’allât pas à l’école à la différence de ses petites amies qui y sont allées depuis à l’âge de sept ans. A la maison, Safiatou était tout, sa maman impuissante et son père décédé les années dernières, était obligée de mener des activités commerciales : revendre les légumes et fruits qu’ils récoltaient dans leur jardin.
Un après midi, comme à l’accoutumée, elle vint silencieuse méditant sur sa mévente habituelle. Juste à la porte, un peu au seuil qu’elle constata la présence des pairs de chaussure qu’elle n’avait pas l’habitude de voir. Il y-a surement des étrangers se dit-elle.
Elle se déchargea de son plateau et de sa corbeille à la main, retira ses chaussures puis entra dans la case. Parmi toutes ces femmes qu’elle a vues, il n’y avait personne qu’elle connaissait avant. Seule sa tante qui vint tout de suite de les joindre aussitôt.
Elle salua tout de même l’assemblée qui forma une ronde autour de sa maman malade. Qui, difficilement se tenait sur ses pieds.
Safiatou se saisit du gobelet posé sur le jarre dans un creux tout près du pied du lit. Elle le remplit d’eau et s’est mise à gloutonner avec voracité. Le glou-glou de l’eau dans sa gorge interrompit les femmes si concentrées sur leur sujet. Elle ne considéra pas tout de même leur causerie qu’elle croyait ne pas la concernée. Elle sortit plus vite.
Elle demanda à l’un de ses frères de partir dire à Yacouba qu’elle est revenue. Yacouba vint aussitôt avec son frère en même temps la trouver sur une butte qu’ils ont élevée pour servir de « où s’asseoir ». Yacouba demeura avec elle plus d’une dizaine de minutes. Elle s’est mise à lui relater son calvaire du marché.
Cela ne dura pas que la maman de Safiatou lui fit appel de venir.
Elle entra, gênée et n’osant pas fixer les yeux ces femmes. Donc, elle voulut tout faire avec rapidité pour déguerpir le lieu. L’une des femmes suivait avec intérêt ses démarches, elle remuait la tête pour saluer chacun des gestes de Safiatou.
-Ma fille commençât elle, ton frère au village, pour être un peu claire je te parle d’Aly. Le fils de Fanta, la sœur de ta mère. Il a réussi dans le travail de la terre. Il est devenu vraiment riche. On a même appris qu’il a aussi réussi dans les mines et qu’il roule même à moto et bientôt il se paierait une voiture. C’est un jeune travailleur devenu riche maintenant. Il nous a joint une commission pour nous dire qu’il t’aime et qu’il souhaiterait t’épouser. Ma fille tu dois accepter ce mariage, qui se présente comme une opportunité à ta mère et toi. Safiatou sursauta. Et une autre entame.
–Tu n’es pas encore excisée et la tradition ne permet pas qu’une fille se marie dans la souillure. Ta maman a trop été négligente à ce propos. Il ne te reste plus assez de temps ici pour que nous t’amenions au village pour parfaire cette exigence coutumière.
-Non ! Non ! Il n’est pas question que je parte. Je n’irai nulle part et de surcroit ma maman est malade. Qui d’entre vous nourrira mes frères ? Elle dit ces mots en pleurant.
-Oh ma fille tu es encore trop jeune pour comprendre cela. Pour nous prouver qu’il tient sincèrement à te marier, il a envoyé quatre sacs de riz et une somme d’argent. Et tiens-toi encore qu’il fera plus que ça. Tu n’as pas à t’inquiéter à ce niveau. Il suffit seulement que tu obéisses c’est tout.
-Ne croyez pas que vous allez me vendre. Je ne suis pas dupe. Vous aurez à combattre une fille intrépide. Sérieuse !
-Petite insolente, dit sa mère depuis là silencieuse. Un enfant ne doit pas parler aux personnes âgées de la sorte.
-Maman, toi aussi tu t’arranges à leur côté ? C’est bien je suis en train de comprendre que c’est une machination ourdie contre moi. Et que vous êtes convenues à me rouler dans la pâte.
- Safi tu dois obéir c’est tout !
Safiatou rougit ; colérique, elle déchaina des pas saumâtre. Elle vint trouver Yacouba à la véranda de leur maison. Elle avait la mine défaite.
- Pourquoi pleures-tu ? dit Yacouba. C’est à peine qu’elle dit en pleure. Ces femmes qui sont chez nous ont fait la proposition à ma mère de me marier à un cousin au village et qu’il me reste plus assez de temps pour y aller.
-Ne savent-elles pas que tu es encore une mineure ? Il n’est pas question qu’elles fassent cela. Je vais te protéger. A présent tu peux arrêter de pleurer. Attends que je t’apporte de l’eau afin que tu nettoies ton visage.
Elle fourbit son visage, se moucha et cura ses dents.
