Grain de sel

Ça a duré une bonne minute. Une vraie minute. Une éternité. 
Il était environ 5h 30 pm quand Nuphcar attendant Oswald lors de leur premier rendez-vous à D'autant plage. Elle se mit à regarder le soleil qui tomba. Le ciel épousa les teintes rouges et orange, un beau nuage tel un « Nèg mawon » chevaucha la mer pour décorer l'horizon sans oublier un doux vent frais embaumé l'automne.
Quelques mois plus tard, ils se sont finalement habitués mais toujours rien entre eux. Oswald dans sa voiture, accompagné de Nuphcar écoute du bon « compas ». Étant au volant, il prenait sa joue avec une telle passion comme s'il allait l'embrasser éperdument et lui a fait qu'un simple bisou dont elle était étonnée parce qu'elle s'attendait à autre chose. Une année passait. Ils étaient encore attachés jusqu'à ce que Elisabeth, la mère d'Elyse, l'ex d'Oswald fréquentait allait faire son intervention.
 
Un vendredi matin, Jasmine, la cousine d'Elyse lui a conseillé d'aller chez un ougan sans même faire sa toilette trois jours avant. Vite fait, Elysabeth partait pour le « pérestile » de Amos, le « ougan » qui a fait un sort à Nuph.  Quelques mois passèrent... Au moment où Nuph allait organiser la 7ème édition de marathon du livre, elle se mettait à boire comme une terre toute sèche qui buvait toutes les eaux qu'elles reçoivent. Elle commençait à ne pas répondre aux messages et appels d'Oswald, elle criait parfois sans aucune raison et ne citait que le nom de son ex « Dordely ». À la maison, elle hurlait pour rien et ne supportait aucune compagnie. Aux réunions, elle ne fait que ridiculiser les autres membres du comité exécutif du MOLICAJ. Tout le monde s'inquiétait de son comportement bizarre. Ça empirait jusqu'à ce qu'elle tomba dans les paumes. Tout ce qu'elle voulait c'était sentir l'odeur de la mer sur sa peau qui se déshydratait et dans ses yeux qui devenaient rougeâtres. Personne aux urgences ne venait la regarder à l'hôpital. Les médecins revendiquent leur mauvais traitement. Déjà trois heures passèrent et Nuph ne bouge toujours pas. Heureusement, on était le huit décembre, il y avait une grande possession sortant de l'Eglise Notre de l'Assomption parcourant certaines rues pour terminer à l'hôpital là où est installé une statue de la vierge. On entonnait des chants qu'on a l'habitude d'écouter à la radio, des « Avé maria », des « notre père » et  des « je vous salue ».
Ce qui allait soulager toute la famille, Nuph ouvrit les yeux, tourne la tête de gauche et droit. On l'appelle mais elle ne réagit pas mais soulève son dos au point que sa tête et son ventre forme un demi-cercle ou un angle obtus. Toute seule, soit le lendemain, elle se dressa. On lui a dit qu'elle s'était senti mal après avoir consommé quelques prestiges. Une semaine écoulée elle se rendait compte que celui-ci lui avait bloqué son numéro depuis le jour où le citait le nom de son ex dans un message vocal au moment de la consommation d'alcool. Les jours passèrent et Oswald l'oubliait un peu plus et se consacrait à flirter avec toute les femmes sur son passage. La fille de son coté, après avoir tenté de lui retrouver en allant le voir, était convaincue qu'il ne voulait plus d'elle et de son côté commence à flirter aussi. Le jour du Marathon arrive et le jeune avocat était présent. Celle-ci ne se focalisait pas sur lui à cause de toutes les mises en place qu'elle devait faire pour la réussite de l'évènement. Ils se sont salués comme deux inconnus pendant qu'ils ont deux semaines puisqu'ils faisaient l'amour. Celle-ci lui a réservé un maillot qui lui va comme un bonbon bien emballé. Nuph n'a du temps que pour penser à lui pendant que la magie devrait la faire oublier de préférence. À chaque occasion, elle se rendait au bord de la mer ce qui est pour elle un repère et un remède dont elle ignorait encore.
Soit le 4 décembre, un jour après l'anniversaire de Nuphcar, iels se sont rencontrés dans un troubadour où il était bandé au premier regard. Il lui proposait de partir pour la satisfaction du bas ventre, une proposition qu'elle ne pouvait refuser aucunement car son creux était sans saveur et avait besoin d'un peu de sel. Une fois rentrée à la maison, la fille bougeait de façon étrange, sa tête ne cessait de tourner, elle chantait à un rythme très rapide, elle ne reconnait et n'écoutait personne. Vite fait, sa mère, Marie-Lyne appela un ami, Victor. Elle qui était si calme, respectueuse allait passer pour une pratiquante d'Arts Martiaux. 
 
