Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux. Je ne savais pas, je n'en avait aucune idée tant la souffrance qui m'impregnait était intense, il allait mourir et je ne pouvais rien faire. J'agissais telle une automate, toujours aucune larme ne voulait sortir de mes yeux pourtant je mourrais de l'intérieur. Juste imaginer qu'il allait mourir, juste y penser me transpercer le coeur. Mais cette douleur fut plus atroce, plus insoutenable lorsque le médecin me fit savoir que j'étais incompatible, je voulais lui donner mon coeur pour que lui il vit. Mon dieu il ne lui reste plus beaucoup de temps, il lui fallait un donneur le plus vite que possible. Une liquide, une petite goutte de larme longea mes joues. Enfin ils avaient fini par sortir, mes larmes. Je courru à l'extérieur de l'hôpital et je tombais sur mon beau père. Il voulut me parler mais je l'ignorais et continuais mon chemin, j'arrivais dehors lasse, le coeur en mille morceaux, non il ne pouvait pas mourir! Pas lui, pas si tôt! Quant est ce que cela va finir? Suis-je condamné à souffrir? Pourquoi à chaque fois que je pense qu'enfin c'est le bonheur le malheur surgit de nul part, réduisant tout en miette.
Ce matin tout allait bien, on s'est réveillé dans les bras l'un de l'autre. Pourtant je l'ai senti, je lui avait dit que j'avais un mauvais pressentiment mais il m'a pas cru. Je suis folle m'avait il répondu et il a fait un accident, ce foutu accident qui a détruit son coeur.
Je pleurais silencieusement jusqu'à ce que Jamal apparu et me serra très fort contre lui, j'ai éclaté en sanglots, je pleurais bruyamment.
- Que vais-je dire aux enfants s'il demande après leur père? Quoi hein Jamal, il ne doit pas mourir il ne peut pas mourir, je lui ai pas encore dit à quel point je l'aimais et qu'il est ma raison d'être.
Hoquetais-je. Je savais au fond de moi que ces mots faisait mal à Jamal, je l'avais laissé pour lui, mais je ne pouvais me controler.
-Arrête s'il te plait, Ça me fend le coeur de te voir dans un tel état. Tout va s'arranger.
-mais comment?
-Ai confiance, allez rentre à l'intérieur.
Je fis ce qu'il me demandait. "Je ferais tout pour toi" avait il rajouté avant de disparaitre. Je trouvais ma belle-mère entrain de prier implorant sûrement notre seigneur pour qu'il ne lui prenne pas son fils. À peine que nos yeux se sont rencontrés, elle éclata en sanglots et je ne pus retenir les miennes.
Mon beau père lui, ne cessait de passer des coups de fils mais raccrochait toujours la mine déconfite. On attendait, l'attente devenait insupportable, c'était atroce.
Des heures après, le médecin vint vers nous.
-lui: il est sauvé, la transplantation a été un succès.
Je me suis cru dans un rêve, non j'ai cru halluciner, j'ai crû que je m'étais fait entendre ces mots, puisque ce sont ces mots que je voulais entendre.
Aucune réaction, personne n'avait réagi, oui je devais sûrement délirer.
-il a survécu! Répéta t-il.
-Qui? De qui parlez-vous?
-De votre fils biensur.
-Quoi? Comment? Mais vous avez dit que y'avez pas de donneur et que c'était peu probable qu'on en ai en si peu de temps.
-Oui, mais quelqu'un a fait le test et était compatible, il a donné son coeur à votre fils.
- Merci mon Dieu!
Avions nous crié en choeur. Mon mari n'était pas mort, le seigneur avait entendu nos prières. C'était une délivrance! Que suis-je heureuse! J'avais juste envi de courir le serrer dans mes bras, l'embrasser jusqu'à m'étouffer.
Jamal? Où est il? Faut que je lui annonce cette bonne nouvelle!
-C'est qui Safiyya?
Demanda le médecin.
-c..c'est moi!
-Le donneur m'a demandé de vous remettre ça.
Dit-il me tendant un enveloppe.