Pour la débraser un peu de son mal, assise sur une chaise, sa tête enrôlée dans un mouchoir, Yacouba lui posa des questions sur son commerce.
un beau matin à sa grande surprise, , Safiatou fut recueillie par ses tantes et amenée au village. Elle n’eut pas l’occasion de dire un « au revoir » à Yacouba, son meilleur ami pour qui, il serait difficile d’admettre son départ.
Au village où ses tantes l’ont amenée, tout paraissait nouveau pour Safiatou. Sa tante commença à la présenter à toutes personnes qu’elles rencontraient.
-C’est la future femme de Aly, elle vient de la ville.
-Oh qu’elle est belle ! Qu’elle soit une femme soumise.
-Amina ! répondit sa tante. Safiatou restait résignée et obstinée.
Un matin, sa tante l’a réveilla trop tôt. Elle se leva fatiguée et s’étirant de tous les côtés. Et elle baillait pour se débraser de toute la fatigue de la nuit.
-Tu vas être une vraie femme maintenant ma fille. Elle lui a remis des galettes, des étoffes et pleins d’autres cadeaux. Et ensuite elle l’amena chez une veille femme. Une dame trop avancée en âge, qui n’avait rien de particulier avec une personne gentille et accueillante. Elle était laide.
La particularité de cette femme et de son loge présageait un désastre. Safiatou l’avait bien compris.
Elle donna l’ordre à la tante de Safiatou et une autre femme qui était venue les accompagner de la tenir fermement en écartant les jambes. Elle pensait mourir et cria à vouloir fendre ses poumons. Jamais elle n’eut tant de douleur. Elle vit du sang entre ses jambes, sur son pagne. Elle fut mutilée.
Elles revinrent à la maison où une fête est célébrée. Safiatou marchait à peine et se tordait de douleur. On dansa, chanta. Safiatou assise au milieu de la sphère des femmes qui ne se souciait absolument pas de sa douleur, se tenait par ses deux bras qu’elle avait déjetés en arrière de son dos.
Elle demeura dans ce village plusieurs mois sans assurer à quand son retour auprès de sa mère.
Son futur mari, Aly vint d’un long voyage. On lui a joint une commission l’informant que sa fiancée est désormais en famille qu’il peut venir pour une prise de contact. Voilà ce qui l’amena.
-Safi voici ton futur mari! Aly n’était pas beau et boitait vers la gauche. Cette première rencontre ne prédit pas un amour sincère. Safiatou quitta sa tante et Aly en pleure. Elle partit se blottir sous une couverture dans le lit.
Quelques semaines après, on apprit que sa mère est décédée. Une nouvelle qu’on ne put lui dire sitôt. Quand même elle l’apprit.
Désormais, Safiatou doit dès l’instant demeurait définitivement chez sa tante. Son mariage fut remis pour l’année prochaine. Une décision qu’Aly trouve amère. Il voulait Safiatou dans son lit, la dépouiller de sa douceur et de sa virginité.
Dans cette cour, Safiatou n’eut pas le bonheur depuis le décès de sa maman. Chaque jour ses cris réveillaient les gens du village. On l’accusait de faire de l’urine pendant la nuit quand elle dormait.
Très tôt le matin sa tante lui versait dessus de l’eau froide.
C’est en un jour, l’une de ses tantes intriguée le fait qu’une grande fille comme Safiatou urine dans le lit dit de bien se rassurer de cela. Elle remarqua les jours suivants que Mame l’une des sœurs de Safiatou avec laquelle elle passait la nuit, se réveillait très tôt le matin pour échanger ses habits et se rhabillait aussitôt. Donc, c’est elle qui urinait. Safiatou fut délivrée.
Le lendemain, son oncle lui dit d’arranger sa chambre à une heure très avancée de la nuit. Safiatou accepta et entra si vite pour commencer son boulot. Une personne l’a suivi au pas sournois et apparait brusquement quelques minutes après. Masqué, tout le visage dans le noir dans une cagoule. Elle ne put dévisager la personne malgré pleins d’efforts fournis. Surprise, elle entendit la voix de la personne dont celle-ci cherchait à modifier sa voix pour être méconnaissable.
-Hé déshabille toi et monte dans ce lit tout de suite et si tu refuses je te tue avec cette machette. En montrant l’objet à la main. Safiatou eut des frissons. Elle prit peur. La personne se jeta sur elle, l’enleva ses habits. Il jouit d’elle. Safiatou était vierge et fut violée.
Après l’acte, très épuisée, la personne ne lui permit guère de se reposer. Il lui recommanda de ne rien dire à personne et l’évacua hors de la maison. Lorsqu’elle essaya cette nuit même de joindre ses sœurs, sa tante sortit pour la tabasser et dit qu’elle était partie se prostituer avec les gars du quartier.