Elle prononçait des propos indécents a l'égard de Victor. Ce dernier prononce une parole et c'est là que celle-ci lui donnait un coup de poing. Le monsieur tordit de douleur, se plie en deux, les jambes faibles et les yeux couronnés d'eaux et il suffoquait. On a l'impression qu'il respirait plus jamais et voilà que les poumons se remplissent d'air frais mais devenu si pâle. Il y avait quatre autres confrères qui étaient venus qui sont bastonné à leur tour. Ils venaient prier pour elle était agitée et on pourrait dire que la prière était un contrôleur qui ne faisait qu'accélérer ses mouvements brusques tels les arbres sous une tempête. Deux tenaient chacun de ses bras et les deux autres l'un avec une bible et l'autre avec son portable qu'il utilisait pour faciliter la lecture. Au premier mot sortant de leur bouche, elle, avec une force intérieure respire profondément, prenait son envol et les frappèrent ensemble tel un riche applaudissement après que son équipe préférée fut sacrée championne telle la victoire de l'Argentine le 18 décembre dernier. Les deux autres tentaient de la maitriser mais elle leur servi chacun un coup de poing au nez et se baisse pour tacler l'autre qui tombait telle une feuille morte. Elle prit la parole et dit, « ne laisser plus jamais que ces gens m'approchaient sinon, je me tue » Cette phrase portait à équivoque, elle ne voulait pas parler des croyants mais de son petit ami que personne à la maison n'ait pu rencontrer avant. Le lendemain, elle ignorait tout ce qui s'est passé mais son corps lui disait le contraire. 

Un jour, un vent fort se leva. Le soleil brillait de toutes ses forces au point de laisser croire que le ciel était trop petit pour ses rayons. Avec une douleur de partout, elle se rendit compte que la mer lui manquait et qu'elle devrait prendre un bain de mer. Vite fait, elle s'y rendait en compagnie de sa soeur « Kokoye Plaj» pour soulager son corps et son âme qui tantôt lui incite à flirter. Étant toute trempée en plein soleil dans une lueur mielleux, le vent qui lui caresse faisait bander tous les pores de son corps qui laissait croire qu'elle avait froid. Son visage était pâle et désolé où brillait des yeux qui ne livraient pas le secret qu'elle non plus ne connaissait. C'est le visage d'une femme qui croyait dans la guérison.
 
Soudain, elle apercevait un grain de sel qui brille comme un cristal, de mille couleurs dans des horizons différentes. Elle s'approcha doucement, le ramassa. Elle entendit une voix venant de la mer lui disait que c'est son père qui lui a envoyé ce remède. Elle demanda a sa sœur si elle a entendu ce qu'on lui a dit mais infirme cette information. Elle entendit pour une deuxième fois cette même voix qui lui dit de laisser les vagues caresser son pied gauche mis en avant l'autre en cachant le grain de sel derrière son dos. Puis, elle marche à la rencontre de la mer jusqu'à ce que l'eau lui arrive à la ceinture. Elle le fait doucement et prit le grain de sel et avala tout en fermant les yeux. Elle avoua a sa sœur ce qui venait de lui arriver et celle-ci la réconforte.

Depuis lors sa famille était heureuse de voir ce changement. Elisabeth devient incontrôlable au point qu'on l'enfermait dans un centre psychiatrique. Nuphcar se sent bien au point d'apporter de la nourriture aux démunis à L'auspice de Saint-Jean de Petit-Goâve. Après le grain de sel seul l'amour d'Oswald a du sens pour elle. De ce fait, elle cesse de flirter avec les hommes et Oswald lui promet une vie de couple extraordinaire.
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