J'ai commençais à pleurer sans savoir pourquoi, mon coeur battais dangereusement. C'est là que j'ai réalisé : quelqu'un était mort. Je pris l'enveloppe des mains du docteur et l'ouvrit. Je tombais d'abord sur une photo. Une photo sur lequel, je figurais moi et Jamal...Jamal? C'était une photo sur lequel Jamal m'embrassait sur la joue et moi j'avais sorti toute mes dents. Je me souviens de cette photo, c'était au début de notre relation, on était encore au lycée. On s'était rendu à la plage des Almadies. Ce jour là j'avais été renvoyé du cour parce que je dormais, je l'ai dit à Jamal par sms et ce con s'était fait renvoyé en faisant exprès de perturber le cour. Il m'avait rejoins à la devanture de l'école et on n'était parti à la plage. On avait pris beaucoup de photo mais je me rappelle qu'il préférait celle là "J'adore cette photo, tu semble plus joyeuse dessus et j'aime quant t'es joyeuse, je ne vivrais que pour ton bonheur Safi"
Avait-il dit. Mais que vient faire cette photo ici? Il y'avais aussi une feuille plié en deux à l'intérieur de l'enveloppe, je l'ouvrit et me mit à lire.
«Saffiya, la fille la plus merveilleuse sur terre. Tu te rappelle la première fois qu'on s'est vu, tu es tombé comme une merde haha, c'était tellement drôle mais je m'efforçais de ne pas rire face à ta mine toute honteuse. On s'est quitté ce jour là et je n'ai pas cesser de penser à toi. On s'est revu au lycée et cela m'a fait énormément plaisir, j'étais aux anges de te revoir. On est devenu ami, et tu prenais plus en plus d'ampleur dans mon existence.
J'ai su après quelques temps que j'étais tombé fou amoureux de toi, J'ai eu du mal à te le dire, mais ça avait fini par sortir car cela me consumait.
Tu étais devenue ma petite amie et je mourrais d'envie que tu sois ma femme, j'étais heureuse de vivre avec toi, tu me rendais heureuse. Lorsque j'ai cru que tu m'avais trompé j'étais blessé atrocement, mais celà n'a rien changé de l'amour que j'avais envers toi, cet amour était intacte. Te perdre a été la chose la plus horrible qui me soit arrivé. Tu ne le sais pas mais j'avais une fois tenté de me suicider car ton absence devenait insoutenable mais Omar, mon meilleur ami avait réussi à me résonner. Et j'avais fini par espérer que tu me revienne et que tu sois de nouveau ma propriété.
Hélas celà ne fut jamais arriver, mais j'ai aimé te soutenir, t'aider, prendre soin de toi lorsque tu allais mal, celà me consolait en quelque sorte.
Ça me faisait terriblement mal de te voir avec lui. Mais le fait est que t'aime cet homme, de la même manière que moi je t'aime.
Quant tu m'a annoncé qu'il a fait un accident, j'avais peur pour toi, mais tu semblait sereine, et ce fût après que je su que tu souffrait de l'intérieur. La détresse que j'ai lu dans tes yeux lorsque le médecin t'a dit que vous étiez incompatible m'a touché au plus profond de moi et quant je t'ai vu pleurer pour lui, j'ai essayé de mesurer la douleur qui t'animera si cet homme venait de mourir et celà s'est révélé atteindre le summum de la souffrance et je ne pouvais pas ne rien faire. T'étais près à mourir pour l'amour de ta vie et moi je suis prêt à mourir pour toi car t'es la mienne, l'amour de ma vie, la prunelle de mes yeux, l'essence de mon existence.
J'ai fais le test et c'était compatible, j'ai donné mon coeur à cet homme pour que la tienne ne meurt pas. Ton bonheur fait le mien et je sais que tu seras heureuse et épanouie à côté de cet homme.
Ma mort te fera souffrir c'est certain car je sais que tu m'aime, mais sa mort à lui te tuera, et ça, je ne l'accepterais pas, ne t'en fait pas et ne me pleure pas, non oublie moi et sois heureuse.
Dis à ma mère que je l'aime éperdument qu'elle ne m'oublie pas dans ses prières, et de prendre soin de mes frères et soeurs et dit à Omar de se trouver une femme sinon je fais le hanter lol. Dites leur à tous que je les aime beaucoup.
Et toi, Saffiya, "je t'aime" ne suffit pas pour te dire à quel point je t'aime. Ma Safi! Tu es mon tout! Je mourrais pour toi, je viens de mourir pour toi!
Je m'en vais dans l'autre monde le sourire aux lèvres, le coeur débordant de joie parce que ma Safi sera heureuse et celà était ma raison d'être.»
J'ai pris ma tête entre mes deux mains et je me suis laissé tombé par terre, un cri strident s'était échappé de ma bouche. "Jamal" répétais-je. Il était parti! Il avait donné son cœur.