-Et bien t’as commencé à te prostituer. C’est par confiance que j’ai demandé ta main à ta maman pour mon fils. Elle la frappa, tout son corps fit de petites plaies de tout part. Ainsi arriva son oncle, l’un des frères de sa mère. Choqué, celui-ci, tira Safiatou des griffes de son prédateur.
-T’as maltraité la petite, tu n’aurais pas dû. Qu’est-ce qu’elle a pu faire pour mériter tout cela. Songes au moins que c’est la fille de ta sœur, ce qui fait d’elle la tienne aussi. Il remarqua qu’en plus des petites plaies sur son corps, elle saignait par sa partie génitale. Il fit la remarque à sa sœur qui l’abattait.
On l’amena en urgence chez l’exciseuse qui trouva la situation trop grave et dit de ne pas avoir la compétence de la traiter convenablement.
Alors on l’amena en urgence au centre de proximité du village.
Safiatou fut admise en urgence, on s’occupa d’elle sitôt. Toute la famille en plus de l’exciseuse étaient présentes. Tous paniqués, ils prièrent en chœur que Safiatou reprenne sa santé.
Soudain, un médecin leur fit appel qu’ils entrent dans son bureau.
-Qui d’entre vous sont les parents de cette jeune fille.
-Je suis sa mère ! fit sa tante :
-Oui c’est notre fille ! firent aussi ses oncles.
-Moi c’est ma fiancée ! dit Aly.
Le médecin intrigué, resta stupéfait. Il fut surpris que ces gens se réclament d’être les parents de Safiatou .
-Est-ce qu’elle est morte ? Docteur dis-nous toute la vérité.
-Bien ! Seulement je suis ahuri que vous vous présentés ici comme les parents de cette fille.
-Elle est bien notre fille. Vous pouvez demander aux hommes de ce village. Ils vous diront que nous sommes bien ses parents.
-Oh ! fit le médecin. La jeune a été violée.
-Oh mon Dieu ! cria la tante. Elle bondit sur la chaise tout près de la porte du bureau.
Cela n’a pas duré qu’on vit des hommes en uniformes s’infiltrer dans la cour. Ils demandèrent où est ce que se trouvait la fille qui vint d’être admise en urgence tout récemment. On leur dit qu’elle se trouvait dans la salle d’urgence.
Quand ils arrivèrent, ils trouvèrent la tante de Safiatou se lamenter.
Aly parut beaucoup tendu, le visage froid et pâlit.
-Vous êtes la tante de la jeune fille malade ?
- Oui ! dit-elle.
-Vous êtes en état d’arrestation pour maltraitance d’enfant ; coups et blessures graves. En attendant que nous ayons des preuves pour culpabiliser la personne qui l’a violée.
Yacouba apparut à la surprise générale et pointant au doigt l’exciseuse qui fut aussi arrêtée sur le champ.
Aly voyant sa maman menottée, ne put pas supporter les pleurs et les douleurs que sa maman endure. Alors il lâche
-S’il vous plait Messieurs. Ils tournèrent dos. C’est moi qui l’ai violée. S’il vous plait emmenez moi et lâchez ma maman. Elle n’y est pour rien.
-Vous aussi ; vous êtes arrêté pour viol sur mineure.
Et à l’exciseuse de dire aussi :
-C’est ce Monsieur qui m’a impliquée dans tout ça. Il m’avait dit que la fille est sa fiancée. De trop l’exciser. Qu’il a besoin de son corps pour faire un talisman. Je suis resté réticente un moment mais il me plaida.
Je ne faisais que mon travail. Croyez-moi et si vous m’enfermez qui s’occuperait de mes trois petits enfants ?
-Madame, l’excision est une pratique interdite dans ce pays. Vous ne devez plus vous permettre de le faire. Vous l’avez à plusieurs reprises entendu parler.
-Eh Aly tu m’as déshonorée. Tu t’es rabaissé ainsi que toute ta famille. Elle était faite pour toi pour ce monde et pour l’au-delà. Quel esprit satanique t’a animé pour détruire une femme destinée à toi de la sorte. Lâcha la maman de Aly.
Aly fut déçu. Sa tête baissée, son menton parvient jusqu’à sa poitrine.
Le docteur remit le carnet de contrôle aux agents. Contenant toutes les pistes qui prouvent que Safiatou avait été violée.
Safiatou fut enceinte et neuf mois après, elle grossissait, prenait énormément du poids.
Elle fut tenaillée par les douleurs de l’enfantement. On l’amena encore à l’hôpital. Elle-même n’accepta pas de continuer à crever dans les mains des matrones du village.
Elle était complètement épuisée. Alors elle-même cria qu’on l’amène à l’hôpital vite. Son corps n’était pas prêt à recevoir un enfant. C’était une mineure. Les médecins dirent de l’admettre à la césarienne. A peine même qu’ils ne commencent le boulot que Safiatou succomba.
Elle mourut. Elle succomba sous la douleur de l’enfantement.